
 
Après une présentation des ateliers d'éthique par Eugénie PORET, Clémence JOLY et 
Agnès GRANGER ont présenté lors travail sur les similitudes entre la prise en charge des 
patients en soins palliatifs et la prise en charge des patients grands précaires à partir de deux 
cas cliniques (diaporama ci joint). 
 
Discussion :  
Peut-on dire que la prise en charge des grands précaires doit être faite comme une prise en 
charge  de  fin  de  vie.  Les  grands  précaires  n'ont  ni  espérance,  ni  projection.  Ils  ont  un 
syndrome  d'auto  exclusion  pour  survivre.  Par  exemple,  grande  précarité  chez  les  patients 
atteints de cancer ORL qui ont un parcours de vie difficile. Ils nous regardent sans nous voir, 
absents à eux même car le présent est trop violent.  
 
Sentiments de honte après les accidents de la vie. S'excluent eux même du monde et notre 
regard et nos normes les excluent. Ils ont intégré la honte au regard de l'autre.  
 
Précarité de ne pas pouvoir assumer ses obligations.  
 
La prise en charge des patients en grande précarité comme des patients en fin de vie peut 
changer le regard que l'on pose sur eux dans une perspective humaniste. A titre d'exemple, les 
patients  « chroniques »  venant  aux  urgences  de  façon  répétée,  ont  été  l'occasion  par  les 
urgences  de  travailler  plus  avec  la  PASS  et  une  assistante  sociale  arrivée  en  2011.  Ces 
patients viennent moins régulièrement aux urgences, ils sont réorientés vers la PASS. 
 
Accompagner les patients là où ils en sont, avoir un regard sur l'humain, parler plutôt de soins 
d'accompagnement  que  de  soins  palliatifs,  les  personnes  ne  vont  pas  vers  les  structures 
adaptées si on ne les accompagne pas physiquement vers ces structures. Un appartement peut 
être  vécu  comme  un  enfermement  par  un  marginal.  L'alcool,  les  substances  illicites  leur 
permettent de tenir face à un effondrement comme une béquille. 
 
Regarder  en  donnant  de  la  valeur  à  l'autre.  Ce  n'est  pas  une  question  de  temps,  mais 
d'intention. Le regard de bienveillance peut restaurer l'autre. Respecter le monde de l'autre qui 
peut  le  protéger.  On  peut  se  donner  bonne  conscience  en  voulant  normaliser  l'autre. 
Supprimer  toute  douleur  physique  peut  entraîner  une  détresse  psychique  extrême.  Il  faut 
trouver le juste milieu.  
 
Quand un patient souffre, se demander de quoi il vient se plaindre, car la douleur physique 
peut avoir un rôle. On peut voir décompenser des psychoses après un traitement trop brutal 
d'une douleur physique. Il s'agit donc de prendre en charge la  douleur  totale.  C’est  la  cas 
également pour la précarité, d'où le rôle de l'interdisciplinarité. Les patients peuvent ne pas se 
plaindre pour protéger le conjoint.  
 
Qu'est-ce que la normalité ? Il faut laisser la liberté à celui qui est en face de nous et cela nous 
conduit à nous interroger sur notre propre vie.  
 
Parallèle entre acharnement thérapeutique et acharnement social ? 
Les urgences sont comme la cours des miracles. La présence d'une psychologue aux urgences 
pourrait être utile.  
 
 
 
 
Docteur Clémence JOLY