La Chine et le clonage

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La Chine et le clonage
Les biotechnologies en Chine
La Chine et le clonage
Date de mise en ligne : lundi 25 février 2013
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La Chine et le clonage
Peut-on dissocier la recherche sur le clonage thérapeutique de celle sur le clonage reproductif ?
Clonage thérapeutique et clonage reproductif reposent sur la même technique : le clonage par transfert de noyau. La
différence porte uniquement sur l'usage qui est fait de l'embryon ainsi créé. Dans le cas du clonage thérapeutique, le
fait de prélever des cellules souches détruit l'embryon. Dans le cas du clonage reproductif, l'embryon est transféré
dans l'utérus d'une mère exactement comme pour une fécondation in vitro.
La dissociation des recherches sur le clonage thérapeutique et le clonage reproductif n'est pas du domaine de la
science (absence de distinction au plan technique). L'interdiction du clonage reproductif est du registre de la morale
ou de la loi. Le clonage reproductif est interdit dans tous les pays dotés d'une législation sur la recherche sur
l'embryon humain.
Références :
Cellules souches et clonage : l'humain, un cas à part ? In Dossier Biotechnologies. IHEST. Juin 2006. p. 20
Quelles sont les restrictions légales pour les recherches sur les cellules embryonnaires humaines ?
La loi interdit le clonage humain reproductif dans tous les pays (NB il n'y a pas de loi fédérale à ce sujet aux
Etats-Unis).
Il n'existe pas de législation au niveau de l'Union européenne sur les recherches sur les cellules embryonnaires
humaines. Les législations diffèrent selon les Etats membres.
Aux Etats-Unis, les financements fédéraux ne peuvent être attribués qu'aux recherches portant sur des lignées de
cellules embryonnaires humaines reconnues par le gouvernement fédéral. En dehors de cette restriction, il n'existe
pas de loi fédérale sur les recherches sur les embryons humains et les cellules embryonnaires humaines. La loi varie
d'un Etat à l'autre. La Californie autorise le clonage thérapeutique et soutient les recherches sur les cellules
embryonnaires humaines. Elle apporte un financement supérieur au financement que l'Etat fédéral verse pour
l'ensemble des Etats-Unis.
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Les pays colorés en brun disposent d'une politique permissive ou souple sur la recherche sur les cellules souches
embryonnaires (University of Minnesota, World Stem cell Map.)
"permissive" ;
"souple" ;
"restrictive ou absence de loi".
: la loi autorise la recherche sur des cellules embryonnaires issues des embryons surnuméraires résultant d'une
fécondation in vitro et le clonage thérapeutique (ex : Australie, Belgique, Chine, Corée du Sud, Inde, Israël, Japon,
Royaume-Uni, Singapour, Suède).
: la loi n'autorise que la recherche sur des cellules embryonnaires issues des embryons surnuméraires résultant
d'une fécondation in vitro (ex : Brésil, Canada, Espagne, France, Iran, Pays-Bas, Russie, Taiwan).
: la loi interdit de produire des cellules embryonnaires humaines et autorise sous certaines conditions des
recherches sur des cellules embryonnaires provenant d'autres pays (Allemagne, Italie) ou la loi interdit totalement la
recherche sur les cellules embryonnaires humaines (Autriche, Lituanie, Pologne). Cette couleur correspond aussi
aux pays qui n'ont pas légiféré dans ce domaine.
Cellules souches et clonage : l'humain, un cas à part ? In Dossier Biotechnologies. IHEST. Juin 2006. p. 19,
Walters LEROY. Human Embryonic Stem Cell Research An Intercultural Perspective. University of Minnesota. 26
February 2007.,
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University of Minnesota, World Stem cell Map.)
Quelle est la législation chinoise pour les recherches sur les cellules embryonnaires humaines ?
La législation pour les recherches sur le clonage et les cellules embryonnaires humaines est à peu près la même en
Chine et au Royaume-Uni. Elle interdit le clonage reproductif et la création d'hybrides humains et non-humains et elle
autorise le clonage thérapeutique.
Les recherches sont conditionnées au consentement éclairé de toutes les personnes concernées et à l'accord du
comité local d'éthique. Ceci est vrai aussi bien pour les recherches financées par les pouvoirs publics que pour les
recherches purement privées.
En plus, la Chine a adopté un guide des bonnes pratiques pour les recherches sur l'embryon. Toutes les personnes
qui reçoivent des fonds publics sont obligées de le respecter. Les entreprises purement privées ne sont pas tenues
de respecter ce guide. Ce qui ne veut pas nécessairement dire qu'elles font n'importe quoi.
La population chinoise perçoit l'embryon comme une chose qui n'est pas dotée de personnalité. En outre, le grand
public accepte volontiers les nouvelles technologies médicales s'il n'existe pas de solution alternative.
Références :
Yinliang LIU. Regulating transgenic technology in China : Law, regulation, and public policy. Economic and Social
Research Council Genomics Network. 3 December 2007.,
Karolyn Y. ZENG. Stem Cell Therapy Today in the People's Republic. h+ Magazine 28 April 2009.,
Dominique S McMAHON, Halla THORSTEINSDÓTTIR, Peter A SINGER, Abdallah S DAAR. Cultivating regenerative
medicine innovation in China. Regenerative Medicine (2010) 5(1), 35-44. doi:10.2217/RME.09.78 pp. 39-41,
University of Minnesota, World Stem cell Map.)
Quel est le poids de la Chine dans la recherche mondiale sur le clonage ?
La recherche sur les cellules souches remonte en Chine aux années 1960 (clonage d'une carpe en 1963, clonage
entre différentes espèces de carpes en 1973). Le premier clonage d'un rat a été réussi en 2003 dans le cadre d'une
collaboration entre l'Institut de zoologie de Beijing et une équipe française (INRA).
Toujours en 2003, une équipe de Shanghai a réussi à obtenir des cellules souches humaines en transférant le noyau
d'une cellule de peau humaine dans un ovule de lapin. Une telle expérience ne serait plus possible maintenant en
Chine car il est interdit de créer des hybrides humains et non-humains.
Les scientifiques chinois ont publié dans des revues internationales des articles sur 25 lignées de cellules souches
embryonnaires humaines. Quatre de ces lignées ont été obtenues à partir d'embryons issus d'ovules non fécondés.
Ceci permet d'éliminer tout risque de rejet de greffe pour la personne qui a donné l'ovule ou le noyau qui a été
transplanté dans l'ovule.
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Les spécialistes pensent qu'il y a de deux à trois fois plus de lignées de cellules souches embryonnaires humaines
en Chine car ce type de résultat n'est pas nécessairement publié. Ce sont des chiffres du même ordre de grandeur
qu'aux Etats-Unis.
Références :
Yinliang LIU. Regulating transgenic technology in China : Law, regulation, and public policy. Economic and Social
Research Council Genomics Network. 3 December 2007.,
Dominique S McMAHON, Halla THORSTEINSDÓTTIR, Peter A SINGER, Abdallah S DAAR. Cultivating regenerative
medicine innovation in China. Regenerative Medicine (2010) 5(1), 35-44. doi:10.2217/RME.09.78 pp. 37-38,
Nikolay TUROVETS, Andrey SEMECHKIN, Leonid KUZMICHEV, Jeffrey JANUS, Larissa AGAPOVA, Elena
REVAZOVA. Derivation of Human Parthenogenetic Stem Cell Lines. In Human Pluripotent Stem Cells. Methods in
Molecular Biology 2011, Volume 767, Part 2, 37-54, DOI : 10.1007/978-1-61779-201-4_4)
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