Commissariat général au développement durable Datar, Observatoire des territoires
Service de l’observation et des statistiques
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Indicateur territorial de développement durable
Définition
L’indice « poissons rivière » (IPR) est un indicateur de qualité des peuplements piscicoles élaboré par
l’Office national de l’eau et des milieux aquatiques (Onema). Il évalue l’écart entre le peuplement
présent et la situation de référence, non ou très peu perturbée par l’homme. Plus le peuplement est
proche de l’état de référence, moins l’indice est élevé. La valeur de l’indice correspond à la somme de
l’écart à la référence pour 7 métriques :
- le nombre total d’espèces,
- le nombre d’espèces lithophiles (se reproduisant sur un substrat de type galets/graviers),
- le nombre d’espèces rhéophiles (préférant les eaux courantes),
- la densité totale d’individus,
- la densité d’individus tolérants,
- la densité d’individus invertivores (se nourrissant essentiellement d’invertébrés),
- la densité d’individus omnivores.
L’altération des milieux aquatiques se traduit d’une part, par l’augmentation des espèces tolérantes du
point de vue de la qualité de l’eau et peu exigeantes pour leur alimentation, et d’autre part, par la baisse
des espèces sensibles ou exigeantes du point de vue de l’habitat, de l’hydrologie ou de l’alimentation.
Pertinence
Le poisson se trouve au sommet des réseaux trophiques. Il a une grande variété d’exigences écologiques
(habitats divers pour les différentes espèces et leurs stades de vie, reproduction, nurserie, abri…).
Largement réparti dans les milieux aquatiques, son importante durée de vie le rend sensible à la qualité
de l’eau. C’est un organisme intégrateur des conditions des milieux aquatiques, et, par conséquent, un
bon indicateur de leur qualité.
La directive cadre sur l’Eau (DCE) assigne des objectifs de résultat aux masses d’eau qui devront être en
bon ou très bon état en 2015 ; des reports de délais dûment justifiés ainsi que la définition d’objectifs
moindres restent possibles dans des cas très particuliers. Le bon état des eaux de surface doit être à la
fois chimique et écologique. Les poissons constituent, avec les algues, diatomées, les macrophytes et les
macro-invertébrés benthiques, un des éléments de qualité biologique permettant d’établir l’état
écologique des cours d’eau.
Limites et précautions
Il est déconseillé d’appliquer l’IPR aux cours d’eau présentant des caractéristiques non prises en compte
pour l’établissement des modèles de référence. Les résultats doivent être considérés avec prudence dans
les grands cours d’eau du fait du très faible nombre de stations de ce type utilisées pour la mise au point
des modèles et des difficultés d’échantillonnage. L’IPR est peu sensible dans le cas des cours d’eau
naturellement pauvres en espèces et les résultats sont d’autant moins robustes que l’échantillon
comporte une part significative d’espèces n’intervenant pas dans le calcul de l’indice ou peu d’individus.
Une nouvelle version de l’IPR est en cours d’élaboration sur la base d’un jeu de données plus complet et
de modèles plus adaptés afin de réduire autant que possible les limites propres à cette première version
d’indice.
Analyse
Résultats au regard de l’enjeu de développement durable
Un peu plus de la moitié des stations sont en bon voire très bon état sur la période 2001-2010, sauf en
2003. Cette année se distingue du fait de températures élevées et de conditions hydrologiques
particulières en été (étiages sévères). Cependant, on n’observe pas d’évolution significative dans le
temps de l’état des peuplements piscicoles évalué sur la base de l’IPR. Les fluctuations observées depuis
2005 sont liées à l’agrandissement progressif du réseau des stations : d’une part, l’intégration en 2005
du réseau de références a entraîné une augmentation du nombre de sites en très bon état ; d’autre part,
depuis 2007, le nombre de stations de suivi faisant partie du réseau a presque doublé ce qui a entraîné
une baisse relative des sites en très bon état.
L’impératif de bon état des eaux assigné par la directive cadre sur l’Eau et précisé par la loi Grenelle I,
comprenant l’objectif de respecter un bon état écologique pour deux tiers des masses d’eau de surface
en 2015, demande encore des efforts pour être respecté.