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La Pensée de la vie chez Bergson et Canguilhem
La Pensée
de la vie
chez Bergson
et
Canguilhem
Guillaume Chaumet
11.24 674700
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Couverture : Classique
[Roman (134x204)]
NB Pages : 132 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 11.24
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La Pensée de la vie chez Bergson et Canguilhem
Essai de philosophie
Guillaume Chaumet
Guillaume Chaumet
Essai de philosophie
Juil.
2015
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Avant-propos
De la pensée
On fait de la philosophie parce qu’un jour on a
fait la rencontre avec la pensée. On a fait la rencontre
avec la pensée quant à l’occasion d’une pensée, on a
senti ce que celle-ci signifie. Une pensée, une vraie
pensée c’est ce qui hisse l’existence au-dessus d’elle-
même en la mettant un ton au-dessus. C’est une
tonalité, une résonance dans l’intime qui fait que la
vie allant soudain au-delà d’elle-même, celle-ci se
révèle comme en relation avec un pays infini et une
terre d’éternité. La vie ayant alors sa couleur on a
envie de vivre. Liée à la vraie vie, la vie pensante, la vie
pensée, elle vaut la peine d’être vécue.
Un livre peut révéler le sens de la pensée
philosophique. Un cours entendu dans un
amphithéâtre ou dans une salle de classe. Une parole
glanée ici ou là, frappant le cœur comme une
fulgurance venue dont on ne sait où et faisant dire
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« Ça, c’est philosophique ». Une rencontre avec un
maître, un maître étant un être au contact duquel on se
sent redressé, on a envie de se redresser en découvrant
ce que peut être la droiture intérieure. Notre propre
intériorité peut aussi nous révéler la philosophie. Nous
avons soif de plénitude sans le savoir. Nous mourons
sans le savoir faute de plénitude. Jusqu’à ce que dans la
grisaille du monde soudain quelque chose vienne
déchirer cette grisaille et cette mort pour étancher
notre soif avec la fraîcheur de l’eau et de l’ombre dans
une oasis en plein désert.
Une pensée, c’est un climat, une atmosphère, un
milieu, comme le dit Vladimir Jankélévitch. Comme
l’air que l’on respire, une pensée permet de vivre. Un
être vivant vit non pas simplement quand il respire
dans la vie mais quand il respire la vie, celle-ci
respirant à travers lui. Un être pensant pense non pas
simplement quand il respire dans la pensée mais
quand celle-ci respire à travers lui parce qu’il respire
la pensée. En philosophie, un livre qui nous frappe
apprend à respirer dans la pensée parce qu’il respire la
pensée. Pour parvenir à un tel stade, il faut travailler.
C’est ce que fait tout vrai philosophe. Un philosophe
est un travailleur. Il travaille ses pensées en se
donnant une pensée et en revenant sur celle-ci pour se
laisser travailler et habiter par elle.
En 1785, quand Kant propose sa première version
de La critique de la raison pure celui-ci pose la
question de fond de la philosophie moderne. Où est la
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philosophie ? Y a-t-il encore de la philosophie ? S’il
pose cette question c’est parce qu’il a la réponse. La
philosophie n’existe plus. Parce qu’il n’y a plus,
comme dans l’Antiquité, des sages qui vivent celle-ci
et qui enseignent par leur vie à la vie. La philosophie
est devenue scolastique parce qu’elle est devenue
politique. Elle est devenue idéologique. Aujourd’hui
cette idéologie s’appelle la critique sociale. Au
XIXème siècle Nietzsche a lui aussi posé la question de
la philosophie en se demandant où est le philosophe
vivant qui vit vraiment la philosophie. Au XXème siècle
cette question a été reprise par Bergson et par
Canguilhem. Bergson a pensé la vie pour penser la
connaissance philosophique qui devrait exister et qui
n’existe plus. Pour penser il faut sentir ce que l’on
pense et ne pas avoir honte pour cela de sentir.
L’intellectuel du XXème siècle sait-il encore sentir ?
Non. Il fait de la critique. Il critique les discours en
démontant leur logique rationnelle, sociologique ou
psychologique comme un mécanicien démonte une
machine. D’où l’importance de revenir à la vie pour
revenir à la connaissance, seul le fait de vivre la pensée
permettant de retrouver le sens d’une idée et, derrière
elle, d’une vision. Dans le champ des sciences
Canguilhem va épouser la même démarche que celle
de Bergson. La science bien vécue est créatrice. Est-ce
toujours le cas ? Non. La science qui nous domine ne
s’intéresse pas à la science mais au pouvoir. Elle ne
nous parle pas de la réalité mais du pouvoir sur la
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