` De l`économie soliDaire vers un entrepreneuriat social

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‘ De l’économie
soliDaire vers un
entrepreneuriat
social innovant ’
MINISTèRE DE l’écoNoMIE ET DU coMMERcE EXTéRIEUR
DéPARTEMENT DE l’écoNoMIE SolIDAIRE
DE L’ÉCONOMIE SOLIDAIRE VERS
UN ENTREPRENEURIAT SOCIAL INNOVANT
Un survol de l’économie solidaire
– Une dynamique au service du citoyen p 02
– Le cadre européen p 03
– Le contexte luxembourgeois p 03
Un nouveau regard sur l’économie solidaire au Luxembourg
– Les défis p 04
– Une vision pour une nouvelle diversité économique p 05
– Une dynamique participative et pragmatique p 05
Les quatre axes du plan de développement
national de l’économie solidaire p 05
– Les projets en cours p 05
VERS UN ENTREPRENEURIAT SOCIAL
ET SOLIDAIRE INNOVANT
Conjuguer efficacité économique et impact social p 06
L’Initiative « Entrepreneuriat Social »
de la Commission européenne p 07
Des approches exemplaires en Europe p 08
Défis et opportunités pour l’entrepreneuriat social
au Luxembourg p 09
CRÉER UNE VISION POUR DEMAIN
EN SOUTENANT L’INNOVATION SOCIALE
Innover au service des citoyens p 10
Social Innovation Europe (UE) p 11
Benchmarking :
Quelques sources d’inspiration en matière
d’innovation sociale p 12
L’innovation sociale, un pilier stratégique
de la politique d’innovation nationale p 12
TABlE DES MATIèRES
01
02
03
UNE DYNAMIQUE
AU SERVICE DU CITOYEN
L’économie sociale ou l’économie sociale
et solidaire est un concept qui remonte
à la n du XIX e siècle, fonctionnant sur
des principes d’égalité de personnes, de
solidarité entre membres d’une société
et d’indépendance économique.
Elle développe une série d’activités
au service de l’individu et de la société
dans son ensemble. Elle apporte des
réponses à de nombreux besoins
essentiels que l’économie traditionnelle
a tendance à délaisser et une valeur
ajoutée importante à la société dans
son ensemble.
En plaçant l’humain au cœur de ses
fondements, au niveau de l’emploi,
l’économie solidaire accorde une place
privilégiée aux personnes en difculté en
vue de les réinsérer en les remobilisant
sur le marché du travail. L’économie
sociale et solidaire trouve un écho
particulier au moment où la crise suscite
des remises en cause profondes et où se
pose de façon pressante la question de la
couverture des risques dans un contexte
de ressources publiques rares
.
L’économie solidaire, en se posant
comme un troisième pilier de l’économie,
à côté du secteur public et du monde
des affaires, a développé ses propres
modèles. Elle s’est traditionnellement
construite sous différentes formes, en
étant soutenue par des associations,
des coopératives ou des mutuelles
en prenant pour principes fondateurs
des éléments comme la solidarité et le
développement durable, des bénéces
destinés à la collectivité ou une gestion
collective et démocratique.
LE CADRE EUROPÉEN
La lutte contre la pauvreté et l’exclusion
sociale fait partie intégrante de
la stratégie Europe 2020 : l’Union
européenne veut renforcer la croissance,
l’emploi et la compétitivité, mais aussi
fonder une société qui soit plus inclusive.
Loin de se résumer à un phénomène
marginal ou « en vogue », l’économie
sociale et solidaire représente 10 % de
l’ensemble des entreprises européennes,
soit 6 % de l’emploi total. Celles-ci
emploient plus de 11 millions de
personnes dans l’Union européenne.
Environ une entreprise sur quatre créée
en Europe est une entreprise sociale.
La proportion est même d’une entreprise
sur trois en Belgique, en Finlande et en
France. Ces entreprises sont souvent
plus productives et plus concurrentielles.
Cela tient à l’engagement très fort de leur
personnel et aux meilleures conditions de
travail qu’elles offrent (on y recense deux fois
moins d’arrêts maladie que la moyenne).
La Commission européenne souhaite
participer à la création d’un environnement
favorable au développement de
l’entrepreneuriat social, et plus largement
de l’économie sociale et solidaire en
Europe. Pour marquer sa volonté d’aller
de l’avant, la Commission a identié ce
modèle économique comme l’un des 12
leviers pour moderniser le marché unique.
L'objectif de la Commission est clairement
de créer un écosystème favorable au
développement des entreprises sociales et
de faciliter leur accès au nancement.
LE CONTEXTE LUXEMBOURGEOIS
L’économie solidaire est aussi une réalité
au Luxembourg. Elle a notamment pris
corps au travers des activités d’insertion
de chômeurs et particulièrement de
jeunes chômeurs.
Si le Statec ne dispose pas de chiffres
précis, on peut néanmoins estimer
qu’environ 6 % des emplois et 4 % des
entreprises au Luxembourg sont liés à
l’économie solidaire.
De nombreux acteurs du secteur
de l’économie solidaire proposent
aujourd’hui des initiatives locales
innovantes de prise en charge citoyenne
des affaires économiques et sociales, en
combinant bénévolat, aides publiques et
ressources marchandes.
Le Luxembourg est un des rares pays
membres de l’Union européenne
à disposer d’un Ministre délégué à
l’Économie solidaire, attaché au Ministère
de l’Économie et du Commerce extérieur.
C’est dire l’importance qu’accorde le
gouvernement à cette forme d’économie,
dans la droite ligne de la stratégie
européenne en la matière.
UN SURVOL DE L’ÉCONOMIE SOLIDAIRE Parce que lon peut trouver, au sein des
fondements de l’économie solidaire,
les clés pour répondre aux crises
environnementale, économique et sociale
qui traversent actuellement nos sociétés
occidentales, l’État Luxembourgeois
veut aujourd’hui conférer une meilleure
visibilité à ce secteur.
En faisant désormais la promotion de
lentrepreneuriat social, l’Europe peut
trouver un moyen de répondre à la crise
sociale, en remettant des personnes
en marge de la société au travail, en
créant des emplois durables, dans des
entreprises à nalité sociale, au service
du citoyen mais aussi économiquement
autonomes. Ces entreprises,
notamment, pourraient développer
des services qui œuvrent pour un plus
grand respect de lenvironnement.
ROMAIN SCHNEIDER, Ministre délégué à l'Économie solidaire livre sa réponse :
LÉconomie solidaire regroupe des activités économiques qui ont pour
objectif d'augmenter le bien-être des citoyens et de créer de l'impact sociétal .
Et d’ajouter que le concept d’Économie solidaire gravite
autour de 4 caractéristiques :
– la solidarité ;
– le développement durable ;
– le profit au service de l'intérêt collectif ;
– un haut degré d'autonomie.
Mais qu’est-ce que
l’Économie Solidaire ? ’
03
‘ De l’économie
soliDaire vers un
entrepreneuriat
social innovant ’
MINISTèRE DE l’écoNoMIE ET DU coMMERcE EXTéRIEUR
DéPARTEMENT DE l’écoNoMIE SolIDAIRE
01
LES DÉFIS
Convaincu qu’il ne sera pas sufsant à
l’avenir de compter exclusivement sur
l’État et les seuls gestes philanthropiques
pour résoudre les problèmes d’exclusion
sociale et de précarité des ressources, le
temps est venu de rééchir à des formes
innovantes d’activité économique pour
aborder les dés sociétaux de demain.
Conscient de l’importance de l’économie
solidaire, le Luxembourg entend
participer au développement harmonieux
de ce secteur porteur.
Les entreprises solidaires sont riches
d’une grande diversité en termes
de statuts et d’activités. Le premier
objectif est de renforcer les partenariats
privilégiés en faveur de l’émergence
d’une économie solidaire. Au-delà
d’encourager toutes les entreprises
à mieux prendre conscience de leur
responsabilité sociale, l’ambition est
d’assurer un essaimage des pratiques
solidaires au cœur même de l’économie
luxembourgeoise.
Le vieillissement de la population,
l’isolement social prononcé, le
décrochage de la vie professionnelle,
l’intégration des personnes défavorisées,
les problèmes environnementaux et la
diversité sont autant d’enjeux auxquels
l’économie sociale et solidaire peut
apporter des réponses.
La volonté du gouvernement, dès lors,
est de promouvoir cette économie, de
lui donner les moyens de se renforcer au
cœur d’une dynamique entrepreneuriale
forte, combinant de la meilleure manière
les enjeux économiques et sociétaux.
UNE VISION POUR UNE NOUVELLE
DIVERSITÉ ÉCONOMIQUE
La volonté est de créer, demain, une
économie solidaire autour de valeurs
fortes. Une économie qui conjugue
activités économiques et nalités sociales.
Une économie qui s’inscrit dans une
démarche de développement durable.
C’est la biodiversité économique qui doit
désormais être étendue.
Jusque hier, on pouvait opposer les
entreprises caritatives ou parapubliques à
nalité sociale à celles dites « classiques »,
à but lucratif. Les premières dépendent
fortement de dons et de subsides,
alors que les autres demeurent
économiquement autonomes.
Pour l’avenir, l’enjeu est de faire
émerger, entre les deux, des structures
entrepreneuriales à nalité sociale.
Potentiellement autosufsantes, ces
entreprises ont pour objectif premier de
se mettre au service de l’individu et de
créer de l’impact sociétal.
Lémergence de ce nouveau type de structure
entrepreneuriale, dans un écosystème
économique élargi et diversié, doit faire le
lien entre les acteurs de léconomie solidaire
tels quon les connaît aujourd’hui et les
entreprises traditionnelles, en démontrant
notamment que des projets à nalité sociale
ou sociétale, développés dans une démarche
solidaire, peuvent engendrer des bénéces
économiques et sociaux pour la collectivité.
UNE DYNAMIQUE PARTICIPATIVE
ET PRAGMATIQUE
Pour y parvenir, il fallait d’abord mobiliser
les acteurs de l’économie solidaire. Pour
ce faire, et dans l’optique de promouvoir
de manière plus active l’économie
sociale et solidaire, le Département de
l’économie solidaire luxembourgeois
a entrepris de rassembler les acteurs
an de développer, au cœur d’une
démarche participative, une stratégie de
développement pour le secteur.
Tout l’enjeu, au cœur de cette démarche,
était de développer une approche
pragmatique, an de dépasser la
théorie et de faire émerger, à partir d’un
ensemble de concepts épars, une réalité
concrète.
Dans la foulée d’une conférence intitulée
« Vers de nouvelles perspectives pour l’économie
solidaire au Luxembourg », un premier
plan d’action pour le développement
de l’économie solidaire a été élaboré et
présenté en novembre 2011.
Ce plan est le résultat de nombreuses
consultations d’acteurs et d'experts du
secteur, qui ont permis d’accorder les
participants sur quatre axes principaux
pour le développement de l’économie
solidaire au Luxembourg.
LES QUATRE AXES DU PLAN
DE DÉVELOPPEMENT NATIONAL
DE L’ÉCONOMIE SOLIDAIRE
Pour promouvoir de manière plus active
l’économie solidaire au Luxembourg,
quatre axes de travail ont été dénis :
définir et dérouler une campagne
de sensibilisation ;
faciliter la mise en place d’un comité
constitutif pour fédérer les acteurs du secteur ;
soutenir l’accompagnement de
l’entrepreneuriat solidaire ;
organiser un espace de médiation.
LES PROJETS EN COURS
‘1, 2, 3 GO Social
Fin 2011, le projet pilote 1,2,3 GO Social a
été lancé. Business Initiative a.s.b.l. a été
mandaté par le Département de l’Economie
solidaire pour développer un parcours dont
le but est d’accompagner des porteurs de
projets d’entreprises à finalité sociale ou
solidaire au Luxembourg. Les projets retenus
ont été mis en relation avec des coachs qui
ont accompagné les porteurs de projets dans
l’élaboration de leur business plan.
A la fin de l’édition, les business plans les
plus convaincants ont été récompensés par
un prix. Un nouveau parcours 1, 2, 3 GO
Social a été lancé pour 2013.
‘ Acces-lux ’
Le projet « Acces-Lux » propose de construire
et d’expérimenter un outil méthodologique
dynamique dans le but d’évaluer de façon
pertinente la qualité de la vie, les facteurs de
progrès et le bien-être des populations au
niveau local. À travers un outil de mesure,
l’enjeu est de pouvoir évaluer l’impact de
l’économie solidaire, son apport dans le
niveau de vie luxembourgeois. Et, au final,
déterminer comment placer l’efficacité
économique au service de la communauté
territoriale.
‘ Plan de sensibilisation ’
Afin d’amener les uns et les autres à travailler
ensemble pour le développement d’une
dynamique d’entrepreneuriat social, au service
de la société et de l’ensemble des individus,
l’État tient à renforcer la sensibilisation et un
meilleur partage d’informations à travers une
stratégie de communication.
UN NOUVEAU REGARD SUR L’ÉCONOMIE
SOLIDAIRE AU LUXEMBOURG
05
Au Luxembourg, le rattachement
de l’économie solidaire au Ministère
de l’Économie et du Commerce extérieur
traduit la reconnaissance, par les
pouvoirs publics, dune nouvelle réalité :
les acteurs de l’économie solidaire
contribuent à léconomie globale du pays.
CONJUGUER EFFICACITÉ
ÉCONOMIQUE ET IMPACT SOCIAL
L’économie solidaire s’inscrit dans la
diversité de l’économie sociale et de
l’entrepreneuriat social au sens large.
L’entrepreneuriat social, quelle qu’en soit
la forme juridique, présente la particularité
de conjuguer efcacité économique et
impact sociétal.
Les entreprises sociales sont porteuses
d’innovations susceptibles d’apporter
des réponses pertinentes à des besoins
sociaux peu ou mal couverts. Autre
atout, ces structures d’un nouveau genre,
en s’appuyant sur les fondements de
l’économie solidaire, sont pourvoyeuses
d’emplois durables.
À l’heure où les crises secouent nos
sociétés et où les modèles sont remis en
question, l’entrepreneuriat social laisse
entrevoir la possibilité d’un nouveau
paradigme, d’un modèle plaçant l’activité
économique au service de l’intérêt général
et non d’une maximisation des prots,
privilégiant avant tout la création de valeur
sociétale.
Au cœur de ses principes, l’entrepreneuriat
social réinvestit l’excédent de valeur créé
pour garantir l’impact sociétal.
En mettant les méthodes et l’ecacité de
lentreprise au prot dun objectif sociétal,
les acteurs de lentrepreneuriat social sont
à la croisée des politiques publiques et du
marché.
Toutefois, l’émergence d’entreprises
sociales passe par une remise en
question de certains principes acquis.
Le dé, pour les acteurs de léconomie
solidaire, est de mieux faire valoir leur
impact économique et social, de parvenir à
diversier leurs sources de nancement et
de pouvoir mieux interagir avec lensemble
des acteurs économiques.
De nouvelles alliances entre les pouvoirs
publics, le marché et les citoyens
sont possibles. Le Luxembourg est
bien décidé à les valoriser. Pour que
les interventions publiques, dans le
soutien d’initiatives d’entrepreneuriat
social puissent être considérées
comme des investissements pour la
collectivité et non comme des mesures
coûteuses favorisant l’assistanat, pour
que l’innovation sociale s’inscrive
durablement dans l’économie avec
l’émergence de nouveaux modèles
économiques vertueux qui favorisent le
bien-être collectif.
Voilà notamment les enjeux qui sont
aujourd’hui liés à l’émergence de
l’entrepreneuriat social. Et les initiatives,
pour la soutenir, ne manquent pas.
L’INITIATIVE
« ENTREPRENEURIAT SOCIAL »
DE LA COMMISSION EUROPÉENNE
L’initiative européenne pour
l’entrepreneuriat social vise à soutenir
la création et le développement des
entreprises sociales et à faciliter leur
accès au nancement.
Pour développer une « économie sociale
de marché hautement compétitive », un des
grands objectifs de l’Union européenne,
il faut adapter les outils juridiques an
d’aider ces entreprises, souvent très
petites et n’opérant qu’au niveau local,
à réaliser leur potentiel de croissance et
de création d’emplois et à tirer parti des
possibilités du marché intérieur.
L’initiative pour l’entrepreneuriat social
propose un plan d’action à court terme
visant à promouvoir la création et le
développement des entreprises sociales.
L’initiative pour l’entrepreneuriat social
propose un plan d’action à court terme
visant à promouvoir la création et le
développement des entreprises sociales.
Ce plan d’action comprend 11 mesures
prioritaires, réparties selon trois axes :
améliorer l’accès des entreprises sociales
au financement ;
améliorer la visibilité de l’entrepreneuriat social ;
améliorer l’environnement juridique
des entreprises sociales.
Cette initiative est une première étape
vers la mise en œuvre d’un ensemble de
mesures formant un écosystème favorable
à l’entrepreneuriat social en Europe, an
qu’il soit encore davantage une source de
croissance et d’emploi.
07
02
‘ vers
un entrepreneuriat
social et soliDaire
innovant ’
MINISTèRE DE l’écoNoMIE ET DU coMMERcE EXTéRIEUR
DéPARTEMENT DE l’écoNoMIE SolIDAIRE
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