Par exemple, un guide d’onde avec une dimension plus petite que la longueur d’onde fournit un large
champ ´
evanescent qui peut ˆ
etre utilis´
e pour interagir avec des atomes `
a proximit´
e ou pour les pi´
eger `
a
l’aide d’un pi`
ege dipolaire. La surface effective du mode ´
etant proche de la section efficace d’absorption,
un atome unique peut absorber une fraction non n´
egligeable de la lumi`
ere guid´
ee et fournir ainsi un fort
couplage lumi`
ere-mati`
ere en un seul passage.
En utilisant une telle approche, nous avons r´
eussi `
a int´
egrer une m´
emoire quantique directement
dans une fibre optique (figure 1) [4]. Pour cela, une fibre optique commerciale similaire `
a celles uti-
lis´
ees dans les r´
eseaux de t´
el´
ecommunication a ´
et´
e chauff´
ee et ´
etir´
ee jusqu’`
a moins de 400 nanom`
etres
de diam`
etre et ce, sur quelques centim`
etres. Nous avons ensuite refroidi des atomes de c´
esium dispos´
es
proches de cette zone ´
etir´
ee. Lorsque la lumi`
ere atteint cette r´
egion, une grande partie de l’´
energie circule
autour de la fibre et elle peut alors interagir avec les atomes environnants. En utilisant la technique dite de
transparence induite ´
electromagn´
etiquement qui permet de contrˆ
oler les propri´
et´
es du milieu atomique
par un laser additionnel, la lumi`
ere a ´
et´
e ralentie par un facteur 3 000 puis totalement arrˆ
et´
ee. Cette im-
pulsion lumineuse a ´
et´
e stopp´
ee pendant plusieurs microsecondes puis ´
emise de nouveau dans la fibre.
Sans cet arrˆ
et impos´
e, la lumi`
ere aurait parcouru dans le mˆ
eme temps plusieurs kilom`
etres ! L’informa-
tion port´
ee par la lumi`
ere est transf´
er´
ee aux atomes sous la forme d’une excitation collective, une large
superposition quantique. En raison du fort confinement de la lumi`
ere, quelques milliers d’atomes suf-
fisent pour obtenir de fort ralentissement, alors que des millions ´
etaient n´
ecessaires dans les exp´
eriences
en espace libre. Nous avons ´
egalement montr´
e que des impulsions lumineuses contenant un seul photon
pouvaient ˆ
etre stock´
ees et r´
e´
emises avec un large rapport signal sur bruit. Au del`
a des m´
emoires quan-
tiques, ce syst`
eme peut aussi ˆ
etre utilis´
e comme source de photons uniques intrins`
equement fibr´
es.
Je montrerai ´
egalement comment le pi´
egeage d’atomes froids autour de la nanofibre permet de
r´
ealiser un miroir de Bragg efficace [5]. En r´
ealisant un r´
eseau optique dans le champ ´
evanescent, avec
une distance entre les atomes proches de la longueur d’onde de la transition atomique, nous avons pu
d´
emontrer des r´
eflectivit´
es sup´
erieures `
a 75% avec seulement quelques milliers d’atomes (figure 2). La
possibilit´
e de contrˆ
oler le transport de photon unique dans ce type de syst`
eme est `
a la base de nombreuses
propositions dans ce domaine ´
emergent dit de l’´
electrodynamique quantique en guide d’onde (waveguide
quantum electrodynamics).
Je terminerai cet expos´
e en discutant les perspectives du domaine, en particulier l’apport possible
des cristaux photoniques `
a cette nouvelle direction de recherche.
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
R, T
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
R
T
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
R, T
6040200
-20-40
(a)
(c) (d)
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
R, T
R
T
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
R, T
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
R, T
6040200
-20-40
Detuning [MHz]
R
T
1.0
0.8
0.6
0.4
0.2
0.0
R, T
6040200
-20-40
Detuning [MHz]
(b)
FIGURE 2 : Miroir de Bragg atomique. Les atomes pi´
eg´
es `
a proximit´
e de la nanofibre peuvent ´
emettre en espace
libre ou dans le mode guid´
e. Chaque atome se comporte alors comme un miroir avec une faible r´
efl´
ectivit´
e pour la
lumi`
ere se propageant dans la nanofibre. Lorsque la distance entre les atomes est tr`
es proche de la longueur d’onde
de la transition atomique, l’interf´
erence entre ces r´
eflexions peut conduire `
a une forte r´
eflexion de Bragg. Dans
notre cas, 2000 atomes seulement permettent d’obtenir une r´
eflexion Rproche de 75%. Le trac´
e donne les spectres
de r´
eflexion et de transmission en fonction du d´
esaccord `
a la r´
esonance du champ sonde.
Session plénière 3
OPTIQUE 2015 14