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RESUME
I – LE CONSTAT
Sous les effets conjugués de plusieurs facteurs, au premier rang desquels se placent les
pratiques cynégétiques, les populations de grand gibier et plus particulièrement de sangliers ont
connu en France et dans toute l’Europe un développement spectaculaire au cours des dernières
décennies.
Cette augmentation des densités d’animaux, recherchée par les chasseurs, aggrave jusqu’à
les rendre difficilement supportables, les effets néfastes produits par les sangliers longtemps classés
uniquement parmi les espèces nuisibles.
Le sanglier et le porc domestique partagent des pathologies communes et parmi les
principales maladies identifiées chez le sanglier, plusieurs sont inscrites sur la liste des maladies
réputées contagieuses des suidés.
Le sanglier s’est révélé un réservoir de germes pour la tuberculose, la brucellose, la maladie
d’Aujeszky et la peste porcine classique, maladies absentes ou en voie d’éradication de l’élevage
porcin français.
Du point de vue de l’épidémiologie, plus la densité d’une population animale est
importante, plus le risque d’apparition et de pérennisation d’une maladie est grand : la dynamique
démographique des populations de sangliers constitue donc un élément éminemment favorable au
maintien de ces affections.
Le risque de contamination des élevages porcins est directement lié à la possibilité de
contact entre les porcs domestiques et les sangliers : à cet égard, les résultats obtenus par la
surveillance sérologique de la brucellose, de la tuberculose et de la maladie d’Aujeszky illustrent
parfaitement cet aspect de la question.
Mais un autre mode de contamination à distance par contact avec des produits issus de
sangliers contaminés (venaison, eaux grasses…) peut revêtir une grande importance dans la
transmission de maladies très contagieuses comme la peste porcine.
La santé humaine peut être affectée par plusieurs maladies transmises par les sangliers et la
densité élevée de sangliers accroît les risques de cette contamination du fait de l’augmentation des
manipulations des animaux tués à la chasse et de la plus grande disponibilité de venaison.
Le risque majeur pour la santé humaine réside dans la contamination par la trichine. La
fréquence de cette affection semble augmenter parallèlement à la croissance des populations de
sangliers.
L’augmentation des densités de sangliers aggrave les risques économiques qui menacent les
exploitations agricoles et les filières de production végétales et animales.
Les coûts directs et indirects consécutifs à l’apparition des maladies affectent durablement la
rentabilité d’une exploitation et peuvent aboutir à l’abandon de la production concernée.
L’économie de toute une région peut être perturbée et les conséquences s’étendre à l’ensemble de
la filière de production si les pays importateurs, sollicités par la concurrence, font jouer les clauses
non tarifaires de suspension des échanges vis à vis des produits issus de cette filière.
La prévention des dégâts aux productions végétales et animales et leur indemnisation pèsent
lourdement sur les budgets des Fédérations de chasseurs qui pourraient par ailleurs s’investir
davantage dans le maintien ou la restauration de milieux propices à l’épanouissement de la flore et