Octobre 2016
Page 2 sur 27 Canada – Octobre 2016
Livre bleu de BMO
Canada
Il faut se méfier de l'eau qui dort
Le portrait économique régional du Canada continue de varier considérablement, et
d’énormes remous agitent une surface nationale relativement calme. Le PIB réel
canadien devrait vraisemblablement progresser d’un modeste 1,2 % cette année,
avant d’accélérer à 2,0 % en 2017. Bien que la croissance nationale paraisse modérée,
mais relativement sans surprise, au plan régional, les conditions vont d’une solide
croissance de 3 % à une totale récession. Il convient de noter également que certains
moteurs de la croissance économique régionale de la dernière décennie se retrouvent
au peloton de queue, tandis que d’anciens traînards figurent aujourd’hui dans le
peloton de tête.
Les mauvaises nouvelles d’abord. Le PIB réel de l’Alberta devrait se contracter de 2,3
% cette année, après un déclin abrupt de 4,0 % en 2015, parallèlement à de plus
fortes réductions des dépenses en immobilisations dans le secteur énergétique et à
des pertes de production attribuables aux incendies de forêt. Dans le secteur privé,
l’emploi a reculé de 6 % par rapport aux sommets enregistrés, le taux de chômage a
atteint son plus haut point en 20 ans, éclipsant même celui de la grande récession, et
les valeurs immobilières dégringolent. Un retour à court terme aux robustes taux de
croissance de 4 % à 5 % qui ont précédé le choc pétrolier est peu envisageable. La
Saskatchewan subit également le contrecoup de la situation et son économie ne
devrait progresser que de 0,5 % cette année, après une contraction de 1,4 % en 2015.
Il s’agit d’un revirement complet par rapport à la croissance moyenne de près de 4 %
que la province a connue au cours des cinq années précédentes. Terre-Neuve-et-
Labrador verra vraisemblablement son PIB se contracter de 2 % encore cette année,
car les restrictions budgétaires restent importantes et certains projets
d’investissement arrivent bientôt à terme.
La bonne nouvelle, c’est que la croissance économique se poursuit dans les sept
autres provinces canadiennes, lesquelles cumulent plus des trois quarts de la
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Douglas Porter, CFA,
Économiste en chef et
directeur général
Alberta
2015 -4,0
2016 -2,3
2017 2,3
Colombie-
Britanique
2015 3,0
2016 3,0
2017 2,5
2015 1,1
2016 1,2
2017 2,0
Canada
Manitoba
2015 2,3
2016 2,4
2017 2,2
Nouveau-
Brunswick
2015 1,9
2016 0,5
2017 0,8
Terre-Neuve-
et-Labrador
2015 -2,2
2016 -2,0
2017 0,7
Nouvelle-
Écosse
2015 0,8
2016 0,9
2017 1,0
Ontario
2015 2,5
2016 2,6
2017 2,3
Île-du-Prince-
Édouard
2015 1,5
2016 1,0
2017 1,0
Québec
2015 1,1
2016 1,4
2017 1,6
Saskatchewan
2015 -1,4
2016 0,5
2017 1,8
PIB provincial
Taux de croissance du PIB provincial pour 2015 par secteur
Prévisions pour 2016–2017 par le Service des études
économiques de BMO
Taux de croissance du PIB réel (pour cent)
Page 3 sur 27 Canada – Octobre 2016
Livre bleu de BMO
production nationale. La Colombie-Britannique devrait mener le peloton de tête
encore cette année avec une croissance de 3,0 % du PIB réel, soit plus du double de
la moyenne nationale, poursuivant une croissance moyenne solide et stable de 2,8 %
pour les sept dernières années. Le bassin de ressources de la province est beaucoup
plus diversifié (gaz naturel, métaux de base, foresterie et faible exposition directe au
pétrole), le secteur de l’habitation est extrêmement vigoureux, tandis que l’effet
combiné de la forte demande américaine et de la faiblesse du dollar a une incidence
positive sur les exportations et le tourisme. Cela étant dit, au Canada, la Colombie-
Britannique est le plus important partenaire commercial de l’Asie, et un
ralentissement plus marqué en Chine frapperait cette province le plus durement.
La région du Centre du Canada connaît également certaines des conditions
économiques les plus favorables depuis des années, profitant des bas prix du pétrole,
d’un huard affaibli et de la solide demande américaine. Le PIB réel de l’Ontario
devrait progresser de 2,6 % cette année avant de reculer au rythme encore solide de
2,3 % en 2017. Il est à noter que le rendement de cette année ferait en sorte que la
moyenne de trois ans égalerait la plus forte moyenne en 14 ans. Le secteur
manufacturier demeure mitigé, des avancées cycliques étant compensées par un
déclin tendanciel à plus long terme. Le secteur automobile, par exemple, fonctionne
presque au maximum de sa capacité, mais les modestes injections de nouveaux
fonds qui permettraient de raffermir la croissance du PIB sont de plus en plus
dirigées vers des régions où les coûts sont moindres, comme le sud des États-Unis et
le Mexique. Cela étant dit, l’économie de la Cité de Toronto – plus diversifiée grâce
aux services professionnels, aux soins de santé et à l’éducation – roule à plein
régime. Au Québec, la croissance devrait atteindre 1,4 %, soutenue par une stabilité
financière retrouvée et un marché de la main-d’œuvre plus favorable, mais tout de
même ralentie par une situation démographique pire qu’en Ontario. L’économie
diversifiée du Manitoba devrait progresser de 2,4 % en 2016, un niveau comparable
à celui de la moyenne des cinq dernières années.
Enfin, la croissance des provinces de l’Atlantique demeurera relativement modérée,
en partie en raison des défis démographiques et des restrictions budgétaires. Mais la
plus grande partie de la région ne devrait plus être marquée par le rythme très
léthargique des dernières années, et le ralentissement de l’activité en Alberta devrait
ralentir l’exode des jeunes travailleurs. Cette tendance se fait d’ailleurs déjà sentir :
l’émigration de la Nouvelle-Écosse a cessé au cours des derniers trimestres. Avec une
hausse de 1,1 % cette année, cette province est d’ailleurs susceptible de connaître la
meilleure performance de la région, grâce au démarrage d’un certain nombre de
grands projets d’immobilisation. Le Nouveau-Brunswick et l’Î.-P.-É. demeurent
confrontés à de difficiles défis démographiques, mais la faiblesse du huard devrait
stimuler leur économie – avec des taux de croissance de 0,5 % et de 1,0 %,
respectivement, cette année.
Page 4 sur 27 Canada – Octobre 2016
Livre bleu de BMO
Partout au Canada, l’éventail des possibilités continue de s’élargir pour les
entreprises clientes de BMO. L’optimisme que nous observons, même dans les
secteurs où la situation économique est plus difficile, est de bon augure pour le
contexte économique au pays.
Dans le Centre du Canada, la production manufacturière a commencé à profiter de la
baisse de la valeur du dollar canadien – les possibilités d’exportation vers les États-
Unis et ailleurs dans le monde contribuent à la croissance des entreprises de ce
secteur. Les secteurs professionnels et des services poursuivent leur croissance et des
entreprises émergent dans les grands centres de la région.
Le repli des prix du pétrole et du gaz constitue indéniablement la plus grande
nouvelle dans les provinces productrices d’énergie comme l’Alberta, la
Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador. Les entreprises liées directement ou
indirectement à ce secteur ont sans conteste souffert de ce recul. En revanche, la
bonne nouvelle, c’est que nombre de ces entreprises – plus particulièrement en
Alberta – ont déjà surmonté de telles difficultés dans le passé.
La solide économie de la Colombie-Britannique a profité à plusieurs secteurs de la
province. Dans les provinces de l’Atlantique, le secteur de la pêche affiche une
solidité toute particulière et le tourisme tire parti de la faiblesse du dollar.
L’innovation s’est imposée partout au Canada. Les industries du savoir se sont
multipliées dans plusieurs villes – qu’il s’agisse du technopôle de Kitchener-
Waterloo-Cambridge ou de plus petits centres comme à l’Île-du-Prince-Édouard. Les
Canadiens ont de quoi être fiers de notre leadership dans cet important secteur
émergent.
Si nous ne devions retenir qu’une chose de ce que nous avons observé chez nos
entreprises clientes à l’échelle nationale, c’est que la plupart des entreprises les plus
florissantes se sont fait un point d’honneur d’investir dans leurs activités lorsque les
occasions se présentent. Ces entreprises ont ainsi su relever des défis comme la
récession récente et en sont sorties plus fortes. Les taux d’intérêt étant encore bas, les
entreprises ont les outils qu’il faut pour faire les investissements qui amélioreront
leur productivité – des investissements susceptibles de produire des rendements
impressionnants dans les années à venir.
BMO est là pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs. Nous avons un
éventail complet de services conçus pour les aider à réussir et nous disposons
d’équipes de spécialistes des services bancaires aux entreprises hautement qualifiés
dans toutes les collectivités du Canada. Nos spécialistes sont à la disposition des
propriétaires d’entreprise pour les conseiller sur les décisions d’investissement et de
dépenses stratégiques qui les aideront à stimuler leur productivité et à prendre de
l’expansion dans de nouveaux marchés, au pays et à l’étranger.
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Andrew Irvine,
Chef des services bancaires
aux entreprises, Canada,
BMO Banque de Montréal
Page 5 sur 27 Colombie-Britannique – Octobre 2016
Livre bleu de BMO
Colombie-Britannique
La croissance économique de la Colombie-Britannique sera la plus forte du pays
encore cette année, avec une hausse prévue du PIB d’un solide 3,0 % comparable à
celui de 2015. Si cette prévision s’avère, elle marquerait le taux de croissance sur
trois ans le plus élevé de la province depuis 2007. Tandis que les tendances du
marché de l’habitation et des dépenses de consommation alimentent la croissance, la
forte demande américaine et la faiblesse du dollar canadien devraient compenser le
ralentissement en Chine et l’incertitude qui règne dans le secteur minier.
Le marché de l’habitation est au centre de l’activité économique de la Colombie-
Britannique, particulièrement à Vancouver où les prix des maisons ont gonflé de
plus de 30 % au cours de la dernière année. Toutefois, l’évolution observée ces
derniers mois suggère que le plus fort de cette croissance est chose du passé dans la
ville. Les ventes désaisonnalisées ont fléchi depuis le sommet du début de 2015, ce
qui normalise un marché qui avait été très peu flexible. De plus, les droits de
mutation de 15 % imposés aux acheteurs de maisons qui ne résident pas dans la
région du Grand Vancouver ont permis de ralentir davantage les ventes, en
particulier dans le créneau haut de gamme. Du point de vue de l’offre, les mises en
chantier sont sorties de la fourchette stable qui caractérisait la province depuis 2010,
animées par un nombre record (datant de 1990) de nouveaux immeubles à
logements multiples. Des signes récents de spéculation ainsi que la surabondance
d’appartements en copropriété bientôt disponibles pourraient créer un risque à
surveiller dans un an ou deux.
Bien que la province soit peu exposée de façon directe au pétrole, les investissements
dans le gaz naturel et l’industrie minière non énergétique ont reculé de façon notable
et perpétuent une période de repli amorcée il y a plusieurs années. Le
développement du secteur du gaz naturel liquéfié reste incertain compte tenu de la
faiblesse des prix et des conditions mondiales de l’offre – aucune retombée
économique potentielle n’est prévue avant des années. Les exportations hors énergie
continuent de croître à un rythme marqué, la foresterie profitant de la faiblesse du
huard et d’un solide volume de mises en chantier aux États-Unis. Un ralentissement
prolongé en Chine continue cependant de représenter un risque puisque le montant
en dollars des exportations de la province en Asie est désormais équivalent à celui
des exportations aux États-Unis.
Le marché de l’emploi est solide, le nombre d’emplois ayant connu une hausse
annuelle de presque 3 %, la plus forte augmentation au pays, tandis que la migration
interprovinciale est redevenue positive. Le taux de chômage est maintenant le plus
faible au Canada pour la première fois depuis que les données sont compilées et les
ventes au détail reflètent ces solides bases économiques.
La province de la Colombie-Britannique prévoit réaliser un surplus de 264 millions
de dollars pour l’exercice 2016-17 (0,1 % du PIB), ce qui marquerait la quatrième
année consécutive de résultats positifs et témoigne de la position relativement
favorable de la province dans le contexte budgétaire canadien. Comme il est d’usage,
des dotations et provisions pour risques de 800 millions de dollars sont prévues pour
le prochain exercice, laissant amplement de place à la province pour dépasser cette
cible. De modestes surplus sont prévus au plan budgétaire triennal et le ratio de la
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
1 / 27 100%
La catégorie de ce document est-elle correcte?
Merci pour votre participation!

Faire une suggestion

Avez-vous trouvé des erreurs dans linterface ou les textes ? Ou savez-vous comment améliorer linterface utilisateur de StudyLib ? Nhésitez pas à envoyer vos suggestions. Cest très important pour nous !