Livre bleu de BMO - BMO Economics

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Octobre 2016
Livre bleu de BMO
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Canada – Octobre 2016
Canada
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Douglas Porter, CFA,
Économiste en chef et
directeur général
Il faut se méfier de l'eau qui dort
Le portrait économique régional du Canada continue de varier considérablement, et
d’énormes remous agitent une surface nationale relativement calme. Le PIB réel
canadien devrait vraisemblablement progresser d’un modeste 1,2 % cette année,
avant d’accélérer à 2,0 % en 2017. Bien que la croissance nationale paraisse modérée,
mais relativement sans surprise, au plan régional, les conditions vont d’une solide
croissance de 3 % à une totale récession. Il convient de noter également que certains
moteurs de la croissance économique régionale de la dernière décennie se retrouvent
au peloton de queue, tandis que d’anciens traînards figurent aujourd’hui dans le
peloton de tête.
Les mauvaises nouvelles d’abord. Le PIB réel de l’Alberta devrait se contracter de 2,3
% cette année, après un déclin abrupt de 4,0 % en 2015, parallèlement à de plus
fortes réductions des dépenses en immobilisations dans le secteur énergétique et à
des pertes de production attribuables aux incendies de forêt. Dans le secteur privé,
l’emploi a reculé de 6 % par rapport aux sommets enregistrés, le taux de chômage a
atteint son plus haut point en 20 ans, éclipsant même celui de la grande récession, et
les valeurs immobilières dégringolent. Un retour à court terme aux robustes taux de
croissance de 4 % à 5 % qui ont précédé le choc pétrolier est peu envisageable. La
Saskatchewan subit également le contrecoup de la situation et son économie ne
devrait progresser que de 0,5 % cette année, après une contraction de 1,4 % en 2015.
Il s’agit d’un revirement complet par rapport à la croissance moyenne de près de 4 %
que la province a connue au cours des cinq années précédentes. Terre-Neuve-etLabrador verra vraisemblablement son PIB se contracter de 2 % encore cette année,
car les restrictions budgétaires restent importantes et certains projets
d’investissement arrivent bientôt à terme.
La bonne nouvelle, c’est que la croissance économique se poursuit dans les sept
autres provinces canadiennes, lesquelles cumulent plus des trois quarts de la
PIB provincial
Taux de croissance du PIB réel
(pour cent)
Terre-Neuveet-Labrador
2015 -2,2
2016 -2,0
2017
0,7
Canada
ColombieBritanique
2015
3,0
2016
3,0
2017
2,5
2015
2016
2017
Alberta
2015 -4,0
2016 -2,3
2017
2,3
Manitoba
2015
2,3
2016
2,4
2017
2,2
Saskatchewan
2015 -1,4
2016
0,5
2017
1,8
1,1
1,2
2,0
Québec
2015
1,1
2016
1,4
2017
1,6
Ontario
2015
2,5
2016
2,6
2017
2,3
Taux de croissance du PIB provincial pour 2015 par secteur
Prévisions pour 2016–2017 par le Service des études
économiques de BMO
Île-du-PrinceÉdouard
2015
1,5
2016
1,0
2017
1,0
NouveauBrunswick
2015
1,9
2016
0,5
2017
0,8
NouvelleÉcosse
2015
0,8
2016
0,9
2017
1,0
Livre bleu de BMO
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Canada – Octobre 2016
production nationale. La Colombie-Britannique devrait mener le peloton de tête
encore cette année avec une croissance de 3,0 % du PIB réel, soit plus du double de
la moyenne nationale, poursuivant une croissance moyenne solide et stable de 2,8 %
pour les sept dernières années. Le bassin de ressources de la province est beaucoup
plus diversifié (gaz naturel, métaux de base, foresterie et faible exposition directe au
pétrole), le secteur de l’habitation est extrêmement vigoureux, tandis que l’effet
combiné de la forte demande américaine et de la faiblesse du dollar a une incidence
positive sur les exportations et le tourisme. Cela étant dit, au Canada, la ColombieBritannique est le plus important partenaire commercial de l’Asie, et un
ralentissement plus marqué en Chine frapperait cette province le plus durement.
La région du Centre du Canada connaît également certaines des conditions
économiques les plus favorables depuis des années, profitant des bas prix du pétrole,
d’un huard affaibli et de la solide demande américaine. Le PIB réel de l’Ontario
devrait progresser de 2,6 % cette année avant de reculer au rythme encore solide de
2,3 % en 2017. Il est à noter que le rendement de cette année ferait en sorte que la
moyenne de trois ans égalerait la plus forte moyenne en 14 ans. Le secteur
manufacturier demeure mitigé, des avancées cycliques étant compensées par un
déclin tendanciel à plus long terme. Le secteur automobile, par exemple, fonctionne
presque au maximum de sa capacité, mais les modestes injections de nouveaux
fonds qui permettraient de raffermir la croissance du PIB sont de plus en plus
dirigées vers des régions où les coûts sont moindres, comme le sud des États-Unis et
le Mexique. Cela étant dit, l’économie de la Cité de Toronto – plus diversifiée grâce
aux services professionnels, aux soins de santé et à l’éducation – roule à plein
régime. Au Québec, la croissance devrait atteindre 1,4 %, soutenue par une stabilité
financière retrouvée et un marché de la main-d’œuvre plus favorable, mais tout de
même ralentie par une situation démographique pire qu’en Ontario. L’économie
diversifiée du Manitoba devrait progresser de 2,4 % en 2016, un niveau comparable
à celui de la moyenne des cinq dernières années.
Enfin, la croissance des provinces de l’Atlantique demeurera relativement modérée,
en partie en raison des défis démographiques et des restrictions budgétaires. Mais la
plus grande partie de la région ne devrait plus être marquée par le rythme très
léthargique des dernières années, et le ralentissement de l’activité en Alberta devrait
ralentir l’exode des jeunes travailleurs. Cette tendance se fait d’ailleurs déjà sentir :
l’émigration de la Nouvelle-Écosse a cessé au cours des derniers trimestres. Avec une
hausse de 1,1 % cette année, cette province est d’ailleurs susceptible de connaître la
meilleure performance de la région, grâce au démarrage d’un certain nombre de
grands projets d’immobilisation. Le Nouveau-Brunswick et l’Î.-P.-É. demeurent
confrontés à de difficiles défis démographiques, mais la faiblesse du huard devrait
stimuler leur économie – avec des taux de croissance de 0,5 % et de 1,0 %,
respectivement, cette année.
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SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Andrew Irvine,
Chef des services bancaires
aux entreprises, Canada,
BMO Banque de Montréal
Canada – Octobre 2016
Partout au Canada, l’éventail des possibilités continue de s’élargir pour les
entreprises clientes de BMO. L’optimisme que nous observons, même dans les
secteurs où la situation économique est plus difficile, est de bon augure pour le
contexte économique au pays.
Dans le Centre du Canada, la production manufacturière a commencé à profiter de la
baisse de la valeur du dollar canadien – les possibilités d’exportation vers les ÉtatsUnis et ailleurs dans le monde contribuent à la croissance des entreprises de ce
secteur. Les secteurs professionnels et des services poursuivent leur croissance et des
entreprises émergent dans les grands centres de la région.
Le repli des prix du pétrole et du gaz constitue indéniablement la plus grande
nouvelle dans les provinces productrices d’énergie comme l’Alberta, la
Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador. Les entreprises liées directement ou
indirectement à ce secteur ont sans conteste souffert de ce recul. En revanche, la
bonne nouvelle, c’est que nombre de ces entreprises – plus particulièrement en
Alberta – ont déjà surmonté de telles difficultés dans le passé.
La solide économie de la Colombie-Britannique a profité à plusieurs secteurs de la
province. Dans les provinces de l’Atlantique, le secteur de la pêche affiche une
solidité toute particulière et le tourisme tire parti de la faiblesse du dollar.
L’innovation s’est imposée partout au Canada. Les industries du savoir se sont
multipliées dans plusieurs villes – qu’il s’agisse du technopôle de KitchenerWaterloo-Cambridge ou de plus petits centres comme à l’Île-du-Prince-Édouard. Les
Canadiens ont de quoi être fiers de notre leadership dans cet important secteur
émergent.
Si nous ne devions retenir qu’une chose de ce que nous avons observé chez nos
entreprises clientes à l’échelle nationale, c’est que la plupart des entreprises les plus
florissantes se sont fait un point d’honneur d’investir dans leurs activités lorsque les
occasions se présentent. Ces entreprises ont ainsi su relever des défis comme la
récession récente et en sont sorties plus fortes. Les taux d’intérêt étant encore bas, les
entreprises ont les outils qu’il faut pour faire les investissements qui amélioreront
leur productivité – des investissements susceptibles de produire des rendements
impressionnants dans les années à venir.
BMO est là pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs. Nous avons un
éventail complet de services conçus pour les aider à réussir et nous disposons
d’équipes de spécialistes des services bancaires aux entreprises hautement qualifiés
dans toutes les collectivités du Canada. Nos spécialistes sont à la disposition des
propriétaires d’entreprise pour les conseiller sur les décisions d’investissement et de
dépenses stratégiques qui les aideront à stimuler leur productivité et à prendre de
l’expansion dans de nouveaux marchés, au pays et à l’étranger.
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Colombie-Britannique – Octobre 2016
Colombie-Britannique
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
La croissance économique de la Colombie-Britannique sera la plus forte du pays
encore cette année, avec une hausse prévue du PIB d’un solide 3,0 % comparable à
celui de 2015. Si cette prévision s’avère, elle marquerait le taux de croissance sur
trois ans le plus élevé de la province depuis 2007. Tandis que les tendances du
marché de l’habitation et des dépenses de consommation alimentent la croissance, la
forte demande américaine et la faiblesse du dollar canadien devraient compenser le
ralentissement en Chine et l’incertitude qui règne dans le secteur minier.
Le marché de l’habitation est au centre de l’activité économique de la ColombieBritannique, particulièrement à Vancouver où les prix des maisons ont gonflé de
plus de 30 % au cours de la dernière année. Toutefois, l’évolution observée ces
derniers mois suggère que le plus fort de cette croissance est chose du passé dans la
ville. Les ventes désaisonnalisées ont fléchi depuis le sommet du début de 2015, ce
qui normalise un marché qui avait été très peu flexible. De plus, les droits de
mutation de 15 % imposés aux acheteurs de maisons qui ne résident pas dans la
région du Grand Vancouver ont permis de ralentir davantage les ventes, en
particulier dans le créneau haut de gamme. Du point de vue de l’offre, les mises en
chantier sont sorties de la fourchette stable qui caractérisait la province depuis 2010,
animées par un nombre record (datant de 1990) de nouveaux immeubles à
logements multiples. Des signes récents de spéculation ainsi que la surabondance
d’appartements en copropriété bientôt disponibles pourraient créer un risque à
surveiller dans un an ou deux.
Bien que la province soit peu exposée de façon directe au pétrole, les investissements
dans le gaz naturel et l’industrie minière non énergétique ont reculé de façon notable
et perpétuent une période de repli amorcée il y a plusieurs années. Le
développement du secteur du gaz naturel liquéfié reste incertain compte tenu de la
faiblesse des prix et des conditions mondiales de l’offre – aucune retombée
économique potentielle n’est prévue avant des années. Les exportations hors énergie
continuent de croître à un rythme marqué, la foresterie profitant de la faiblesse du
huard et d’un solide volume de mises en chantier aux États-Unis. Un ralentissement
prolongé en Chine continue cependant de représenter un risque puisque le montant
en dollars des exportations de la province en Asie est désormais équivalent à celui
des exportations aux États-Unis.
Le marché de l’emploi est solide, le nombre d’emplois ayant connu une hausse
annuelle de presque 3 %, la plus forte augmentation au pays, tandis que la migration
interprovinciale est redevenue positive. Le taux de chômage est maintenant le plus
faible au Canada pour la première fois depuis que les données sont compilées et les
ventes au détail reflètent ces solides bases économiques.
La province de la Colombie-Britannique prévoit réaliser un surplus de 264 millions
de dollars pour l’exercice 2016-17 (0,1 % du PIB), ce qui marquerait la quatrième
année consécutive de résultats positifs et témoigne de la position relativement
favorable de la province dans le contexte budgétaire canadien. Comme il est d’usage,
des dotations et provisions pour risques de 800 millions de dollars sont prévues pour
le prochain exercice, laissant amplement de place à la province pour dépasser cette
cible. De modestes surplus sont prévus au plan budgétaire triennal et le ratio de la
Livre bleu de BMO
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Colombie-Britannique – Octobre 2016
dette nette continuera de diminuer pour atteindre 16 % du PIB en 2018-19. En un
mot, la Colombie-Britannique est actuellement l’un des rares points lumineux des
provinces pour ce qui est de la situation budgétaire, avec un budget équilibré et un
endettement faible et à la baisse.
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Mike Bonner,
Premier vice-président,
Direction de la ColombieBritannique et du Yukon,
BMO Banque de Montréal
Sean Armstrong,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, ColombieBritannique, Île-deVancouver et Yukon, BMO
Banque de Montréal
Paul Seipp,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, région du
Grand Vancouver, BMO
Banque de Montréal
L’économie de la Colombie-Britannique continue de croître plus rapidement que
celle des autres provinces; cette forte croissance reflète l’optimisme de nos clients
des marchés locaux. Les capitaux étant disponibles et le rendement des
investissements étant jugé solide dans l’ensemble de la province, les entreprises
clientes de BMO continuent d’investir et d’élargir leurs activités.
Le marché de l’habitation continue de retenir l’attention dans la plus grande partie de
la vallée du Bas-Fraser, animé par une solide conjoncture à Vancouver où les prix de
revente atteignent des niveaux record et où le marché reste robuste pour nos clients,
particuliers et entreprises.
L’agriculture, comme toujours, continue de jouer un rôle déterminant dans
l’économie de la Colombie-Britannique et demeure un secteur clé du portefeuille de
crédit aux entreprises de BMO. Bien que la précaution demeure de mise dans le
secteur, celui-ci reste solide car il profite de la baisse des coûts du carburant et de la
faiblesse du dollar.
Nous continuons d’observer une tendance de forte croissance économique chez
notre clientèle autochtone dans l’ensemble de la province. Grâce à des
investissements dans une vaste panoplie de projets d’infrastructures, à la
diversification des entreprises et à la création de nouveaux partenariats, les
entreprises autochtones apportent un soutien accru à notre économie. Le potentiel de
croissance est encourageant et la création d’emplois locaux devrait continuer de
contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des communautés autochtones.
Une nouvelle dynamique peut être observée dans les industries du savoir de la
province. Cette nouvelle réalité représente des occasions d’affaires et de
diversification accrue pour notre économie. Ce contexte est créé en partie par la
faiblesse du dollar canadien, lequel a des effets étendus sur nombre d’entreprises
ayant leur siège social en Colombie-Britannique.
Le tourisme continuera de profiter de la faiblesse du dollar canadien, de plus en plus
de visiteurs affluant des États-Unis et de Canadiens choisissant de voyager au pays.
Une croissance raisonnable reste observable dans le secteur des services.
Dans l’ensemble, la Colombie-Britannique demeurera un important moteur
économique pour le Canada, l’élan en cours devant se poursuivre pendant le reste de
l’année civile et en 2017.
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Alberta – Octobre 2016
Alberta
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
En raison de la baisse des prix du pétrole, l’économie de l’Alberta est toujours aux
prises avec une récession. Après avoir reculé de 4,0 % en 2015, le PIB réel devrait se
contracter de 2,3 % cette année, le problème étant aggravé par la perte de production
de pétrole durant les feux de forêt de Fort McMurray. Du point de vue de la
performance économique relative, la province se retrouve ainsi à la queue, position
qui contraste vivement avec celle qu’elle occupait lors de ses années de croissance
effrénée. L’économie devrait renouer avec la croissance d’ici à la fin de l’année, mais
le gain sera modeste selon les critères historiques et dépassera de peu les 2 %, à
condition que les prix du pétrole augmentent graduellement.
Le secteur de l’énergie compte pour environ 26 % du PIB de l’Alberta, 6 % de
l’emploi et presque les deux tiers des dépenses en immobilisations privées hors du
secteur de l’habitation. C’est pourquoi la chute des prix et le recul abrupt des
dépenses en immobilisations ont freiné considérablement la croissance provinciale.
L’incendie de mai a également réduit temporairement la production de plus d’un
million de barils par jour et devrait retrancher environ un demi-point de pourcentage
à la croissance du PIB réel cette année. La diminution actuelle des investissements
aura probablement pour effet d’aplanir le profil de production au cours des
prochaines années et, à moins d’un choc de l’offre notable, nous ne croyons pas que
les prix du pétrole remonteront à un niveau apte à déclencher un autre boom des
investissements.
Le repli du secteur de l’énergie s’est propagé à celui de l’immobilier. Le marché de
l’habitation est en pleine correction, les prix de référence à Calgary ayant chuté de
5 % depuis leur dernier sommet, mais le marché semble avoir trouvé son point
d’équilibre. Les taux d’inoccupation des immeubles commerciaux ont également
bondi, atteignant 20 % dans le segment des immeubles de bureaux du centre-ville de
Calgary, tandis que les taux de capitalisation augmentent de concert avec la
surabondance de l’offre et la perspective d’un fléchissement de la demande.
Le marché du travail s’est aussi affaibli considérablement, le taux de chômage ayant
grimpé au-dessus de 8 % pour la première fois depuis le début des années 1990.
Donnée révélatrice, le taux de chômage de la province surpasse la moyenne
nationale pour la première fois en 27 ans. Dans le secteur privé, l’emploi a chuté de
plus de 6 %, notamment à cause d’un plongeon de près de 20 % dans le secteur des
ressources, mais une vague d’embauches dans le secteur public a atténué le choc.
Les flux migratoires interprovinciaux en faveur de la province ont enregistré une
baisse spectaculaire par rapport à leur sommet de 2013 et la province assiste
maintenant à un phénomène d’émigration, alors que les perspectives économiques se
sont relativement améliorées dans d’autres régions du pays.
La province de l’Alberta prévoit un déficit de 10,9 milliards de dollars pour
l’exercice de 2016-17, considérant que les prix du pétrole WTI devraient atteindre
45 $ en moyenne, que les dépenses de relance demeurent une priorité et que les feux
de forêt ont prélevé 500 millions de dollars dans la caisse. Notons que ce déficit
serait le plus gros de l’histoire de la province en chiffres absolus, et qu’il se
rapprocherait, en pourcentage du PIB (3,5 %), des déficits subis durant la pire
période du début des années 1990, mais qu’il représenterait tout de même moins de
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Alberta – Octobre 2016
la moitié des déficits enregistrés de 1985 à 1990. Le déficit restera important durant
l’exercice de 2017-18, soit 10,1 milliards de dollars, et il sera encore de taille en
2018-19 (8,4 milliards de dollars) – en dépit de la remontée prévue du prix WTI
jusqu’à 64 $ et d’une nouvelle recette fiscale de plus de 2,4 milliards de dollars
provenant de la taxe sur le carbone. Évidemment, l’Alberta accorde peu d’importance
à l’équilibre budgétaire pour l’instant, mais la cote de crédit de la province s’en est
ressentie, glissant sous AAA.
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Susan Brown,
Première vice-présidente,
Direction de l’Alberta et des
Territoires du Nord-Ouest,
BMO Banque de Montréal
James Gardiner,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, Sud de
l’Alberta, BMO Banque de
Montréal
Comme c’est le cas depuis la chute des prix de l’énergie, le secteur pétrolier et gazier
continue de faire la une des pages économiques partout en Alberta. Cette nouvelle
norme persiste et les Albertains se préparent à une longue période d’incertitude.
Les emplois continuent de quitter la province en nombres importants; les pertes de
travailleurs spécialisés du secteur énergétique se feront ressentir pendant un certain
temps. La production a reculé et les prix des loyers commerciaux sont en baisse dans
les grands centres. À Calgary, bien que les tours de bureaux continuent de sortir de
terre, il sera difficile de les remplir une fois terminées compte tenu de la situation
économique actuelle.
Nombre de nos entreprises clientes ont restructuré leurs activités afin de pouvoir
s’adapter au nouveau contexte économique. Dans certains cas, cela s’est traduit par
des réductions de postes visant à limiter les frais d’exploitation.
Quelques lueurs d’espoir demeurent cependant. Dans le sud de la province, les
avantages d’une moindre dépendance au secteur énergétique émergent. À titre
d’exemple, les secteurs industriels diversifiés continuent d’afficher une solidité
continue. Également, une reprise peut être observée dans l’immobilier commercial,
certaines sociétés étant en quête d’acquisitions de nouvelles propriétés.
La reconstruction de Fort McMurray, après les incendies de forêt, sera l’un des
principaux facteurs qui domineront l’économie de l’Alberta. La ville connaîtra
assurément un fort volume de constructions résidentielles dans les mois à venir. Une
part importante des travaux devra notamment être effectuée avant l’arrivée de l’hiver
pour que les maisons puissent être reconstruites rapidement – le coulage du béton
des fondations, en particulier.
Le processus de reconstruction prendra du temps; certains résidents des quartiers
d’Abasand et de Beacon Hill, notamment, n’ont reçu la permission de reprendre
possession de leurs propriétés qu’à la fin du mois d’août. Entre-temps, d’autres
résidents de ces secteurs, ainsi que ceux du quartier de Waterways, attendent
encore. Les travaux de construction résidentielle devront ainsi se poursuivre en
2017.
Les entreprises albertaines ont depuis longtemps affiché une attitude de
détermination qui leur a toujours servi. La province devra conserver cette
perspective maintenant plus que jamais. Les Albertains se sont toujours soutenus
dans les moments difficiles et leur résilience les aidera à surmonter cette épreuve.
Livre bleu de BMO
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Saskatchewan – Octobre 2016
Saskatchewan
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
En Saskatchewan, la glissade des prix du pétrole a également freiné l’économie,
mais beaucoup moins que dans la province voisine de l’Alberta. On s’attend à une
progression modeste de 0,5 % du PIB réel cette année, qui compensera en partie le
recul de 1,4 % survenu en 2015. Cette période de croissance négative sur deux ans
constitue un changement abrupt pour la province, dont le PIB réel avait augmenté en
moyenne d’un peu moins de 4 % par année de 2010 à 2014, alors que son économie
était parmi les plus prospères. En ce qui regarde l’avenir, la croissance devrait
s’améliorer et se rapprocher de 2 % d’ici à 2017, mais le rythme endiablé des années
antérieures a peu de chances de se répéter.
Le secteur pétrolier devrait perdre du terrain cette année, compte tenu des prix
beaucoup plus bas, et la province prévoit une baisse de 5 % de la production durant
l’exercice 2016-17. Soulignons que le pétrole et le gaz sont la source directe de 15 %
du PIB de la Saskatchewan environ. Bien que cette contribution soit nettement
inférieure à celle observée en Alberta, elle n’est quand même pas négligeable. Les
autres secteurs liés aux ressources ont obtenu des résultats variables; la production
de potasse a augmenté régulièrement, mais les prix ont diminué. Le secteur agricole,
toutefois, connaît une forte année du point de vue du rendement des cultures, mais
le bas niveau des prix à l’échelle mondiale grève les revenus.
Le marché du travail reste affaibli et la situation de l’emploi a peu changé depuis
trois ans. La province n’a pas subi de pertes d’emploi aussi brutales qu’en Alberta,
mais l’embauche stagne manifestement. En conséquence, le taux de chômage a
franchi la barre des 6 % pour la première fois depuis la fin des années 1990, freinant
la progression des salaires.
La croissance démographique reste élevée du point de vue historique, s’établissant à
1,4 % sur 12 mois, mais elle a ralenti au cours des deux dernières années, après avoir
atteint un sommet de près de 2 %. La province perd à nouveau des résidents au
profit d’autres régions. En ce qui concerne le marché de l’habitation, le
ralentissement de la création d’emplois et de la croissance démographique survient à
un moment où la surabondance de nouveaux logements ne s’est pas encore résorbée.
À Regina et à Saskatoon, par exemple, on observe encore un nombre presque record
d’unités achevées, mais inoccupées. Sur le marché de la revente, le chiffre mensuel
de maisons mises en vente a atteint son plus haut niveau en au moins 13 ans. Les
prix ont donc entamé un lent mouvement à la baisse et l’indice de référence à Regina
est inférieur au sommet atteint il y a quatre ans, bien que la situation se soit raffermie
ces derniers mois.
La province de la Saskatchewan prévoit un déficit de 434 millions de dollars selon
les données financières sommaires pour l’exercice de 2016-17, ce qui représente un
pourcentage raisonnable de 0,6 % du PIB. Ce déficit reste inférieur à celui de
591 millions de dollars constaté dans les comptes publics postérieurs au budget pour
l’exercice 2015-16. La province maintient son objectif d’un budget équilibré pour
l’exercice de 2017-18 et, compte tenu d’une remontée modeste des prix du pétrole,
elle pourra réaliser de petits surplus dans le cadre de son horizon prévisionnel.
Même si les dépenses de fonctionnement seront bien contenues au cours du
prochain exercice, les dépenses en immobilisations, à 1,8 milliard de dollars,
Livre bleu de BMO
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Saskatchewan – Octobre 2016
demeurent très élevées. Elles n’auront pas d’incidence sur le solde de
fonctionnement, mais elles accentueront le niveau d’endettement de la province (qui
reste cependant relativement favorable). Le budget de cette année, qui a suivi
l’élection du Saskatchewan Party pour un autre mandat majoritaire, contient peu de
nouvelles mesures stratégiques majeures.
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
John MacAulay,
Premier vice-président,
Prairies et Centre du
Canada, BMO Banque de
Montréal
Pam Spady,
Vice-présidente régionale,
Direction des Prairies et du
Centre du Canada, BMO
Banque de Montréal
Le climat des affaires est stable en Saskatchewan. Bien que la chute des prix des
secteurs pétrolier et gazier provoque certaines hésitations quant aux plans
d’expansion ou d’achat, nos entreprises clientes affichent une bonne dose
d’optimisme.
Le secteur agricole demeure un moteur important de l’économie provinciale. Les
principales récoltes étaient dans les champs quelques semaines plus tôt qu’à
l’habitude, ce qui est bon signe. De solides avancées ont été réalisées dans l’offre de
produits laitiers et de volailles, plus particulièrement autour de Saskatoon. Les
fermes laitières sont modernisées, les producteurs profitant des faibles taux d’intérêt
pour investir dans leurs infrastructures.
Cela étant dit, la relève reste problématique pour les agriculteurs saskatchewanais,
comme dans d’autres régions du pays. Les plus jeunes générations veulent vendre et
seules les grandes exploitations peuvent habituellement se permettre de faire des
acquisitions, ce qui mène à une plus grande consolidation et à des exploitations à
plus grande échelle.
Le pétrole et le gaz, bien entendu, font les manchettes compte tenu de la situation
des prix. Le ralentissement dans ce secteur a évidemment commencé à se répercuter
dans d’autres secteurs. Certaines entreprises ont aussi commencé à vendre de
l’équipement aux États-Unis, compte tenu du marché et du repli du dollar canadien.
Le secteur minier est victime de la faiblesse continue des prix des matières
premières. En ce qui a trait à la potasse, les prix connaissant actuellement un certain
repli, certains projets sont maintenant en veilleuse, comme en témoigne le report des
plans de développement de la mine Kronau près de Regina, un projet de 3,5
milliards de dollars. Bien que ces projets n’aient pas été annulés, une amélioration
des conditions du marché s’avérera essentielle pour qu’ils puissent être réalisés.
Au vu de la situation dans les secteurs du pétrole, du gaz et des mines, il n’est pas
surprenant de constater des répercussions dans les grands centres. Par exemple, un
ralentissement est déjà observable dans la construction de nouvelles habitations,
plus particulièrement à Regina. Les taux d’inoccupation grimpent et un surplus
d’habitations commence à se constituer. Cela dit, comme les ventes de maisons
progressent toujours de trimestre en trimestre, il convient de faire preuve d’un
certain optimisme.
Livre bleu de BMO
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Manitoba – Octobre 2016
Manitoba
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
L’économie diversifiée du Manitoba continue de croître à un rythme
remarquablement constant. Le PIB réel devrait augmenter de 2,4 % cette année, soit
un peu plus que le taux de 2,3 % enregistré en 2015. Si notre prévision se confirme,
cela fera sept ans que la croissance se maintient à l’intérieur d’une étroite fourchette
de 2,3 % à 3,0 %. Aucune autre province ne peut prétendre à une telle stabilité. Le
Manitoba continue de jouir d’une contribution modérée du secteur de l’énergie,
d’une assise manufacturière diversifiée et d’un vigoureux secteur des services.
La production du secteur agricole a fluctué notablement ces dernières années, mais
2016 s’annonce comme une année solide. Les prix des cultures restent cependant
faibles sur le marché mondial et risquent de réduire les revenus des exploitations
agricoles. Par ailleurs, même si la production pétrolière a été multipliée par quatre
depuis les années 2000, le secteur génère directement un peu plus de 2 % du PIB réel
de la province. Les effets les plus importants se feront probablement sentir sur le
revenu des personnes qui se rendaient travailler quotidiennement dans les champs
de pétrole de l’Alberta.
La production manufacturière est en progression solide depuis 2010, même si elle a
fléchi l’année dernière; la faiblesse du dollar canadien et la demande encore ferme
aux États-Unis devraient continuer de la soutenir. Cela dit, la reprise cyclique du
début semble se dissiper et céder à place à une trajectoire plus plane à long terme, les
expéditions manufacturières ayant peu varié au cours du premier semestre de 2016
par rapport au niveau atteint il y a un an. Le secteur du transport a fortement
progressé ces dernières années, les commandes affluant de différentes municipalités
(transport public) et de villes des États-Unis, dans le contexte d’une situation
budgétaire plus favorable et d’une hausse des dépenses publiques.
Le marché du travail est au ralenti, mais le Manitoba s’en tire beaucoup mieux que
la Saskatchewan et l’Alberta à ce chapitre. Au cours des huit premiers mois de
l’année, l’emploi a peu changé par rapport à l’année précédente, car les pertes
d’emploi dans les secteurs de la fabrication et du transport ont annulé les gains
réalisés dans la construction et les services professionnels. Le taux de chômage a
quitté la fourchette étroite de 5 % à 5,5 % dans laquelle il s’était longtemps maintenu
et a grimpé au-dessus des 6 % pour la première fois en 20 ans, mais il reste
nettement inférieur à la moyenne nationale. La croissance démographique demeure
ferme à 1,5 % et continue de soutenir la demande de logements. Les mises en
chantier sont cependant en diminution constante après avoir atteint, en 2013, leur
plus haut niveau depuis la fin des années1980. Dans un contexte où les stocks de
maisons en revente sont élevés du point de vue historique et empêchent les prix de
monter, la réduction du nombre de nouvelles maisons sur le marché est bienvenue.
La province du Manitoba prévoit un déficit budgétaire de 911 millions de dollars
selon les données sommaires pour l’exercice de 2016-17, ce qui constitue une légère
amélioration par rapport au déficit d’un milliard de dollars prévu pour l’exercice de
2015-16. Le déficit équivaut à 1,3 % du PIB, ce qui en fait le manque à gagner le plus
important à l’extérieur de l’Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador pour le présent
exercice. En l’absence d’un plan budgétaire à moyen terme et, par conséquent, d’un
échéancier pour équilibrer le budget, le ministre des Finances a déclaré que le
Livre bleu de BMO
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Manitoba – Octobre 2016
gouvernement visait à atteindre cet équilibre au cours de son deuxième mandat –
autrement dit, cela pourrait prendre jusqu’à huit ans. La dette nette a donc continué
de grimper et s’établit à un peu moins de 34 % du PIB pour le présent exercice, son
plus haut niveau depuis la fin des années 1980.
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
John MacAulay,
Premier vice-président,
Prairies et Centre du
Canada, BMO Banque de
Montréal
Pam Spady,
Vice-présidente régionale,
Direction des Prairies et du
Centre du Canada, BMO
Banque de Montréal
Les entreprises du Manitoba bénéficient depuis longtemps de la diversité de
l’économie de la province et cette année ne fait pas exception. La confiance est à la
hausse et nombre de secteurs s’attendent à connaître une bonne année.
Le changement de garde récent au gouvernement fait en sorte que les entreprises
sont curieuses de savoir quel type de politiques le nouveau premier ministre et le
ministre des Finances vont adopter. Ils vont espérer que la nouvelle administration
maintienne un environnement favorable aux entreprises et évite de faire
d’importantes réductions budgétaires qui pourraient nuire à la croissance
économique.
Dans le secteur manufacturier, la faiblesse du dollar stimule les exportations. Par
ailleurs, les efforts de modernisation déployés au cours des quatre à cinq dernières
années ont rehaussé la productivité des entreprises, en faisant de plus solides
concurrents à l’échelle nord-américaine. Les entreprises des secteurs du bois, du
plastique et du métal, en particulier, réussissent, bien que la concurrence soit plus
forte dans les plastiques.
Le secteur des services a connu une excellente année et continue de bien se porter.
La consolidation des secteurs de l’assurance et de la pharmacie poursuit son cours, et
les sociétés cherchent à réaliser des gains d’efficience dans l’espoir de profiter
d’occasions d’achat plus intéressantes.
Le secteur de l’agriculture reste relativement stable et donne lieu à une bonne donne
d’optimisme. La tendance semble se confirmer dans le domaine des acquisitions
foncières – ce qui n’a rien d’étonnant compte tenu des pressions concurrentielles qui
pèsent sur les grandes exploitations agricoles. Un certain ressac s’observe dans
l’achat d’équipement – les chiffres sont à la baisse par rapport aux données
historiques. Les récoltes battent leur plein et les producteurs connaîtront bientôt
leurs résultats; une bonne récolte pourrait entraîner une hausse des achats
d’équipement. À ce jour, une faible augmentation du nombre de demandes de prêts
préétablis a été observée chez les producteurs, ce qui pourrait présager une hausse
de l’activité économique plus tard cet automne.
À Winnipeg, le marché offre des perspectives positives. Le secteur de la construction,
en particulier, devrait connaître une bonne année grâce aux annonces récentes de
nouveaux projets de construction de complexes d’appartements et de bureaux. Les
entreprises des domaines de l’électricité et de la plomberie connaissent également de
bons résultats et les perspectives restent bonnes dans ces secteurs.
On observe par ailleurs l’émergence de nouvelles entreprises autochtones dans la
province. Ces entreprises commencent aussi à se diversifier pour accéder à un plus
vaste éventail de secteurs. Il sera intéressant de voir ce que le nouveau gouvernement
entend faire pour encourager cette tendance.
Livre bleu de BMO
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Ontario – Octobre 2016
Ontario
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
La croissance économique de l’Ontario est l’une des plus fortes du Canada et
devrait surpasser la moyenne nationale pour une troisième année consécutive en
2016. Il s’agit d’un changement notable après la décennie de performance inférieure
qui a pris fin en 2013. La croissance du PIB réel est en bonne voie d’atteindre un taux
de 2,6 % cette année et de réaliser un gain solide de 2,3 % en 2017. La demande
ferme provenant des États-Unis, la dépréciation de notre devise, les bas prix du
pétrole et la vigueur du marché de l’habitation contribuent tous à cet essor. En fait, le
contexte macroéconomique pourrait difficilement être plus favorable en Ontario. Il
ne faut pas oublier que la croissance économique tendancielle de la province se situe
probablement autour de 1,5 % à 1,7 % actuellement.
L’action combinée d’une forte demande américaine, de la faiblesse du huard et de la
baisse des prix du pétrole stimule les exportations et la fabrication. Les exportations
réelles ont surpassé leur niveau record antérieur, qui date d’avant la récession de
2007, et la balance commerciale réelle s’améliore constamment, ce qui soutient la
croissance économique. Toutefois, des problèmes à long terme persistent. Les coûts
relativement élevés de la main-d’œuvre par rapport au Mexique et au Sud des ÉtatsUnis continuent de causer des maux de tête au secteur automobile. Les tarifs
d’électricité substantiels constituent un autre obstacle. D’ailleurs, alors que la
production manufacturière s’était fortement redressée au début de la reprise, elle a
ralenti ces deux dernières années. Les entreprises ont atteint leur capacité de
production maximum, mais hésitent à investir d’autres capitaux et à embaucher du
nouveau personnel. L’emploi dans le secteur manufacturier, par exemple, reste près
de son creux record.
Dans l’ensemble, le marché du travail de l’Ontario va bien. Stimulé par les gains
dans les secteurs de la construction et des services professionnels, l’emploi a réalisé
une progression solide de 1 % sur 12 mois en août. Le taux de chômage est sur le
point de glisser sous la moyenne nationale pour la première fois depuis 2006.
Le marché de l’habitation continue de bien se comporter dans la majeure partie de
la province, en particulier à Toronto, où la conjoncture est encore très favorable et où
les prix de revente atteignent de nouveaux sommets. En raison des prix de moins en
moins abordables et de la rareté de l’offre sur le marché des maisons isolées, une
partie de la demande migre vers des régions comme Hamilton, Niagara et KitchenerWaterloo. En fait, compte tenu de la politique provinciale de densification en
vigueur, l’offre de nouveaux logements se compose presque entièrement de
copropriétés et de maisons en rangée, une tendance qui se heurte à une forte
demande pour des maisons isolées résultant de facteurs démographiques.
La province de l’Ontario s’attend à un déficit de 4,3 milliards de dollars pour
l’exercice 2016-17 comparativement au déficit de 5,7 milliards de dollars qui est
actuellement prévu pour l’exercice 2015-16. Le cas échéant, le déficit diminuerait
pour la troisième année consécutive, après le recul enregistré en 2014, et
représenterait un ratio raisonnable de 0,5 % du PIB. La province continue de viser
l’équilibre budgétaire pour l’exercice 2017-18. Le programme de plafonnement et
d’échange, qui constitue la nouvelle mesure stratégique la plus importante et qui
devrait recueillir des recettes de 1,9 milliard de dollars d’ici à l’exercice 2017-18, a
Livre bleu de BMO
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Est de l’Ontario – Octobre 2016
permis à la province d’accroître ses dépenses. En raison du déficit réduit, le ratio de
la dette nette au PIB se stabilisera à 39,6 %, puis il diminuera pour la première fois
en une décennie durant l’exercice 2017-18. On ne doit cependant pas oublier que
cette performance survient alors que la province peut difficilement espérer un climat
économique plus favorable.
Est de l’Ontario
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Victor Pellegrino,
Premier vice-président,
Direction de l’Est de
l’Ontario, BMO Banque de
Montréal
Lester Religa,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, Direction de
l’Est de l’Ontario, BMO
Banque de Montréal
La situation des entreprises de l’est de l’Ontario est demeurée stable au cours de la
dernière année. Nous continuons à observer un bon élan dans tous les secteurs que
nous desservons et nous prévoyons qu’il se poursuivra compte tenu de la solidité de
l’économie provinciale.
En agriculture, les produits laitiers et les récoltes poursuivent leur courbe
ascendante. En fait, la province a connu une récolte de grain record cette année, ce
qui a représenté un défi au chapitre de la capacité et du délai de déplacement.
Entre-temps, la consolidation des fermes, les plus petits producteurs vendant et
abandonnant leurs terres et leurs récoltes aux plus grands producteurs, se poursuit,
en particulier dans la région de Cornwall, jusqu’à la frontière québécoise. Dans
nombre de cas, la nouvelle génération d’une exploitation familiale choisit de vendre
– ce qui permet à certaines fermes de prendre de l’expansion. Comme la valeur des
terres a crû de dix pour cent au cours des trois dernières années dans la région, les
petits producteurs engrangent les bénéfices lors de la vente.
À Ottawa, un certain nombre de grands projets contribuent à la solidité de
l’économie locale. Le parachèvement de la nouvelle ligne de train léger sur rail
prendra encore des années et les possibilités d’emplois dans la construction resteront
nombreuses pour ce projet.
Parallèlement, d’autres projets clés, comme celui du Centre national des arts, et des
investissements dans des édifices fédéraux progressent. Les discussions se
poursuivent au sujet des plaines LeBreton – bien que nous ne sachions pas
précisément ce qui y sera construit, nous savons qu’un tel projet aura d’importantes
retombées pour les entreprises et travailleurs du secteur de la construction non
résidentielle.
Ottawa a également profité des résultats de la dernière élection fédérale. Le
gouvernement majoritaire contribue à la stabilité de la situation, ce qui incitera plus
de gens à faire des investissements plus substantiels. Plus d’achats de maisons et
plus de rénovations et de ventes au détail se traduiront par des profits accrus pour
nombre de commerces et de services.
Livre bleu de BMO
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Sud-ouest de l’Ontario – Octobre 2016
Sud-ouest de l’Ontario
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Julie Barker-Merz,
Première vice-présidente,
Direction du Sud-Ouest de
l’Ontario, BMO Banque de
Montréal
David Blyth,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, Sud-Ouest de
l’Ontario, BMO Banque de
Montréal
Rick Jaques,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, Sud-Ouest de
l’Ontario, BMO Banque de
Montréal
Les entreprises du sud-ouest de l’Ontario poursuivent leur expansion, nombre de
projets encourageants se profilant à l’horizon. Bien que l’incertitude persiste au
chapitre des prix des matières premières, la solidité de la croissance économique et
les retombées de l’élection américaine font en sorte que nos entreprises clientes
continuent d’afficher un optimisme prudent.
Dans le secteur manufacturier – l’un des secteurs les plus résilients de la région – les
sociétés qui ont survécu à la récession commencent à investir dans leur expansion.
Elles ont commencé à acheter de l’équipement et de meilleurs locaux.
L’environnement actuel de faibles taux d’intérêt y est manifestement pour quelque
chose et les propriétaires en profitent. Les entreprises qui réussissent le mieux sont
sans conteste celles qui choisissent d’investir dans la productivité au fil des années;
bien qu’il reste beaucoup à faire dans ce domaine, c’est la voie à suivre pour réussir.
L’essor de la haute technologie continue de s’accélérer – plus particulièrement à
Kitchener-Waterloo-Cambridge, mais également dans d’autres centres comme
London. Une part de ce succès peut être attribué à la maturité du réseau de soutien
de l’écosystème du secteur technologique; les avantages d’être une plaque tournante
de la haute technologie sont évidents. De même, on assiste à une augmentation des
injections de capital de risque – une bonne nouvelle pour les entreprises en
démarrage des domaines des ordinateurs, des logiciels et de la nanotechnologie.
Les entreprises du secteur des services croissent également; des sociétés de
financement par capitaux propres s’installent dans la région pour acquérir des
entreprises. Cette conjoncture entraîne des problèmes de relève en raison du
vieillissement des propriétaires d’entreprise. Qu’il s’agisse du côté de la direction ou
de celui de la famille, le roulement est donc un enjeu.
On observe une pause dans les dépenses en capital et dans les achats de terres dans
le secteur agricole – un pilier de l’économie régionale. On attribue ce ralentissement
à la digestion d’acquisitions antérieures, combinée au recul des cours des matières
premières. Le secteur a tendance à se diversifier, les producteurs industriels accédant
à d’autres domaines comme la volaille ou les produits laitiers. Les grandes fermes, en
particulier, cherchent à croître et à diversifier leurs risques.
Livre bleu de BMO
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Région Cité de Toronto – Octobre 2016
Région Cité de Toronto
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Steve Murphy,
Premier vice-président,
région Cité de Toronto,
BMO Banque de Montréal
Sheri Griffiths,
Vice-présidente régionale,
Services bancaires aux
entreprises, région Cité de
Toronto – Nord et Est, BMO
Banque de Montréal
Doug Palmer,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, région Cité de
Toronto – Centre et Ouest,
BMO Banque de Montréal
La région Cité de Toronto (RCT) est un moteur à la fois vaste, diversifié et important
des économies provinciale et nationale. Le monde des affaires de la RCT ne peut que
se réjouir du regain du dynamisme économique que l’on observe en Ontario. Les
solides possibilités qui se multiplient dans nombre de secteurs sont encourageantes.
Dans la Ville de Toronto, nous continuons à miser sur les forces traditionnelles de la
région dans le secteur des services – le secteur financier, les professionnels et les
entreprises qui les soutiennent. Le centre des affaires du Canada peut s’attendre à ce
que ces capacités aient un bel avenir.
Mais c’est dans le domaine des infrastructures qu’on observe la croissance la plus
emballante. Un nombre d’entreprises commerciales – tant nouvelles que
traditionnelles – se sont engagées à soutenir l’importante croissance des
infrastructures de la région. Les entreprises de services engagées dans le
développement des routes, ponts, rails, écoles, etc. profitent à la fois de la
construction de ces projets et des opérations en aval. Il suffit d’observer les entreprises
de logistique qui ouvrent leurs portes à Brampton – à proximité des principaux
réseaux artériels – pour comprendre comment de nouveaux liens se tissent.
Le transport demeurera toujours une composante importante de l’infrastructure
régionale et ce secteur reste robuste. La proximité des secteurs de la RCT qui
entourent la Ville de Toronto jusqu’à la 401 – l’autoroute la plus achalandée du pays
– en fait un important marché pour les sociétés de transport, pensons en particulier à
Brampton, Mississauga et Vaughan.
Pendant ce temps, le vaste éventail de secteurs qui font avancer l’économie de la
RCT affiche une solidité impressionnante. Toronto, par exemple, est le plus
important pôle technologique au Canada et le troisième en importance en Amérique
du Nord – il englobe 15 000 entreprises, 3 300 installations technologiques et jusqu’à
4 000 entreprises en démarrage en activité.
Le secteur manufacturier, un secteur depuis longtemps associé à la RCT, se montre
particulièrement dynamique dernièrement. Les fabricants de produits spécialisés
destinés aux secteurs technologique et alimentaire, en particulier, sont bien
positionnés pour poursuivre leur croissance – les gants spécialisés, les capteurs et les
produits d’emballage alimentaire sont de bons exemples de croissance.
L’importance des nouveaux entrepreneurs canadiens ne peut pas être surestimée. À
BMO, la part de nos entreprises clientes qui sont venues d’autres régions du monde
pour s’établir dans la région continue de croître. Des entrepreneurs actifs créent des
entreprises dans divers secteurs dont le transport, le tourisme d’accueil et
l’immobilier.
Livre bleu de BMO
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Québec – Octobre 2016
Québec
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
L’économie du Québec croît lentement, mais sûrement, grâce à la demande ferme
provenant des États-Unis et à la confiance accrue des entreprises. Le taux de croissance
du PIB réel s’établira vraisemblablement à 1,4 % cette année, après avoir atteint 1,1 %
en 2015, ce qui est près de la moyenne nationale dans les deux cas. Les ventes plus
fortes aux États-Unis et les retombées de la dépréciation antérieure du dollar canadien
gonfleront les exportations nettes. La situation budgétaire s’est également stabilisée, ce
qui devrait stimuler la confiance des entreprises et les investissements. Les problèmes
démographiques maintiendront cependant la croissance de la population dans la
province sous la moyenne nationale au cours des prochaines années.
Les exportations ont le vent dans les voiles, leur volume net ayant augmenté pour le
quatrième trimestre d’affilée au premier trimestre de 2016. Les investissements des
entreprises continuent cependant de stagner, les investissements en matériel et
outillage et les investissements non résidentiels ayant reculé constamment au cours
des deux dernières années. Bien que cette situation puisse s’améliorer
graduellement si l’équilibre budgétaire et la période de réduction d’impôt annoncée
renforcent la confiance, elle reste pour l’instant un frein majeur à l’essor
économique de la province. Le marché de l’habitation demeure léthargique, mais il
a pris un peu de mieux. Les ventes à l’échelle de la province ont augmenté de 6 %
sur 12 mois au cours des huit premiers mois de l’année et les mises en chantier se
maintiennent à près de 40 000 en chiffres annualisés. L’offre encore surabondante
entrave la progression des prix et elle atteint en valeur l’équivalent de plus de
12 mois sur le marché de la revente, mais cet excès s’est légèrement résorbé au
cours de la dernière année.
Le marché du travail a offert une performance respectable, l’emploi ayant enregistré
en août une hausse acceptable de 0,8 % par rapport à l’année précédente. Cette
progression s’explique surtout par les gains réalisés dans le secteur privé, car
l’emploi est demeuré stable dans le secteur public. Le taux de chômage a chuté à
7 %, son plus bas niveau en un peu plus d’une décennie et, fait qui mérite d’être
souligné, il est inférieur à celui de l’Alberta pour la première fois en 30 ans. Les
tendances démographiques continuent cependant de nuire à l’économie du Québec,
la croissance de la population ayant glissé à 0,6 % sur 12 mois ces derniers
trimestres, ce qui est nettement moins qu’en Ontario (1 %) et que dans l’Ouest du
Canada (1,3 % globalement).
La province de Québec prévoit d’atteindre l’équilibre budgétaire pour la deuxième
année consécutive lors de l’exercice 2016-17 et le gouvernement s’apprête à dénouer
quelque peu les cordons de la bourse, après une période d’austérité rigoureuse. Si
l’on exclut les transferts au Fonds des générations (destiné à réduire la dette), le
surplus devrait s’élever à 2,0 milliards de dollars (0,5 % du PIB), après avoir atteint
1,4 milliard lors de l’exercice 2015-16 et un solde légèrement positif durant
l’exercice 2014-15. Fait à noter, le ratio de la dette nette au PIB devrait descendre à
48,4 %, après avoir atteint un sommet de près de 51 % lors de l’exercice 2012-13, et
on s’attend à ce qu’il continue de diminuer graduellement pour s’établir à 42 % d’ici
à l’exercice 2020-21. Le budget de cette année a permis au gouvernement de hausser
modestement les dépenses et de s’approcher de son objectif d’allégement fiscal, en
commençant à éliminer progressivement la contribution santé une année plus tôt
Livre bleu de BMO
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Québec – Octobre 2016
que prévu et en introduisant pour un an un crédit d’impôt « RénoVert » de 20 % sur
les rénovations admissibles, jusqu’à concurrence de 10 000 $. En dépit des
problèmes de crédit qui agitent les provinces et des déficits substantiels de plusieurs
d’entre elles (ainsi que du gouvernement fédéral), le Québec, sans faire de bruit,
dégage maintenant des surplus et réduit petit à petit le fardeau de la dette, de sorte
que, en matière de budget provincial, il compte parmi les cas de réussite.
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Mario Rigante,
Premier vice-président,
Direction du Québec, BMO
Banque de Montréal
Martin Beauchamp,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, Direction du
Québec, BMO Banque de
Montréal
Profitant de la poursuite du redressement de l’économie du Centre du Canada, les
entreprises du Québec peuvent élargir leurs activités.
Le secteur du transport demeure particulièrement solide dans la province. Les faibles
coûts du carburant et l’augmentation continue des volumes de marchandises à
expédier aux États-Unis alimentent le regain en cours. Comme nous l’avons déjà fait
observer, un secteur du transport rigoureux peut s’avérer un bon indicateur de la
santé du reste de l’économie; comme nombre d’entreprises connexes profitent du
secteur du transport, on ne peut que se réjouir de cette conjoncture.
Le secteur manufacturier continue de bénéficier d’un apport de commandes
nouvelles ou plus volumineuses en provenance des États-Unis. On commence aussi
à observer les retombées positives de la faiblesse du huard alors que les entreprises
misent sur les exportations, aux États-Unis et ailleurs dans le monde.
Plusieurs des entreprises traditionnellement solides du secteur de l’aérospatiale de
Montréal, comme Rolls Royce et Pratt & Whitney, enregistrent des résultats
particulièrement bons. Nombre d’entreprises qui profitent des activités de
Bombardier attendent avec impatience de voir dans quelle mesure le gouvernement
fédéral voudra soutenir l’entreprise avec de nouveaux investissements.
En même temps, la situation du marché immobilier procure des avantages à de
nombreuses entreprises. Les taux d’intérêt demeurent bas et les prix sont bons. Ce
contexte représente, pour les entreprises commerciales, une occasion d’acheter des
propriétés et d’élargir leurs activités.
Nous avons également observé une croissance particulière chez nos clients
franchisés, ce qui pourrait être un signe encourageant pour l’ensemble de l’économie
compte tenu de leur dépendance à l’égard de la situation de l’emploi et des dépenses
des ménages.
Les services professionnels réalisent des progrès substantiels, en particulier dans le
secteur du nouveau Centre universitaire de santé McGill, un super hôpital récemment
achevé. Ce secteur de la ville connaît un nouvel essor par suite de l’ouverture de
l’hôpital et les cabinets professionnels du secteur médical s’y installent. Ce nouveau
complexe hospitalier offre des possibilités fantastiques pour le secteur.
Montréal connaît en outre un repositionnement de son économie et marque des
points dans le domaine de la technologie de l’information. Les services bancaires aux
entreprises de BMO apportent leur soutien à diverses entreprises émergentes
prometteuses de ce secteur et nous anticipons une poursuite de leur croissance.
En dehors de Montréal, la baisse des prix des matières premières représente un défi
pour nombre de nos entreprises clientes. Les régions qui sont tributaires du secteur
des ressources, comme les mines, sont affectées, et les entreprises cherchent à
surmonter les difficultés. En revanche, nous espérons voir nombre d’entreprises
commerciales profiter du retour du Plan Nord.
Livre bleu de BMO
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Nouveau-Brunswick – Octobre 2016
Nouveau-Brunswick
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
La croissance économique du Nouveau-Brunswick demeure modérée. Le PIB réel
devrait augmenter de 0,5 % en 2016 après avoir connu une forte hausse de 1,9 % l’an
dernier grâce au secteur manufacturier et à certaines industries primaires. Les
exportations devraient se maintenir en raison de la faiblesse du huard, mais la
conjoncture demeure difficile et certains projets de dépenses en immobilisations du
secteur privé connaissent un ralentissement.
Après avoir constitué un excellent coussin durant la récession, les dépenses en
immobilisations ont reculé, malgré une brève hausse en 2015. Selon Statistique
Canada, les intentions en matière d’investissement public et privé devraient baisser
de 0,7 % cette année, en raison de la diminution du nombre de projets de raffinage et
d’exploitation forestière. Entretemps, les problèmes persistent dans le secteur de la
potasse, PotashCorp ayant suspendu indéfiniment les activités de sa mine à
Picadilly. Les exportations du secteur forestier bénéficient toutefois de la reprise du
marché de l’habitation aux États-Unis (en chiffres annualisés, les mises en chantier
au sud de la frontière atteignent régulièrement le million), et cette situation devrait se
maintenir grâce à la faiblesse du huard. À noter que le secteur forestier a été un
facteur déterminant de la forte croissance de 2015.
Dans l’ensemble, le marché du travail a tendance à faire du surplace malgré une
hausse récente du taux d’emploi. La situation de l’emploi est restée inchangée depuis
quatre ans dans le secteur public et depuis 12 ans dans le secteur privé, ce qui
atténue la volatilité. Quant au taux de chômage, il a atteint environ 10 %, ce qui en
fait régulièrement un des plus élevés au Canada. La situation démographique du
Nouveau-Brunswick pose un grave problème, car la province continue de connaître
un taux d’émigration net qui la laisse avec une population vieillissante, et ce, même
si l’exode vers l’Alberta a ralenti au lendemain de la chute des prix du pétrole. Fait
intéressant à noter, la croissance démographique des derniers trimestres est devenue
positive après quatre années de net déclin; cette hausse est alimentée par une forte
augmentation du taux d’immigration internationale.
La province du Nouveau-Brunswick prévoit un déficit de 342 millions de dollars
pour l’exercice 2016-17, soit 1,0 % du PIB. Cette performance succède à un manque
à gagner prévu de 466 millions de dollars pour l’exercice 2015-16, malgré une série
de hausses d’impôt. L’exercice financier en cours maintient une réserve pour
éventualités de 80 millions de dollars. À plus long terme, la province s’attend à
équilibrer son budget en 2020-21, le ratio de la dette nette passant à environ 40 % du
PIB durant l’exercice à venir. En bref, la province dépend des hausses d’impôt et des
compressions du secteur public pour soutenir la croissance de ses dépenses dans
d’autres secteurs, ce qui prolonge le processus de réduction du déficit.
Parmi les nouvelles mesures fiscales adoptées cette année, on note une hausse de
2 points de pourcentage de la taxe de vente harmonisée – laquelle est de 15 % depuis
le 1er juillet –, qui se traduira par une augmentation des revenus de 300 millions de
dollars, déduction faite de 100 millions de dollars en crédits d’impôt pour les
contribuables à faibles revenus. Le taux d’imposition général des sociétés a aussi
augmenté de 2 points de pourcentage, et passe à 14 %. Toutefois, le taux
d’imposition marginal le plus élevé a été abaissé à 20,3 % sur les revenus de plus de
Livre bleu de BMO
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Nouveau-Brunswick – Octobre 2016
150 000 $. Sans ce changement, le taux d’imposition fédéral-provincial combiné le
plus élevé aurait gonflé à 58,8 % cette année en raison de changements au niveau
fédéral; il sera plutôt de 53,3 %. C’est à peu près l’équivalent du Québec et de
l’Ontario, et environ 0,7 point de pourcentage de moins que la Nouvelle-Écosse.
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Lynda Taylor,
Première vice-présidente,
Direction des provinces de
l’Atlantique, BMO Banque
de Montréal
Justin Scully,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, Direction des
provinces de l’Atlantique,
BMO Banque de Montréal
Croissance économique modérée, population vieillissante et en déclin, et situation
financière difficile ont toutes des répercussions sur les entreprises néobrunswickoises. En revanche, plus solides, les secteurs de l’agriculture et de la
foresterie, et des projets énergétiques potentiels offrent des perspectives de prospérité
pour les années à venir.
Depuis longtemps le secteur industriel le plus important de la province, la foresterie
continuera à profiter de la vigoureuse croissance économique aux États-Unis. Un
rebond dans le secteur américain de l’habitation et de la construction, couplé à un
taux de change favorable aux exportateurs canadiens, devrait continuer à entraîner
une forte demande pour les produits du bois du Nouveau-Brunswick et pour les
produits manufacturés vendus sur les marchés américains.
L’agriculture a toujours été et demeure un élément clé de l’économie du NouveauBrunswick. La poursuite de la transition des fermes vers la nouvelle génération
indique que l’agriculture conservera un rôle central dans l’économie provinciale. Les
innovations technologiques en agriculture créent des efficiences et des possibilités
d’expansion, ce qui devrait permettre aux producteurs du Nouveau-Brunswick de
bien se positionner face à une concurrence mondiale accrue.
Le projet Énergie Est poursuit sa trajectoire dans le processus d’évaluation
réglementaire avec 2018 comme date cible d’obtention des approbations et permis.
Ce projet est susceptible de donner un élan important au Nouveau-Brunswick en
apportant le brut de l’Ouest canadien sur les marchés de l’Atlantique. Pendant que le
processus d’approbations poursuit son cours, le secteur privé du NouveauBrunswick évalue les façons de maximiser cette occasion d’affaires en ajoutant de la
valeur avant l’expédition plutôt que de simplement expédier du pétrole non raffiné à
l’étranger.
Il importe de reconnaître les répercussions des enjeux financiers de la province. Le
gouvernement utilise des mesures visant à la fois les revenus et les dépenses, dans
ses efforts continus de limiter les déficits et de revenir à des budgets équilibrés. Les
hausses de taxes incluent l’augmentation de la TVH de 13 pour cent à 15 pour cent;
plus important encore pour le monde des affaires, le taux provincial d’imposition des
sociétés est passé de 12 pour cent à 14 pour cent.
La demande mondiale modérée pour les matières premières et des changements
structuraux au sein de l’industrie ont contribué à la fermeture de la mine de potasse
de Sussex, alors que les producteurs s’affairent à réduire leurs frais d’exploitation
dans d’autres régions. Cette conjoncture aura presque assurément une incidence sur
les entreprises locales de la région.
Livre bleu de BMO
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Nouvelle-Écosse – Octobre 2016
Nouvelle-Écosse
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
Avec un PIB réel que l’on s’attend à voir passer de 0,8 % en 2015 à 1,1 % cette année,
la croissance économique de la Nouvelle-Écosse semble vouloir s’améliorer. Même
si la performance de cette province manque toujours un peu de vigueur, elle est la
meilleure en six ans et la plus solide de l’Atlantique. À court terme, elle sera
soutenue par la robustesse de la demande en provenance des États-Unis et du
secteur canadien de la construction. Il reste qu’à long terme, la Nouvelle-Écosse n’a
pas fini de relever des défis.
Les Chantiers maritimes Halifax ont décroché un contrat de 25 milliards de dollars
pour construire des navires de combat pour la Marine royale canadienne, un projet,
déjà bien entamé, qui tiendra la société occupée jusqu’en 2030. La croissance de la
province repose également sur d’autres projets comme le Nova Centre et le Maritime
Link. De fait, selon Statistique Canada, les intentions en matière de dépenses en
immobilisations indiquent une robuste croissance de 17 % cette année, après
cinq ans de recul. Les exportations continuent également d’augmenter, affichant une
solide hausse de 7 % sur 12 mois en juillet. Toutefois, avec environ 3 000 mises en
chantier (chiffre annualisé) et une faible demande en raison de la situation
démographique, le secteur de la construction résidentielle connaît une croissance
qui demeure modérée.
De fait, le déclin démographique est l’un des plus importants problèmes de la
province pour les années à venir. Dans l’intervalle, la croissance de la population de
la Nouvelle-Écosse a connu au deuxième trimestre un sursaut de 0,5 % sur 12 mois,
sa hausse la plus importante en 23 ans. Cette hausse, qui succède à quatre années de
nets déclins, est due à une augmentation de l’immigration internationale et à une
trêve de l’émigration vers l’Alberta qui est aux prises avec la récession. Malgré tout,
cette vigueur est de nature cyclique et ne devrait pas durer. Elle masque
temporairement une tendance à long terme où le vieillissement de la population
freine la croissance économique et la maintient sous 1 %.
Le marché de l’emploi continue d’offrir une performance décevante, avec un taux
d’emploi global en baisse par rapport à l’an dernier en août, et une diminution de
6 % par rapport au sommet atteint en 2012 pour le secteur privé. Quant au taux de
participation, il diminue également (même pour les travailleurs dans la force de
l’âge), ce qui se traduit par un taux de chômage se maintenant juste au-dessus de
8 %. La question à se poser : Si la croissance de la population active se poursuit
jusqu’en 2017 comme prévu, la Nouvelle-Écosse sera-t-elle en mesure de créer
suffisamment d’emplois pour occuper tous ces gens?
La province de la Nouvelle-Écosse prévoit un surplus de 127,4 millions de dollars
pour l’exercice 206-17 (0,3 % du PIB), ce qui marquerait son premier budget
équilibré en six ans. Toutefois, si l’on ne tient pas compte du coup de pouce unique
du gouvernement fédéral ainsi que du financement municipal lié au développement
du Centre des congrès de Halifax, ce surplus ne représente plus qu’un maigre
17,1 millions de dollars. À plus long terme, la province prévoit dégager de modestes
surplus jusqu’en 2019-2020, s’éloignant nettement de sa tendance aux plus
importants déficits, une tendance qui dure depuis longtemps au niveau provincial et
depuis quelques années au niveau fédéral. Si les choses se déroulent comme prévu,
Livre bleu de BMO
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Nouvelle-Écosse – Octobre 2016
le ratio de la dette nette continuera de diminuer graduellement à partir de cette
année; après avoir atteint un sommet de 38,5 % en 2014-15, il ne dépasse pas 37,8 %
cette année. Dans l’ensemble, le budget a été respecté, laissant peu de place au
lancement de grands projets stratégiques.
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Lynda Taylor,
Première vice-présidente,
Direction des provinces de
l’Atlantique, BMO Banque
de Montréal
Justin Scully,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, Direction des
provinces de l’Atlantique,
BMO Banque de Montréal
La Nouvelle-Écosse continue d’annoncer les bonnes nouvelles économiques alors
que sa croissance est relativement forte.
L’activité dans le secteur de la construction demeure forte et des projets tels le Nova
Centre, un projet de 500 millions de dollars, et une pléthore de projets à plus petite
échelle créent une masse critique. À l’heure où les projets en cours sont presque
achevés, plusieurs nouveaux projets pointent à l’horizon, ce qui devrait entraîner
une demande soutenue pour nos clients du secteur de la construction.
Les plans récemment annoncés par la province de procéder au remplacement de
l’Hôpital général Victoria devraient se chiffrer à entre 500 millions de dollars et un
milliard de dollars; cette injection d’argent, ainsi que plusieurs projets de
réaménagement, devrait stimuler les carnets de commandes dans le domaine de la
construction.
Le très publicisé et attendu projet de construction de navires pour la Marine royale
canadienne au chantier de construction navale Irving de Halifax, un projet de 25
milliards de dollars, est en cours. Les installations sont terminées et la construction a
commencé pour la première vague de navires. En conséquence, l’activité continue de
croître chez les entreprises positionnées pour participer à ce projet.
Malgré la baisse des prix de l’énergie à l’échelle du globe, des investissements
majeurs sont faits dans l’exploration offshore en Nouvelle-Écosse – offrant des
possibilités immédiates et le potentiel d’autres occasions d’affaires dans le proche
avenir. Nombre de Néo-Écossais sont rentrés à la maison en raison de la situation
économique qui prévaut dans l’Ouest canadien, ce qui vient renforcer la maind’œuvre spécialisée requise dans les secteurs de l’énergie et de la construction.
Les pêcheries demeurent un pilier de l’économie de la Nouvelle-Écosse. Les
pêcheries néo-écossaises traversent une période remarquable grâce à une nouvelle
conjoncture : prises volumineuses, hausse de la demande mondiale, taux de change
favorable et recul des prix du pétrole – ces facteurs se combinent pour créer un
puissant élixir de succès. Non seulement nos clients qui sont directement engagés
dans la pêche prospèrent-ils, mais nombre d’autres entreprises, comme les
constructeurs de bateaux, récoltent les fruits.
Entre-temps, le marché de l’habitation devrait connaître un rebond important; les
acheteurs demeurent en bien meilleure position que les vendeurs partout dans la
province et les constructeurs se concentrent sur les habitations prévendues et
limitent leur risque de marché.
Le climat des affaires s’est embelli en Nouvelle-Écosse, tant dans les économies
traditionnelles que modernes, et nos clients sont bien positionnés pour miser sur ces
occasions d’affaires et prospérer. Si la province réussit à inverser le déclin et le
vieillissement de sa population, à attirer de nouveaux immigrants et à poursuivre la
modernisation de son économie, les clients de BMO seront aux premières loges d’un
avenir prospère.
Livre bleu de BMO
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Île-du-Prince-Édouard – Octobre 2016
Île-du-Prince-Édouard
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
L’économie de l’Île-du-Prince-Édouard continue de croître à un rythme modéré; la
croissance du PIB réel devrait quelque peu ralentir pour s’établir à 1,0 % cette année.
Les compressions continues du secteur public devraient être compensées par une
solide croissance de l’économie américaine et les répercussions d’un dollar canadien
plus faible.
Les exportations augmentent à un rythme soutenu, en hausse de 7 % sur douze mois
en juillet, grâce aux gains réalisés dans le secteur agricole, l’industrie de la pêche, les
produits alimentaires et le matériel de transport. Une demande qui devrait rester
ferme aux États-Unis et la faiblesse du dollar canadien devraient profiter au
commerce et au tourisme de la province jusqu’en 2017.
Il est probable que les compressions budgétaires continuent de freiner la croissance
au cours de l’année à venir. Après avoir atteint un sommet au cours du dernier
exercice, les dépenses en immobilisations du secteur public devraient graduellement
diminuer au cours des quatre prochaines années; les dépenses en infrastructures de
transport seront considérablement réduites dès cette année. Pour ce qui est du
budget d’exploitation, la province continue de restreindre sévèrement les dépenses.
Entretemps, la croissance de la population a ralenti par rapport au rythme effréné
(selon les normes de l’Île-du-Prince-Édouard) qu’elle avait connu pendant la phase
d’expansion. Si le taux d’immigration internationale a récemment augmenté, les flux
migratoires interprovincaux ne favorisent toujours pas l’Île-du-Prince-Édouard;
environ un millier de personnes ont quitté la province au cours de la dernière année.
Ces facteurs réunis ont amené le taux de croissance de la population à 0,8 % sur
12 mois, soit la moitié du taux de 2010-11. Ce taux est quand même solide
comparativement à celui des autres provinces de l’Atlantique qui ont été marquées
par de véritables déclins démographiques.
Le marché de l’emploi demeure difficile, le taux d’emploi ayant chuté abruptement
de 2 % sur 12 mois en août. Le taux d’emploi du secteur public a connu une baisse
considérable qui, conjuguée aux compressions budgétaires, a compensé les gains du
secteur privé. Avec taux de chômage qui tourne autour de 10 % à 11 %, l’Île-duPrince-Édouard a pris le relais du Nouveau-Brunswick pour occuper le deuxième
rang au Canada.
La province de l’Île-du-Prince-Édouard prévoit un déficit de 9,6 millions de dollars
pour l’exercice 2016-17 (ce qui représente une modeste part du PIB, soit 0,2 %), une
amélioration significative par rapport au déficit de 2015-16 qui devrait atteindre
27,7 millions de dollars. Il manque un peu moins de 8 millions de dollars pour
atteindre l’équilibre budgétaire, ce qui est plus que prévu l’an dernier à pareille date
et qui reflète pleinement les révisions à la hausse des dépenses. La province s’attend
à dégager un faible surplus en 2017-18, mettant ainsi fin à 10 années consécutives de
déficits. Ce sursaut est en partie dû à la hausse d’un point de pourcentage de la TVH
qui entrera en vigueur le 1er octobre et établira la TVH à 15 %, soit au même niveau
que les autres provinces de l’Atlantique et du Québec. Cette augmentation sera
quelque peu compensée par une augmentation du crédit de taxe sur les ventes et de
l’exemption personnelle d’impôt de base. Fait important à noter, le ratio de la dette
Livre bleu de BMO
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Île-du-Prince-Édouard – Octobre 2016
nette continue de baisser en pourcentage du PIB; à la fin du présent exercice, il sera
le plus bas à l’est du Manitoba.
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Lynda Taylor,
Première vice-présidente,
Direction des provinces de
l’Atlantique, BMO Banque
de Montréal
Justin Scully,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, Direction des
provinces de l’Atlantique,
BMO Banque de Montréal
L’économie de l’Île-du-Prince-Édouard continue de faire bonne figure. Le contexte
financier de la province s’améliore; le gouvernement prévoit un retour au surplus au
cours de l’exercice 2017-18. Les principales industries de l’île sont bien positionnées
dans ce contexte économique positif.
La pêche demeure un moteur économique important pour la province. Comme
ailleurs dans les provinces de l’Atlantique, des prises généreuses, un dollar canadien
plus faible et une hausse de la demande mondiale pour les produits de fruits de mer
de grande qualité – plus particulièrement livrés en Asie – présagent d’une stabilité et
d’une prospérité continues pour les pêcheurs et les transformateurs.
L’Île-du-Prince-Édouard est riche d’une industrie touristique vibrante et dynamique.
Grâce à son offre de terrains de golf, d’hébergements, d’attractions touristiques et de
plages ensoleillées de catégorie mondiale, les voyageurs affluent de partout au
Canada et du monde entier dans l’île chaque année. La faiblesse du dollar canadien a
attiré de nombreux Américains dans la province, une des destinations de vacances
favorites de nos voisins du sud. La situation de la devise fait en sorte que plus de
Canadiens visitent l’Île-du-Prince-Édouard plutôt que de se rendre à l’étranger.
Compte tenu du nombre de Prince-Édouardiens qui travaillent dans le tourisme et
d’entreprises qui sont au service des visiteurs, il s’agit d’une évolution tout à fait
bienvenue.
L’agriculture demeure un secteur essentiel à la santé économique de la province. Au
cours des dernières années, consolidations, modernisations et innovations
technologiques ont marqué le secteur agricole alors que les agriculteurs se mettaient
en quête d’efficiences, de réductions de coûts et d’augmentations de leurs
rendements. Ces investissements stratégiques portent fruit pour nos nombreux
clients de l’industrie qui profitent d’un contexte monétaire international favorable et
d’une demande mondiale stable pour les produits agricoles.
La province continue de bénéficier d’un niveau important de diversification
économique. D’année en année, des entreprises fondées sur le savoir et des sociétés
technologiques en plein essor dans des secteurs tels que les produits
pharmaceutiques, les produits chimiques, la technologie de l’information et – en
particulier – l’aérospatiale, deviennent de plus en plus stratégiques pour le succès
économique de l’Île-du-Prince-Édouard. Ces entreprises se tournent naturellement
vers les marchés mondiaux et devraient continuer de profiter de la solide économie
américaine et de la faiblesse du dollar canadien.
Livre bleu de BMO
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Terre-Neuve-et-Labrador – Octobre 2016
Terre-Neuve-et-Labrador
DONNÉES
ÉCONOMIQUES
Robert Kavcic,
économiste principal
La province de Terre-Neuve-et-Labrador continue d’avoir des difficultés en raison
de la glissade des prix du pétrole et de la baisse des investissements et de la
production à court terme. On s’attend à ce que le PIB réel se contracte de 2,0 % cette
année, après une baisse de 2,2 % en 2015, amenant ainsi la province à enregistrer
l’une des plus faibles performances du Canada. Les perspectives à long terme sont
moins mauvaises. Toutefois, elles sont fondées sur le fait que nous prévoyons que le
pétrole WTI redescendra aux alentours de 60 $ le baril d’ici la fin de 2017, ce qui
devrait favoriser le développement à long terme de l’industrie pétrolière offshore et
atténuer la pression sur les finances publiques.
Le secteur pétrolier de Terre-Neuve-et-Labrador représente environ 22 % du PIB
provincial et plus de 7 % de l’emploi, soit un peu moins qu’en Alberta. Par
conséquent, la glissade des prix du pétrole a durement touché les revenus dans la
province. La production pétrolière poursuit sa lente dégringolade après avoir atteint
un pic en 2007. Il en sera ainsi au moins jusqu’à la reprise des activités de
production, notamment grâce au projet Hebron à la fin de 2017. Entretemps, la
production de pétrole, tout comme les dépenses en immobilisations du secteur privé
diminuent.
Le taux d’emploi a diminué de 1 % sur 12 mois en août; d’ailleurs, il diminue
graduellement depuis le début de 2013. Par conséquent, à environ 13 %, le taux de
chômage de la province est le plus élevé au pays. Les ventes au détail ont
pratiquement cessé d’augmenter, un changement saisissant par rapport à la
croissance de plus de 4 % avant la chute des prix du pétrole. Le prix moyen des
maisons est inférieur à ce qu’il était à pareille date l’an dernier.
La province de Terre-Neuve-et-Labrador compose avec un grave problème
budgétaire; elle prévoit un déficit de 1,8 milliard de dollars (plus de 6 % du PIB) en
2016-17, car la dégringolade des prix du pétrole a entraîné avec elle une part
considérable des revenus sous forme de redevances. Actuellement, la province
compte sur un train de strictes mesures fiscales qui représentent environ
650 millions de dollars cette année, montant qui passera à près 1 milliard de dollars
par année, et sur une hausse graduelle des prix du pétrole afin de rééquilibrer son
budget en 2021-22; entretemps, les déficits cumulatifs auront totalisé 4 milliards de
dollars. C’est de façon évidente qu’on sabrera dans les dépenses sur une période
prévisionnelle, après un solide premier coup d’envoi au cours de l’exercice.
Parmi les nouvelles mesures fiscales mises en œuvre cette année, on note une
augmentation de 2 points de pourcentage de la TVH, ce qui l’a fait passer à 15 %
depuis le 1er juillet (l’amenant ainsi au même niveau que le Québec et les autres
provinces de l’Atlantique). Tous les taux d’imposition du revenu des particuliers
augmenteront cette année et de nouveau en 2017. Un impôt temporaire visant à
réduire le déficit (qui sera graduellement retiré à partir de 2018) sera prélevé auprès
de tout contribuable dont le revenu est supérieur à 50 000 $. Par exemple, une
personne touchant un revenu de 50 000 $ paiera 100 $ par année, tandis qu’une
personne touchant un revenu de 100 000 $ paiera 700 $ par année. Le taux
d’imposition des sociétés augmentera également d’un point de pourcentage pour
s’établir à 15 %.
Livre bleu de BMO
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Terre-Neuve-et-Labrador – Octobre 2016
La nature globale et stricte des hausses d’impôt, ainsi que des prévisions
raisonnables quant aux prix du pétrole procurent aux investisseurs un plan
budgétaire auquel ils pourront se fier pour prêter à la province plus de 3 milliards de
dollars. Ces mesures fiscales freineront probablement la croissance économique de la
province au cours des deux prochaines années, mais Terre-Neuve-et-Labrador
demeure concurrentielle par rapport aux autres provinces de l’Atlantique et au
Québec en ce qui a trait à la plupart des mesures fiscales. Mais le fin mot est qu’elle
n’avait pas vraiment le choix des solutions.
SERVICES
BANCAIRES AUX
ENTREPRISES
Lynda Taylor,
Première vice-présidente,
Direction des provinces de
l’Atlantique, BMO Banque
de Montréal
Justin Scully,
Vice-président régional,
Services bancaires aux
entreprises, Direction des
provinces de l’Atlantique,
BMO Banque de Montréal
Alors que plusieurs des dernières années ont été les plus prospères et dynamiques au
chapitre de l’économie de l’histoire récente de la province, le déclin important des
prix mondiaux de l’énergie est devenu un défi, tant pour les finances de la province
que pour de nombreuses entreprises privées de Terre-Neuve-et-Labrador. Le
gouvernement provincial a dévoilé récemment un budget contenant d’importantes
réductions budgétaires et des hausses de taxes pour les entreprises et les particuliers.
Comme le pétrole et le gaz sont devenus un des principaux moteurs de l’activité
économique de la province, la chute des prix a incontestablement eu des
répercussions sur les entreprises et les familles. Les sociétés qui participent à la
chaîne d’approvisionnement en pétrole et en gaz ont été perturbées et limitent leurs
investissements en attendant que le contexte s’améliore. Les sociétés des secteurs de
l’habitation et de l’immobilier demeurent actives, mais adoptent une démarche plus
conservatrice par rapport aux occasions d’affaires pour le moment.
Pendant des années, les Terre-neuviens sont partis pour l’ouest en quête de travail,
tout en continuant de vivre et d’élever leur famille à la maison. Le ralentissement
économique récent en Alberta a des répercussions sur les revenus et les dépenses
des ménages, ce qui affecte les sociétés partout dans la province.
Mais malgré le recul des prix de l’énergie, les champs pétrolifères existants devraient
poursuivre leur production; ces activités coûtent relativement peu et demeurent
donc viables dans le contexte actuel.
Les importants dépassements de coûts du projet hydroélectrique de Muskrat Falls et
des changements à l’équipe de direction de Nalcor ont soulevé des questionnements
sur la poursuite du mégaprojet de plusieurs milliards de dollars. Compte tenu de
l’importance économique de ce projet d’immobilisation, partout dans la province, les
entreprises et les particuliers demandent des éclaircissements sur son avenir.
Pendant ce temps, le secteur des pêcheries connaît un essor fulgurant dans la
province, comme dans le reste des provinces de l’Atlantique. Des prises très
abondantes, une hausse de la demande mondiale et un contexte monétaire
international favorable ont permis aux pêcheurs et transformateurs d’enregistrer de
solides résultats dans toute la province. Les entreprises clientes de BMO qui évoluent
dans ce secteur économique sont dans la position enviable de pouvoir faire des
investissements stratégiques dans l’expansion et la modernisation de leurs
installations, tout en conservant des liquidités pour l’avenir.
Sommaire des données économiques des provinces
Livre bleu de BMO
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Sommaire des données économiques des provinces – Octobre 2016
Sommaire des données économiques des provinces
C.-B.
Croissance du PIB réel
3,0
2015 ¹
2016 p
3,0
2017 p
2,5
Alberta
Sask.
Manitoba
Ontario
Québec
N.-B.
N.-É.
Î.-P.-É.
T.-N.-L.
Canada
2,3
2,4
2,2
2,5
2,6
2,3
1,1
1,4
1,6
1,9
0,5
0,8
0,8
0,9
1,0
1,5
1,0
1,0
-2,2
-2,0
0,7
1,1
1,2
2,0
1,5
-0,2
0,8
0,7
1,0
0,9
1,0
0,3
0,6
-0,4
-0,9
0,3
0,1
-0,2
0,6
-1,1
-2,3
0,0
-1,0
-0,7
0,4
0,9
0,5
0,7
5,6
6,1
5,9
6,8
6,6
6,4
7,7
7,2
7,0
9,8
9,9
9,8
8,6
8,5
8,3
10,4
10,6
10,4
12,9
12,8
12,3
6,9
7,0
6,9
5,6
4,8
5,0
68,8
74,5
68,0
36,8
37,5
38,5
1,9
1,9
2,0
3,9
3,3
3,5
0,5
0,5
0,5
1,8
1,6
1,5
193,6
194,6
190,0
1,2
1,5
1,9
1,2
1,8
2,1
1,1
1,0
1,9
0,5
1,9
1,3
0,4
1,5
1,4
-0,6
1,9
1,3
0,4
2,5
1,6
1,1
1,5
1,9
(mesures en chaîne : variation annuelle en %)
Croissance de l’emploi
2015
1,3
2016 p
3,0
2017 p
1,5
-4,0
-2,3
2,3
-1,4
0,5
1,8
(variation annuelle en %)
1,2
-1,9
-0,2
0,6
-0,9
0,3
Taux de chômage (%)
2015
6,2
6,0
5,0
2016 p
5,9
8,0
6,1
2017 p
5,5
8,2
6,2
Mises en chantier (milliers)
2015
31,5
37,5
5,2
2016 p
42,5
25,0
4,2
2017 p
39,5
27,5
4,0
Prix à la consommation (variation annuelle en %)
2015
1,1
1,2
1,6
2016 p
2,0
1,3
1,4
2017 p
2,0
1,6
1,8
¹ PIB des provinces pour 2015 par secteur
p = prévisions
Déclaration générale
« BMO Marchés des capitaux » est un nom commercial utilisé par BMO Groupe financier, qui comprend les activités interbancaires de la Banque de Montréal et de ses filiales BMO Nesbitt Burns Inc.,
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Ltd. et pour les services de courtage institutionnel de BMO Capital Markets Corp. (membre de SIPC), de BMO Nesbitt Burns Securities Limited (membre de SIPC) et de BMO Capital Markets
GKST Inc. (membre de SIPC) aux États-Unis, de BMO Nesbitt Burns Inc. (membre du Fonds canadien de protection des épargnants) au Canada, en Europe et en Asie, de BMO Capital Markets
Limited en Europe, en Asie et en Australie et de BMO Advisors Private Limited en Inde.
« Nesbitt Burns » est une marque de commerce déposée de la Corporation BMO Nesbitt Burns Limitée, utilisée sous licence. « BMO Marchés des capitaux » est une marque de commerce déposée
de la Banque de Montréal, utilisée sous licence. « BMO (le médaillon contenant le M souligné) » est une marque de commerce déposée de la Banque de Montréal, utilisée sous licence.
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Marque de commerce déposée de la Banque de Montréal au Canada, aux États-Unis et dans d’autres pays.
MC
Marque de commerce de la Banque de Montréal aux États-Unis et au Canada.
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