Octobre 2016 Livre bleu de BMO Page 2 sur 27 Canada – Octobre 2016 Canada DONNÉES ÉCONOMIQUES Douglas Porter, CFA, Économiste en chef et directeur général Il faut se méfier de l'eau qui dort Le portrait économique régional du Canada continue de varier considérablement, et d’énormes remous agitent une surface nationale relativement calme. Le PIB réel canadien devrait vraisemblablement progresser d’un modeste 1,2 % cette année, avant d’accélérer à 2,0 % en 2017. Bien que la croissance nationale paraisse modérée, mais relativement sans surprise, au plan régional, les conditions vont d’une solide croissance de 3 % à une totale récession. Il convient de noter également que certains moteurs de la croissance économique régionale de la dernière décennie se retrouvent au peloton de queue, tandis que d’anciens traînards figurent aujourd’hui dans le peloton de tête. Les mauvaises nouvelles d’abord. Le PIB réel de l’Alberta devrait se contracter de 2,3 % cette année, après un déclin abrupt de 4,0 % en 2015, parallèlement à de plus fortes réductions des dépenses en immobilisations dans le secteur énergétique et à des pertes de production attribuables aux incendies de forêt. Dans le secteur privé, l’emploi a reculé de 6 % par rapport aux sommets enregistrés, le taux de chômage a atteint son plus haut point en 20 ans, éclipsant même celui de la grande récession, et les valeurs immobilières dégringolent. Un retour à court terme aux robustes taux de croissance de 4 % à 5 % qui ont précédé le choc pétrolier est peu envisageable. La Saskatchewan subit également le contrecoup de la situation et son économie ne devrait progresser que de 0,5 % cette année, après une contraction de 1,4 % en 2015. Il s’agit d’un revirement complet par rapport à la croissance moyenne de près de 4 % que la province a connue au cours des cinq années précédentes. Terre-Neuve-etLabrador verra vraisemblablement son PIB se contracter de 2 % encore cette année, car les restrictions budgétaires restent importantes et certains projets d’investissement arrivent bientôt à terme. La bonne nouvelle, c’est que la croissance économique se poursuit dans les sept autres provinces canadiennes, lesquelles cumulent plus des trois quarts de la PIB provincial Taux de croissance du PIB réel (pour cent) Terre-Neuveet-Labrador 2015 -2,2 2016 -2,0 2017 0,7 Canada ColombieBritanique 2015 3,0 2016 3,0 2017 2,5 2015 2016 2017 Alberta 2015 -4,0 2016 -2,3 2017 2,3 Manitoba 2015 2,3 2016 2,4 2017 2,2 Saskatchewan 2015 -1,4 2016 0,5 2017 1,8 1,1 1,2 2,0 Québec 2015 1,1 2016 1,4 2017 1,6 Ontario 2015 2,5 2016 2,6 2017 2,3 Taux de croissance du PIB provincial pour 2015 par secteur Prévisions pour 2016–2017 par le Service des études économiques de BMO Île-du-PrinceÉdouard 2015 1,5 2016 1,0 2017 1,0 NouveauBrunswick 2015 1,9 2016 0,5 2017 0,8 NouvelleÉcosse 2015 0,8 2016 0,9 2017 1,0 Livre bleu de BMO Page 3 sur 27 Canada – Octobre 2016 production nationale. La Colombie-Britannique devrait mener le peloton de tête encore cette année avec une croissance de 3,0 % du PIB réel, soit plus du double de la moyenne nationale, poursuivant une croissance moyenne solide et stable de 2,8 % pour les sept dernières années. Le bassin de ressources de la province est beaucoup plus diversifié (gaz naturel, métaux de base, foresterie et faible exposition directe au pétrole), le secteur de l’habitation est extrêmement vigoureux, tandis que l’effet combiné de la forte demande américaine et de la faiblesse du dollar a une incidence positive sur les exportations et le tourisme. Cela étant dit, au Canada, la ColombieBritannique est le plus important partenaire commercial de l’Asie, et un ralentissement plus marqué en Chine frapperait cette province le plus durement. La région du Centre du Canada connaît également certaines des conditions économiques les plus favorables depuis des années, profitant des bas prix du pétrole, d’un huard affaibli et de la solide demande américaine. Le PIB réel de l’Ontario devrait progresser de 2,6 % cette année avant de reculer au rythme encore solide de 2,3 % en 2017. Il est à noter que le rendement de cette année ferait en sorte que la moyenne de trois ans égalerait la plus forte moyenne en 14 ans. Le secteur manufacturier demeure mitigé, des avancées cycliques étant compensées par un déclin tendanciel à plus long terme. Le secteur automobile, par exemple, fonctionne presque au maximum de sa capacité, mais les modestes injections de nouveaux fonds qui permettraient de raffermir la croissance du PIB sont de plus en plus dirigées vers des régions où les coûts sont moindres, comme le sud des États-Unis et le Mexique. Cela étant dit, l’économie de la Cité de Toronto – plus diversifiée grâce aux services professionnels, aux soins de santé et à l’éducation – roule à plein régime. Au Québec, la croissance devrait atteindre 1,4 %, soutenue par une stabilité financière retrouvée et un marché de la main-d’œuvre plus favorable, mais tout de même ralentie par une situation démographique pire qu’en Ontario. L’économie diversifiée du Manitoba devrait progresser de 2,4 % en 2016, un niveau comparable à celui de la moyenne des cinq dernières années. Enfin, la croissance des provinces de l’Atlantique demeurera relativement modérée, en partie en raison des défis démographiques et des restrictions budgétaires. Mais la plus grande partie de la région ne devrait plus être marquée par le rythme très léthargique des dernières années, et le ralentissement de l’activité en Alberta devrait ralentir l’exode des jeunes travailleurs. Cette tendance se fait d’ailleurs déjà sentir : l’émigration de la Nouvelle-Écosse a cessé au cours des derniers trimestres. Avec une hausse de 1,1 % cette année, cette province est d’ailleurs susceptible de connaître la meilleure performance de la région, grâce au démarrage d’un certain nombre de grands projets d’immobilisation. Le Nouveau-Brunswick et l’Î.-P.-É. demeurent confrontés à de difficiles défis démographiques, mais la faiblesse du huard devrait stimuler leur économie – avec des taux de croissance de 0,5 % et de 1,0 %, respectivement, cette année. Livre bleu de BMO Page 4 sur 27 SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Andrew Irvine, Chef des services bancaires aux entreprises, Canada, BMO Banque de Montréal Canada – Octobre 2016 Partout au Canada, l’éventail des possibilités continue de s’élargir pour les entreprises clientes de BMO. L’optimisme que nous observons, même dans les secteurs où la situation économique est plus difficile, est de bon augure pour le contexte économique au pays. Dans le Centre du Canada, la production manufacturière a commencé à profiter de la baisse de la valeur du dollar canadien – les possibilités d’exportation vers les ÉtatsUnis et ailleurs dans le monde contribuent à la croissance des entreprises de ce secteur. Les secteurs professionnels et des services poursuivent leur croissance et des entreprises émergent dans les grands centres de la région. Le repli des prix du pétrole et du gaz constitue indéniablement la plus grande nouvelle dans les provinces productrices d’énergie comme l’Alberta, la Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador. Les entreprises liées directement ou indirectement à ce secteur ont sans conteste souffert de ce recul. En revanche, la bonne nouvelle, c’est que nombre de ces entreprises – plus particulièrement en Alberta – ont déjà surmonté de telles difficultés dans le passé. La solide économie de la Colombie-Britannique a profité à plusieurs secteurs de la province. Dans les provinces de l’Atlantique, le secteur de la pêche affiche une solidité toute particulière et le tourisme tire parti de la faiblesse du dollar. L’innovation s’est imposée partout au Canada. Les industries du savoir se sont multipliées dans plusieurs villes – qu’il s’agisse du technopôle de KitchenerWaterloo-Cambridge ou de plus petits centres comme à l’Île-du-Prince-Édouard. Les Canadiens ont de quoi être fiers de notre leadership dans cet important secteur émergent. Si nous ne devions retenir qu’une chose de ce que nous avons observé chez nos entreprises clientes à l’échelle nationale, c’est que la plupart des entreprises les plus florissantes se sont fait un point d’honneur d’investir dans leurs activités lorsque les occasions se présentent. Ces entreprises ont ainsi su relever des défis comme la récession récente et en sont sorties plus fortes. Les taux d’intérêt étant encore bas, les entreprises ont les outils qu’il faut pour faire les investissements qui amélioreront leur productivité – des investissements susceptibles de produire des rendements impressionnants dans les années à venir. BMO est là pour aider les entreprises à atteindre leurs objectifs. Nous avons un éventail complet de services conçus pour les aider à réussir et nous disposons d’équipes de spécialistes des services bancaires aux entreprises hautement qualifiés dans toutes les collectivités du Canada. Nos spécialistes sont à la disposition des propriétaires d’entreprise pour les conseiller sur les décisions d’investissement et de dépenses stratégiques qui les aideront à stimuler leur productivité et à prendre de l’expansion dans de nouveaux marchés, au pays et à l’étranger. Livre bleu de BMO Page 5 sur 27 Colombie-Britannique – Octobre 2016 Colombie-Britannique DONNÉES ÉCONOMIQUES Robert Kavcic, économiste principal La croissance économique de la Colombie-Britannique sera la plus forte du pays encore cette année, avec une hausse prévue du PIB d’un solide 3,0 % comparable à celui de 2015. Si cette prévision s’avère, elle marquerait le taux de croissance sur trois ans le plus élevé de la province depuis 2007. Tandis que les tendances du marché de l’habitation et des dépenses de consommation alimentent la croissance, la forte demande américaine et la faiblesse du dollar canadien devraient compenser le ralentissement en Chine et l’incertitude qui règne dans le secteur minier. Le marché de l’habitation est au centre de l’activité économique de la ColombieBritannique, particulièrement à Vancouver où les prix des maisons ont gonflé de plus de 30 % au cours de la dernière année. Toutefois, l’évolution observée ces derniers mois suggère que le plus fort de cette croissance est chose du passé dans la ville. Les ventes désaisonnalisées ont fléchi depuis le sommet du début de 2015, ce qui normalise un marché qui avait été très peu flexible. De plus, les droits de mutation de 15 % imposés aux acheteurs de maisons qui ne résident pas dans la région du Grand Vancouver ont permis de ralentir davantage les ventes, en particulier dans le créneau haut de gamme. Du point de vue de l’offre, les mises en chantier sont sorties de la fourchette stable qui caractérisait la province depuis 2010, animées par un nombre record (datant de 1990) de nouveaux immeubles à logements multiples. Des signes récents de spéculation ainsi que la surabondance d’appartements en copropriété bientôt disponibles pourraient créer un risque à surveiller dans un an ou deux. Bien que la province soit peu exposée de façon directe au pétrole, les investissements dans le gaz naturel et l’industrie minière non énergétique ont reculé de façon notable et perpétuent une période de repli amorcée il y a plusieurs années. Le développement du secteur du gaz naturel liquéfié reste incertain compte tenu de la faiblesse des prix et des conditions mondiales de l’offre – aucune retombée économique potentielle n’est prévue avant des années. Les exportations hors énergie continuent de croître à un rythme marqué, la foresterie profitant de la faiblesse du huard et d’un solide volume de mises en chantier aux États-Unis. Un ralentissement prolongé en Chine continue cependant de représenter un risque puisque le montant en dollars des exportations de la province en Asie est désormais équivalent à celui des exportations aux États-Unis. Le marché de l’emploi est solide, le nombre d’emplois ayant connu une hausse annuelle de presque 3 %, la plus forte augmentation au pays, tandis que la migration interprovinciale est redevenue positive. Le taux de chômage est maintenant le plus faible au Canada pour la première fois depuis que les données sont compilées et les ventes au détail reflètent ces solides bases économiques. La province de la Colombie-Britannique prévoit réaliser un surplus de 264 millions de dollars pour l’exercice 2016-17 (0,1 % du PIB), ce qui marquerait la quatrième année consécutive de résultats positifs et témoigne de la position relativement favorable de la province dans le contexte budgétaire canadien. Comme il est d’usage, des dotations et provisions pour risques de 800 millions de dollars sont prévues pour le prochain exercice, laissant amplement de place à la province pour dépasser cette cible. De modestes surplus sont prévus au plan budgétaire triennal et le ratio de la Livre bleu de BMO Page 6 sur 27 Colombie-Britannique – Octobre 2016 dette nette continuera de diminuer pour atteindre 16 % du PIB en 2018-19. En un mot, la Colombie-Britannique est actuellement l’un des rares points lumineux des provinces pour ce qui est de la situation budgétaire, avec un budget équilibré et un endettement faible et à la baisse. SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Mike Bonner, Premier vice-président, Direction de la ColombieBritannique et du Yukon, BMO Banque de Montréal Sean Armstrong, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, ColombieBritannique, Île-deVancouver et Yukon, BMO Banque de Montréal Paul Seipp, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, région du Grand Vancouver, BMO Banque de Montréal L’économie de la Colombie-Britannique continue de croître plus rapidement que celle des autres provinces; cette forte croissance reflète l’optimisme de nos clients des marchés locaux. Les capitaux étant disponibles et le rendement des investissements étant jugé solide dans l’ensemble de la province, les entreprises clientes de BMO continuent d’investir et d’élargir leurs activités. Le marché de l’habitation continue de retenir l’attention dans la plus grande partie de la vallée du Bas-Fraser, animé par une solide conjoncture à Vancouver où les prix de revente atteignent des niveaux record et où le marché reste robuste pour nos clients, particuliers et entreprises. L’agriculture, comme toujours, continue de jouer un rôle déterminant dans l’économie de la Colombie-Britannique et demeure un secteur clé du portefeuille de crédit aux entreprises de BMO. Bien que la précaution demeure de mise dans le secteur, celui-ci reste solide car il profite de la baisse des coûts du carburant et de la faiblesse du dollar. Nous continuons d’observer une tendance de forte croissance économique chez notre clientèle autochtone dans l’ensemble de la province. Grâce à des investissements dans une vaste panoplie de projets d’infrastructures, à la diversification des entreprises et à la création de nouveaux partenariats, les entreprises autochtones apportent un soutien accru à notre économie. Le potentiel de croissance est encourageant et la création d’emplois locaux devrait continuer de contribuer à l’amélioration de la qualité de vie des communautés autochtones. Une nouvelle dynamique peut être observée dans les industries du savoir de la province. Cette nouvelle réalité représente des occasions d’affaires et de diversification accrue pour notre économie. Ce contexte est créé en partie par la faiblesse du dollar canadien, lequel a des effets étendus sur nombre d’entreprises ayant leur siège social en Colombie-Britannique. Le tourisme continuera de profiter de la faiblesse du dollar canadien, de plus en plus de visiteurs affluant des États-Unis et de Canadiens choisissant de voyager au pays. Une croissance raisonnable reste observable dans le secteur des services. Dans l’ensemble, la Colombie-Britannique demeurera un important moteur économique pour le Canada, l’élan en cours devant se poursuivre pendant le reste de l’année civile et en 2017. Livre bleu de BMO Page 7 sur 27 Alberta – Octobre 2016 Alberta DONNÉES ÉCONOMIQUES Robert Kavcic, économiste principal En raison de la baisse des prix du pétrole, l’économie de l’Alberta est toujours aux prises avec une récession. Après avoir reculé de 4,0 % en 2015, le PIB réel devrait se contracter de 2,3 % cette année, le problème étant aggravé par la perte de production de pétrole durant les feux de forêt de Fort McMurray. Du point de vue de la performance économique relative, la province se retrouve ainsi à la queue, position qui contraste vivement avec celle qu’elle occupait lors de ses années de croissance effrénée. L’économie devrait renouer avec la croissance d’ici à la fin de l’année, mais le gain sera modeste selon les critères historiques et dépassera de peu les 2 %, à condition que les prix du pétrole augmentent graduellement. Le secteur de l’énergie compte pour environ 26 % du PIB de l’Alberta, 6 % de l’emploi et presque les deux tiers des dépenses en immobilisations privées hors du secteur de l’habitation. C’est pourquoi la chute des prix et le recul abrupt des dépenses en immobilisations ont freiné considérablement la croissance provinciale. L’incendie de mai a également réduit temporairement la production de plus d’un million de barils par jour et devrait retrancher environ un demi-point de pourcentage à la croissance du PIB réel cette année. La diminution actuelle des investissements aura probablement pour effet d’aplanir le profil de production au cours des prochaines années et, à moins d’un choc de l’offre notable, nous ne croyons pas que les prix du pétrole remonteront à un niveau apte à déclencher un autre boom des investissements. Le repli du secteur de l’énergie s’est propagé à celui de l’immobilier. Le marché de l’habitation est en pleine correction, les prix de référence à Calgary ayant chuté de 5 % depuis leur dernier sommet, mais le marché semble avoir trouvé son point d’équilibre. Les taux d’inoccupation des immeubles commerciaux ont également bondi, atteignant 20 % dans le segment des immeubles de bureaux du centre-ville de Calgary, tandis que les taux de capitalisation augmentent de concert avec la surabondance de l’offre et la perspective d’un fléchissement de la demande. Le marché du travail s’est aussi affaibli considérablement, le taux de chômage ayant grimpé au-dessus de 8 % pour la première fois depuis le début des années 1990. Donnée révélatrice, le taux de chômage de la province surpasse la moyenne nationale pour la première fois en 27 ans. Dans le secteur privé, l’emploi a chuté de plus de 6 %, notamment à cause d’un plongeon de près de 20 % dans le secteur des ressources, mais une vague d’embauches dans le secteur public a atténué le choc. Les flux migratoires interprovinciaux en faveur de la province ont enregistré une baisse spectaculaire par rapport à leur sommet de 2013 et la province assiste maintenant à un phénomène d’émigration, alors que les perspectives économiques se sont relativement améliorées dans d’autres régions du pays. La province de l’Alberta prévoit un déficit de 10,9 milliards de dollars pour l’exercice de 2016-17, considérant que les prix du pétrole WTI devraient atteindre 45 $ en moyenne, que les dépenses de relance demeurent une priorité et que les feux de forêt ont prélevé 500 millions de dollars dans la caisse. Notons que ce déficit serait le plus gros de l’histoire de la province en chiffres absolus, et qu’il se rapprocherait, en pourcentage du PIB (3,5 %), des déficits subis durant la pire période du début des années 1990, mais qu’il représenterait tout de même moins de Livre bleu de BMO Page 8 sur 27 Alberta – Octobre 2016 la moitié des déficits enregistrés de 1985 à 1990. Le déficit restera important durant l’exercice de 2017-18, soit 10,1 milliards de dollars, et il sera encore de taille en 2018-19 (8,4 milliards de dollars) – en dépit de la remontée prévue du prix WTI jusqu’à 64 $ et d’une nouvelle recette fiscale de plus de 2,4 milliards de dollars provenant de la taxe sur le carbone. Évidemment, l’Alberta accorde peu d’importance à l’équilibre budgétaire pour l’instant, mais la cote de crédit de la province s’en est ressentie, glissant sous AAA. SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Susan Brown, Première vice-présidente, Direction de l’Alberta et des Territoires du Nord-Ouest, BMO Banque de Montréal James Gardiner, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, Sud de l’Alberta, BMO Banque de Montréal Comme c’est le cas depuis la chute des prix de l’énergie, le secteur pétrolier et gazier continue de faire la une des pages économiques partout en Alberta. Cette nouvelle norme persiste et les Albertains se préparent à une longue période d’incertitude. Les emplois continuent de quitter la province en nombres importants; les pertes de travailleurs spécialisés du secteur énergétique se feront ressentir pendant un certain temps. La production a reculé et les prix des loyers commerciaux sont en baisse dans les grands centres. À Calgary, bien que les tours de bureaux continuent de sortir de terre, il sera difficile de les remplir une fois terminées compte tenu de la situation économique actuelle. Nombre de nos entreprises clientes ont restructuré leurs activités afin de pouvoir s’adapter au nouveau contexte économique. Dans certains cas, cela s’est traduit par des réductions de postes visant à limiter les frais d’exploitation. Quelques lueurs d’espoir demeurent cependant. Dans le sud de la province, les avantages d’une moindre dépendance au secteur énergétique émergent. À titre d’exemple, les secteurs industriels diversifiés continuent d’afficher une solidité continue. Également, une reprise peut être observée dans l’immobilier commercial, certaines sociétés étant en quête d’acquisitions de nouvelles propriétés. La reconstruction de Fort McMurray, après les incendies de forêt, sera l’un des principaux facteurs qui domineront l’économie de l’Alberta. La ville connaîtra assurément un fort volume de constructions résidentielles dans les mois à venir. Une part importante des travaux devra notamment être effectuée avant l’arrivée de l’hiver pour que les maisons puissent être reconstruites rapidement – le coulage du béton des fondations, en particulier. Le processus de reconstruction prendra du temps; certains résidents des quartiers d’Abasand et de Beacon Hill, notamment, n’ont reçu la permission de reprendre possession de leurs propriétés qu’à la fin du mois d’août. Entre-temps, d’autres résidents de ces secteurs, ainsi que ceux du quartier de Waterways, attendent encore. Les travaux de construction résidentielle devront ainsi se poursuivre en 2017. Les entreprises albertaines ont depuis longtemps affiché une attitude de détermination qui leur a toujours servi. La province devra conserver cette perspective maintenant plus que jamais. Les Albertains se sont toujours soutenus dans les moments difficiles et leur résilience les aidera à surmonter cette épreuve. Livre bleu de BMO Page 9 sur 27 Saskatchewan – Octobre 2016 Saskatchewan DONNÉES ÉCONOMIQUES Robert Kavcic, économiste principal En Saskatchewan, la glissade des prix du pétrole a également freiné l’économie, mais beaucoup moins que dans la province voisine de l’Alberta. On s’attend à une progression modeste de 0,5 % du PIB réel cette année, qui compensera en partie le recul de 1,4 % survenu en 2015. Cette période de croissance négative sur deux ans constitue un changement abrupt pour la province, dont le PIB réel avait augmenté en moyenne d’un peu moins de 4 % par année de 2010 à 2014, alors que son économie était parmi les plus prospères. En ce qui regarde l’avenir, la croissance devrait s’améliorer et se rapprocher de 2 % d’ici à 2017, mais le rythme endiablé des années antérieures a peu de chances de se répéter. Le secteur pétrolier devrait perdre du terrain cette année, compte tenu des prix beaucoup plus bas, et la province prévoit une baisse de 5 % de la production durant l’exercice 2016-17. Soulignons que le pétrole et le gaz sont la source directe de 15 % du PIB de la Saskatchewan environ. Bien que cette contribution soit nettement inférieure à celle observée en Alberta, elle n’est quand même pas négligeable. Les autres secteurs liés aux ressources ont obtenu des résultats variables; la production de potasse a augmenté régulièrement, mais les prix ont diminué. Le secteur agricole, toutefois, connaît une forte année du point de vue du rendement des cultures, mais le bas niveau des prix à l’échelle mondiale grève les revenus. Le marché du travail reste affaibli et la situation de l’emploi a peu changé depuis trois ans. La province n’a pas subi de pertes d’emploi aussi brutales qu’en Alberta, mais l’embauche stagne manifestement. En conséquence, le taux de chômage a franchi la barre des 6 % pour la première fois depuis la fin des années 1990, freinant la progression des salaires. La croissance démographique reste élevée du point de vue historique, s’établissant à 1,4 % sur 12 mois, mais elle a ralenti au cours des deux dernières années, après avoir atteint un sommet de près de 2 %. La province perd à nouveau des résidents au profit d’autres régions. En ce qui concerne le marché de l’habitation, le ralentissement de la création d’emplois et de la croissance démographique survient à un moment où la surabondance de nouveaux logements ne s’est pas encore résorbée. À Regina et à Saskatoon, par exemple, on observe encore un nombre presque record d’unités achevées, mais inoccupées. Sur le marché de la revente, le chiffre mensuel de maisons mises en vente a atteint son plus haut niveau en au moins 13 ans. Les prix ont donc entamé un lent mouvement à la baisse et l’indice de référence à Regina est inférieur au sommet atteint il y a quatre ans, bien que la situation se soit raffermie ces derniers mois. La province de la Saskatchewan prévoit un déficit de 434 millions de dollars selon les données financières sommaires pour l’exercice de 2016-17, ce qui représente un pourcentage raisonnable de 0,6 % du PIB. Ce déficit reste inférieur à celui de 591 millions de dollars constaté dans les comptes publics postérieurs au budget pour l’exercice 2015-16. La province maintient son objectif d’un budget équilibré pour l’exercice de 2017-18 et, compte tenu d’une remontée modeste des prix du pétrole, elle pourra réaliser de petits surplus dans le cadre de son horizon prévisionnel. Même si les dépenses de fonctionnement seront bien contenues au cours du prochain exercice, les dépenses en immobilisations, à 1,8 milliard de dollars, Livre bleu de BMO Page 10 sur 27 Saskatchewan – Octobre 2016 demeurent très élevées. Elles n’auront pas d’incidence sur le solde de fonctionnement, mais elles accentueront le niveau d’endettement de la province (qui reste cependant relativement favorable). Le budget de cette année, qui a suivi l’élection du Saskatchewan Party pour un autre mandat majoritaire, contient peu de nouvelles mesures stratégiques majeures. SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES John MacAulay, Premier vice-président, Prairies et Centre du Canada, BMO Banque de Montréal Pam Spady, Vice-présidente régionale, Direction des Prairies et du Centre du Canada, BMO Banque de Montréal Le climat des affaires est stable en Saskatchewan. Bien que la chute des prix des secteurs pétrolier et gazier provoque certaines hésitations quant aux plans d’expansion ou d’achat, nos entreprises clientes affichent une bonne dose d’optimisme. Le secteur agricole demeure un moteur important de l’économie provinciale. Les principales récoltes étaient dans les champs quelques semaines plus tôt qu’à l’habitude, ce qui est bon signe. De solides avancées ont été réalisées dans l’offre de produits laitiers et de volailles, plus particulièrement autour de Saskatoon. Les fermes laitières sont modernisées, les producteurs profitant des faibles taux d’intérêt pour investir dans leurs infrastructures. Cela étant dit, la relève reste problématique pour les agriculteurs saskatchewanais, comme dans d’autres régions du pays. Les plus jeunes générations veulent vendre et seules les grandes exploitations peuvent habituellement se permettre de faire des acquisitions, ce qui mène à une plus grande consolidation et à des exploitations à plus grande échelle. Le pétrole et le gaz, bien entendu, font les manchettes compte tenu de la situation des prix. Le ralentissement dans ce secteur a évidemment commencé à se répercuter dans d’autres secteurs. Certaines entreprises ont aussi commencé à vendre de l’équipement aux États-Unis, compte tenu du marché et du repli du dollar canadien. Le secteur minier est victime de la faiblesse continue des prix des matières premières. En ce qui a trait à la potasse, les prix connaissant actuellement un certain repli, certains projets sont maintenant en veilleuse, comme en témoigne le report des plans de développement de la mine Kronau près de Regina, un projet de 3,5 milliards de dollars. Bien que ces projets n’aient pas été annulés, une amélioration des conditions du marché s’avérera essentielle pour qu’ils puissent être réalisés. Au vu de la situation dans les secteurs du pétrole, du gaz et des mines, il n’est pas surprenant de constater des répercussions dans les grands centres. Par exemple, un ralentissement est déjà observable dans la construction de nouvelles habitations, plus particulièrement à Regina. Les taux d’inoccupation grimpent et un surplus d’habitations commence à se constituer. Cela dit, comme les ventes de maisons progressent toujours de trimestre en trimestre, il convient de faire preuve d’un certain optimisme. Livre bleu de BMO Page 11 sur 27 Manitoba – Octobre 2016 Manitoba DONNÉES ÉCONOMIQUES Robert Kavcic, économiste principal L’économie diversifiée du Manitoba continue de croître à un rythme remarquablement constant. Le PIB réel devrait augmenter de 2,4 % cette année, soit un peu plus que le taux de 2,3 % enregistré en 2015. Si notre prévision se confirme, cela fera sept ans que la croissance se maintient à l’intérieur d’une étroite fourchette de 2,3 % à 3,0 %. Aucune autre province ne peut prétendre à une telle stabilité. Le Manitoba continue de jouir d’une contribution modérée du secteur de l’énergie, d’une assise manufacturière diversifiée et d’un vigoureux secteur des services. La production du secteur agricole a fluctué notablement ces dernières années, mais 2016 s’annonce comme une année solide. Les prix des cultures restent cependant faibles sur le marché mondial et risquent de réduire les revenus des exploitations agricoles. Par ailleurs, même si la production pétrolière a été multipliée par quatre depuis les années 2000, le secteur génère directement un peu plus de 2 % du PIB réel de la province. Les effets les plus importants se feront probablement sentir sur le revenu des personnes qui se rendaient travailler quotidiennement dans les champs de pétrole de l’Alberta. La production manufacturière est en progression solide depuis 2010, même si elle a fléchi l’année dernière; la faiblesse du dollar canadien et la demande encore ferme aux États-Unis devraient continuer de la soutenir. Cela dit, la reprise cyclique du début semble se dissiper et céder à place à une trajectoire plus plane à long terme, les expéditions manufacturières ayant peu varié au cours du premier semestre de 2016 par rapport au niveau atteint il y a un an. Le secteur du transport a fortement progressé ces dernières années, les commandes affluant de différentes municipalités (transport public) et de villes des États-Unis, dans le contexte d’une situation budgétaire plus favorable et d’une hausse des dépenses publiques. Le marché du travail est au ralenti, mais le Manitoba s’en tire beaucoup mieux que la Saskatchewan et l’Alberta à ce chapitre. Au cours des huit premiers mois de l’année, l’emploi a peu changé par rapport à l’année précédente, car les pertes d’emploi dans les secteurs de la fabrication et du transport ont annulé les gains réalisés dans la construction et les services professionnels. Le taux de chômage a quitté la fourchette étroite de 5 % à 5,5 % dans laquelle il s’était longtemps maintenu et a grimpé au-dessus des 6 % pour la première fois en 20 ans, mais il reste nettement inférieur à la moyenne nationale. La croissance démographique demeure ferme à 1,5 % et continue de soutenir la demande de logements. Les mises en chantier sont cependant en diminution constante après avoir atteint, en 2013, leur plus haut niveau depuis la fin des années1980. Dans un contexte où les stocks de maisons en revente sont élevés du point de vue historique et empêchent les prix de monter, la réduction du nombre de nouvelles maisons sur le marché est bienvenue. La province du Manitoba prévoit un déficit budgétaire de 911 millions de dollars selon les données sommaires pour l’exercice de 2016-17, ce qui constitue une légère amélioration par rapport au déficit d’un milliard de dollars prévu pour l’exercice de 2015-16. Le déficit équivaut à 1,3 % du PIB, ce qui en fait le manque à gagner le plus important à l’extérieur de l’Alberta et de Terre-Neuve-et-Labrador pour le présent exercice. En l’absence d’un plan budgétaire à moyen terme et, par conséquent, d’un échéancier pour équilibrer le budget, le ministre des Finances a déclaré que le Livre bleu de BMO Page 12 sur 27 Manitoba – Octobre 2016 gouvernement visait à atteindre cet équilibre au cours de son deuxième mandat – autrement dit, cela pourrait prendre jusqu’à huit ans. La dette nette a donc continué de grimper et s’établit à un peu moins de 34 % du PIB pour le présent exercice, son plus haut niveau depuis la fin des années 1980. SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES John MacAulay, Premier vice-président, Prairies et Centre du Canada, BMO Banque de Montréal Pam Spady, Vice-présidente régionale, Direction des Prairies et du Centre du Canada, BMO Banque de Montréal Les entreprises du Manitoba bénéficient depuis longtemps de la diversité de l’économie de la province et cette année ne fait pas exception. La confiance est à la hausse et nombre de secteurs s’attendent à connaître une bonne année. Le changement de garde récent au gouvernement fait en sorte que les entreprises sont curieuses de savoir quel type de politiques le nouveau premier ministre et le ministre des Finances vont adopter. Ils vont espérer que la nouvelle administration maintienne un environnement favorable aux entreprises et évite de faire d’importantes réductions budgétaires qui pourraient nuire à la croissance économique. Dans le secteur manufacturier, la faiblesse du dollar stimule les exportations. Par ailleurs, les efforts de modernisation déployés au cours des quatre à cinq dernières années ont rehaussé la productivité des entreprises, en faisant de plus solides concurrents à l’échelle nord-américaine. Les entreprises des secteurs du bois, du plastique et du métal, en particulier, réussissent, bien que la concurrence soit plus forte dans les plastiques. Le secteur des services a connu une excellente année et continue de bien se porter. La consolidation des secteurs de l’assurance et de la pharmacie poursuit son cours, et les sociétés cherchent à réaliser des gains d’efficience dans l’espoir de profiter d’occasions d’achat plus intéressantes. Le secteur de l’agriculture reste relativement stable et donne lieu à une bonne donne d’optimisme. La tendance semble se confirmer dans le domaine des acquisitions foncières – ce qui n’a rien d’étonnant compte tenu des pressions concurrentielles qui pèsent sur les grandes exploitations agricoles. Un certain ressac s’observe dans l’achat d’équipement – les chiffres sont à la baisse par rapport aux données historiques. Les récoltes battent leur plein et les producteurs connaîtront bientôt leurs résultats; une bonne récolte pourrait entraîner une hausse des achats d’équipement. À ce jour, une faible augmentation du nombre de demandes de prêts préétablis a été observée chez les producteurs, ce qui pourrait présager une hausse de l’activité économique plus tard cet automne. À Winnipeg, le marché offre des perspectives positives. Le secteur de la construction, en particulier, devrait connaître une bonne année grâce aux annonces récentes de nouveaux projets de construction de complexes d’appartements et de bureaux. Les entreprises des domaines de l’électricité et de la plomberie connaissent également de bons résultats et les perspectives restent bonnes dans ces secteurs. On observe par ailleurs l’émergence de nouvelles entreprises autochtones dans la province. Ces entreprises commencent aussi à se diversifier pour accéder à un plus vaste éventail de secteurs. Il sera intéressant de voir ce que le nouveau gouvernement entend faire pour encourager cette tendance. Livre bleu de BMO Page 13 sur 27 Ontario – Octobre 2016 Ontario DONNÉES ÉCONOMIQUES Robert Kavcic, économiste principal La croissance économique de l’Ontario est l’une des plus fortes du Canada et devrait surpasser la moyenne nationale pour une troisième année consécutive en 2016. Il s’agit d’un changement notable après la décennie de performance inférieure qui a pris fin en 2013. La croissance du PIB réel est en bonne voie d’atteindre un taux de 2,6 % cette année et de réaliser un gain solide de 2,3 % en 2017. La demande ferme provenant des États-Unis, la dépréciation de notre devise, les bas prix du pétrole et la vigueur du marché de l’habitation contribuent tous à cet essor. En fait, le contexte macroéconomique pourrait difficilement être plus favorable en Ontario. Il ne faut pas oublier que la croissance économique tendancielle de la province se situe probablement autour de 1,5 % à 1,7 % actuellement. L’action combinée d’une forte demande américaine, de la faiblesse du huard et de la baisse des prix du pétrole stimule les exportations et la fabrication. Les exportations réelles ont surpassé leur niveau record antérieur, qui date d’avant la récession de 2007, et la balance commerciale réelle s’améliore constamment, ce qui soutient la croissance économique. Toutefois, des problèmes à long terme persistent. Les coûts relativement élevés de la main-d’œuvre par rapport au Mexique et au Sud des ÉtatsUnis continuent de causer des maux de tête au secteur automobile. Les tarifs d’électricité substantiels constituent un autre obstacle. D’ailleurs, alors que la production manufacturière s’était fortement redressée au début de la reprise, elle a ralenti ces deux dernières années. Les entreprises ont atteint leur capacité de production maximum, mais hésitent à investir d’autres capitaux et à embaucher du nouveau personnel. L’emploi dans le secteur manufacturier, par exemple, reste près de son creux record. Dans l’ensemble, le marché du travail de l’Ontario va bien. Stimulé par les gains dans les secteurs de la construction et des services professionnels, l’emploi a réalisé une progression solide de 1 % sur 12 mois en août. Le taux de chômage est sur le point de glisser sous la moyenne nationale pour la première fois depuis 2006. Le marché de l’habitation continue de bien se comporter dans la majeure partie de la province, en particulier à Toronto, où la conjoncture est encore très favorable et où les prix de revente atteignent de nouveaux sommets. En raison des prix de moins en moins abordables et de la rareté de l’offre sur le marché des maisons isolées, une partie de la demande migre vers des régions comme Hamilton, Niagara et KitchenerWaterloo. En fait, compte tenu de la politique provinciale de densification en vigueur, l’offre de nouveaux logements se compose presque entièrement de copropriétés et de maisons en rangée, une tendance qui se heurte à une forte demande pour des maisons isolées résultant de facteurs démographiques. La province de l’Ontario s’attend à un déficit de 4,3 milliards de dollars pour l’exercice 2016-17 comparativement au déficit de 5,7 milliards de dollars qui est actuellement prévu pour l’exercice 2015-16. Le cas échéant, le déficit diminuerait pour la troisième année consécutive, après le recul enregistré en 2014, et représenterait un ratio raisonnable de 0,5 % du PIB. La province continue de viser l’équilibre budgétaire pour l’exercice 2017-18. Le programme de plafonnement et d’échange, qui constitue la nouvelle mesure stratégique la plus importante et qui devrait recueillir des recettes de 1,9 milliard de dollars d’ici à l’exercice 2017-18, a Livre bleu de BMO Page 14 sur 27 Est de l’Ontario – Octobre 2016 permis à la province d’accroître ses dépenses. En raison du déficit réduit, le ratio de la dette nette au PIB se stabilisera à 39,6 %, puis il diminuera pour la première fois en une décennie durant l’exercice 2017-18. On ne doit cependant pas oublier que cette performance survient alors que la province peut difficilement espérer un climat économique plus favorable. Est de l’Ontario SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Victor Pellegrino, Premier vice-président, Direction de l’Est de l’Ontario, BMO Banque de Montréal Lester Religa, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, Direction de l’Est de l’Ontario, BMO Banque de Montréal La situation des entreprises de l’est de l’Ontario est demeurée stable au cours de la dernière année. Nous continuons à observer un bon élan dans tous les secteurs que nous desservons et nous prévoyons qu’il se poursuivra compte tenu de la solidité de l’économie provinciale. En agriculture, les produits laitiers et les récoltes poursuivent leur courbe ascendante. En fait, la province a connu une récolte de grain record cette année, ce qui a représenté un défi au chapitre de la capacité et du délai de déplacement. Entre-temps, la consolidation des fermes, les plus petits producteurs vendant et abandonnant leurs terres et leurs récoltes aux plus grands producteurs, se poursuit, en particulier dans la région de Cornwall, jusqu’à la frontière québécoise. Dans nombre de cas, la nouvelle génération d’une exploitation familiale choisit de vendre – ce qui permet à certaines fermes de prendre de l’expansion. Comme la valeur des terres a crû de dix pour cent au cours des trois dernières années dans la région, les petits producteurs engrangent les bénéfices lors de la vente. À Ottawa, un certain nombre de grands projets contribuent à la solidité de l’économie locale. Le parachèvement de la nouvelle ligne de train léger sur rail prendra encore des années et les possibilités d’emplois dans la construction resteront nombreuses pour ce projet. Parallèlement, d’autres projets clés, comme celui du Centre national des arts, et des investissements dans des édifices fédéraux progressent. Les discussions se poursuivent au sujet des plaines LeBreton – bien que nous ne sachions pas précisément ce qui y sera construit, nous savons qu’un tel projet aura d’importantes retombées pour les entreprises et travailleurs du secteur de la construction non résidentielle. Ottawa a également profité des résultats de la dernière élection fédérale. Le gouvernement majoritaire contribue à la stabilité de la situation, ce qui incitera plus de gens à faire des investissements plus substantiels. Plus d’achats de maisons et plus de rénovations et de ventes au détail se traduiront par des profits accrus pour nombre de commerces et de services. Livre bleu de BMO Page 15 sur 27 Sud-ouest de l’Ontario – Octobre 2016 Sud-ouest de l’Ontario SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Julie Barker-Merz, Première vice-présidente, Direction du Sud-Ouest de l’Ontario, BMO Banque de Montréal David Blyth, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, Sud-Ouest de l’Ontario, BMO Banque de Montréal Rick Jaques, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, Sud-Ouest de l’Ontario, BMO Banque de Montréal Les entreprises du sud-ouest de l’Ontario poursuivent leur expansion, nombre de projets encourageants se profilant à l’horizon. Bien que l’incertitude persiste au chapitre des prix des matières premières, la solidité de la croissance économique et les retombées de l’élection américaine font en sorte que nos entreprises clientes continuent d’afficher un optimisme prudent. Dans le secteur manufacturier – l’un des secteurs les plus résilients de la région – les sociétés qui ont survécu à la récession commencent à investir dans leur expansion. Elles ont commencé à acheter de l’équipement et de meilleurs locaux. L’environnement actuel de faibles taux d’intérêt y est manifestement pour quelque chose et les propriétaires en profitent. Les entreprises qui réussissent le mieux sont sans conteste celles qui choisissent d’investir dans la productivité au fil des années; bien qu’il reste beaucoup à faire dans ce domaine, c’est la voie à suivre pour réussir. L’essor de la haute technologie continue de s’accélérer – plus particulièrement à Kitchener-Waterloo-Cambridge, mais également dans d’autres centres comme London. Une part de ce succès peut être attribué à la maturité du réseau de soutien de l’écosystème du secteur technologique; les avantages d’être une plaque tournante de la haute technologie sont évidents. De même, on assiste à une augmentation des injections de capital de risque – une bonne nouvelle pour les entreprises en démarrage des domaines des ordinateurs, des logiciels et de la nanotechnologie. Les entreprises du secteur des services croissent également; des sociétés de financement par capitaux propres s’installent dans la région pour acquérir des entreprises. Cette conjoncture entraîne des problèmes de relève en raison du vieillissement des propriétaires d’entreprise. Qu’il s’agisse du côté de la direction ou de celui de la famille, le roulement est donc un enjeu. On observe une pause dans les dépenses en capital et dans les achats de terres dans le secteur agricole – un pilier de l’économie régionale. On attribue ce ralentissement à la digestion d’acquisitions antérieures, combinée au recul des cours des matières premières. Le secteur a tendance à se diversifier, les producteurs industriels accédant à d’autres domaines comme la volaille ou les produits laitiers. Les grandes fermes, en particulier, cherchent à croître et à diversifier leurs risques. Livre bleu de BMO Page 16 sur 27 Région Cité de Toronto – Octobre 2016 Région Cité de Toronto SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Steve Murphy, Premier vice-président, région Cité de Toronto, BMO Banque de Montréal Sheri Griffiths, Vice-présidente régionale, Services bancaires aux entreprises, région Cité de Toronto – Nord et Est, BMO Banque de Montréal Doug Palmer, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, région Cité de Toronto – Centre et Ouest, BMO Banque de Montréal La région Cité de Toronto (RCT) est un moteur à la fois vaste, diversifié et important des économies provinciale et nationale. Le monde des affaires de la RCT ne peut que se réjouir du regain du dynamisme économique que l’on observe en Ontario. Les solides possibilités qui se multiplient dans nombre de secteurs sont encourageantes. Dans la Ville de Toronto, nous continuons à miser sur les forces traditionnelles de la région dans le secteur des services – le secteur financier, les professionnels et les entreprises qui les soutiennent. Le centre des affaires du Canada peut s’attendre à ce que ces capacités aient un bel avenir. Mais c’est dans le domaine des infrastructures qu’on observe la croissance la plus emballante. Un nombre d’entreprises commerciales – tant nouvelles que traditionnelles – se sont engagées à soutenir l’importante croissance des infrastructures de la région. Les entreprises de services engagées dans le développement des routes, ponts, rails, écoles, etc. profitent à la fois de la construction de ces projets et des opérations en aval. Il suffit d’observer les entreprises de logistique qui ouvrent leurs portes à Brampton – à proximité des principaux réseaux artériels – pour comprendre comment de nouveaux liens se tissent. Le transport demeurera toujours une composante importante de l’infrastructure régionale et ce secteur reste robuste. La proximité des secteurs de la RCT qui entourent la Ville de Toronto jusqu’à la 401 – l’autoroute la plus achalandée du pays – en fait un important marché pour les sociétés de transport, pensons en particulier à Brampton, Mississauga et Vaughan. Pendant ce temps, le vaste éventail de secteurs qui font avancer l’économie de la RCT affiche une solidité impressionnante. Toronto, par exemple, est le plus important pôle technologique au Canada et le troisième en importance en Amérique du Nord – il englobe 15 000 entreprises, 3 300 installations technologiques et jusqu’à 4 000 entreprises en démarrage en activité. Le secteur manufacturier, un secteur depuis longtemps associé à la RCT, se montre particulièrement dynamique dernièrement. Les fabricants de produits spécialisés destinés aux secteurs technologique et alimentaire, en particulier, sont bien positionnés pour poursuivre leur croissance – les gants spécialisés, les capteurs et les produits d’emballage alimentaire sont de bons exemples de croissance. L’importance des nouveaux entrepreneurs canadiens ne peut pas être surestimée. À BMO, la part de nos entreprises clientes qui sont venues d’autres régions du monde pour s’établir dans la région continue de croître. Des entrepreneurs actifs créent des entreprises dans divers secteurs dont le transport, le tourisme d’accueil et l’immobilier. Livre bleu de BMO Page 17 sur 27 Québec – Octobre 2016 Québec DONNÉES ÉCONOMIQUES Robert Kavcic, économiste principal L’économie du Québec croît lentement, mais sûrement, grâce à la demande ferme provenant des États-Unis et à la confiance accrue des entreprises. Le taux de croissance du PIB réel s’établira vraisemblablement à 1,4 % cette année, après avoir atteint 1,1 % en 2015, ce qui est près de la moyenne nationale dans les deux cas. Les ventes plus fortes aux États-Unis et les retombées de la dépréciation antérieure du dollar canadien gonfleront les exportations nettes. La situation budgétaire s’est également stabilisée, ce qui devrait stimuler la confiance des entreprises et les investissements. Les problèmes démographiques maintiendront cependant la croissance de la population dans la province sous la moyenne nationale au cours des prochaines années. Les exportations ont le vent dans les voiles, leur volume net ayant augmenté pour le quatrième trimestre d’affilée au premier trimestre de 2016. Les investissements des entreprises continuent cependant de stagner, les investissements en matériel et outillage et les investissements non résidentiels ayant reculé constamment au cours des deux dernières années. Bien que cette situation puisse s’améliorer graduellement si l’équilibre budgétaire et la période de réduction d’impôt annoncée renforcent la confiance, elle reste pour l’instant un frein majeur à l’essor économique de la province. Le marché de l’habitation demeure léthargique, mais il a pris un peu de mieux. Les ventes à l’échelle de la province ont augmenté de 6 % sur 12 mois au cours des huit premiers mois de l’année et les mises en chantier se maintiennent à près de 40 000 en chiffres annualisés. L’offre encore surabondante entrave la progression des prix et elle atteint en valeur l’équivalent de plus de 12 mois sur le marché de la revente, mais cet excès s’est légèrement résorbé au cours de la dernière année. Le marché du travail a offert une performance respectable, l’emploi ayant enregistré en août une hausse acceptable de 0,8 % par rapport à l’année précédente. Cette progression s’explique surtout par les gains réalisés dans le secteur privé, car l’emploi est demeuré stable dans le secteur public. Le taux de chômage a chuté à 7 %, son plus bas niveau en un peu plus d’une décennie et, fait qui mérite d’être souligné, il est inférieur à celui de l’Alberta pour la première fois en 30 ans. Les tendances démographiques continuent cependant de nuire à l’économie du Québec, la croissance de la population ayant glissé à 0,6 % sur 12 mois ces derniers trimestres, ce qui est nettement moins qu’en Ontario (1 %) et que dans l’Ouest du Canada (1,3 % globalement). La province de Québec prévoit d’atteindre l’équilibre budgétaire pour la deuxième année consécutive lors de l’exercice 2016-17 et le gouvernement s’apprête à dénouer quelque peu les cordons de la bourse, après une période d’austérité rigoureuse. Si l’on exclut les transferts au Fonds des générations (destiné à réduire la dette), le surplus devrait s’élever à 2,0 milliards de dollars (0,5 % du PIB), après avoir atteint 1,4 milliard lors de l’exercice 2015-16 et un solde légèrement positif durant l’exercice 2014-15. Fait à noter, le ratio de la dette nette au PIB devrait descendre à 48,4 %, après avoir atteint un sommet de près de 51 % lors de l’exercice 2012-13, et on s’attend à ce qu’il continue de diminuer graduellement pour s’établir à 42 % d’ici à l’exercice 2020-21. Le budget de cette année a permis au gouvernement de hausser modestement les dépenses et de s’approcher de son objectif d’allégement fiscal, en commençant à éliminer progressivement la contribution santé une année plus tôt Livre bleu de BMO Page 18 sur 27 Québec – Octobre 2016 que prévu et en introduisant pour un an un crédit d’impôt « RénoVert » de 20 % sur les rénovations admissibles, jusqu’à concurrence de 10 000 $. En dépit des problèmes de crédit qui agitent les provinces et des déficits substantiels de plusieurs d’entre elles (ainsi que du gouvernement fédéral), le Québec, sans faire de bruit, dégage maintenant des surplus et réduit petit à petit le fardeau de la dette, de sorte que, en matière de budget provincial, il compte parmi les cas de réussite. SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Mario Rigante, Premier vice-président, Direction du Québec, BMO Banque de Montréal Martin Beauchamp, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, Direction du Québec, BMO Banque de Montréal Profitant de la poursuite du redressement de l’économie du Centre du Canada, les entreprises du Québec peuvent élargir leurs activités. Le secteur du transport demeure particulièrement solide dans la province. Les faibles coûts du carburant et l’augmentation continue des volumes de marchandises à expédier aux États-Unis alimentent le regain en cours. Comme nous l’avons déjà fait observer, un secteur du transport rigoureux peut s’avérer un bon indicateur de la santé du reste de l’économie; comme nombre d’entreprises connexes profitent du secteur du transport, on ne peut que se réjouir de cette conjoncture. Le secteur manufacturier continue de bénéficier d’un apport de commandes nouvelles ou plus volumineuses en provenance des États-Unis. On commence aussi à observer les retombées positives de la faiblesse du huard alors que les entreprises misent sur les exportations, aux États-Unis et ailleurs dans le monde. Plusieurs des entreprises traditionnellement solides du secteur de l’aérospatiale de Montréal, comme Rolls Royce et Pratt & Whitney, enregistrent des résultats particulièrement bons. Nombre d’entreprises qui profitent des activités de Bombardier attendent avec impatience de voir dans quelle mesure le gouvernement fédéral voudra soutenir l’entreprise avec de nouveaux investissements. En même temps, la situation du marché immobilier procure des avantages à de nombreuses entreprises. Les taux d’intérêt demeurent bas et les prix sont bons. Ce contexte représente, pour les entreprises commerciales, une occasion d’acheter des propriétés et d’élargir leurs activités. Nous avons également observé une croissance particulière chez nos clients franchisés, ce qui pourrait être un signe encourageant pour l’ensemble de l’économie compte tenu de leur dépendance à l’égard de la situation de l’emploi et des dépenses des ménages. Les services professionnels réalisent des progrès substantiels, en particulier dans le secteur du nouveau Centre universitaire de santé McGill, un super hôpital récemment achevé. Ce secteur de la ville connaît un nouvel essor par suite de l’ouverture de l’hôpital et les cabinets professionnels du secteur médical s’y installent. Ce nouveau complexe hospitalier offre des possibilités fantastiques pour le secteur. Montréal connaît en outre un repositionnement de son économie et marque des points dans le domaine de la technologie de l’information. Les services bancaires aux entreprises de BMO apportent leur soutien à diverses entreprises émergentes prometteuses de ce secteur et nous anticipons une poursuite de leur croissance. En dehors de Montréal, la baisse des prix des matières premières représente un défi pour nombre de nos entreprises clientes. Les régions qui sont tributaires du secteur des ressources, comme les mines, sont affectées, et les entreprises cherchent à surmonter les difficultés. En revanche, nous espérons voir nombre d’entreprises commerciales profiter du retour du Plan Nord. Livre bleu de BMO Page 19 sur 27 Nouveau-Brunswick – Octobre 2016 Nouveau-Brunswick DONNÉES ÉCONOMIQUES Robert Kavcic, économiste principal La croissance économique du Nouveau-Brunswick demeure modérée. Le PIB réel devrait augmenter de 0,5 % en 2016 après avoir connu une forte hausse de 1,9 % l’an dernier grâce au secteur manufacturier et à certaines industries primaires. Les exportations devraient se maintenir en raison de la faiblesse du huard, mais la conjoncture demeure difficile et certains projets de dépenses en immobilisations du secteur privé connaissent un ralentissement. Après avoir constitué un excellent coussin durant la récession, les dépenses en immobilisations ont reculé, malgré une brève hausse en 2015. Selon Statistique Canada, les intentions en matière d’investissement public et privé devraient baisser de 0,7 % cette année, en raison de la diminution du nombre de projets de raffinage et d’exploitation forestière. Entretemps, les problèmes persistent dans le secteur de la potasse, PotashCorp ayant suspendu indéfiniment les activités de sa mine à Picadilly. Les exportations du secteur forestier bénéficient toutefois de la reprise du marché de l’habitation aux États-Unis (en chiffres annualisés, les mises en chantier au sud de la frontière atteignent régulièrement le million), et cette situation devrait se maintenir grâce à la faiblesse du huard. À noter que le secteur forestier a été un facteur déterminant de la forte croissance de 2015. Dans l’ensemble, le marché du travail a tendance à faire du surplace malgré une hausse récente du taux d’emploi. La situation de l’emploi est restée inchangée depuis quatre ans dans le secteur public et depuis 12 ans dans le secteur privé, ce qui atténue la volatilité. Quant au taux de chômage, il a atteint environ 10 %, ce qui en fait régulièrement un des plus élevés au Canada. La situation démographique du Nouveau-Brunswick pose un grave problème, car la province continue de connaître un taux d’émigration net qui la laisse avec une population vieillissante, et ce, même si l’exode vers l’Alberta a ralenti au lendemain de la chute des prix du pétrole. Fait intéressant à noter, la croissance démographique des derniers trimestres est devenue positive après quatre années de net déclin; cette hausse est alimentée par une forte augmentation du taux d’immigration internationale. La province du Nouveau-Brunswick prévoit un déficit de 342 millions de dollars pour l’exercice 2016-17, soit 1,0 % du PIB. Cette performance succède à un manque à gagner prévu de 466 millions de dollars pour l’exercice 2015-16, malgré une série de hausses d’impôt. L’exercice financier en cours maintient une réserve pour éventualités de 80 millions de dollars. À plus long terme, la province s’attend à équilibrer son budget en 2020-21, le ratio de la dette nette passant à environ 40 % du PIB durant l’exercice à venir. En bref, la province dépend des hausses d’impôt et des compressions du secteur public pour soutenir la croissance de ses dépenses dans d’autres secteurs, ce qui prolonge le processus de réduction du déficit. Parmi les nouvelles mesures fiscales adoptées cette année, on note une hausse de 2 points de pourcentage de la taxe de vente harmonisée – laquelle est de 15 % depuis le 1er juillet –, qui se traduira par une augmentation des revenus de 300 millions de dollars, déduction faite de 100 millions de dollars en crédits d’impôt pour les contribuables à faibles revenus. Le taux d’imposition général des sociétés a aussi augmenté de 2 points de pourcentage, et passe à 14 %. Toutefois, le taux d’imposition marginal le plus élevé a été abaissé à 20,3 % sur les revenus de plus de Livre bleu de BMO Page 20 sur 27 Nouveau-Brunswick – Octobre 2016 150 000 $. Sans ce changement, le taux d’imposition fédéral-provincial combiné le plus élevé aurait gonflé à 58,8 % cette année en raison de changements au niveau fédéral; il sera plutôt de 53,3 %. C’est à peu près l’équivalent du Québec et de l’Ontario, et environ 0,7 point de pourcentage de moins que la Nouvelle-Écosse. SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Lynda Taylor, Première vice-présidente, Direction des provinces de l’Atlantique, BMO Banque de Montréal Justin Scully, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, Direction des provinces de l’Atlantique, BMO Banque de Montréal Croissance économique modérée, population vieillissante et en déclin, et situation financière difficile ont toutes des répercussions sur les entreprises néobrunswickoises. En revanche, plus solides, les secteurs de l’agriculture et de la foresterie, et des projets énergétiques potentiels offrent des perspectives de prospérité pour les années à venir. Depuis longtemps le secteur industriel le plus important de la province, la foresterie continuera à profiter de la vigoureuse croissance économique aux États-Unis. Un rebond dans le secteur américain de l’habitation et de la construction, couplé à un taux de change favorable aux exportateurs canadiens, devrait continuer à entraîner une forte demande pour les produits du bois du Nouveau-Brunswick et pour les produits manufacturés vendus sur les marchés américains. L’agriculture a toujours été et demeure un élément clé de l’économie du NouveauBrunswick. La poursuite de la transition des fermes vers la nouvelle génération indique que l’agriculture conservera un rôle central dans l’économie provinciale. Les innovations technologiques en agriculture créent des efficiences et des possibilités d’expansion, ce qui devrait permettre aux producteurs du Nouveau-Brunswick de bien se positionner face à une concurrence mondiale accrue. Le projet Énergie Est poursuit sa trajectoire dans le processus d’évaluation réglementaire avec 2018 comme date cible d’obtention des approbations et permis. Ce projet est susceptible de donner un élan important au Nouveau-Brunswick en apportant le brut de l’Ouest canadien sur les marchés de l’Atlantique. Pendant que le processus d’approbations poursuit son cours, le secteur privé du NouveauBrunswick évalue les façons de maximiser cette occasion d’affaires en ajoutant de la valeur avant l’expédition plutôt que de simplement expédier du pétrole non raffiné à l’étranger. Il importe de reconnaître les répercussions des enjeux financiers de la province. Le gouvernement utilise des mesures visant à la fois les revenus et les dépenses, dans ses efforts continus de limiter les déficits et de revenir à des budgets équilibrés. Les hausses de taxes incluent l’augmentation de la TVH de 13 pour cent à 15 pour cent; plus important encore pour le monde des affaires, le taux provincial d’imposition des sociétés est passé de 12 pour cent à 14 pour cent. La demande mondiale modérée pour les matières premières et des changements structuraux au sein de l’industrie ont contribué à la fermeture de la mine de potasse de Sussex, alors que les producteurs s’affairent à réduire leurs frais d’exploitation dans d’autres régions. Cette conjoncture aura presque assurément une incidence sur les entreprises locales de la région. Livre bleu de BMO Page 21 sur 27 Nouvelle-Écosse – Octobre 2016 Nouvelle-Écosse DONNÉES ÉCONOMIQUES Robert Kavcic, économiste principal Avec un PIB réel que l’on s’attend à voir passer de 0,8 % en 2015 à 1,1 % cette année, la croissance économique de la Nouvelle-Écosse semble vouloir s’améliorer. Même si la performance de cette province manque toujours un peu de vigueur, elle est la meilleure en six ans et la plus solide de l’Atlantique. À court terme, elle sera soutenue par la robustesse de la demande en provenance des États-Unis et du secteur canadien de la construction. Il reste qu’à long terme, la Nouvelle-Écosse n’a pas fini de relever des défis. Les Chantiers maritimes Halifax ont décroché un contrat de 25 milliards de dollars pour construire des navires de combat pour la Marine royale canadienne, un projet, déjà bien entamé, qui tiendra la société occupée jusqu’en 2030. La croissance de la province repose également sur d’autres projets comme le Nova Centre et le Maritime Link. De fait, selon Statistique Canada, les intentions en matière de dépenses en immobilisations indiquent une robuste croissance de 17 % cette année, après cinq ans de recul. Les exportations continuent également d’augmenter, affichant une solide hausse de 7 % sur 12 mois en juillet. Toutefois, avec environ 3 000 mises en chantier (chiffre annualisé) et une faible demande en raison de la situation démographique, le secteur de la construction résidentielle connaît une croissance qui demeure modérée. De fait, le déclin démographique est l’un des plus importants problèmes de la province pour les années à venir. Dans l’intervalle, la croissance de la population de la Nouvelle-Écosse a connu au deuxième trimestre un sursaut de 0,5 % sur 12 mois, sa hausse la plus importante en 23 ans. Cette hausse, qui succède à quatre années de nets déclins, est due à une augmentation de l’immigration internationale et à une trêve de l’émigration vers l’Alberta qui est aux prises avec la récession. Malgré tout, cette vigueur est de nature cyclique et ne devrait pas durer. Elle masque temporairement une tendance à long terme où le vieillissement de la population freine la croissance économique et la maintient sous 1 %. Le marché de l’emploi continue d’offrir une performance décevante, avec un taux d’emploi global en baisse par rapport à l’an dernier en août, et une diminution de 6 % par rapport au sommet atteint en 2012 pour le secteur privé. Quant au taux de participation, il diminue également (même pour les travailleurs dans la force de l’âge), ce qui se traduit par un taux de chômage se maintenant juste au-dessus de 8 %. La question à se poser : Si la croissance de la population active se poursuit jusqu’en 2017 comme prévu, la Nouvelle-Écosse sera-t-elle en mesure de créer suffisamment d’emplois pour occuper tous ces gens? La province de la Nouvelle-Écosse prévoit un surplus de 127,4 millions de dollars pour l’exercice 206-17 (0,3 % du PIB), ce qui marquerait son premier budget équilibré en six ans. Toutefois, si l’on ne tient pas compte du coup de pouce unique du gouvernement fédéral ainsi que du financement municipal lié au développement du Centre des congrès de Halifax, ce surplus ne représente plus qu’un maigre 17,1 millions de dollars. À plus long terme, la province prévoit dégager de modestes surplus jusqu’en 2019-2020, s’éloignant nettement de sa tendance aux plus importants déficits, une tendance qui dure depuis longtemps au niveau provincial et depuis quelques années au niveau fédéral. Si les choses se déroulent comme prévu, Livre bleu de BMO Page 22 sur 27 Nouvelle-Écosse – Octobre 2016 le ratio de la dette nette continuera de diminuer graduellement à partir de cette année; après avoir atteint un sommet de 38,5 % en 2014-15, il ne dépasse pas 37,8 % cette année. Dans l’ensemble, le budget a été respecté, laissant peu de place au lancement de grands projets stratégiques. SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Lynda Taylor, Première vice-présidente, Direction des provinces de l’Atlantique, BMO Banque de Montréal Justin Scully, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, Direction des provinces de l’Atlantique, BMO Banque de Montréal La Nouvelle-Écosse continue d’annoncer les bonnes nouvelles économiques alors que sa croissance est relativement forte. L’activité dans le secteur de la construction demeure forte et des projets tels le Nova Centre, un projet de 500 millions de dollars, et une pléthore de projets à plus petite échelle créent une masse critique. À l’heure où les projets en cours sont presque achevés, plusieurs nouveaux projets pointent à l’horizon, ce qui devrait entraîner une demande soutenue pour nos clients du secteur de la construction. Les plans récemment annoncés par la province de procéder au remplacement de l’Hôpital général Victoria devraient se chiffrer à entre 500 millions de dollars et un milliard de dollars; cette injection d’argent, ainsi que plusieurs projets de réaménagement, devrait stimuler les carnets de commandes dans le domaine de la construction. Le très publicisé et attendu projet de construction de navires pour la Marine royale canadienne au chantier de construction navale Irving de Halifax, un projet de 25 milliards de dollars, est en cours. Les installations sont terminées et la construction a commencé pour la première vague de navires. En conséquence, l’activité continue de croître chez les entreprises positionnées pour participer à ce projet. Malgré la baisse des prix de l’énergie à l’échelle du globe, des investissements majeurs sont faits dans l’exploration offshore en Nouvelle-Écosse – offrant des possibilités immédiates et le potentiel d’autres occasions d’affaires dans le proche avenir. Nombre de Néo-Écossais sont rentrés à la maison en raison de la situation économique qui prévaut dans l’Ouest canadien, ce qui vient renforcer la maind’œuvre spécialisée requise dans les secteurs de l’énergie et de la construction. Les pêcheries demeurent un pilier de l’économie de la Nouvelle-Écosse. Les pêcheries néo-écossaises traversent une période remarquable grâce à une nouvelle conjoncture : prises volumineuses, hausse de la demande mondiale, taux de change favorable et recul des prix du pétrole – ces facteurs se combinent pour créer un puissant élixir de succès. Non seulement nos clients qui sont directement engagés dans la pêche prospèrent-ils, mais nombre d’autres entreprises, comme les constructeurs de bateaux, récoltent les fruits. Entre-temps, le marché de l’habitation devrait connaître un rebond important; les acheteurs demeurent en bien meilleure position que les vendeurs partout dans la province et les constructeurs se concentrent sur les habitations prévendues et limitent leur risque de marché. Le climat des affaires s’est embelli en Nouvelle-Écosse, tant dans les économies traditionnelles que modernes, et nos clients sont bien positionnés pour miser sur ces occasions d’affaires et prospérer. Si la province réussit à inverser le déclin et le vieillissement de sa population, à attirer de nouveaux immigrants et à poursuivre la modernisation de son économie, les clients de BMO seront aux premières loges d’un avenir prospère. Livre bleu de BMO Page 23 sur 27 Île-du-Prince-Édouard – Octobre 2016 Île-du-Prince-Édouard DONNÉES ÉCONOMIQUES Robert Kavcic, économiste principal L’économie de l’Île-du-Prince-Édouard continue de croître à un rythme modéré; la croissance du PIB réel devrait quelque peu ralentir pour s’établir à 1,0 % cette année. Les compressions continues du secteur public devraient être compensées par une solide croissance de l’économie américaine et les répercussions d’un dollar canadien plus faible. Les exportations augmentent à un rythme soutenu, en hausse de 7 % sur douze mois en juillet, grâce aux gains réalisés dans le secteur agricole, l’industrie de la pêche, les produits alimentaires et le matériel de transport. Une demande qui devrait rester ferme aux États-Unis et la faiblesse du dollar canadien devraient profiter au commerce et au tourisme de la province jusqu’en 2017. Il est probable que les compressions budgétaires continuent de freiner la croissance au cours de l’année à venir. Après avoir atteint un sommet au cours du dernier exercice, les dépenses en immobilisations du secteur public devraient graduellement diminuer au cours des quatre prochaines années; les dépenses en infrastructures de transport seront considérablement réduites dès cette année. Pour ce qui est du budget d’exploitation, la province continue de restreindre sévèrement les dépenses. Entretemps, la croissance de la population a ralenti par rapport au rythme effréné (selon les normes de l’Île-du-Prince-Édouard) qu’elle avait connu pendant la phase d’expansion. Si le taux d’immigration internationale a récemment augmenté, les flux migratoires interprovincaux ne favorisent toujours pas l’Île-du-Prince-Édouard; environ un millier de personnes ont quitté la province au cours de la dernière année. Ces facteurs réunis ont amené le taux de croissance de la population à 0,8 % sur 12 mois, soit la moitié du taux de 2010-11. Ce taux est quand même solide comparativement à celui des autres provinces de l’Atlantique qui ont été marquées par de véritables déclins démographiques. Le marché de l’emploi demeure difficile, le taux d’emploi ayant chuté abruptement de 2 % sur 12 mois en août. Le taux d’emploi du secteur public a connu une baisse considérable qui, conjuguée aux compressions budgétaires, a compensé les gains du secteur privé. Avec taux de chômage qui tourne autour de 10 % à 11 %, l’Île-duPrince-Édouard a pris le relais du Nouveau-Brunswick pour occuper le deuxième rang au Canada. La province de l’Île-du-Prince-Édouard prévoit un déficit de 9,6 millions de dollars pour l’exercice 2016-17 (ce qui représente une modeste part du PIB, soit 0,2 %), une amélioration significative par rapport au déficit de 2015-16 qui devrait atteindre 27,7 millions de dollars. Il manque un peu moins de 8 millions de dollars pour atteindre l’équilibre budgétaire, ce qui est plus que prévu l’an dernier à pareille date et qui reflète pleinement les révisions à la hausse des dépenses. La province s’attend à dégager un faible surplus en 2017-18, mettant ainsi fin à 10 années consécutives de déficits. Ce sursaut est en partie dû à la hausse d’un point de pourcentage de la TVH qui entrera en vigueur le 1er octobre et établira la TVH à 15 %, soit au même niveau que les autres provinces de l’Atlantique et du Québec. Cette augmentation sera quelque peu compensée par une augmentation du crédit de taxe sur les ventes et de l’exemption personnelle d’impôt de base. Fait important à noter, le ratio de la dette Livre bleu de BMO Page 24 sur 27 Île-du-Prince-Édouard – Octobre 2016 nette continue de baisser en pourcentage du PIB; à la fin du présent exercice, il sera le plus bas à l’est du Manitoba. SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Lynda Taylor, Première vice-présidente, Direction des provinces de l’Atlantique, BMO Banque de Montréal Justin Scully, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, Direction des provinces de l’Atlantique, BMO Banque de Montréal L’économie de l’Île-du-Prince-Édouard continue de faire bonne figure. Le contexte financier de la province s’améliore; le gouvernement prévoit un retour au surplus au cours de l’exercice 2017-18. Les principales industries de l’île sont bien positionnées dans ce contexte économique positif. La pêche demeure un moteur économique important pour la province. Comme ailleurs dans les provinces de l’Atlantique, des prises généreuses, un dollar canadien plus faible et une hausse de la demande mondiale pour les produits de fruits de mer de grande qualité – plus particulièrement livrés en Asie – présagent d’une stabilité et d’une prospérité continues pour les pêcheurs et les transformateurs. L’Île-du-Prince-Édouard est riche d’une industrie touristique vibrante et dynamique. Grâce à son offre de terrains de golf, d’hébergements, d’attractions touristiques et de plages ensoleillées de catégorie mondiale, les voyageurs affluent de partout au Canada et du monde entier dans l’île chaque année. La faiblesse du dollar canadien a attiré de nombreux Américains dans la province, une des destinations de vacances favorites de nos voisins du sud. La situation de la devise fait en sorte que plus de Canadiens visitent l’Île-du-Prince-Édouard plutôt que de se rendre à l’étranger. Compte tenu du nombre de Prince-Édouardiens qui travaillent dans le tourisme et d’entreprises qui sont au service des visiteurs, il s’agit d’une évolution tout à fait bienvenue. L’agriculture demeure un secteur essentiel à la santé économique de la province. Au cours des dernières années, consolidations, modernisations et innovations technologiques ont marqué le secteur agricole alors que les agriculteurs se mettaient en quête d’efficiences, de réductions de coûts et d’augmentations de leurs rendements. Ces investissements stratégiques portent fruit pour nos nombreux clients de l’industrie qui profitent d’un contexte monétaire international favorable et d’une demande mondiale stable pour les produits agricoles. La province continue de bénéficier d’un niveau important de diversification économique. D’année en année, des entreprises fondées sur le savoir et des sociétés technologiques en plein essor dans des secteurs tels que les produits pharmaceutiques, les produits chimiques, la technologie de l’information et – en particulier – l’aérospatiale, deviennent de plus en plus stratégiques pour le succès économique de l’Île-du-Prince-Édouard. Ces entreprises se tournent naturellement vers les marchés mondiaux et devraient continuer de profiter de la solide économie américaine et de la faiblesse du dollar canadien. Livre bleu de BMO Page 25 sur 27 Terre-Neuve-et-Labrador – Octobre 2016 Terre-Neuve-et-Labrador DONNÉES ÉCONOMIQUES Robert Kavcic, économiste principal La province de Terre-Neuve-et-Labrador continue d’avoir des difficultés en raison de la glissade des prix du pétrole et de la baisse des investissements et de la production à court terme. On s’attend à ce que le PIB réel se contracte de 2,0 % cette année, après une baisse de 2,2 % en 2015, amenant ainsi la province à enregistrer l’une des plus faibles performances du Canada. Les perspectives à long terme sont moins mauvaises. Toutefois, elles sont fondées sur le fait que nous prévoyons que le pétrole WTI redescendra aux alentours de 60 $ le baril d’ici la fin de 2017, ce qui devrait favoriser le développement à long terme de l’industrie pétrolière offshore et atténuer la pression sur les finances publiques. Le secteur pétrolier de Terre-Neuve-et-Labrador représente environ 22 % du PIB provincial et plus de 7 % de l’emploi, soit un peu moins qu’en Alberta. Par conséquent, la glissade des prix du pétrole a durement touché les revenus dans la province. La production pétrolière poursuit sa lente dégringolade après avoir atteint un pic en 2007. Il en sera ainsi au moins jusqu’à la reprise des activités de production, notamment grâce au projet Hebron à la fin de 2017. Entretemps, la production de pétrole, tout comme les dépenses en immobilisations du secteur privé diminuent. Le taux d’emploi a diminué de 1 % sur 12 mois en août; d’ailleurs, il diminue graduellement depuis le début de 2013. Par conséquent, à environ 13 %, le taux de chômage de la province est le plus élevé au pays. Les ventes au détail ont pratiquement cessé d’augmenter, un changement saisissant par rapport à la croissance de plus de 4 % avant la chute des prix du pétrole. Le prix moyen des maisons est inférieur à ce qu’il était à pareille date l’an dernier. La province de Terre-Neuve-et-Labrador compose avec un grave problème budgétaire; elle prévoit un déficit de 1,8 milliard de dollars (plus de 6 % du PIB) en 2016-17, car la dégringolade des prix du pétrole a entraîné avec elle une part considérable des revenus sous forme de redevances. Actuellement, la province compte sur un train de strictes mesures fiscales qui représentent environ 650 millions de dollars cette année, montant qui passera à près 1 milliard de dollars par année, et sur une hausse graduelle des prix du pétrole afin de rééquilibrer son budget en 2021-22; entretemps, les déficits cumulatifs auront totalisé 4 milliards de dollars. C’est de façon évidente qu’on sabrera dans les dépenses sur une période prévisionnelle, après un solide premier coup d’envoi au cours de l’exercice. Parmi les nouvelles mesures fiscales mises en œuvre cette année, on note une augmentation de 2 points de pourcentage de la TVH, ce qui l’a fait passer à 15 % depuis le 1er juillet (l’amenant ainsi au même niveau que le Québec et les autres provinces de l’Atlantique). Tous les taux d’imposition du revenu des particuliers augmenteront cette année et de nouveau en 2017. Un impôt temporaire visant à réduire le déficit (qui sera graduellement retiré à partir de 2018) sera prélevé auprès de tout contribuable dont le revenu est supérieur à 50 000 $. Par exemple, une personne touchant un revenu de 50 000 $ paiera 100 $ par année, tandis qu’une personne touchant un revenu de 100 000 $ paiera 700 $ par année. Le taux d’imposition des sociétés augmentera également d’un point de pourcentage pour s’établir à 15 %. Livre bleu de BMO Page 26 sur 27 Terre-Neuve-et-Labrador – Octobre 2016 La nature globale et stricte des hausses d’impôt, ainsi que des prévisions raisonnables quant aux prix du pétrole procurent aux investisseurs un plan budgétaire auquel ils pourront se fier pour prêter à la province plus de 3 milliards de dollars. Ces mesures fiscales freineront probablement la croissance économique de la province au cours des deux prochaines années, mais Terre-Neuve-et-Labrador demeure concurrentielle par rapport aux autres provinces de l’Atlantique et au Québec en ce qui a trait à la plupart des mesures fiscales. Mais le fin mot est qu’elle n’avait pas vraiment le choix des solutions. SERVICES BANCAIRES AUX ENTREPRISES Lynda Taylor, Première vice-présidente, Direction des provinces de l’Atlantique, BMO Banque de Montréal Justin Scully, Vice-président régional, Services bancaires aux entreprises, Direction des provinces de l’Atlantique, BMO Banque de Montréal Alors que plusieurs des dernières années ont été les plus prospères et dynamiques au chapitre de l’économie de l’histoire récente de la province, le déclin important des prix mondiaux de l’énergie est devenu un défi, tant pour les finances de la province que pour de nombreuses entreprises privées de Terre-Neuve-et-Labrador. Le gouvernement provincial a dévoilé récemment un budget contenant d’importantes réductions budgétaires et des hausses de taxes pour les entreprises et les particuliers. Comme le pétrole et le gaz sont devenus un des principaux moteurs de l’activité économique de la province, la chute des prix a incontestablement eu des répercussions sur les entreprises et les familles. Les sociétés qui participent à la chaîne d’approvisionnement en pétrole et en gaz ont été perturbées et limitent leurs investissements en attendant que le contexte s’améliore. Les sociétés des secteurs de l’habitation et de l’immobilier demeurent actives, mais adoptent une démarche plus conservatrice par rapport aux occasions d’affaires pour le moment. Pendant des années, les Terre-neuviens sont partis pour l’ouest en quête de travail, tout en continuant de vivre et d’élever leur famille à la maison. Le ralentissement économique récent en Alberta a des répercussions sur les revenus et les dépenses des ménages, ce qui affecte les sociétés partout dans la province. Mais malgré le recul des prix de l’énergie, les champs pétrolifères existants devraient poursuivre leur production; ces activités coûtent relativement peu et demeurent donc viables dans le contexte actuel. Les importants dépassements de coûts du projet hydroélectrique de Muskrat Falls et des changements à l’équipe de direction de Nalcor ont soulevé des questionnements sur la poursuite du mégaprojet de plusieurs milliards de dollars. Compte tenu de l’importance économique de ce projet d’immobilisation, partout dans la province, les entreprises et les particuliers demandent des éclaircissements sur son avenir. Pendant ce temps, le secteur des pêcheries connaît un essor fulgurant dans la province, comme dans le reste des provinces de l’Atlantique. Des prises très abondantes, une hausse de la demande mondiale et un contexte monétaire international favorable ont permis aux pêcheurs et transformateurs d’enregistrer de solides résultats dans toute la province. Les entreprises clientes de BMO qui évoluent dans ce secteur économique sont dans la position enviable de pouvoir faire des investissements stratégiques dans l’expansion et la modernisation de leurs installations, tout en conservant des liquidités pour l’avenir. Sommaire des données économiques des provinces Livre bleu de BMO Page 27 sur 27 Sommaire des données économiques des provinces – Octobre 2016 Sommaire des données économiques des provinces C.-B. Croissance du PIB réel 3,0 2015 ¹ 2016 p 3,0 2017 p 2,5 Alberta Sask. Manitoba Ontario Québec N.-B. N.-É. Î.-P.-É. T.-N.-L. Canada 2,3 2,4 2,2 2,5 2,6 2,3 1,1 1,4 1,6 1,9 0,5 0,8 0,8 0,9 1,0 1,5 1,0 1,0 -2,2 -2,0 0,7 1,1 1,2 2,0 1,5 -0,2 0,8 0,7 1,0 0,9 1,0 0,3 0,6 -0,4 -0,9 0,3 0,1 -0,2 0,6 -1,1 -2,3 0,0 -1,0 -0,7 0,4 0,9 0,5 0,7 5,6 6,1 5,9 6,8 6,6 6,4 7,7 7,2 7,0 9,8 9,9 9,8 8,6 8,5 8,3 10,4 10,6 10,4 12,9 12,8 12,3 6,9 7,0 6,9 5,6 4,8 5,0 68,8 74,5 68,0 36,8 37,5 38,5 1,9 1,9 2,0 3,9 3,3 3,5 0,5 0,5 0,5 1,8 1,6 1,5 193,6 194,6 190,0 1,2 1,5 1,9 1,2 1,8 2,1 1,1 1,0 1,9 0,5 1,9 1,3 0,4 1,5 1,4 -0,6 1,9 1,3 0,4 2,5 1,6 1,1 1,5 1,9 (mesures en chaîne : variation annuelle en %) Croissance de l’emploi 2015 1,3 2016 p 3,0 2017 p 1,5 -4,0 -2,3 2,3 -1,4 0,5 1,8 (variation annuelle en %) 1,2 -1,9 -0,2 0,6 -0,9 0,3 Taux de chômage (%) 2015 6,2 6,0 5,0 2016 p 5,9 8,0 6,1 2017 p 5,5 8,2 6,2 Mises en chantier (milliers) 2015 31,5 37,5 5,2 2016 p 42,5 25,0 4,2 2017 p 39,5 27,5 4,0 Prix à la consommation (variation annuelle en %) 2015 1,1 1,2 1,6 2016 p 2,0 1,3 1,4 2017 p 2,0 1,6 1,8 ¹ PIB des provinces pour 2015 par secteur p = prévisions Déclaration générale « BMO Marchés des capitaux » est un nom commercial utilisé par BMO Groupe financier, qui comprend les activités interbancaires de la Banque de Montréal et de ses filiales BMO Nesbitt Burns Inc., BMO Capital Markets Ltd. au Royaume-Uni et BMO Capital Markets Corp. aux États-Unis. BMO Nesbitt Burns Inc., BMO Capital Markets Ltd. et BMO Capital Markets Corp. sont des sociétés affiliées. La Banque de Montréal ou ses filiales (« BMO Groupe financier ») ont conclu des ententes de prêts avec de nombreux émetteurs suivis par BMO Marchés des capitaux ou leur offrent d’autres services rémunérés. Les opinions, estimations et projections contenues dans le présent document ont été établies par BMO Marchés des capitaux à la date indiquée et peuvent changer sans préavis. BMO Marchés des capitaux déploie tous les efforts pour s’assurer que le contenu du présent document est tiré de sources considérées comme fiables et que les données et les opinions sont exactes et complètes. Cependant, BMO Marchés des capitaux ne fait aucune déclaration et ne donne aucune garantie, expresse ou implicite, à cet égard et ne peut être tenue responsable des erreurs ou omissions éventuelles, ni des pertes découlant de l’utilisation de ce document ou de son contenu. 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Conflits d’intérêts Une description générale de la définition que donne BMO Groupe financier des conflits d’intérêts et du traitement qu’elle leur accorde est contenue dans notre politique accessible au public qui traite du même sujet du point de vue de la recherche sur les placements et qu’on trouve à l’adresse suivante : http://researchglobal.bmocapitalmarkets.com/Public/Conflict_Statement_Public.aspx. DES RENSEIGNEMENTS SUPPLÉMENTAIRES SERONT FOURNIS SUR DEMANDE BMO Groupe financier (BMO aux Bourses de New York et de Toronto) est une société intégrée de services financiers qui offre une vaste gamme de services bancaires de détail et de gestion de patrimoine ainsi que de produits de placement et de services bancaires d’investissement. Au Canada, BMO sert ses clients particuliers par l’entremise de BMO Banque de Montréal et de BMO Nesbitt Burns. 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(membre du Fonds canadien de protection des épargnants) au Canada, en Europe et en Asie, de BMO Capital Markets Limited en Europe, en Asie et en Australie et de BMO Advisors Private Limited en Inde. « Nesbitt Burns » est une marque de commerce déposée de la Corporation BMO Nesbitt Burns Limitée, utilisée sous licence. « BMO Marchés des capitaux » est une marque de commerce déposée de la Banque de Montréal, utilisée sous licence. « BMO (le médaillon contenant le M souligné) » est une marque de commerce déposée de la Banque de Montréal, utilisée sous licence. MD Marque de commerce déposée de la Banque de Montréal au Canada, aux États-Unis et dans d’autres pays. MC Marque de commerce de la Banque de Montréal aux États-Unis et au Canada. © COPYRIGHT 2016 BMO CAPITAL MARKETS CORP. Membre de BMO Groupe financier