Nouvelle définition de l`unité astronomique : 149 597 870 700

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Paris, le 21 septembre 2012
Communiqué de presse
Nouvelle définition de l'unité astronomique :
149 597 870 700 mètres exactement
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Lors de son assemblée générale tenue à Pékin, du 20 au 31 août 2012,
l'Union astronomique internationale (UAI) a adopté une nouvelle
définition de l'unité astronomique, unité de longueur utilisée par les
astronomes du monde entier pour exprimer les dimensions du Système
solaire et de l’Univers. La décision résulte en particulier de discussions
menées en 2010 et 2011 dans le cadre des Journées "Systèmes de
référence spatio-temporels", une rencontre scientifique internationale
organisée à l'initiative d'astronomes du département Systèmes de
référence Temps-Espace - SYRTE1 à l'Observatoire de Paris.
Formation
Culture scientifique
Contact scientifique
Observatoire de Paris
Nicole CAPITAINE
Astronome à
l’Observatoire de Paris
Membre du Bureau des
longitudes
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Contact presse
Observatoire de Paris
Frédérique AUFFRET
+33 (0)1 40 51 20 29
+33 (0)6 22 70 16 44
[email protected]
La résolution redéfinissant l’unité astronomique a été proposée à l’UAI par
le Groupe de travail de l'UAI "Numerical Standards for Fundamental
Astronomy" ("Valeurs numériques pour les constantes de l'astronomie
fondamentale") dans lequel des chercheurs de l'Observatoire de Paris ont
joué un rôle majeur.
L'unité astronomique - abrégée par au - est approximativement égale à la
distance Terre-Soleil. Elle est bien connue des chercheurs professionnels,
des amateurs et même du grand public pour exprimer les distances
astronomiques, en particulier dans le Système solaire. La définition qui
était en vigueur jusqu’à présent reposait sur une expression mathématique
impliquant la masse du Soleil (MS), la durée du jour (D) et une constante k
(dite de Gauss) dont la valeur numérique était fixée conventionnellement.
Fondée sur un concept newtonien, son but original était de permettre de
donner des valeurs exactes de distances relatives dans le Système solaire à
une époque où il n’était pas possible d’estimer des distances en mètres
avec une grande précision. Or, l’exactitude des mesures modernes de
distances au sein du Système solaire a rendu inutile l’utilisation de cette
démarche.
Par ailleurs, jusqu’ici, sa valeur en mètres était déterminée
expérimentalement de sorte qu’elle dépendait des modèles et des
observations utilisées, ainsi que du système de référence choisi. Cette
valeur était utilisée pour déduire celle en unités SI (Système international
1
Le SYRTE est un département de l’Observatoire de Paris et une unité mixte de recherche
(UMR 8630) de l’Observatoire de Paris, du CNRS et de l'Université Pierre et Marie Curie UPMC.
Observatoire de Paris • 61 avenue de l’Observatoire • 75014 Paris • France
tél 33 (0)1 40 51 23 01 • fax 33 (0)1 40 51 23 56 • www.obspm.fr
d’unités) du paramètre de masse solaire2, qui n’était ainsi déterminée que
de façon indirecte. Or, l’astronomie dynamique contemporaine exige de
se placer dans le cadre de la relativité générale et d’utiliser un ensemble
cohérent d’unités et de constantes.
La définition de l’unité astronomique nécessitait donc une révision. C’est
chose faite avec la Résolution UAI 2012 B2 qui a été adoptée
officiellement le 30 août 2012. L’unité astronomique est désormais définie
comme égale à 149 597 870 700 mètres exactement, valeur
conventionnelle choisie pour être compatible avec celle du système de
constantes astronomiques en vigueur depuis 2009.
Avec cette définition, le paramètre de masse solaire devient une grandeur
à déterminer expérimentalement, ce qui donne un accès direct à la
mesure de ses variations liées aux variations de masse de notre étoile.
L'unité astronomique étant d'usage courant en astronomie, cette
résolution concerne l'ensemble des sciences de l’Univers. Toutefois, ce
changement concerne principalement le domaine de la dynamique de
haute précision du Système solaire. En effet, bien que l'unité
astronomique définisse le parsec3, autre unité utilisée par les astronomes
pour exprimer les distances dans l’Univers, la différence relative entre les
deux définitions (ancienne et nouvelle) ne dépasse pas 10-10. Autrement
dit : un dix-milliardième ou 0,000 000 01 %. Le choix de la valeur
numérique de l’unité astronomique a été effectué par les spécialistes afin
de garantir la continuité des références.
Bien que cette nouvelle définition n’aura pas d'effet significatif, compte
tenu des erreurs relatives des distances cosmiques en dehors du Système
solaire, les astronomes du monde entier disposent maintenant d’une unité
parfaitement définie, cohérente avec la relativité générale et directement
rattachée au Système international d’unités (SI) via le mètre.
Pour en savoir plus :
- Le texte de la résolution est disponible en français sur cette page :
http://syrte.obspm.fr/IAU_resolutions/IAUResol_2012.html
- Le site de l’IAU
http://www.iau.org/
- Le site du groupe de travail de l’IAU "Valeurs numériques pour les
constantes de l'astronomie fondamentale" :
http://maia.usno.navy.mil/NSFA/NSFA_contacts.html
- Le site des Journées "Systèmes de référence spatio-temporels"
http://syrte.obspm.fr/jsr/historyJSR.html
2
La valeur numérique du paramètre de masse solaire (produit de la masse du Soleil MS par la constante G de la
gravitation) se déduisait de la valeur de l’unité astronomique en mètres, A, par la formule GMS = A3k2/D2.
3
Le parsec est défini comme étant la distance à laquelle une unité astronomique sous-tend un angle d’une
seconde de degré (environ 206 265 au).
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