ProdAnim1996 Num 50ans

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INRA Prod. Anim.
Hors sŽrie 1996, 119-126
J.M. AYNAUD
INRA DŽpartement de pathologie animale
37380 Nouzilly
En production animale, lÕobjectif de la vaccination de lÕanimal domestique est essentiellement la rŽduction des pertes Žconomiques
causŽes par les agents pathog•nes tels que
les virus, les bactŽries et les diffŽrents types
de parasites. La vaccination a pour but de
maintenir lÕintŽgritŽ des fonctions de lÕorganisme intervenant dans la production de
viande, de lait et dÕÏufs et ceci dans un environnement ˆ risque pour les troupeaux.
Cet article a pour objectif de dŽgager le
bilan des recherches et leurs retombŽes dans
le domaine des vaccins et des vaccinations
pour les animaux de ferme, et de prŽsenter la
situation actuelle et les travaux en cours.
Apport de lÕINRA et bilan
du passŽ
Le vaccin est un produit de lÕactivitŽ de
recherche qui nÕexiste en tant que tel quÕˆ
partir du moment o• le pouvoir protecteur
vis-ˆ-vis dÕune infection virulente a ŽtŽ ŽvaluŽ et dŽmontrŽ sur lÕanimal cible. CÕest aussi
le produit terminal (au niveau de la valorisation) rŽsultant dÕune longue dŽmarche de
recherche ŽtalŽe sur 5 ˆ 10 ans environ et
constituŽe dÕune dizaine dÕŽtapes successives,
depuis lÕidŽe au laboratoire jusquÕˆ la
seringue dans lÕŽtable.
Cette dŽmarche fait appel ˆ la rŽunion de
compŽtences et de savoir-faire entre immunologistes dÕune part et pathologistes des infections au sens large dÕautre part (virologistes,
bactŽriologistes, parasitologistes) ma”trisant
tous les outils dans leurs domaines respectifs
et en particulier dans celui de la biologie
molŽculaire. Pour aboutir, cette dŽmarche fait
appel ˆ 3 partenaires obligŽs et tr•s diffŽrents : le chercheur et son Žquipe, le contr™leur officiel des vaccins et lÕindustriel de la
vaccinologie.
D•s sa mise en place ˆ lÕINRA en 1961, le
DŽpartement de Pathologie Animale a toujours eu pour souci de dŽvelopper un disposi-
Les recherches
ˆ lÕINRA
dans le domaine
des vaccins
et vaccinations
tif permettant ˆ une telle dŽmarche de se rŽaliser avec succ•s dans chacune des grandes
unitŽs de recherches concernŽes par des travaux ayant les vaccins comme finalitŽ. CÕest
ainsi que lÕINRA sÕest toujours efforcŽ de faire
travailler ensemble sous le m•me toit les
immunologistes avec les chercheurs en virologie, en bactŽriologie et en parasitologie.
CÕŽtait la condition indispensable pour optimiser les complŽmentaritŽs et favoriser le
dŽveloppement et lÕaboutissement de projets
visant la mise au point de vaccins contre les
grandes maladies contagieuses qui sŽvissaient ˆ lÕŽpoque : fi•vre aphteuse, peste porcine, brucellose, mammites, coccidioses
aviaires.
Dans cette perspective, trois grandes unitŽs
ont ŽtŽ crŽŽes au dŽbut des annŽes 60. Tout
dÕabord, la station de Virologie et dÕImmunologie (Thiverval-Grignon) a dŽveloppŽ, sous la
houlette dÕAlain Paraf, Jean Asso et Michel
Fougereau, des travaux qui ont conduit rapidement ˆ proposer de nouvelles stratŽgies
pour la vaccination contre la fi•vre aphteuse.
Ainsi ˆ partir des nouveaux concepts dŽveloppŽs ˆ lÕInstitut Pasteur par AndrŽ Lwoff et
Marc Girard sur la thermosensibilitŽ du
dŽveloppement viral appliquŽ au Poliovirus,
Jean Asso et son groupe ont, de 1961 ˆ 1975,
mis au point plusieurs mutants Ç froids È et Ç
fragiles È du virus aphteux. Ces derniers
avaient perdu leur pathogŽnicitŽ pour le
bovin et le porc tout en conservant un bon
pouvoir immunog•ne (protection). Certains
de ces mutants ont ŽtŽ aussit™t proposŽs
comme vaccin vivant. Cependant, malgrŽ les
grands avantages des vaccins vivants (Žconomie, efficacitŽ), cette stratŽgie a ŽtŽ finalement ŽcartŽe en raison du choix politique,
dans un contexte gŽnŽral de lÕŽpoque, de privilŽgier et de retenir uniquement la vaccination ˆ lÕaide du virus inactivŽ pour la lutte
contre la fi•vre aphteuse.
Par la suite, les recherches dŽveloppŽes par
lÕINRA en virologie pour mieux caractŽriser
le virus aphteux ont eu deux retombŽes
importantes parmi dÕautres :
120 / J.M. AYNAUD
- la dŽmonstration en 1973, par J. Laporte
et son groupe, quÕil Žtait possible dÕinduire
lÕimmunitŽ anti-fi•vre aphteuse chez le porc ˆ
partir dÕune protŽine sous-unitaire du virus.
Ce rŽsultat entra”na aussit™t lÕŽmergence du
concept nouveau des vaccins sous-unitaires
antiviraux qui dŽbouchait ensuite sur celui
des vaccins synthŽtiques ;
- lÕamŽlioration de la stabilitŽ de lÕinmmunogŽnicitŽ des suspensions de matŽriel viral
(r™le des protŽases) prŽparŽes par les industriels pour les vaccins ˆ virus inactivŽs
(J. Grosclaude et S. Bernard).
Pour la peste porcine classique, autre
grand flŽau des annŽes 60, le contexte Žtait
au contraire tr•s favorable ˆ la vaccination ˆ
lÕaide des vaccins vivants, en raison des tr•s
grandes difficultŽs rencontrŽes pour mettre
au point un vaccin ˆ virus inactivŽ.
Dans ce domaine, lÕapplication des concepts
(rappelŽs ci-dessous) au virus de la peste porcine a permis dÕune part de mieux caractŽriser les propriŽtŽs de ce virus et les bases de
sa virulence, dÕautre part de dŽboucher sur
un vaccin vivant ˆ partir dÕun mutant attŽnuŽ du virus froid et fragile (souche INRAThiverval), isolŽ par le groupe de J.M.
Aynaud. CommercialisŽ en 1973, ce vaccin
INRA est toujours utilisŽ avec succ•s pour
lutter contre la peste porcine, en particulier
dans plusieurs pays dÕExtr•me-Orient.
A la m•me Žpoque, face ˆ une demande des
Žleveurs de moutons, Jean Asso avait mis au
point un vaccin vivant multipliŽ en culture
cellulaire pour lutter contre une maladie
virale de lÕagneau, lÕecthyma contagieux. Ce
vaccin a ŽtŽ largement utilisŽ en France et a
connu un vif succ•s.
Enfin, ˆ la fin des annŽes 70, face aux
graves pertes Žconomiques liŽes ˆ la mortalitŽ des veaux atteints de diarrhŽe, plusieurs
Žquipes INRA se sont investies lourdement
dans lÕŽtude de lÕŽtiologie des diarrhŽes. Le
groupe de R. Scherrer et celui de J. Laporte
se sont intŽressŽs respectivement aux rotavi-
rus et aux coronavirus responsables des diarrhŽes chez le veau. Concernant le coronavirus, ˆ partir de la nouvelle mŽthode de culture du virus mise au point par cette Žquipe,
un vaccin ˆ virus inactivŽ a ŽtŽ commercialisŽ
depuis 1981. A Theix, le laboratoire de Microbiologie crŽŽ par P. Gouet se pencha sur le
r™le des colibacilles dans les diarrhŽes du
veau et mit au point en 1979 un vaccin inactivŽ efficace par transfert passif dÕanticorps
maternels colostraux (imocolibov) ; il est toujours utilisŽ avec succ•s actuellement.
Devant les pertes quasi permanentes causŽes en Žlevage de truites par les maladies
virales telles que la septicŽmie hŽmorragique
ˆ Rhabdovirus, le groupe de P. de Kinkelin a
successivement mis en Ïuvre plusieurs
approches pour tenter dÕapporter une stratŽgie vaccinale efficace, et surtout compatibles
avec les tr•s fortes contraintes spŽcifiques du
syst•me de production aquacole et de son
contexte Žconomique.
Au Centre INRA de Tours-Nouzilly, la Station de Pathologie de la Reproduction crŽŽe
par Michel Plommet dŽveloppa des travaux
qui aboutirent ˆ une sŽrie de vaccins contre
les maladies bactŽriennes des ruminants en
rŽponse ˆ la demande des Žleveurs et des
vŽtŽrinaires : vaccin contre les mammites cliniques de la brebis laiti•re (M. Plommet
1979), vaccin contre la listŽriose des ruminants (R. Fensterbank 1984), vaccin contre la
chlamydiose abortive des petits ruminants
(A. Rodolakis 1984), vaccin contre la salmonellose abortive des ruminants (P. Pardon
1985) et, enfin, un nouveau procŽdŽ original
(voie conjonctivale) pour amŽliorer la vaccination des ruminants contre la brucellose (M.
Plommet 1984).
La contribution de lÕINRA ˆ la mise au
point de vaccins (tableau 1) en rŽponse aux
demandes des Žleveurs a donc ŽtŽ tr•s significative dans les deux premi•res dŽcennies qui
suivirent la crŽation du dŽpartement de
Pathologie Animale : 6 vaccins contre les
Tableau 1. Contribution de l’INRA à la mise au point de vaccins et de nouvelles méthodes de vaccination
pour chacune des espèces animales d’intérêt agronomique. Les travaux en cours concernent 16 équipes
de recherches rassemblant une trentaine de chercheurs auxquels se rajoutent des chercheurs et
enseignants d’autres organismes (DGER) présents dans les équipes associées INRA, ainsi que les
étudiants préparant une thèse.
Bovin
Petits
ruminants
Porc
Poulet
Lapin
Truite
Vaccins INRA mis au point dans le passŽ :
- encore actuellement utilisŽs
- non utilisŽs en 1995 (1)
4
3
2
1
1
3
-
-
1
Vaccins INRA en cours de mise au point
(prototypes en cours dÕessai)
-
-
-
1
1
-
Projets de recherches en cours visant la mise
au point de nouvelles mŽthodes de vaccination
pour une maladie donnŽe
2
2
2
3
1
1
Esp•ce animale concernŽe
(1) Dans la plupart des cas, un brevet a ŽtŽ pris, mais lÕexploitation par un industriel nÕa pas eu lieu pour diverses raisons :
contraintes rŽglementaires (fi•vre aphteuse, peste porcine en Europe, brucellose), contraintes Žconomiques (salmonidŽs dÕŽlevage),
contraintes ŽpidŽmiologiques (la maladie a disparu).
INRA Productions Animales, Hors-sŽrie 1996
Vaccins et vaccinations /
121
Tableau 2. Recherches INRA ayant abouti ou susceptibles d’aboutir à l’amélioration des vaccins et des
méthodes de vaccination des animaux de ferme contre les maladies infectieuses et parasitaires.
Maladie et esp•ce cible
Approche choisie
Laboratoire INRA
Fi•vre aphteuse
(bovin et porc)
Vaccin vivant ˆ partir Virologie et Immunolode mutants Çfroids et gie (Jean Asso)
fragilesÈ pour chacun
des 3 sŽrotypes
Fi•vre aphteuse
(bovin et porc)
Vaccin sous unitaire ˆ Virologie et Immunolopartir dÕun mutant gie (Jacques Laporte)
Ç froid et fragile È
Peste porcine classique Vaccin vivant attŽnuŽ Virologie et Immunoloen culture cellulaire ; gie (Jean-Marie Aynaud)
(porc)
mutant Ç froid et fragile
Etat du projet :
valorisation et partenariat
Recherches arr•tŽes en 1975 en raison
du choix europŽen de centrer la politique exclusivement sur les vaccins ˆ
virus inactivŽ.
Souche INRA Ç Thiverval È commercialisŽe par SANOFI d•s 1976 (vaccin
COGLAPEST).
Recherches arr•tŽes en 1978.
Ecthyma contagieux
(ovin)
Vaccin vivant attŽnuŽ Virologie et Immunolo- Souche INRA commercialisŽe d•s
en culture cellulaire
gie (Jean Asso)
1975 par lÕUCAAB. Recherches arr•tŽes en 1975.
EntŽrite ˆ coronavirus
(veau)
Vaccin ˆ virus inactivŽ Virologie et Immunolo- Vaccin INRA commercialisŽ d•s 1981
en culture cellulaire
gie (Jacques Laporte)
par Rh™ne-MŽrieux. Recherches arr•tŽes en 1991.
Gastro-entŽrite trans- Vaccin oral ˆ virus Pathologie porcine
vivant ˆ partir dÕun (Jean-Marie Aynaud)
missible
mutant rŽsistant au
(porc)
suc gastrique
Souche INRA Ç Nouzilly È dont la
licence a ŽtŽ vendue ˆ Rh™ne-MŽrieux
en 1992. Recherches arr•tŽes.
SepticŽmie hŽmorra- Vaccin vivant attŽnuŽ Ichtyopathologie
et vaccin recombinant (Pierre de Kinkelin)
gique virale
truite)
Vaccin pour lÕinstant sans dŽbouchŽs
en raison des fortes contraintes tenant
au contexte Žconomique de la fili•re.
Partenaire : Eurogenetec.
Mammites
(brebis laiti•res)
Anatoxine staphylococ- Pathologie de la repro- Vaccin INRA commercialisŽ par les
laboratoires Roger-Bellon en 1967.
cique
duction
(Michel Plommet)
Salmonellose abortive
(ruminants)
Vaccin vivant attŽnuŽ
ˆ partir dÕun mutant
Ç reversŽ È
Pathologie de la reproduction (Pierre Pardon)
Vaccin INRA ayant fait lÕobjet dÕun
brevet en 1979 et commercialisŽ en
1985 par Rh™ne-MŽrieux. Recherches
poursuivies pour utiliser la souche
vaccinale comme porteuse dÕantig•nes
hŽtŽrologues.
ListŽriose
(ruminants)
Vaccin vivant attŽnuŽ
ˆ partir dÕun mutant
Ç reversŽ È
Pathologie de la reproduction
(RenŽ Fensterbank)
Souche INRA Ç AER È ayant fait lÕobjet dÕun brevet en 1984. Recherches
arr•tŽes.
Brucellose
(bovin)
Vaccination par voie
conjonctivale avec la
souche B19
Pathologie de la reproduction
(Michel Plommet)
Nouveau procŽdŽ de vaccination ayant
fait lÕobjet dÕun brevet en 1984.
Recherches poursuivies sur des antig•nes Ç dŽlŽtŽs È utilisables pour le
diagnostic.
Brucellose
(petits ruminants)
Vaccination par voie
conjonctivale avec la
souche REV - 1
Pathologie de la reproduction
(Michel Plommet)
Nouveau procŽdŽ de vaccination ayant
fait dÕobjet dÕun brevet en 1984 ; licence
vendue ˆ VŽtoquinol en 1991. Recherches poursuivies sur des antig•nes Ç
dŽlŽtŽs È utilisables pour le diagnostic.
Chlamydiose
(petits ruminants)
Vaccin vivant ˆ partir
dÕune souche thermosensible
Pathologie infectieuse
et Immunologie
(Annie Rodolakis)
Souche INRA IB dont la licence a ŽtŽ
vendue en 1984 pour la Grande-Bretagne ˆ Intervet (commercialisation
actuelle) et ˆ VŽtoquinol pour la France.
Colibacillose
(veau)
Vaccin inactivŽ ˆ partir Microbiologie
de lÕantig•ne K99 de E. (Philippe Gouet)
Coli
Vaccin INRA ayant fait lÕobjet dÕun brevet en 1979 et dont la licence a ŽtŽ vendue ˆ Rh™ne-MŽrieux en 1981. Commercialisation du vaccin IMOCOLIBOV.
INRA Productions Animales, Hors-sŽrie 1996
122 / J.M. AYNAUD
maladies virales majeures ; 7 vaccins contre
les maladies bactŽriennes majeures affectant
essentiellement les ruminants. Le tableau 2
illustre le bilan de lÕactivitŽ de lÕINRA.
Ces rŽsultats ont ŽtŽ rendus possibles gr‰ce
ˆ la mise en place dÕun dispositif bien adaptŽ
pour rŽpondre ˆ la demande du terrain : la
juxtaposition, sur le m•me site, dÕŽquipes pluridisciplinaires et dÕinstallations expŽrimentales parfaitement opŽrationnelles permettant dÕhŽberger et dÕentretenir diffŽrentes
esp•ces animales (porc, ruminant, volaille)
vaccinŽs ou pas (tŽmoins) apr•s inoculation
expŽrimentale avec des virus ou des bactŽries
pleinement virulents. Un tel dispositif permet dÕŽvaluer avec prŽcision le pouvoir protecteur du candidat vaccin mis au point par
lÕŽquipe, en particulier en vue de la prŽparation du dossier dÕautorisation de mise sur le
marchŽ (AMM) selon les normes tr•s strictes
recommandŽes par le contr™leur officiel du
Minist•re de lÕAgriculture.
Situation actuelle.
Les travaux en cours
Situation ŽpidŽmiologique actuelle
et contexte de lÕutilisation
des vaccins
Par rapport aux trois derni•res dŽcennies,
la situation actuelle est marquŽe par une Žvolution caractŽrisŽe par une diminution
notable de la plupart des risques majeurs
(maladies hautement contagieuses, mortalitŽ
ŽlevŽe). Parmi ces grandes maladies, seule la
brucellose continue ˆ focaliser les efforts de
lÕINRA (Centre de Tours-Nouzilly) en raison
de son impact persistant chez les petits ruminants des pays du pourtour mŽditerranŽen.
Les grandes maladies du passŽ ont disparu
du territoire national, ce qui justifie la dŽcision dÕinterdire toute vaccination pour certaines dÕentre elles (fi•vre aphteuse, peste
porcine, brucellose bovine...). Cependant, le
risque dÕapparition de nouvelles maladies
persiste comme en tŽmoigne le dŽveloppement rŽcent de trois dÕentre elles : la coronavirose respiratoire porcine, le syndrome dysgŽnŽsique et respiratoire du porc (SDRP) et
la maladie hŽmorragique virale des lagomorphes (VDH). Les probl•mes actuels rŽsultent essentiellement de maladies de gravitŽ
moindre pour lesquelles les risques persistent
soit en raison de lÕexistence de rŽservoirs ou
de vecteurs (parasitoses), soit en raison de
lÕabsence de moyens thŽrapeutiques ou prophylactiques (lentiviroses), soit encore en raison de lÕŽtroite dŽpendance de certaines
maladies (bactŽries, parasites) vis-ˆ-vis des
facteurs de production ou dÕenvironnement.
De plus, lÕintensification en Žlevage favorise les risques de diffusion des pathog•nes
par voie aŽrienne (maladies respiratoires du
porc et des volailles) alors que, parall•lement,
la tendance ˆ lÕextensification dans certaines
zones dÕŽlevage va de son c™tŽ favoriser par
exemple le retour de certaines maladies parasitaires chez les ruminants en particulier.
Enfin, la crise agricole incite les producteurs, dont les marges bŽnŽficiaires sont
rŽduites, ˆ limiter le budget consacrŽ aux
frais vŽtŽrinaires et en particulier aux vaccins dont le cožt unitaire pour certains peut
dŽpasser un seuil incompatible avec les
contraintes Žconomiques.
Dans ce contexte difficile, les vaccins proposŽs aux Žleveurs doivent rŽpondre ˆ la
demande en tenant compte, plus que jamais,
des contraintes Žconomiques et pratiques qui
sont spŽcifiques ˆ chacune des fili•res de production.
Etat des travaux en cours ˆ lÕINRA :
les vaccins de la nouvelle gŽnŽration
Depuis 1980, lÕINRA a entrepris des investissements considŽrables pour permettre ˆ de
nombreuses Žquipes dÕacquŽrir et de ma”triser les outils de la biologie molŽculaire :
recrutements, formation, Žquipements, amŽ-
Approches technologiques utilisées pour la mise au point de vaccins
Vaccins dits conventionnels
Vaccin
vivant
atténué
Sélection de mutants
atténués (mutants
thermosensibles
par exemple)
Vaccin
inactivé
Inactivation de l'agent
pathogène ou de ses
produits (toxines)
(à l'aide du formol
par exemple)
Vaccins de nouvelle génération
Agent pathogène
(virus, bactéries,
parasites)
Délétion
Génome du
pathogène
INRA Productions Animales, Hors-sŽrie 1996
Mutagénèse dirigée
Insertion de gènes
(greffe moléculaire)
Antigènes
exprimés
Vaccin
délété
Antigènes
recombinants
Vaccin
recombinant
Vaccins et vaccinations /
123
Tableau 3. Travaux de recherches en cours et visant des vaccins de nouvelles générations (n = 13). Les
trois derniers correspondent à des approches de transfert germinal de gènes protecteurs en vue d’une
vaccination génétique.
Maladie et esp•ce cible
EntŽrite ˆ rotavirus (veau)
Approche choisie
Laboratoire INRA
Etat du projet, Vaccination,
Partenariat
Vaccin recombinant Ç Virologie et Immunologie Travaux en cours faisant lÕobjet dÕune
convention avec Limagrain.
comestible È ˆ partir de (Jean Cohen)
pseudoparticules produites
sur plante transgŽnique
GrastrÏntŽrite transmis- Vaccin recombinant ˆ partir Virologie et Immunologie Travaux en cours avec la collaborasible (porc)
tion de Rh™ne-MŽrieux.
du vecteur CS 31 A de E. (Hubert Laude)
Microbiologie
Coli
(Michel Contrepois)
Bronchite infectieuse
aviaire (poulet)
Cellules transgŽniques pour Virologie et Imminologie Travaux en cours avec la collaboration de Rh™ne-MŽrieux.
la production dÕantig•nes ˆ (Hubert Laude)
potentialitŽ vaccinale
Maladie hŽmorragique Vaccin recombinant bivavirale (lapin) et myxoma- lent contre les deux malatose (lapin)
dies ˆ partir dÕun vecteur
myxomatose Ç dŽlŽtŽ È
Maladie dÕAujeszky (porc)
Virologie et Immunologie
(Jean-Fran•ois Vautherot)
Microbiologie molŽculaire
(Alain Milon)
Vaccin recombinant ˆ partir GŽnŽtique
(Marc Eloit)
du vecteur adŽnovirus
Travaux en cours soutenus par lÕOffice National de la Chasse et en collaboration avec le CNEVA.
Valorisation en cours du vaccin mis
au point.
molŽculaire Travaux en cours.
Lentivirose VISNA et Immunisation avec lÕADN Lentivirus des petits rumi- Travaux en cours.
CAEV (petits ruminants)
nants (Philippe LŽna)
nu
Maladie de Marek (poulet)
Vaccin recombinant sous- Pathologie aviaire et Para- Travaux en cours.
sitologie (Fran•oise Coudert
unitaire
et Ginette Dambrine)
SepticŽmie hŽmorragique Vaccin recombinant sur vec- Virologie et Immunologie Travaux en cours soutenus par la
virale (truite)
(Michel Bremont et Abde- CEE (programme FAIR)
teur herp•s
nour Benmansour)
Brucellose (petits rumi- Vaccin dŽlŽtŽ recombinant Pathologie infectieuse et Travaux en cours soutenus par la
nants)
CEE et en collaboration avec Inogeneet vaccin semi-synthŽtique Immunologie (GŽrard
Dubray et J.M. Verger)
tics
Mammites (ruminants)
Vaccin sous-unitaire vis-ˆ- Pathologie Infectieuse et Travaux en cours.
vis des staphylocoques et Immunologie
(Bernard Poutrel)
streptocoques
EntŽrite colibacillaire (lape- Vaccin vivant oral ˆ partir Microbiologie molŽculaire Travaux en cours.
reau)
dÕun souche E. Coli attŽ- (Alain Milon)
nuŽe
Coccidioses (poulet)
Vaccin ˆ partir dÕantig•nes Virologie et Immunologie Travaux en cours en collaboration
avec Uppsala.
recombinants incorporŽs (Pierre PŽry)
Pathologie aviaire et Paradans les ISCOMS
sitologie (Pierre YvorŽ)
Toxoplasmose (ovin)
Immunisation orale ˆ lÕaide Immunologie parasitaire Travaux en cours.
(Daniel Bout)
dÕantig•nes sous-unitaire
Maladie hŽmorragique
virale (lapin)
Transfert germinal de g•nes Virologie et Immunologie Travaux en cours en collab. avec
(Jean-Fran•ois Vautherot)
Louis-Marie Houdebine.
structuraux du calicivirus
Maladie de Marek (poulet)
Transfert germinal de g•nes Pathologie aviaire et Para- Travaux en cours en collaboration
du syst•me majeur dÕhisto- sitologie (Fran•oise Coudert avec le CNRS et lÕUniversitŽ Lyon 1.
compatibilitŽ ˆ partir de et Ginette Dambrine)
gŽnotypes de poulets rŽsistants ˆ la maladie de Marek
; recours aux vecteurs rŽtroviraux
SepticŽmie hŽmorragique Transfert de g•nes structu- Virologie et Immunologie Travaux en cours.
virale (truite)
(Michel Bremont)
raux du rhabdovirus SHV
INRA Productions Animales, Hors-sŽrie 1996
124 / J.M. AYNAUD
nagement de laboratoires et dÕinstallations
expŽrimentales conformes avec des niveaux
de confinement exigŽs.
Actuellement une trentaine de chercheurs
rŽpartis dans 16 Žquipes (incluant des
Žquipes associŽes INRA dans les Ecoles VŽtŽrinaires) dŽveloppent des travaux ayant
recours aux outils de la biologie molŽculaire
et dont les objectifs visent directement ou
indirectement la mise au point de vaccins
recombinants contre des maladies virales (10
Žquipes), des maladies bactŽriennes (3
Žquipes) et des maladies parasitaires (3
Žquipes). De plus, certaines dÕentre elles sÕintŽressent ˆ des approches de vaccination Ç
gŽnŽtique È par transfert germinal aux animaux sensibles de g•ne(s) de rŽsistance ˆ une
maladie donnŽe.
La mise au point de vaccins recombinants
est conditionnŽe par la ma”trise dÕapproches
nouvelles. Actuellement 4 grandes stratŽgies
sont explorŽes :
- lÕinsertion de motifs antigŽniques (Ç
greffe molŽculaire È) dans des structures protŽiques porteuses dont lÕimmunogŽnicitŽ doit
•tre renforcŽe ˆ lÕaide dÕadjuvants (complexes
immunostimulants ISCOMS) ;
- lÕutilisation de vecteurs recombinants
vivants : bactŽries (Salmonelles), virus (adŽnovirus, herpesvirus, rŽtrovirus, poxvirus) ;
- lÕinoculation dÕADN nu ;
- la production dÕantig•nes recombinants ˆ
potentialitŽ vaccinale par des plantes transgŽniques en vue de la mise au point de vaccins Ç comestibles È.
Le tableau 3 dresse une liste des actions en
cours.
Perspectives
Dans sa mission premi•re, le vaccin vŽtŽrinaire appara”t seulement comme un des ŽlŽments dÕun ensemble de mesures complŽmentaires constituant un programme mis en
Ïuvre pendant une pŽriode donnŽe pour lutter contre une maladie. La notion de vaccin et
de vaccination Žvolue et se diversifie. La vaccination appara”t Žgalement comme une
alternative de choix ˆ lÕemploi des antibiotiques pour lutter contre des maladies bactŽriennes (salmonelloses par exemple), et aussi
ˆ lÕemploi des antiparasitaires pour lutter
contre les helminthes ou les protozoaires (coccidioses aviaires par exemple). On conna”t
hŽlas trop bien les inconvŽnients ˆ long terme
des antibiotiques et des antiparasitaires :
apparition de pathog•nes rŽsistants ˆ la chimiothŽrapie, contamination de lÕenvironnement par des mŽdicaments vŽtŽrinaires et
leurs rŽsidus.
Par ailleurs, le recours ˆ lÕimmunisation
(car ce nÕest pas rŽellement une vaccination)
avec des antig•nes appropriŽs est utilisŽ par
les physiologistes pour modifier ou inhiber
une Žtape critique dans une fonction physiologique donnŽe (couvaison chez la dinde,
INRA Productions Animales, Hors-sŽrie 1996
Tableau 4. Les besoins pour l’avenir : principales
maladies où des vaccins restent à améliorer ou à
mettre au point.
Porc
Peste porcine africaine (PPA)
Syndrome dysgŽnŽsique
et respiratoire (SDRP)
Mycoplasmoses respiratoires
Ruminants
Lentivirus
Mammites
Ruminants
et volailles
Salmonelloses
Maladies parasitaires
Volailles
Maladie de Marek
Coronavirose respiratoire (BI)
Lapin
Calicivirose et myxomatose
Poisson
Maladies virales et bactŽriennes
en aquaculture
odeur de verrat dans les viandes de m‰les
non castrŽs par exemple...).
Le tableau 4 dresse une liste non exhaustive des principales maladies actuelles ou des
vaccins restant ˆ amŽliorer ou ˆ mettre au
point.
Au niveau des conditions de la vaccination,
lÕaccent devra •tre mis sur la voie dÕadministration afin de stimuler prŽfŽrentiellement
lÕimmunitŽ locale au niveau des premi•res
voies dÕentrŽe des agents pathog•nes dans
lÕorganisme. CÕest pourquoi les vaccins administrables par voie orale devront •tre privilŽgiŽs. CÕest dÕailleurs dans cette perspective
que Hilary Koprowski a lancŽ en 1995 le nouveau concept des vaccins Ç comestibles È cÕestˆ-dire des vaccins incorporŽs dans lÕaliment.
Les mod•les animaux (herbivores, omnivores)
disponibles ˆ lÕINRA offrent une possibilitŽ
dÕexaminer la faisabilitŽ dÕune telle stratŽgie
vaccinale. La plante transgŽnique (ma•s par
exemple) productrice dÕantig•nes vaccinants
recombinants pourrait, ˆ ce titre, •tre un bon
candidat ˆ explorer comme vaccin comestible
pour lÕanimal.
Dans un contexte Žconomique difficile, la
mise au point de vaccins peu cožteux, de
grande facilitŽ dÕemploi et bien adaptŽs aux
contraintes spŽcifiques des Žlevages concernŽs est un objectif tout ˆ fait prioritaire pour
lÕINRA que nos Žquipes prennent en compte
lors du choix de lÕapproche expŽrimentale ˆ
dŽvelopper.
Conclusions : les missions
de lÕINRA
Le bilan du passŽ a montrŽ que le dispositif
mis en place au dŽbut des annŽes 1960 a bien
rempli sa mission. Le maintien ˆ lÕŽtat opŽrationnel des unitŽs expŽrimentales o• se
dŽroulent les expŽriences de protection sur
lÕanimal cible est une nŽcessitŽ impŽrative
pour que cette mission puisse •tre remplie
Vaccins et vaccinations /
dans les meilleures conditions. Face aux
demandes exprimŽes dans chacune des
fili•res animales, les Žquipes INRA concernŽes continuent ˆ sÕinvestir dans la mesure
des moyens disponibles en immunologie fondamentale et appliquŽe afin dÕaccumuler les
connaissances sur les conditions optimales
pour lÕinduction de la rŽponse vaccinale protectrice.
Les 13 et 14 dŽcembre 1994, dans le cadre
des journŽes annuelles dÕanimation scientifique du dŽpartement de Pathologie Animale,
lÕensemble des chercheurs, enseignants-chercheurs, ingŽnieurs et techniciens intŽressŽs
par le th•me des vaccins, se sont retrouvŽs ˆ
Lyon, berceau mondial de la vaccinologie
vŽtŽrinaire. Pendant deux jours, ils ont
dŽbattu et rŽflŽchi aux facteurs limitants et
aux verrous ˆ lever pour permettre aux
recherches en cours de dŽboucher plus rapidement sur des nouveaux vaccins plus performants. Nos partenaires habituels (Institut
125
Pasteur, CNEVA, Rhone-MŽrieux et autres
industriels) ont tr•s activement participŽ ˆ ce
dŽbat qui a permis de souligner un certain
nombre de points importants concernant lÕimmunologie, les mod•les animaux, le poids
excessif des rŽglementations, le cožt encore
trop ŽlevŽ des produits issus des biotechnologies, etc.
Compte tenu des fortes contraintes Žconomiques spŽcifiques au marchŽ des vaccins
vŽtŽrinaires (taille rŽduite, Žclatement en
9 petits sous-marchŽs correspondant ˆ chacune des diffŽrentes esp•ces dÕanimaux de
ferme, cožt de la dose unitaire ne pouvant
dŽpasser un certain seuil), lÕINRA se doit de
dŽvelopper des recherches ayant pour finalitŽ
la mise au point de vaccins. En effet, les
industriels de la vaccinologie ont plut™t tendance ˆ centrer leurs efforts sur des vaccins
pour les animaux de loisir ou de compagnie
(secteur nÕayant peu ou pas de contraintes
dÕordre Žconomique).
Pour en savoir plus
Revues gŽnŽrales sur les vaccins
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