18 Vaud et régions 24 heures | Mardi 7 février 2017
Contrôle qualité
VC2
Urbanisme
Plus de 1300 per-
sonnes ont é
invitées à repenser
l’une des places les
plus emblémati-
ques de la ville
Christian Aebi
Soulagement pour la Municipalité
de Payerne. Le «sondage de
la populatio init pour repen-
ser la place du Marché va dans son
sens. Les citoyens ne manquent
pas d’idées pour faire vivre cet es-
pace stragique au pied de l’ab-
batiale. Ils vent de voir cette es-
planade valorisée en accueillant
des animations musicales et des
manifestations. Ils imaginent en
faire un lieu dié au lassement
et aux retrouvailles, avec des es-
paces verts et des points d’eau.
Forment, les voitures occupant
une quarantaine de places de sta-
tionnement n’y sont plus les bien-
venues. Fort de ces tendances ex-
pries dans un sondage auquel
1313 personnes ont répondu,
lExécutif a présenté lundi le résul-
tat de ce qui est sormais devenu
une «démarche participativ.
Un ascenseur public
«On voit que certaines personnes
ont des idées ts générales pour
repenser la place, alors que
dautres vont dans le détail en pro-
posant des réalisations ts con-
crètes, dit la syndique Christelle
Luisier. Par exemple, quelqu’un a
évoqué un ascenseur qui irait de
la place de Paray-le-Monial à celle
du Marché. C’est une idée niale
que nous allons retenir
et étudier Que révèle encore
le sondage? Certains rêvent de
voir cette esplanade de 5500 m2
accueillir un kiosque à musique
pour donner des thés dansants les
après-midi, d’autres y verraient
une patinoire l’hiver, un terrain
de sport ou un parc public l’été.
Un autre paramètre fait plaisir à la
Municipali: plus de deux tiers
des sondés (70%) transitent par
la place soit à pied soit à vélo, sans
voiture. Et la même proportion
pense que la place devrait être -
barrassée de ses parkings.
Depuis des décennies, ces
quelques dizaines de places de
stationnement plombent toute -
flexion d’amélioration, les com-
merçants promettant leur ban-
queroute si des cases de stationne-
ment venaient à disparaître. Ac-
tuellement, pour 50% des sondés,
cette place est principalement un
lieu de passage. Beaucoup l’utili-
sent pour y garer leur voiture
pour ensuite se rendre dans des
commerces, à l’Office du tou-
risme, visiter l’abbatiale ou aller
chercher leur enfant à l’école.
Contexte historique
«Globalement, les sondés veu-
lent une place multifonctions qui
puisse accueillir plusieurs événe-
ments, des marchés, des fêtes et
des animations. Ça doit être éga-
lement un écrin pour l’abbatiale.
Ceci n’est pas incompatible avec
la présence de quelques voitures
à d’autres moments de la jour-
née, sans doute ailleurs sur la
place, commente le municipal
André Bersier. Maintenant, nous
Selon le sondage certains rêvent de voir cette esplanade de 5500 m2 accueillir un kiosque à musique pour donner des thés dansants
les après-midi, d’autres y verraient une patinoire l’hiver, un terrain de sport ou un parc public l’été JEAN-PAUL GUINNARD
Les Payernois rêvent dune place
du Marché libérée de ses voitures
Nord vaudois-Broye
De l’amour
au Croch’Pied
Grandson Un siècle de textes
et de chanson d’amour jeudi
soir (20 h 30) au Croch’Pied
avec le nouveau spectacle
du Cabaretro. La troupe
de chanteurs et comédiens
parcourt le patrimoine
culturel, actualise des chansons
en partie oubliées. 25 fr. F.RA.
Rock en semaine
Yverdon Après avoir rejoint
Muse lan dernier, les erlan-
dais de De Staat retrouvent les
salles plus modestes. Leur rock
alternatif, ti d’originalité et
de folie, sonnera à l’Amalgame,
demain (20 h). En première
partie: Zimmermann, un trio
belge formé par un ex-bassiste
de Balthazar. 19 fr. F.RA.
Santé
Quatre Régions de Santé
sont appelées à naître
d’ici à 2019. Un vaste
chantier pour faire face
au tsunami gris
Trop souvent, des patients très
âgés sont conduits à l’hôpital
suite à un pépin de santé ne justi-
fiant de loin pas un plateau tech-
nique de soins aigus. Cet
aiguillage, au détriment de toute
autre alternative, coûte cher au
Canton, qui paie 55% de la fac-
ture hospitalière. Elle est souvent
dévastatrice pour le patient qui
s’affaiblit, perd son autonomie
jusqu’à ne plus être capable de
rentrer à son domicile. Dans le
canton, une entrée sur deux à
l’EMS concerne un patient direc-
tement transféré d’un hôpital.
Contre ces aiguillages malve-
nus, l’Etat pense avoir trouvé
la réplique. «Nous allons renfor-
cer encore les soins à domicile
et créer une dynamique régio-
nale de soins et d’aide qui soit
cohérente et plus efficace», an-
nonce le conseiller d’Etat Pierre-
Yves Maillard, patron de la San
publique vaudoise.
Le Conseil d’Etat vient d’auto-
riser le projet à partir en consul-
tation. Une étape symbolique, di-
sait lundi le chef du partement
de la santé et de l’action sociale
(DSAS). Lui-même s’est «laissé
convaincre» de la nécessité
d’agir: «Je dois défaire deux lois
que j’avais fores ces dix dern-
res années. Elles ne permettront
pas de faire face au tsunami gris
qui menace d’asphyxier notre
système de soins.»
Une femme est à l’origine de
la réforme: Stéfanie Monod.
Avant d’être appelée à devenir
la cheffe du Service cantonal de
la santé publique, elle exerçait le
métier de gériatre en milieu hos-
pitalier. De son activité de méde-
cin, elle a conservé une convic-
tion granitique: «Il est impératif
de répondre à l’urgence médi-
cale au domicile des patients
âgés.» C’est d’autant plus néces-
saire que leur nombre va explo-
ser. D’ici à 2040, les 80 ans et
plus vont plus que doubler dans
le canton, passant de 36 000 à
72 000. «Nous voulons garantir
un diagnostic médical compétent
et les premiers soins au domicile
du patient. C’est une priorité»,
explicite celle qui veut en finir
avec ces hospitalisations inap-
propriées aux effets calamiteux
sur les grands vieillards.
Concrètement, le Canton pro-
pose la création de quatre Ré-
gions de Santé: le Grand-Lau-
sanne, le Nord, l’Ouest et l’Est.
On unira, à cette maille, et sous
une gouvernance nouvelle et uni-
que, des services existants mais
aujourd’hui dispersés: aide et
soins à domicile; réseaux de
soins; interventions de névo-
Des médecins chez les seniors pour
renforcer encore les soins à domicile
Pierre-Yves
Maillard
Conseiller
d’Etat,
chef du DSAS
«Nous allons
renforcer encore
les soins à domicile
et créer une
dynamique
régionale de soins
et daide qui soit
cohérente et plus
efficace»
Stéfanie
Monod
Cheffe du
Service de la
santé publique
«Nous voulons
garantir un
diagnostic médical
compétent
et les premiers
soins au domicile
du patient.
Cest une priorité
absolue»
Asile
Le Groupe d’accueil des
migrant-e-s d’Yverdon et
gion sera officiellement
créé le 15 vrier
L’Appel d’Yverdon a vécu. Vive
le GAMYR (Groupe d’accueil des
migrant-e-s d’Yverdon et ré-
gion)! Le mouvement avait été
créé en octobre 2015 en pleine
crise de l’asile pour fédérer les
forces associatives et politiques
œuvrant à l’accueil solidaire en
matière d’asile. Dans les faits,
l’Appel ne se tait pas vraiment,
puisque sa mission va perdurer.
Elle sera sans doute même ren-
forcée par cette nouvelle struc-
ture, qui sera officiellement
créée le 15 février.
«On s’est rendu compte que
tout reposait beaucoup sur deux
ou trois personnes qui agissaient
pour le compte de l’Appel.
Il nous a semblé plus simple et
plus efficace de nous constituer
en association», explique Julien
Wicki, membre fondateur de
l’Appel d’Yverdon. La nouvelle
structure entend promouvoir
une approche active et solidaire
de l’asile dans la région. Pour
atteindre ses buts, elle met sur
pied des projets de terrain visant
à faciliter l’échange entre les mi-
grants et la population générale.
LAppel dYverdon se restructure en association
Justice
Le Tribunal cantonal
rappelle la ligne rouge
à ne pas franchir par un
magistrat, censé retenir
autant les éléments à
charge qu’à décharge lors
d’une enquête pénale
Les juges ne sont pas les seuls à
devoir faire preuve d’impartia-
lité, garante d’une justice équita-
ble. Les procureurs aussi doivent
respecter une telle attitude dans
la phase d’instruction d’une af-
faire pénale. Ils sont tenus de re-
tenir autant les éléments à
charge qu’à décharge avant de
trancher.
Il n’est pas rare que des justi-
ciables s’en plaignent. Il est assez
exceptionnel qu’ils soient enten-
dus. Aussi, la récente décision du
Tribunal cantonal de retirer à un
procureur une affaire de suspi-
cion d’actes d’ordre sexuel sur
des enfants mérite-t-elle le dé-
tour.
La Cour a donné raison à une
mère de famille accusant son mari
d’actes contess sur ses deux fils
et qui affirmait ne pas avoir été
entendue dans les règles de l’art
et avec la consiration qu’elle
était en droit d’attendre.
La scène qui pose problème
se passait en novembre dernier
dans le bureau d’un procureur
au cours de l’audition d’une as-
sistance sociale. Agacé, semble-
t-il, par les questions de l’avocat
stagiaire représentant alors Ma-
dame, le magistrat aurait ricané
et décla «avoir d’autres affaires
avec de vrais actes d’ordre
sexuel». Il aurait par ailleurs ex-
pliqué à la maman que les élé-
ments apportés ne suffisaient
pas et il aurait rejeté sa requête
de perquisition. Il n’en fallait pas
davantage pour qu’elle demande
et obtienne qu’il soit déchargé
du dossier.
Le procureur en question n’a
pas formellement nié avoir tenu
de tels propos. Il a expliqué qu’il
n’avait à aucun moment affirmé
qu’il pouvait s’agir de vrais ou de
faux actes d’ordre sexuel.
«Le Tribunal cantonal montre
par cette affaire qu’il y a pour un
procureur une ligne rouge à ne
pas franchir», observe Me Mat-
thieu Genillod, désormais avocat
de la plaignante.
De fait, les exigences d’impar-
tialité sont assez particulières
s’agissant d’un procureur. Il n’y
est pas tenu lorsqu’il représente
l’accusation dans un procès ou
lorsqu’il remplit une fonction ju-
ridictionnelle. Mais avant, du-
rant la phase d’instruction qui lui
incombe, «il doit établir, d’office
et avec un soin égal, les faits à
charge et à décharge». Cela avec
quelques nuances, «s’il peut être
amené, provisoirement du
moins, à adopter une attitude
plus orientée à l’égard d’un pré-
venu ou à faire état de ses convic-
tions à un moment donné de
l’enquête». En clair, s’il dispose
d’une certaine liberté, le magis-
trat n’en est pas moins tenu à un
devoir de réserve.
Dans l’affaire en question,
le Tribunal cantonal a considéré
que les propos tenus par ce pro-
cureur pouvaient laisser croire
qu’il avait un avis définitivement
forgé sur le cas. Or il suffit de
douter que les apparences fas-
sent craindre une activité par-
tiale pour qu’une demande de
récusation soit acceptée.
Le dossier a été passé à un
de ses collègues, dans un autre
arrondissement du canton.
Georges-Marie Bécherraz
Procureur dessaisi dun dossier
à cause dune remarque déplacée
Ce que les Payernois en disent
KEn tant que commeante,
je suis ts sensible au
problème du stationnement.
Il ne faut pas toucher aux
places de parc de la place du
Marché. Payerne en a besoin,
il y a saturation!H
Laurence von Arx
Pharmacienne
KPayerne n’a pas de zone
piétonne et je ne sais pas si ça
serait une bonne chose. Mais
on pourrait faire un effort
au moins dans le centre
historique. On pourrait y
enlever quelques voitures.H
Johny Rappit
Employé communal
les; programmes de prévention.
Le pari est de gagner la coo-
ration de la médecine privée de
premier recours les médecins
généralistes en cabinet. C’est
l’enjeu crucial de ce futur disposi-
tif communautaire de soins qui
œuvrera à mi-chemin entre l’hô-
pital et l’EMS, et aura l’ambition
de garantir la ponse à l’urgence
au domicile des patients âgés par
une garde médicale 24 heures
sur 24, 7 jours sur 7.
Le dispositif devrait occasion-
ner quelques économies en ratio-
nalisant l’actuelle direction des
CMS et réseaux de soins. Pour
avancer sans heurts, les emplois
et les salaires ont toutefois été
garantis au personnel, a souligné
hier le conseiller d’Etat.
La gouvernance des futures
Régions de Santé est taillée pour
samorcer les craintes des com-
munes, fiantes, qui veulent
à tout prix être associées. Chaque
Région de Santé aura, outre
sa direction opérationnelle, un
conseil d’administration et une
commission dans lesquels des
élus locaux seront représentés.
Le projet chiffre à 50 millions
sur 3 ans l’investissement néces-
saire, notamment pour dévelop-
per la garde sanitaire, renforcer
les soins à domicile et mieux pré-
venir le déclin fonctionnel des
patients par des actions ciblées.
Ces moyens seront principale-
ment soustraits des budgets des
pitaux, qui recevront moins de
patients si les promesses sont te-
nues.
Le mécanisme vertueux re-
cherché n’est pas une utopie, in-
siste Pierre-Yves Maillard. Il cite
l’expérience pilote menée en
psychiatrie de l’âge avancé. L’in-
tervention d’équipes mobiles en
EMS a permis de baisser de 30%
en 18 mois les hospitalisations di-
rectes depuis le home.
En renforçant de manière
identique le maintien à domicile
des personnes âgées, le Canton
espère aussi diminuer le nombre
de nouveaux lits d’EMS à ouvrir
dans les 20 ans. Le chemin est
encore long. Le projet passera
devant le Grand Conseil au plus
tôt cet automne. Le démarrage
des gions de Santé est envisagé
pour 2019. François Modoux
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