18 Vaud et régions Des médecins chez les seniors pour renforcer encore les soins à domicile Santé Quatre Régions de Santé sont appelées à naître d’ici à 2019. Un vaste chantier pour faire face au tsunami gris Trop souvent, des patients très âgés sont conduits à l’hôpital suite à un pépin de santé ne justifiant de loin pas un plateau technique de soins aigus. Cet aiguillage, au détriment de toute autre alternative, coûte cher au Canton, qui paie 55% de la facture hospitalière. Elle est souvent dévastatrice pour le patient qui s’affaiblit, perd son autonomie jusqu’à ne plus être capable de rentrer à son domicile. Dans le canton, une entrée sur deux à l’EMS concerne un patient directement transféré d’un hôpital. Contre ces aiguillages malvenus, l’Etat pense avoir trouvé la réplique. «Nous allons renforcer encore les soins à domicile et créer une dynamique régionale de soins et d’aide qui soit cohérente et plus efficace», annonce le conseiller d’Etat PierreYves Maillard, patron de la Santé publique vaudoise. Le Conseil d’Etat vient d’autoriser le projet à partir en consultation. Une étape symbolique, disait lundi le chef du Département de la santé et de l’action sociale (DSAS). Lui-même s’est «laissé convaincre» de la nécessité d’agir: «Je dois défaire deux lois que j’avais forgées ces dix dernières années. Elles ne permettront pas de faire face au tsunami gris qui menace d’asphyxier notre système de soins.» Une femme est à l’origine de la réforme: Stéfanie Monod. Avant d’être appelée à devenir la cheffe du Service cantonal de la santé publique, elle exerçait le métier de gériatre en milieu hospitalier. De son activité de médecin, elle a conservé une conviction granitique: «Il est impératif de répondre à l’urgence médicale au domicile des patients âgés.» C’est d’autant plus nécessaire que leur nombre va exploser. D’ici à 2040, les 80 ans et plus vont plus que doubler dans le canton, passant de 36 000 à «Nous allons renforcer encore les soins à domicile et créer une dynamique régionale de soins et d’aide qui soit cohérente et plus efficace» Pierre-Yves Maillard Conseiller d’Etat, chef du DSAS «Nous voulons garantir un diagnostic médical compétent et les premiers soins au domicile du patient. C’est une priorité absolue» Stéfanie Monod Cheffe du Service de la santé publique 72 000. «Nous voulons garantir un diagnostic médical compétent et les premiers soins au domicile du patient. C’est une priorité», explicite celle qui veut en finir avec ces hospitalisations inappropriées aux effets calamiteux sur les grands vieillards. Concrètement, le Canton propose la création de quatre Régions de Santé: le Grand-Lausanne, le Nord, l’Ouest et l’Est. On réunira, à cette maille, et sous une gouvernance nouvelle et unique, des services existants mais aujourd’hui dispersés: aide et soins à domicile; réseaux de soins; interventions de bénévo- les; programmes de prévention. Le pari est de gagner la coopération de la médecine privée de premier recours – les médecins généralistes en cabinet. C’est l’enjeu crucial de ce futur dispositif communautaire de soins qui œuvrera à mi-chemin entre l’hôpital et l’EMS, et aura l’ambition de garantir la réponse à l’urgence au domicile des patients âgés par une garde médicale 24 heures sur 24, 7 jours sur 7. Le dispositif devrait occasionner quelques économies en rationalisant l’actuelle direction des CMS et réseaux de soins. Pour avancer sans heurts, les emplois et les salaires ont toutefois été garantis au personnel, a souligné hier le conseiller d’Etat. La gouvernance des futures Régions de Santé est taillée pour désamorcer les craintes des communes, méfiantes, qui veulent à tout prix être associées. Chaque Région de Santé aura, outre sa direction opérationnelle, un conseil d’administration et une commission dans lesquels des élus locaux seront représentés. Le projet chiffre à 50 millions sur 3 ans l’investissement nécessaire, notamment pour développer la garde sanitaire, renforcer les soins à domicile et mieux prévenir le déclin fonctionnel des patients par des actions ciblées. Ces moyens seront principalement soustraits des budgets des hôpitaux, qui recevront moins de patients si les promesses sont tenues. Le mécanisme vertueux recherché n’est pas une utopie, insiste Pierre-Yves Maillard. Il cite l’expérience pilote menée en psychiatrie de l’âge avancé. L’intervention d’équipes mobiles en EMS a permis de baisser de 30% en 18 mois les hospitalisations directes depuis le home. En renforçant de manière identique le maintien à domicile des personnes âgées, le Canton espère aussi diminuer le nombre de nouveaux lits d’EMS à ouvrir dans les 20 ans. Le chemin est encore long. Le projet passera devant le Grand Conseil au plus tôt cet automne. Le démarrage des Régions de Santé est envisagé pour 2019. François Modoux Procureur dessaisi d’un dossier à cause d’une remarque déplacée Justice Le Tribunal cantonal rappelle la ligne rouge à ne pas franchir par un magistrat, censé retenir autant les éléments à charge qu’à décharge lors d’une enquête pénale Les juges ne sont pas les seuls à devoir faire preuve d’impartialité, garante d’une justice équitable. Les procureurs aussi doivent respecter une telle attitude dans la phase d’instruction d’une affaire pénale. Ils sont tenus de retenir autant les éléments à charge qu’à décharge avant de trancher. Il n’est pas rare que des justiciables s’en plaignent. Il est assez exceptionnel qu’ils soient entendus. Aussi, la récente décision du Tribunal cantonal de retirer à un procureur une affaire de suspicion d’actes d’ordre sexuel sur des enfants mérite-t-elle le détour. La Cour a donné raison à une mère de famille accusant son mari d’actes contestés sur ses deux fils et qui affirmait ne pas avoir été VC2 Contrôle qualité entendue dans les règles de l’art et avec la considération qu’elle était en droit d’attendre. La scène qui pose problème se passait en novembre dernier dans le bureau d’un procureur au cours de l’audition d’une assistance sociale. Agacé, semblet-il, par les questions de l’avocat stagiaire représentant alors Madame, le magistrat aurait ricané et déclaré «avoir d’autres affaires avec de vrais actes d’ordre sexuel». Il aurait par ailleurs expliqué à la maman que les éléments apportés ne suffisaient pas et il aurait rejeté sa requête de perquisition. Il n’en fallait pas davantage pour qu’elle demande et obtienne qu’il soit déchargé du dossier. Le procureur en question n’a pas formellement nié avoir tenu de tels propos. Il a expliqué qu’il n’avait à aucun moment affirmé qu’il pouvait s’agir de vrais ou de faux actes d’ordre sexuel. «Le Tribunal cantonal montre par cette affaire qu’il y a pour un procureur une ligne rouge à ne pas franchir», observe Me Matthieu Genillod, désormais avocat de la plaignante. De fait, les exigences d’impar- tialité sont assez particulières s’agissant d’un procureur. Il n’y est pas tenu lorsqu’il représente l’accusation dans un procès ou lorsqu’il remplit une fonction juridictionnelle. Mais avant, durant la phase d’instruction qui lui incombe, «il doit établir, d’office et avec un soin égal, les faits à charge et à décharge». Cela avec quelques nuances, «s’il peut être amené, provisoirement du moins, à adopter une attitude plus orientée à l’égard d’un prévenu ou à faire état de ses convictions à un moment donné de l’enquête». En clair, s’il dispose d’une certaine liberté, le magistrat n’en est pas moins tenu à un devoir de réserve. Dans l’affaire en question, le Tribunal cantonal a considéré que les propos tenus par ce procureur pouvaient laisser croire qu’il avait un avis définitivement forgé sur le cas. Or il suffit de douter que les apparences fassent craindre une activité partiale pour qu’une demande de récusation soit acceptée. Le dossier a été passé à un de ses collègues, dans un autre arrondissement du canton. Georges-Marie Bécherraz 24 heures | Mardi 7 février 2017 Nord vaudois-Broye Les Payernois rêvent du Marché libérée de Urbanisme Plus de 1300 personnes ont été invitées à repenser l’une des places les plus emblématiques de la ville Christian Aebi Soulagement pour la Municipalité de Payerne. Le «sondage de la population» initié pour repenser la place du Marché va dans son sens. Les citoyens ne manquent pas d’idées pour faire vivre cet espace stratégique au pied de l’abbatiale. Ils rêvent de voir cette esplanade valorisée en accueillant des animations musicales et des manifestations. Ils imaginent en faire un lieu dédié au délassement et aux retrouvailles, avec des espaces verts et des points d’eau. Forcément, les voitures occupant une quarantaine de places de stationnement n’y sont plus les bienvenues. Fort de ces tendances exprimées dans un sondage auquel 1313 personnes ont répondu, l’Exécutif a présenté lundi le résultat de ce qui est désormais devenu une «démarche participative». Un ascenseur public «On voit que certaines personnes ont des idées très générales pour repenser la place, alors que d’autres vont dans le détail en proposant des réalisations très concrètes, dit la syndique Christelle Luisier. Par exemple, quelqu’un a évoqué un ascenseur qui irait de la place de Paray-le-Monial à celle du Marché. C’est une idée géniale que nous allons retenir et étudier.» Que révèle encore le sondage? Certains rêvent de voir cette esplanade de 5500 m2 accueillir un kiosque à musique pour donner des thés dansants les après-midi, d’autres y verraient une patinoire l’hiver, un terrain de sport ou un parc public l’été. Un autre paramètre fait plaisir à la Municipalité: plus de deux tiers des sondés (70%) transitent par la place soit à pied soit à vélo, sans voiture. Et la même proportion pense que la place devrait être débarrassée de ses parkings. Depuis des décennies, ces quelques dizaines de places de stationnement plombent toute réflexion d’amélioration, les commerçants promettant leur banqueroute si des cases de stationnement venaient à disparaître. Ac- De l’amour au Croch’Pied Grandson Un siècle de textes et de chanson d’amour jeudi soir (20 h 30) au Croch’Pied avec le nouveau spectacle du Cabaretro. La troupe de chanteurs et comédiens parcourt le patrimoine culturel, actualise des chansons en partie oubliées. 25 fr. F.RA. Rock en semaine Yverdon Après avoir rejoint Muse l’an dernier, les Néerlandais de De Staat retrouvent les salles plus modestes. Leur rock alternatif, mâtiné d’originalité et de folie, résonnera à l’Amalgame, demain (20 h). En première partie: Zimmermann, un trio belge formé par un ex-bassiste de Balthazar. 19 fr. F.RA. Selon le sondage certains rêvent de voir cette esplanade de 5500 m2 les après-midi, d’autres y verraient une patinoire l’hiver, un terrain de tuellement, pour 50% des sondés, cette place est principalement un lieu de passage. Beaucoup l’utilisent pour y garer leur voiture pour ensuite se rendre dans des commerces, à l’Office du tourisme, visiter l’abbatiale ou aller chercher leur enfant à l’école. Contexte historique «Globalement, les sondés veu- lent une place multifonctions qui puisse accueillir plusieurs événements, des marchés, des fêtes et des animations. Ça doit être également un écrin pour l’abbatiale. Ceci n’est pas incompatible avec la présence de quelques voitures à d’autres moments de la journée, sans doute ailleurs sur la place, commente le municipal André Bersier. Maintenant, nous Ce que les Payernois en disent K En tant que commerçante, K Payerne n’a pas de zone je suis très sensible au problème du stationnement. Il ne faut pas toucher aux places de parc de la place du Marché. Payerne en a besoin, il y a saturation! H piétonne et je ne sais pas si ça serait une bonne chose. Mais on pourrait faire un effort au moins dans le centre historique. On pourrait y enlever quelques voitures. H Laurence von Arx Pharmacienne Johny Rappit Employé communal L’Appel d’Yverdon se restr Asile Le Groupe d’accueil des migrant-e-s d’Yverdon et région sera officiellement créé le 15 février L’Appel d’Yverdon a vécu. Vive le GAMYR (Groupe d’accueil des migrant-e-s d’Yverdon et région)! Le mouvement avait été créé en octobre 2015 en pleine crise de l’asile pour fédérer les forces associatives et politiques œuvrant à l’accueil solidaire en matière d’asile. Dans les faits, l’Appel ne se tait pas vraiment, puisque sa mission va perdurer. Elle sera sans doute même ren- forcée par cette nouvelle structure, qui sera officiellement créée le 15 février. «On s’est rendu compte que tout reposait beaucoup sur deux ou trois personnes qui agissaient pour le compte de l’Appel. Il nous a semblé plus simple et plus efficace de nous constituer en association», explique Julien Wicki, membre fondateur de l’Appel d’Yverdon. La nouvelle structure entend promouvoir une approche active et solidaire de l’asile dans la région. Pour atteindre ses buts, elle met sur pied des projets de terrain visant à faciliter l’échange entre les migrants et la population générale.