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Pourquoi ce livre ?
Un éminent égyptologue pour lequel j’éprouve une sincère admiration, m’a fait l’immense
honneur de prendre connaissance de cet ouvrage pour y apporter des précisions et quelques
remarques très éclairées. Il m’a paru indispensable de publier ces remarques et d’y apporter des
réponses. Tout d’abord, par souci de clarté afin d’éviter que ne soit déformé ce qui a motivé ma
démarche dans la conception de cet ouvrage, et ensuite pour répondre au lecteur qui pourrait avoir
les mêmes interrogations.
Remarque 1 : « Aucun égyptologue ne vous suivra sur le chemin de l’alphabet symbolique. Outre
que l’abandon de l’approche symbolique des signes est précisément ce qui a permis à Champollion de
déchiffrer l’écriture hiéroglyphique, la plupart des interprétations que je lis dans cet ouvrage ne sont
confirmées par aucun texte égyptien. »
Réponse : s’agissant de symbolisme, aucune définition n’est plus juste ou plus fausse qu’une
autre. Même si l’interprétation d’un symbole se veut avant tout universelle, chacun d’entre nous, en
fonction de sa sensibilité, de son vécu, peut exprimer sa propre perception de l’histoire racontée par le
symbole. Ensuite, même si Champollion a pu déchiffrer les hiéroglyphes en abandonnant l’approche
symbolique, cela ne signifie pas pour autant qu’ils ne sont porteurs d’aucun message symbolique.
Enfin, comment parler d’égyptologie en occultant une partie de son histoire qui a débuté, certes de
façon erronée, par une approche seulement symbolique ? Champollion lui-même a qualifié cette
écriture de « figurative, symbolique et phonétique ».
Remarque 2 : « Je ne crois pas qu’il soit justifié d’insérer dans un ouvrage d’apprentissage des
pages sur la franc-maçonnerie. Non qu’il n’y ait pas de lien, bien évidemment, entre la réception de
l’Égypte antique en Occident et cette société secrète, mais parce qu’un manuel pédagogique se doit
de ne pas mélanger les genres. L’apprentissage d’une langue relève du didactique, avant tout, et doit
s’en tenir à une approche descriptive des données linguistiques. »
Réponse : c’est vrai qu’un manuel pédagogique se doit de ne pas mélanger les genres. Mais
n’étant, moi-même, ni égyptologue, ni linguiste, il n’aurait pas été très sérieux d’envisager l’écriture
d’un manuel d’apprentissage purement linguistique. Les hiéroglyphes pour tous représente le trait
d’union entre mon métier d’informaticien et l’écriture hiéroglyphique, deux de mes passions qui ont
en commun l’étude du langage. Cet ouvrage, dans lequel prédomine l’initiation à l’écriture
hiéroglyphique vécue par l’apprenti que je suis, est destiné à un public passionné et désireux de
trouver sur un support unique tout ce qui touche de près ou de loin l’Égypte antique. Alors, les genres
ont été mélangés et c’était bien là ma volonté afin que cet ouvrage soit le plus complet possible et sa
lecture toujours plus attractive.
Remarque 3 : « Je trouve qu’il est incongru de vouloir attribuer une origine égyptienne au
monothéisme biblique. »
Réponse : beaucoup trop d’encre a été utilisée pour rapprocher le culte d’Aton et le monothéisme
biblique. Pour aborder tout ce qui a trait à l’Égypte antique, l’évocation de cet aspect devient
incontournable et le meilleur moyen de combattre les préjugés n’est pas de les taire mais de les faire
taire. Ainsi, le lecteur aura à sa disposition des arguments lui permettant de rejeter les fausses
affirmations selon lesquelles Akhénaton fut l’initiateur du monothéisme biblique. Le dogme amarnien
n’a rien de commun avec le culte monothéiste abrahamique. Dans son livre Le fabuleux héritage de
l’Égypte, la célèbre égyptologue Christiane Desroches Noblecourt fait état des legs de l’Égypte
ancienne au peuple sémite : pratique de la circoncision, coutumes durant la période de deuil, pratique
de l’onction, etc. Elle consacre tout un chapitre, « le legs de l’Égypte à Israël ou Joseph et l’Égypte »,
dans lequel le décryptage de certains passages de la Genèse révèle leur nature égyptienne et fait du
séjour de Joseph en terre d’Égypte, une volonté divine. L’Égypte n’est-elle pas la terre des dieux ?