Martin-Baker MB-5
Le prototype du MB3 détruit, il se lance
dans l’étude du MB4,
MB3 simplement équipé
d’un nouveau moteur.
Mais il abandonne
rapidement ce projet
pour un tout nouvel
avion, le MB5.
La voilure reste
identique, mais le
fuselage est entièrement
nouveau et cette fois, le
moteur est un Rolls-
Royce Griffon refroidi par eau. Un V-12
de 2 340 ch qui le propulse à 740 km/h par
le biais de deux hélices contrarotatives pour
en diminuer l’effet de couple.
Il fait son premier vol le 23 mai 1944.
Certains pilotes diront qu’il est supérieur au
Spit. Mais il arrive trop tard. La RAF
commence maintenant à étudier les avions à
réaction pour succéder à ses chasseurs, et le
MB5 n’aura pas plus de suite que ses
prédécesseurs.
L’entreprise ne produira plus d’avions.
Pourtant, l’histoire de Martin-Baker n’en
est encore qu’à ses débuts.
Pendant la guerre, la société Martin-Baker
a continué à produire de nombreuses pièces
d’avions, et en particulier la verrière
éjectable des derniers Spitfire qu’elle a
mise au point. La société a acquis une
certaine notoriété dans le domaine de la
sécurité. C’est pourquoi James Martin est
contacté par le Ministère de l’Air pour
étudier un moyen d’assistance aux pilotes
qui essaient de quitter leur avion lorsqu’ils
sont en difficultés. En effet, en janvier 44,
le chef pilote d’essais Davie a du
abandonner le tout nouveau Gloster Meteor
à réaction. Mais lorsqu’il est sorti du
cockpit, il a été choqué par le déplacement
d’air et a perdu connaissance. Il s’est tué
sans avoir tenté d’ouvrir son parachute !
A cette époque, en effet, les pilotes doivent faire face à cette nouvelle difficulté.
Pendant la première guerre mondiale, ils volaient le nez au vent, à des vitesses relativement faibles. Sauter aurait donc pu
être relativement facile, mais le parachute n’est pas encore généralisé, essentiellement pour des raisons de poids. Seuls les
aéronautes en sont équipés, ainsi que les pilotes allemands à partir de 1918. Par contre il va se généraliser entre les deux
guerres.
Au fil de la seconde guerre, la chose va se compliquer. Les pilotes doivent maintenant se débarrasser d’une verrière, pas
forcément facile à ouvrir si l’avion a été touché. Ensuite, volant à plusieurs centaines de km/h, ils doivent affronter un
vent relatif très fort, et des facteurs de charge importants, pour peu que le vol ne soit pas stabilisé, voire que l’avion soit
en vrille. Sans compter les conditions de température et de pression qui peuvent régner à très haute altitude.
A la fin de la guerre, cela devient extrêmement difficile pour les pilotes des meilleurs avions à hélice.
Mais en Allemagne, le problème va être soulevé dès le début de la guerre. En effet, les ingénieurs du Reich travaillent
déjà sur les premiers avions à réaction, dont les vitesses sont impressionnantes. Et leur mise au point difficile entraîne de
nombreuses pertes de contrôle. Même des Nazis ne peuvent pas accepter de perdre systématiquement leurs meilleurs
pilotes.
Heinkel 176
Heinkel 280
C’est d’ailleurs dès 1939 qu’en Allemagne,
Karl Arnold, Oscar Nissen, Rheinhold
Preuschen and Otto Schwarz, au nom de
Junkers, ont, les premiers, déposé un brevet
pour un système de siège éjectable
(Reichpatent nr. 711045).
Mais c’est Heinkel qui, la même année, va
concrétiser l’idée sur son prototype d’avion
à moteur fusée Heinkel 176. En fait, c’était
plutôt tout le
mini-cockpit
de l’appareil
qui devait être
éjecté. Mais de
toute façon,
l’appareil ne
vola jamais
vraiment.
Puis de vrais sièges éjectables seront
installés sur les deux prototypes du Heinkel
280 et surtout sur le Heinkel 219, premier
avion de série à en bénéficier.
Et le 13 janvier 1942, lors d’un vol d’essai
du He 280 V1 (premier proto), le pilote
d’essai Helmut Schenk largue sa verrière,
actionne le siège et est catapulté hors de
son avion par une décharge de gaz
comprimés. Il est le premier pilote de
l’histoire à s’éjecter en situation de crash et
à devoir la vie à cette invention.
Avant lui, Busch, avait été le premier à
s’éjecter en conditions de test.