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Communiqué de presse
Bruxelles, le 14 novembre 2016
Antarctique
À la recherche de la glace la plus ancienne sur Terre
L'Union européenne a accordé un financement de 2,2 millions d'euros à un projet d'une
durée de trois ans visant à décrypter l'histoire du climat
En Antarctique, une équipe internationale de glaciologues et de climatologues de
premier plan, provenant de 14 institutions situées dans 10 pays européens, est partie
à la recherche de la glace la plus ancienne sur Terre. Son objectif est de repérer, en
Antarctique, un site où la calotte glaciaire peut être forée afin de prélever une carotte
de glace qui serait la plus ancienne possible à l'échelle de l'histoire terrestre. Une telle
carotte de glace permettrait de comprendre les processus climatiques passés, afin
d'affiner les pronostics quant à l'avenir de notre climat. Ainsi, la Commission
européenne a financé à hauteur de 2,2 millions d'euros le projet intitulé « Beyond
EPICA – Oldest Ice » (Au-delà d’EPICA – la glace la plus ancienne), coordonné par le
Centre Helmholtz pour la recherche marine et polaire de l'Institut allemand Alfred
Wegener (AWI).
L'objectif du projet « Beyond EPICA – Oldest Ice » (BE-OI) consiste à trouver un échantillon
de glace vieux de 1,5 million d'années. À titre de comparaison, la plus vieille carotte glaciaire
prélevée à ce jour date de 800 000 ans. De telles carottes glaciaires constituent des archives
de la composition de l’air des précédentes époques glaciaires et, grâce à des analyses
pratiquées en laboratoire, cette composition atmosphérique pourrait être examinée. « Nous
ne savons pas ce qui a pu déclencher le changement qui s'est opéré il y a environ 900 000 à
1 200 000 ans durant le cycle glaciaire-interglaciaire », explique le professeur et partenaire
du projet Frank Pattyn du Laboratoire de glaciologie de l'Université libre de Bruxelles,
Faculté des Sciences.
Avant cet événement, également appelé « transition du Pléistocène moyen », les périodes
glaciaires et interglaciaires se succédaient tous les 40 000 ans environ. Depuis lors, cette
succession intervient tous les 100 000 ans. Les scientifiques doivent ces découvertes aux
carottes de sédiments prélevées dans l’océan, toutefois, celles-ci ne livrent aucune
information quant aux gaz atmosphériques. « Nous ne pouvons pas encore nous consacrer
exclusivement à l'étude du rôle des gaz à effet de serre car nous ne possédons pas
d'échantillon approprié », ajoute Frank Pattyn.
Le projet BE-OI entend résoudre ce problème : il associe en effet des mesures
géophysiques, des technologies de forage rapides ainsi que des méthodes de datation des
glaces opérationnelles sur le site d'extraction. En outre, d'autres technologies de forage
seront élaborées et testées. Les premiers travaux effectués sur place débuteront
prochainement : en Antarctique, les partenaires du projet BE-OI étudieront l'épaisseur des
couches glaciaires, les propriétés physiques de ces strates ainsi que la topographie du
substrat rocheux présent sur deux sites différents, par des analyses et examens aériens et
au sol. L'épaisseur de la glace constitue simplement un premier indicateur des glaces
anciennes, dans la mesure où l'accumulation de couches de neige différentes et la
dynamique des écoulements de glace permettent de déterminer l'épaisseur actuelle de la
glace. « Ces sites sont sélectionnés sur la base du travail de modélisation des couches de
glace effectué par l'ULB, partenaire dans le cadre du projet BE-OI », précise Brice Van
Liefferinge, un doctorant participant au programme, « et les nouvelles données recueillies
nous aideront à affiner nos cartes de manière à trouver la zone idéale ».
Durant la phase d'exécution du programme de terrain, les chercheurs examineront
simultanément l'accumulation des couches de neige et utiliseront de nouvelles technologies,
afin réaliser des forages dans la calotte glaciaire et d'y mesurer les températures. « Au cours
des études précédentes, nous avions arrêté notre choix sur certaines zones clés dont la
glace pouvait compter parmi les plus anciennes jamais observées sur Terre », déclare le
professeur Olaf Eisen, coordinateur du projet au sein de l'institut Alfred Wegener. « Nous
devons maintenant vérifier nos estimations, et il est essentiel que nous en apprenions le plus
possible sur le processus de dépôt ainsi que sur la composition de cette glace », indique le
glaciologue.
Outre ces grands questionnements scientifiques, le projet vise également à rassembler toute
l'expertise technique et humaine nécessaire à ce projet de forage profond, à l'élaboration
d'un programme scientifique et de gestion, ainsi qu'à l'établissement du budget et des
financements. Afin de maximiser les enseignements scientifiques tirés de ces expériences,
l'ensemble de la communauté des paléoclimatologues et de la communauté des spécialistes
de la modélisation participe également à ce projet.
Contexte :
Le projet Beyond EPICA – Oldest Ice (BE-OI) et ses partenaires internationaux forment une
concentration unique au monde d'experts scientifiques et d'infrastructures consacrés à
l'étude des calottes glaciaires fondée sur l'analyse de carottes de glace. Le projet BE-OI est
une Action de Coordination et de Soutien (ACS). Il constitue la base technique, scientifique
et financière d'un programme global, visant à extraire une carotte glaciaire vieille de 1,5
million d'années dans le cadre d'une étape de forage ultérieure du projet Beyond EPICA. BEOI contribuerait également à favoriser l'exploration future de l'Antarctique et promet de
fournir aux scientifiques des informations précieuses sur le climat et les flux de carbone à
travers le monde. Ces connaissances permettront enfin d'améliorer les diagnostics futurs
concernant l'évolution du climat au moyen de données quantitatives fiables, et d'élaborer des
stratégies plus ciblées visant à relever les défis sociétaux que représente le réchauffement
climatique.
Le projet BE-OI incarne l'engagement européen en faveur de la recherche mondiale
consacrée au repérage d'un site adapté au forage profond de la calotte glaciaire. Le
partenariat est chargé de mener des inspections préliminaires de sites situés aux environs
du Dôme C et du Dôme Fuji, deux régions de l'est de l'Antarctique considérées comme des
zones potentiellement adaptées à ce type de forage. D'autres partenariats scientifiques
examineront de nouvelles régions sous la houlette des Partenariats internationaux pour
l'étude des carottes de glace.
Membres du partenariat :
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Institut Alfred Wegener, Centre Helmholtz pour la recherche marine et polaire (AWI,
Allemagne), Coordination
Institut Polaire Français Paul Émile Victor (IPEV, France)
Agence nationale pour les nouvelles technologies, l'énergie et le développement
économique durable (ENEA, Italie)
Centre National de la Recherche Scientifique (CNRS, France)
Conseil de recherche pour l'environnement naturel – British Antarctic Enquête
(NERC-BAS, Royaume-Uni)
Université d'Utrecht – Institut pour la Recherche Marine et Atmosphérique (UU-IMAU,
Pays-Bas)
Institut polaire norvégien (NPI, Norvège)
Université de Stockholm (SU, Suède)
Université de Berne (UBERN, Suisse)
Université de Bologne (UNIBO, Suisse)
Université de Cambridge (UCAM, Royaume-Uni)
Université de Copenhague (UCPH, Danemark)
Université libre de Bruxelles (ULB, Belgique)
Université de Lund (ULUND, Suède)
« Beyond EPICA – Oldest Ice »
En Antarctique, une équipe internationale de glaciologues et de climatologues de premier
plan est à la recherche de la glace la plus ancienne jamais observée sur Terre. Ils espèrent
ainsi trouver en Antarctique un site adapté au forage de couches de glace vieilles de 1,5
million d'années. Les carottes de glace prélevées permettraient en effet de décrypter les
processus passés de notre système climatique, de manière à améliorer nos pronostics
futurs. Le projet « Beyond EPICA - Oldest Ice » est financé à hauteur de 2,2 millions d'euros
par la Commission européenne dans le cadre d'une Action de coordination et de soutien du
programme Horizon 2020 (convention de subvention n°730258). Il débutera en octobre 2016
et s'achèvera en septembre 2019, et rassemblera des experts provenant de 14 institutions
situées dans 10 pays européens, sous la coordination de l’Institut Alfred Wegener, le Centre
Helmholtz pour la recherche marine et polaire (AWI).
Contact scientifique :
Université libre de Bruxelles (ULB)
Faculté des Sciences, Laboratoire de Glaciologie
Frank Pattyn : +32 2 650 2846 / +32 485 364495, [email protected]
L'Union européenne a accordé un financement de 2,2 millions d'euros au projet d'une durée
de trois ans.
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