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Lactobacillus acidophilus
• Lactobacillus paracasei
• Lactobacillus salivarius
• Lactococcus lactis
• Bifidobacterium bifidum
• Bifidobacterium lactis
Les bactéries
acido-lactiques,
de précieux alliés.
Pour une flore intestinale saine.
Aujourd’hui, l’être humain est volontiers considéré comme le couronnement de la création. Or, si l’on regarde l’arbre
généalogique de la vie, on s’aperçoit que les premières manifestations de la vie (sous forme d’organismes unicellu-
laires sans noyau) existaient déjà il y a environ 3,5 milliards d’années. L’arrivée d’Homo sapiens ne remonte quant
à elle qu’à environ 4 millions d’années.
Les vrais gagnants de l’évolution sont les bactéries.
On les trouve partout. Dans le sol, dans l’eau et dans l’air. Elles colonisent aussi d’autres orga-
nismes et survivent même dans les cheminées brûlantes des volcans. Le tube digestif d’un être
humain, dont la surface est d’environ 400 à 600 m2, compte à lui seul plus de bactéries (env.
1012 –10
14 = env. 100.000.000.000.000) que d’êtres humains vivant et ayant jamais vécu
sur terre. Si l’on considère ce nombre incroyablement grand, il ne fait aucun doute que la plu-
part des bactéries nous sont favorables, sans quoi nous ne pourrions nous défendre contre une telle quantité. Nous sa-
vons aujourd’hui qu’une forme de coexistence pacifique s’est instaurée entre l’être humain et les micro-organismes qui
l’habitent.
Dans le tube digestif, ces micro-organismes forment ce que l’on appelle la flore intestinale. Celle-ci se compose de 400
à 600 espèces de bactéries différentes pour environ 1012 UFC (unités formant colonie). Cette masse bactérienne se
répartit de manière hétérogène dans l’intestin. Dans les parties supérieures du tube digestif (estomac, duodénum, jéju-
num et iléum), on dénombre entre 104et 108germes microaérophiles par gramme de masse fécale. Avec le ralentis-
sement du transit intestinal et les modifications des conditions ambiantes (concentration en oxygène et pH), la quantité
de germes augmente jusqu’au côlon pour y atteindre finalement sa densité maximale: entre 1010 et 1012 bactéries par
gramme.
Composition de la flore intestinale
La flore intestinale ne contient pas seulement de «bonnes bactéries», mais aussi des germes potentiellement patho-
gènes. Le nombre de germes de ce type est en général minime chez les personnes en bonne santé, mais certaines
circonstances peuvent modifier cet équilibre (p. ex. prise d’antibiotiques et mauvaises habitudes alimentaires). À
l’image d’un écosystème, toute la flore intestinale est en perpétuelle mutation.
Le tube digestif est colonisé par une flore
intestinale constituée de 1012 à 1014 bac-
téries. Cette flore remplit les tâches les
plus diverses et contribue ainsi au main-
tien d’une bonne santé.
Les tâches de la flore intestinale
1. Aide à la digestion
L’une des principales tâches de la flore intestinale est de soutenir le processus de la digestion. D’une part, les bacté-
ries métabolisent les composants indigestibles de l’alimentation (p. ex. fibres alimentaires et prébiotiques); les produits
métaboliques qui en résultent (p. ex. acides gras à chaîne courte et vitamines du groupe B) sont ensuite utilisables
dans le métabolisme humain. D’autre part, la flore intestinale soutient la phase de pré-digestion grâce à la protéolyse
et la lipolyse, ce qui facilite le métabolisme des protéines et des graisses.
2. Protection microbienne
Lorsqu’elle est intacte, la flore intestinale est un écosystème relativement stable. Les germes qui la composent sont en
concurrence pour l’occupation de sites de fixation sur la paroi ou la muqueuse intestinale. Des mécanismes de répres-
sion les plus divers entrent ici en ligne de compte. Toutes les bactéries rentrent en compétition pour le substrat alimentaire.
Les germes les plus nombreux sont susceptibles d’inhiber leurs «concurrents» de manière compétitive. D’autres bactéries
produisent des bactériocines (substances antibiotiques, p. ex. l’acidoline et l’acidophiline produites par Lactobacillus aci-
dophilus) ou du peroxyde d’hydrogène (H2O2) dans le but d’inhiber la croissance de leurs concurrents.
D’autres germes encore synthétisent des acides, ce qui a pour conséquence de réduire le pH de leur environnement
immédiat et d’inhiber la multiplication des germes protéolytiques qui préfèrent un milieu basique. Une flore intestinale
intacte peut subir de légères modifications, mais elle parvient en général à s’autoréguler et demeure stable jusqu’à
un âge avancé. La barrière microbienne empêche normalement aux germes pathogènes de prendre le dessus et de
nuire durablement à leur hôte (l’être humain).
Duodénum + jéjunum:
102–105UFC ml–1
Lactobacillus
Streptococcus
Bifidobacterium
Enterobacteriacae
Staphylococcus
Levures
Iléum:
103–109UFC ml–1
Bifidobacterium
Bacteroides
Lactobacillus
Streptococcus
Enterobacteriacae
Staphylococcus
Clostridium
Levures
Composition de la
flore gastro-intestinale
Estomac:
100–103UFC ml–1
Lactobacillus
Streptococcus
Staphylococcus
Enterobacteriacae
Levures
Côlon:
1010–1012 UFC ml–1
Bacteroides
Eubacterium
Clostridium
Ruminococcus
Streptococcus
Bifidobacterium
Fusobacterium
Lactobacillus
Roseburia
Atopobium
Collinsella
Levures
Lumière
intestinale
sIgA
Epithélium
Lamina propria
avec plaques
de Peyer
Cellule M
Lymphocyte
Antigènes
IgA Zone de
lymphocytes T
Centre
germinatif
Follicule
(lymphocytes B)
Cellule
plasmatique sIgA
IgA
Muqueuses du SIM
(système immunitaire
muqueux)
• Voies respiratoires
• Voies urogénitales
• Glandes lactifères
• Yeux et oreilles
Le système immunitaire associé à l’intestin
induit une activation des macrophages et
la transmission de l’information aux lym-
phocytes T et B. La synthèse de cytokines
déclenche des réactions immunitaires pro-
et anti-inflammatoires qui rendent l’utilisa-
tion de probiotiques particulièrement inté-
ressante chez les personnes allergiques.
De plus, le système immunitaire associé à
l’intestin est responsable de l’apparition
de la tolérance orale. Celle-ci empêche
des réactions exagérées vis-à-vis de com-
posantes alimentaires inoffensives et de la
flore intestinale physiologique.
Mécanisme d’action du système immunitaire associé à l’intestin
3. Soutien du système immunitaire associé à l’intestin
Nous savons depuis quelques années que l’intestin est le siège principal du système immunitaire. Comme décrit plus
haut, l’intestin est la partie du corps qui est le plus souvent en contact avec des antigènes étrangers à l’organisme.
C’est ici que les germes qui l’entourent et ceux qui parviennent dans le corps par le biais de l’alimentation sont pré-
sentés au système immunitaire. Le corps humain est confronté dès la naissance aux différents microbes existant dans
son environnement. De récentes études[1] ont montré que la flore intestinale est extrêmement importante pour le pro-
cessus de maturation du système immunitaire chez le nourrisson. Les bifidobactéries jouent un rôle essentiel dans ce
contexte.
Il s’agit en effet de germes qui, en stimulant le système immunitaire, contribuent de manière déterminante au dévelop-
pement postnatal. Chez les nourrissons allaités, le lait maternel favorise la croissance des bifidobactéries grâce à des
facteurs bifidogènes. Les défenses immunitaires s’en trouvent renforcées et une protection contre les infections bacté-
riennes se constitue durant les premiers mois de vie.
[1] Two Lactobacillus strains, isolated from breast milk, differently modulate the immune response. Díaz-Ropero MP, Martín R, Sierra S, Lara-Villoslada F,
Rodríguez JM, Xaus J, Olivares M. Immunology and Animal Science Departement, Puleva Biotech SA, Granada, Spain. J Appl Microbiol. 2007
Feb;102(2):337-43.
Bactéries acido-lactiques probiotiques
Acteurs aux talents multiples et gardiens de l’équilibre écologique
de la flore intestinale
Les bactéries acido-lactiques probiotiques sont des micro-organismes à gram positif qui se développent normale-
ment en milieu pauvre en oxygène ou anaérobie. Leur croissance est optimale lorsque la concentration en CO2
est élevée. Germes physiologiques, ils colonisent naturellement une grande partie du tube digestif de l’être hu-
main. Acteurs aux talents multiples, les bactéries acido-lactiques se chargent de nombreuses tâches et contribuent
ainsi au maintien d’une bonne santé.
Les tâches des bactéries acido-lactiques probiotiques
1. Produire de l’acide lactique (lactate) et des acides gras à chaîne courte (surtout acétate et propionate)
Stabiliser le pH dans le segment légèrement acide
Accroître l’irrigation sanguine de la muqueuse
Stimuler l’absorption du sodium et de l’eau
Accroître la prolifération cellulaire
Stimuler la production de mucus
Stimuler la motilité intestinale
2. Favoriser la formation de butyrate grâce à la création d’un milieu acide favorable au développement des
bactéries productrices de butyrate (p. ex. eubactéries et fusobactéries)
3. Favoriser la fonction naturelle de barrière de l’intestin
4. Produire des substances microbicides (peroxyde d’hydrogène et bactériocines) visant à stabiliser l’équilibre
au sein de la microflore intestinale
5. Fournir une contribution nutritionnelle importante visant au maintien d’une bonne santé grâce à la production
de vitamines du groupe B, d’acide folique et de vitamine K
Baisse du pH Augmentation de l’irrigation
sanguine de la muqueuse
Stimulation de la production
de mucus
Augmentation de la prolifération
cellulaire
Principaux fournisseurs
d’énergie à la
muqueuse
Stimulation de
l’absorption du
sodium et de l’eau
Acides gras à
chaîne courte
Influence des acides gras à chaîne courte sur le fonctionnement et la morphologie du
côlon (d’après Scheppach, 1994)
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