Langues des signes

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Rubrique
LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
LibreCours
INÉDIT
Master
complémentaire
en informatique
et innovation
> Page 7
MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR TRIMESTRIEL • N° 89 / JUIN 2013
CHIMIE
PHYSIQUE
Révolutions en éclairage
et microélectronique
Cellules photovoltaïques
plus efficaces, à coût réduit
> Page 2
> Page 3
ÉDIRECTORAL
UNamur : nouvelle
marque, identité
réaffirmée
Nous n’avons pas la prétention de devenir une
université complète, mais simplement la volonté
d’être reconnus pleinement dans nos spécificités.
C’est pour réaffirmer cette identité universitaire que
nous nous sommes dotés, en mars dernier, d’un
nouveau nom et d’une nouvelle ligne graphique.
Découvrez-la dans votre magazine qui en a profité
pour restructurer son contenu.
Ancrée au cœur de l’Europe et de sa région, l’Université de Namur est en effet une université au
plein sens du terme, à taille humaine, forte de ses
valeurs, insérée dans des réseaux internationaux,
attractive, tant par un enseignement innovant
qu’une recherche articulée autour de niches à haut
potentiel, résolument ouverte et référence pour les
acteurs du développement régional. Elle entend
réaffirmer plus que jamais la cohérence de ses
trois missions universitaires, car l’enrichissement
mutuel de l’enseignement et de la recherche doit
impérativement s’accompagner d’une adéquation
aux attentes de la société.
Il est clair que cette adéquation ne doit pas se
traduire par une réponse directe aux demandes de
nos partenaires socio-économiques et politiques.
Notre réponse doit se construire dans le respect de
notre spécificité universitaire, basée sur la réflexion
et l’esprit critique, garante de l’innovation. Cette
attitude est d’autant plus évidente dans une société
en quête de nouveaux repères !
Mon université idéale est celle qui se nourrit d’une
discussion critique des savoirs et d’une recherche de
sens, toujours renouvelée. Je continuerai d’œuvrer
pour que l’Université de Namur articule ses missions d’enseignement, de recherche et de service
à la société autour de cet idéal que je sais partagé
par le plus grand nombre des membres de notre
communauté.
Je me réjouis donc que notre nouveau logo symbolise
à la fois l’arbre des savoirs et des connaissances (livre
ouvert), et l’ouverture à la société et le dialogue entre
tous, enseignants, étudiants, chercheurs, partenaires
socio-économiques et politiques (phylactères). Je suis
fier aussi que cette identité s’illumine du blason de
nos fondateurs : le soleil de la Compagnie de Jésus.
Professeur Yves Poullet, recteur
Langues des signes
Premier laboratoire en Belgique francophone
C’est autour de l’équipe de Laurence Meurant, chercheur qualifié
FNRS en Faculté de philosophie et lettres, que se développe l’étude
linguistique de la Langue des signes de Belgique francophone
(LSFB). Après avoir initié le premier colloque belge sur la langue des
signes ainsi que la constitution d’un corpus inédit et représentatif
de la LSFB, c’est un laboratoire dédié à l’analyse de cette langue,
unique en son genre, que les chercheurs ont inauguré fin février.
L
1
e nouveau laboratoire dispose d’un studio
d’enregistrement vidéo et d’une régie. L’objectif premier est de l’exploiter pour alimenter
le corpus novateur que l’équipe LSFB de l’UNamur
est en train de constituer. Un projet mené grâce à un
financement du FNRS-FRS.
« La LSFB présente des variantes régionales, qui
sont assez bien connues, mais aussi des variantes
contextuelles peu connues : on signe différemment
si on parle avec un ami ou avec son supérieur, si on
s’adresse à un groupe ou si on discute en face à
face, mais également si on raconte une histoire ou
si on argumente, etc. » explique Laurence Meurant.
« Le corpus que nous constituons va accumuler des
échantillons de ces différents types de discours, qui
seront signés par des personnes d’âges différents,
de formations différentes, etc. Au final, une centaine de signeurs devraient participer. Cet ensemble
de films nous permettra donc de comprendre et de
décrire avec précision comment les locuteurs de la
LSFB adaptent leur langue en fonction du contexte
communicationnel. Nous analyserons, par exemple,
comment le contexte influence les gestes, mais aussi le regard et les expressions du visage. Ou encore,
nous identifierons les éléments qui rendent un discours plus fluide ».
La communauté
sourde attend
avec beaucoup
d’impatience notre
corpus vidéo, seules
traces possibles de
sa langue, ainsi que
les résultats de nos
analyses qui feront
avancer la connaissance
de cette dernière.
Laurence
Meurant
Responsable de
l’équipe LSFB
Suite
P. 2
2
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LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
LANGUES DES SIGNES
SOMMAIRE
DÉCOUVRIR
Langues des signes
Premier laboratoire
en Belgique francophone.................................... 2
PREMIER LABORATOIRE EN
BELGIQUE FRANCOPHONE
Suite de la
P. 1
Chimie
Vers des applications révolutionnaires
en éclairage et microélectronique ................. 2
Collaboration
avec les Pays-Bas
Projet européen
Des cellules photovoltaïques
plus efficaces et à moindre coût..................... 3
Collaboration secondaire - supérieur
La fin du décrochage scolaire ?........................ 3
Biologie
Le NARC accueille un Prix Nobel .................... 3
Économie & politique
Fédéralisme belge : enjeux
et conséquences de la 6e réforme ................. 4
Recherche
Droits des personnes âgées :
l’UNamur y contribue ............................................ 4
Mathématique
Optimiser la gestion
de l’énergie en Europe .......................................... 5
L’équipe LSFB de l’UNamur.
Au 1er rang (de gauche à droite) : Silvia Gabarró López, Aurore Paligot et Laurence Meurant.
2e rang : Ingrid Notarrigo, Aurélie Sinte et Bruno Sonnemans. 3e rang : Raphaël Volon
Médecine vétérinaire
Namur décrypte le virus de
Schmallenberg… et met en garde ................ 5
Exposition
L’Université de Namur et le Sud ...................... 6
Recherche
L’Europe vise une
innovation responsable......................................... 6
TRANSMETTRE
Inédit
Master complémentaire
en informatique et innovation ......................... 7
Formation continue
Cinéma & enseignement ..................................... 7
Chaire Francqui
Demain, que sera le Web ? ................................ 8
Langues et littératures classiques
La Chaire Francqui met
l’hellénisme à l’honneur....................................... 8
L
e laboratoire est donc bien utile puisqu’il
permet d’ajouter aux vidéos filmées en
contexte naturel (lors de conférences
ou de rassemblements de personnes
sourdes), des vidéos illustrant des interactions
bien définies (dialogue, argumentation…) entre
deux interlocuteurs, ou plus.
« Ce corpus permet d’asseoir nos recherches
et de les faire valider par nos pairs qui auront
désormais accès aux données analysées. Mais
l’intérêt n’est pas que scientifique… » rappelle
la responsable de ce projet.
AMÉLIORER L’ENSEIGNEMENT
En effet, la LSFB est pratiquée au quotidien par
plusieurs milliers de personnes en Belgique francophone. Cependant, très peu d’outils de référence existent pour apprendre cette langue (pas
de grammaire par exemple). Ce corpus inédit
et les analyses qui en découlent s’avèrent donc
essentiels pour la communauté sourde, puisqu’il
permet à la fois d’illustrer la richesse de cette
langue signée et d’en améliorer l’enseignement.
Les enseignants des enfants sourds, comme les
formateurs des interprètes pourront y puiser des
exemples et des exercices, et les locuteurs pourront utiliser cet outil scientifique comme bibliothèque. « L’asbl école et surdité avec qui nous travaillons depuis plusieurs années est la première à
attendre les retombées de nos recherches parce
que les enseignants sont, au quotidien, confrontés au passage du français à la LSFB » conclut la
chercheuse namuroise. « Et si le Gouvernement
de la Fédération Wallonie-Bruxelles accepte le
projet pilote de Master en traduction - interprétation en LSFB proposé récemment par l’Institut
Libre Marie Haps, l’Association Belge des Interprètes en Langue des Signes et l’Université de
Namur, notre corpus et les analyses qui en découleront seront mis au service de cette formation ».
À l’occasion de cette inauguration, le professeur
Onno Crasborn, de l’Université de Nimègue
(Pays-Bas), scientifique de référence dans le
domaine de la langue des signes et mentor
de Laurence Meurant dans le cadre du
NARC, a consacré deux jours à transmettre à
l’équipe namuroise son expertise en termes de
constitution de corpus.
Il a en effet mené, de 2006 à 2008, un projet
comparable sur la langue des signes néerlandaise
(NGT). « Aux Pays-Bas, cette bibliothèque est
devenue un symbole de la reconnaissance de
cette communauté minoritaire » explique-t-il.
« C’est reconnaître le statut de langue à part
entière de la langue des signes et contribuer à ne
pas voir la surdité comme un handicap ».
Le professeur Crasborn a également tenu une
conférence au cours de laquelle il a montré à quel
point les corpus vidéo vont révolutionner notre
connaissance des langues et de la communication
dans les toutes prochaines années.
Elisabeth Donnay
Sciences économiques
L’ESL souffle cinq bougies ................................... 9
DIALOGUER
Calcul numérique : capacité doublée,
énergie épargnée ...................................................10
Succès des Grandes conférences
namuroises..................................................................11
CHIMIE
Vers des applications révolutionnaires
en éclairage et microélectronique
Parcours d’anciens .................................................12
UNE UNIVERSITÉ,
DES VISAGES ............................................... 13
UNE UNIVERSITÉ, DES
ÉVÉNEMENTS
Euraxess
L’UNamur reconnue par l’Europe .................14
Le professeur Davide Bonifazi, membre du Département de chimie et du
NARC, participe à un projet européen qui tire parti des connaissances de la
chimie supramoléculaire pour créer des matériaux révolutionnaires, utiles
dans les secteurs de la microélectronique, de l’éclairage et de la catalyse.
L
es molécules et les macromolécules
s’agglomèrent ou s’organisent de façon
spontanée en structures précises (autoassemblage). Maîtriser ces phénomènes
supramoléculaires permet de fonctionnaliser des
matériaux selon l’objectif visé.
performance. Les chercheurs leur donne ces
qualités afin qu’ils puissent être des alternatives
aux éléments naturels rares, coûteux et nécessitant des traitements polluants qui sont actuellement utilisés dans les secteurs de l’éclairage, de
la microélectronique et de la catalyse.
PERFORMANTS ET ÉCOLOGIQUES
Le projet « Self-Assembly in Confined Space »
(SACS) auquel les chimistes namurois participent
utilise ces connaissances afin de mettre au point
de nouveaux matériaux aux multiples avantages : ils sont émetteurs de lumière et très bons
conducteurs électriques, ils sont non toxiques,
recyclables, et témoignent d’une excellente
UNE AUBAINE POUR L’EUROPE
Ces matériaux innovants serviront plus particulièrement pour des applications spécifiques :
par exemple, des ampoules imitant la lumière
naturelle ou des électrodes transparentes utilisées dans les écrans. Leur développement
constitue donc une vraie révolution pour l’industrie européenne, en la libérant du recours à
Professeur Davide Bonifazi
des matières premières qui se raréfient et en lui
garantissant l’approvisionnement en matériaux
fiables et écologiques.
Le projet SACS est développé dans le cadre de la
thématique « Nanosciences, nanotechnologies,
matériaux et nouvelles technologies de production & énergie » du 7e programme-cadre de
recherche de la Commission européenne (FP7).
E.D.
PROJET EUROPÉEN
COLLABORATION SECONDAIRE - SUPÉRIEUR
Des cellules photovoltaïques
plus efficaces et à moindre coût
Augmenter le rendement énergétique des panneaux photovoltaïques tout en réduisant le coût de leur
production. Un défi relevé par un projet européen auquel contribue le Laboratoire de Physique du Solide
(LPS) du Centre de recherche en Physique de la Matière et du Rayonnement (PMR).
’est le Centre Interuniversitaire en
Micro-Électronique (IMEC, Leuven),
acteur de référence mondiale dans
le domaine, qui coordonne ce projet « PhotoNVoltaics » auquel participent également, aux côtés de l’UNamur, la Chalmers
University of Technology et l’entreprise Obducat Technologies AB (Suède), deux unités CNRS
françaises (INL de Lyon et LPICM de Palaiseau)
et le groupe TOTAL.
« L’objectif est de concevoir et fabriquer un nouveau type de cellules photovoltaïques, basées
sur des couches ultraminces texturées de silicium cristallin » résume Olivier Deparis, professeur au LPS. « Le silicium cristallin bénéficie en
effet des meilleures performances mais il coûte
cher. Or, cette matière première correspond à
environ 40 % du coût de production des cellules
photovoltaïques ».
L’idéal serait donc de réduire l’épaisseur du
matériau utilisé, sans toutefois en diminuer
son efficacité. C’est ce que proposent de
réaliser les chercheurs du projet « PhotoNVoltaics ». Ils envisagent de diminuer de 10 à
100 fois l’épaisseur de silicium cristallin tout
en maintenant le rendement énergétique des
cellules, voire même en l’augmentant !
MIEUX UTILISER LA MATIÈRE
« Nous allons travailler avec une épaisseur de
1 à 10 microns alors que l’industrie travaille
actuellement avec une couche de l’ordre de
150 microns. Simplement, nous allons façonner la couche de silicium afin que la lumière,
au lieu de la traverser verticalement, s’y diffuse latéralement. Cette déviation du parcours de la lumière lui procure un chemin
Échantillon de silicium cristallin texturé
grâce à la technique lithographique
de nano-impression (NIL).
© Applied Physics Letters
101, 103901 (2012)
C
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plus long et donc une absorption accrue par
rapport à un passage vertical. Concrètement,
nous allons forcer cette diffusion grâce à une
structuration de la surface et piéger ainsi la
lumière dans la couche » explique l’académique namurois.
« Le rôle de l’équipe namuroise est d’optimiser le type de structuration de la surface de
silicium à l’aide de calculs numériques » précise Jerôme Muller, docteur de l’Université de
Nancy, qui effectue son postdoctorat à l’UNamur dans le cadre de ce projet, sous la responsabilité du professeur Deparis. « Nous testons
par exemple s’il est plus porteur d’utiliser une
texturation basée sur des motifs aléatoires ou
périodiques ». Ses travaux sont épaulés par
ceux d’Aline Herman et d’Alexandre Mayer,
respectivement doctorante et chercheur qualifié FNRS au Centre PMR.
« PhotoNVoltaics » est développé dans le
cadre de la thématique « Nanosciences,
nanotechnologies, matériaux et nouvelles
technologies de production & énergie » du 7e
programme-cadre de recherche et développement de l’Union européenne (FP7).
E.D.
www.photonvoltaics.org
De plus amples détails peuvent être trouvés dans
une publication récente d’Aline Herman parue
dans le Journal of Applied Physics :
http://jap.aip.org/resource/1/japiau/
v112/i11/p113107_s1 ?isAuthorized=no
LA FIN DU
DÉCROCHAGE
SCOLAIRE ?
Comment favoriser la réussite des
élèves dans le premier degré de
l’enseignement secondaire et diminuer
le décrochage scolaire ? C’est à cette
question qu’a répondu, avec succès, un
projet de recherche-accompagnement
mené par le Département éducation
et technologie de l’UNamur et les
hautes écoles Henallux, Albert
Jacquard, Paul-Henri Spaak et HELMo.
L
ancé en 2011 par Marie-Dominique
Simonet, ministre de l’enseignement
obligatoire de la Fédération WallonieBruxelles, et clôturé lors d’un colloque en
mai dernier à l’Université de Namur, ce projet visait l’accompagnement d’innovations concrètes,
mises en place par une vingtaine d’écoles du
premier degré commun de l’enseignement secondaire, pour promouvoir un parcours scolaire
serein et favoriser la réussite des élèves.
Résultats ? Positifs ! Parmi la vingtaine d’écoles
accompagnées pour implémenter des initiatives
destinées à ajuster les pratiques pédagogiques
aux différents profils d’élèves, on constate une
diminution des cas de décrochage scolaire et
d’absentéisme ainsi que du nombre d’élèves
manifestant un comportement difficile. En
outre, les mécanismes pédagogiques et organisationnels mis sur pied permettent de pallier
l’isolement des élèves en difficulté. Mais aussi, la
motivation et l’implication des élèves dans le travail et les dispositifs de soutien à l’enseignement
augmentent, de même que leur prise de responsabilités concernant leur parcours scolaire.
Ce projet est également bénéfique pour les enseignants, chez qui augmentent à la fois l’esprit de
collaboration, de créativité, d’initiative et d’innovation, le sentiment de bien-être et la compréhension des difficultés d’apprentissage des élèves.
Alors, fini le décrochage scolaire ? Pas si facile,
car instaurer de telles pratiques de différenciation pédagogique demande du temps et un
lourd investissement de la part des écoles et des
équipes éducatives…
E.D.
www.unamur.be/det
BIOLOGIE
LE NARC ACCUEILLE UN PRIX NOBEL
Pour son premier anniversaire, le NAmur Research College (NARC) a accueilli
cinq orateurs prestigieux, dont Sir Paul Nurse, lauréat du Prix Nobel de
médecine 2001 et mentor du chercheur Damien Hermand, fellow du Namur
Research College (NARC). Ils ont participé à une journée consacrée à l’étude
des microorganismes modèles.
«
N
ous sommes sélectionnés dans le NARC sur base de nos travaux et publications et nous y
sommes soutenus par un mentor de renommée internationale. Dans mon cas, j’ai eu la
chance de pouvoir compter sur Sir Paul Nurse, prix Nobel, chez qui j’ai réalisé mon premier
post-doc » commente Damien Hermand. « Le NARC nous donne l’opportunité de sortir de notre
sphère de recherche et de côtoyer d’autres chercheurs issus de disciplines très différentes, mais aussi
de soutenir l’organisation de rencontres de qualité, telle cette journée d’étude ».
Au programme : les microorganismes modèles. Kevin Verstrepen (VIB Leuven), Paul Nurse (The Crick
Institute, Prix Nobel de médecine 2001), Urs Jenal (Université de Bâle), Marc Vidal (Dana Faber Cancer
Institute) et Jeff Errington (Newcastle University) avaient fait le déplacement à Namur pour présenter
leurs travaux en la matière.
Ces interventions de qualité ont suscité un grand intérêt, preuve en est les 170 participants et le lauréat
du Prix Nobel rassemblés autour de ce sujet pointu.
Pascale Crommen
De gauche à droite : Kevin Verstrepen, Paul Nurse, Urs Jenal, Marc Vidal, Damien Hermand et Jeff Errington.
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ÉCONOMIE & POLITIQUE
RECHERCHE
FÉDÉRALISME
BELGE : ENJEUX
ET CONSÉQUENCES
DE LA 6e RÉFORME
A
CONVENTION
INTERNATIONALE EN VUE
Les compétences du chercheur namurois en
la matière ont mené, depuis plus de 15 ans,
à sa nomination au sein de la Commission
‘Droits et Libertés’ de la Fondation nationale
française de gérontologie. Commission qui
a été sollicitée pour participer à la réflexion
portant sur un projet de convention internationale relatif aux droits des personnes âgées.
Cette convention est actuellement proposée
par la France à de nombreux États.
« Elle permet d’analyser, sous l’angle des
droits de l’homme, la situation particulière
des personnes âgées. Un tel instrument légal
était inexistant, or il faut se demander s’il est
nécessaire, au regard du vieillissement de la
population et des problèmes relatifs à la maltraitance, au logement, à la retraite, etc. »
commente-t-il.
De gauche à droite : Les professeurs Deschamps, Dejardin, Mignolet, Kestens et Plasman.
D
UN IMPÉRATIF :
COORDONNER LES POLITIQUES
Ils montrent que les modifications apportées
à la Loi Spéciale de Financement augmentent substantiellement les compétences et les
moyens budgétaires des Entités fédérées, ce
qui exige de faire fonctionner efficacement
les structures de coordination budgétaire. De
Un projet de convention internationale (Nations-Unies) relatif aux
droits des personnes âgées est proposé par la France. Albert Evrard
s.j., chercheur au Centre Interdisciplinaire Droits Fondamentaux et Lien
Social (DF&LS) et coordinateur du Groupe de recherche « personnes
âgées » de l’UNamur, a participé à la rédaction de ce texte.
lbert Evrard s.j. poursuit des recherches portant sur les droits
et libertés chez les personnes
âgées. Ces travaux, menés tant
en droit belge qu’européen et international, développent une réflexion prenant en
compte toutes les dimensions de la personne
humaine âgée en tant que citoyenne et justiciable, quelles que soient les manifestations
d’une forme ou l’autre de faiblesse physique
ou mentale.
Au cœur de l’actualité, des économistes de l’UNamur et de l’ULB
ont publié La 6e réforme du fédéralisme belge et ses conséquences
budgétaires. Parution qui s’est accompagnée, fin février, d’une aprèsmidi d’étude au cours de laquelle les différents constats ont été
discutés avec des experts et des responsables socio-économiques
et politiques venus en nombre (plus de 200 personnes).
epuis plus de vingt ans, deux
équipes du Centre de recherches
en Economie Régionale et Politique
Économique (CERPE) de l’Université
de Namur et le Département d’Economie Appliquée de l’Université Libre de Bruxelles (DULBEA) travaillent ensemble sur le fédéralisme en
Belgique et l’économie wallonne. Dès le début
de la mise en place en place de la sixième
réforme de l’état par nos élus, professeurs et
chercheurs namurois et bruxellois ont décortiqué le projet. L’ouvrage paru chez De Boeck est
le résultat de leurs analyses et réflexions.
L’accord institutionnel d’octobre 2011 aborde
quatre matières importantes : le renouveau
politique, la scission de l’arrondissement de
Bruxelles-Hal-Vilvorde, le transfert de compétences aux Entités fédérées et la réforme de
la Loi Spéciale de Financement (LSF). Ce sont
ces deux derniers points qui ont retenu l’attention des professeurs Marcus Dejardin, Robert
Deschamps et Michel Mignolet du CERPE, Paul
Kestens et Robert Plasman du DULBEA, ainsi
que de leurs équipes de recherche.
Ils ont analysé non seulement les conséquences
en termes de recettes et de dépenses des Entités fédérées, mais aussi en termes d’enjeux
pour la politique budgétaire de celles-ci.
Droits des personnes âgées:
l’UNamur y contribue
Nous avons
également étudié le
budget 2013 et nous
actualiserons l’ouvrage.
plus, les Entités sont davantage responsabilisées sur les conséquences de leurs décisions
budgétaires et elles disposent d’un potentiel
élargi d’action, notamment pour soutenir la
croissance et l’emploi… De ce fait, un manque
de coordination entre les Entités, ou entre elles
et le pouvoir fédéral, pourrait avoir des conséquences dommageables : des politiques non
coordonnées risquent d’aboutir à des résultats divergents, en particulier concernant la
croissance économique et l’emploi… Cette 6e
Réforme de l’État pourrait alors être remise en
cause et jugée insuffisante.
Cet ouvrage montre une fois de plus que les
chercheurs namurois ont à cœur de veiller à
ancrer leur travail dans l’actualité. « Notre rôle
est d’expliquer ce qui se passe et les conséquences. Aussi bien pour les citoyens que pour
les décideurs. Nous avons travaillé sur base de
l’accord gouvernemental. Nous avons également étudié le budget 2013 et il y aura des lois
qui seront votées : cela signifie qu’il y aura des
mises à jours de l’ouvrage. Nous continuons
donc à travailler sur ce sujet et nous publierons
encore » conclut Robert Deschamps.
P.C.
AUTONOMIE DES
PERSONNES ÂGÉES ?
Dans le cadre de cette même Commission
‘Droits et Libertés’ de la Fondation nationale
française de gérontologie, Albert Evrard s.j. est
invité à participer aux travaux préparatoires de
la nouvelle loi française sur l’autonomie, initiés dans le cadre du Comité national pour la
bientraitance et les droits des personnes âgées
et des personnes handicapées. Il y étudiera,
avec d’autres, la liberté de mouvement dans
les maisons de retraite et le bienfondé des
mesures qui immobilisent les personnes.
E.D.
PHYSIQUE
Expertise en matériaux
intelligents… et énergétiques!
Stéphane Lucas, professeur au Centre de recherches en
Physique de la Matière et du Rayonnement (PMR) et directeur
de l’Institut Narilis, est intervenu comme expert au salon
« Métamorphoses », vitrine des matériaux innovants en Wallonie.
E
n tant que représentant du monde
académique au sein du panel d’experts « matériaux intelligents pour
l’énergie », le professeur Lucas a présenté les
quatre défis de ce domaine de recherche qui
ont été identifiés en 2012 par la Commission
européenne : la génération d’énergie, son
stockage, la réduction de la consommation
énergétique, ainsi que la gestion et la distribution de l’énergie.
Il a illustré comment les universitaires peuvent
contribuer à ces challenges, avec le projet
TRIBOFUTUR actuellement en cours dans son
laboratoire. Ce projet concerne la réduction
de la friction entre des pièces mécaniques
par l’utilisation de couches autolubrifiantes,
ce qui permet d’améliorer le fonctionnement
de moteurs tout en économisant l’énergie
nécessaire. Actuellement testées dans le
secteur automobile, ces pièces innovantes
pourraient être utilisées pour toute autre
application mécanique.
Cela fait déjà une dizaine d’années que les
physiciens namurois sont actifs dans la mise
au point de matériaux à visée énergétique,
principalement grâce à l’utilisation de la technologie plasma. Celle-ci présente le double
avantage de ne pas être polluante et d’être
déjà maîtrisée pour de nombreuses applications à partir de métaux, de polymères et de
verres, ce qui recouvre la majorité des secteurs d’activité. Pour ne prendre que cette
année 2013, cinq projets relevant de cette
thématique sont en cours au Centre PMR !
E.D.
www.pmr-namur.be
5
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MATHÉMATIQUE
OPTIMISER LA GESTION DE L’ÉNERGIE EN EUROPE
Une gestion efficace, durable et équitable de la production et de la distribution de l’énergie ?
Les mathématiciens de l’Université de Namur y contribuent, grâce à une action de recherche européenne
(COST) dédiée à l’optimisation de systèmes d’aide à la décision pour le secteur énergétique.
L
a production et la distribution d’énergie sont aujourd’hui un défi majeur, qui relève de paramètres techniques et économiques, mais aussi politiques et éthiques. « Il y a un besoin crucial
de systèmes efficaces et fiables pour gérer les réseaux énergétiques qui deviennent de plus
en plus étendus et complexes, de par la diversification des sources d’énergie (éoliennes sur
terre et en mer, panneaux solaires…) et celle des acteurs » explique Annick Sartenaer, professeur au
Département de mathématique et membre du Centre de recherche NaXys. « L’arrivée de la production
privée notamment amène de nouvelles questions techniques (saturation du réseau, redistribution…),
sans compter la prise en compte des exigences de tous les interlocuteurs : ingénieurs, géologues,
économistes, autorités politiques, etc. ».
L’optimisation de tels systèmes d’aide à la décision se fait en deux étapes fondamentales : la modélisation du problème, puis sa résolution. L’enjeu de la modélisation est de trouver le meilleur équilibre
entre fidélité à la réalité (complexité) et formalisation mathématique (nécessitant une simplification
pour que le problème soit résoluble). Reste ensuite le développement de méthodes appropriées
capables de résoudre efficacement ce modèle mathématique. C’est à cette tâche que s’attèlent
Annick Sartenaer et son équipe d’optimisation numérique.
Vers des
techniques
mathématiques
innovantes
Annick Sartenaer est membre du comité de
pilotage d’un autre projet relevant également
d’un programme de réseaux de recherche,
mais financé par la Fondation européenne
de la science (ESF), une des plus anciennes
organisations œuvrant à l’espace européen de
la recherche et réunissant des membres de 29
pays. L’objectif de ce projet « OPTPDE » est de
faire émerger des techniques mathématiques
innovantes dans le domaine de l’optimisation
sous contraintes d’équations aux dérivées
partielles. Ce type d’optimisation s’applique à la
résolution de problèmes hautement complexes
posés dans tout secteur d’activité, depuis
l’aérodynamique (profilage optimal d’ailes
d’avion) au traitement d’images médicales, en
passant par les prévisions météorologiques.
INTERDISCIPLINAIRE ET INTERNATIONAL
Pour ce projet largement interdisciplinaire, le travail des chercheurs namurois est intégré à celui
de 25 autres partenaires scientifiques et industriels issus de 9 pays européens et d’Israël, grâce
à une action de Coopération européenne dans le domaine de la Recherche Scientifique et
Technique (COST). Ces actions très sélectives (le taux d’acceptation des projets soumis avoisine
les 6,5 % seulement) favorisent la coopération internationale entre des équipes qui ont prouvé
leur excellence dans un domaine spécifique.
E.D.
http://www.cost.eu/domains_actions/ict/Actions/TD1207
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
Namur décrypte le virus de
Schmallenberg… et met en garde
Les études du Département
de médecine vétérinaire de
l’UNamur concernant le virus de
Schmallenberg concluent que
ce virus apparu en 2011 et qui,
en moins de deux ans, a touché
plus de 13 846 troupeaux de
ruminants (bovins, moutons et
chèvres) dans 22 pays européens,
va réapparaître sous de nouvelles
formes, y compris dans des
endroits où il a déjà frappé.
François Claine,
les professeurs Muylkens, Beer et Kirschvink.
F
in mai, les chercheurs ont partagé ces
résultats avec le premier scientifique
à avoir identifié ce virus, le professeur Martin Beer, de l’Institut Friedrich
Loeffler (Allemagne) et membre du comité de
thèse de François Claine, assistant au Département de médecine vétérinaire namurois dont
les recherches doctorales sont consacrées à
ce nouveau virus. Pour le professeur Beer, le
centre de recherches ovines de l’Université de
Namur constitue un outil unique pour caractériser la dissémination et le maintien du virus
de Schmallenberg dans la population animale,
deux éléments encore non élucidés à ce jour.
RISQUES DE RÉAPPARITION
DE LA MALADIE
L’équipe du professeur Nathalie Kirschvink, directrice du département de médecine vétérinaire de
l’UNamur, a étudié l’impact zootechnique et économique du virus sur le troupeau du Centre de
Recherches Ovines de l’Université, et notamment
le risque de réapparition de la maladie.
Ces analyses in vivo, dans des conditions naturelles, ont montré que le virus a infecté une
première fois le troupeau en octobre 2011 pour
réapparaître entre juillet et octobre 2012. Cela
prouve que, contrairement à ce que l’on pensait
initialement, le virus peut réapparaître dans une
zone où il a déjà frappé et que la réponse immunitaire des animaux atteints précédemment
n’est pas suffisante pour empêcher une nouvelle
circulation. L’étude montre également qu’une
fois atteint, l’animal est porteur du virus entre
10 et 15 jours, ce qui est plus long que ce qui
est observé dans les conditions expérimentales.
MUTATION DU VIRUS
Une seconde étude a dès lors été menée, sous la
direction du professeur Benoît Muylkens, sur la
caractérisation génétique du virus, qui a été isolé
sur deux agneaux gravement atteints pour en faire
le séquençage complet et en étudier, in vitro, les
caractéristiques. Verdict : il présente de très nombreuses mutations par rapport au virus initial. « Ces
mutations ne sont pas aléatoirement distribuées
puisque 50 % d’entre elles sont concentrées dans
seulement 10 % de la séquence totale du génome.
Ces 10 % se situent au niveau des glycoprotéines
de surface qui ont une double fonction : servir à
la fois de module pour que le virus s’attache à la
cellule, et de cible pour la réponse immunitaire de
l’animal » explique Benoît Muylkens.
Les chercheurs namurois ont dès lors émis l’hypothèse, désormais partiellement démontrée, que la
concentration des mutations au niveau des glycoprotéines de surface permet au virus d’étendre
son éventail d’interaction avec différents types
cellulaires. Ils supposent également que les mutations se concentrent sur les glycoprotéines de
surface parce qu’elles lui permettent de modifier
l’aspect extérieur du virus, empêchant ainsi le système immunitaire de le combattre. Ce contournement du système immunitaire de l’animal augmente la difficulté de mettre au point un vaccin…
Les vétérinaires de l’UNamur vont poursuivre
leurs recherches concernant ce virus afin d’en
définir le mode précis de dissémination, identifier les mécanismes qui lui permettent de se
maintenir dans un troupeau déjà infecté, et étudier les conséquences de la variabilité génétique
sur l’évolution du virus à court et moyen terme.
E.D.
Les résultats des travaux du prof. Muylkens
sont parus dans Journal of General Virology
et ceux de l’étude du professeur Kirschvink
dans la revue Emerging Infectious Disease.
6
Découvrir
EXPOSITION
LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
RECHERCHE
L’UNIVERSITÉ DE
NAMUR ET LE SUD
Au travers d’une exposition, le Forum
Universitaire pour la Coopération
Internationale au Développement
(FUCID), ONG de l’Université
namuroise, a mis en lumière le
dynamisme de doctorants ou postdoctorants dont les recherches
concernent le développement, dans
le Sud, mais également ici…
I
ls sont en Faculté de droit, de sciences, de
philosophie et lettres ou de sciences économiques, sociales et de gestion. Leurs projets
vous emmènent dans plus de vingt pays
et vous éclairent sur des problématiques plus
intéressantes les unes que les autres : droit de
l’enfant, conséquences des changements climatiques, microfinance dans les pays en voie
de développement, sécurité alimentaire, enjeux
de l’accès aux ressources naturelles, politiques
d’immigration, biodiversité, normes sociales,
programmes sanitaires, etc.
« Ces jeunes chercheurs tentent de mieux comprendre le monde et de contribuer, à court, à
moyen ou même à long terme, à la fois à l’amélioration des conditions de vie des populations du
Sud et à un développement durable pour tous »
résume le professeur Marcel Rémon, directeur
de la FUCID. « Ce coup de projecteur a illustré
la vitalité et l’intérêt des recherches (post)doctorales dans ce domaine, mais il a également invité
à découvrir l’ensemble, bien plus large, des projets et collaborations de développement menés
à l’Université, que ce soit par les scientifiques et
académiques ou par la FUCID ».
E.D.
NEPTUN
LE PATRIMOINE
PRÉCIEUX
DE L’UNAMUR
EN LIGNE
L
es Réserves précieuses de la Bibliothèque Universitaire Moretus Plantin
(BUMP) et du Centre de Documentation et de Recherche Religieuse
(CDRR) offrent un choix de livres et de pièces
remarquables, datant de la fin du Moyen Age
à nos jours : manuscrits et autographes, livres
imprimés, recueils de planches gravées, cartes
et plans anciens, journaux, mais aussi, monnaies et médailles, collection sigillographique,
photographies et cartes.
Ce patrimoine précieux est désormais accessible
à un large public grâce à sa numérisation et à sa
mise en ligne ! Le portail NePtUN (NumÉrisation
du PaTrimoine de l’Université de Namur), développé par la BUMP, est le fruit de nombreuses
collaborations entre les chercheurs, les bibliothécaires et les informaticiens.
Son développement n’est pas terminé. À
terme, il donnera accès à d’autres pièces
remarquables de l’UNamur : modèles botaniques, herbiers historiques, objets scientifiques, archives dignes de conservation et de
consultation, etc.
http://neptun.unamur.be/
L’Europe vise une
innovation responsable
Introduire la réflexion éthique dans les processus d’innovation : tel est l’objectif d’un projet de recherche
européen coordonné par Philippe Goujon, professeur à la Faculté d’informatique de l’Université de Namur.
C
e projet Governance of REsponsible
innovATion (GREAT) réunit plusieurs
partenaires autour de l’UNamur : l’Université d’Oxford, l’Université Montfort,
l’Université nationale d’Irlande, le VTT Technical
Research Centre of Finland, l’Université Paris Descartes et la société Signosis (Belgique).
« À la fois, l’Union européenne veut éviter de
se retrouver face à des scandales tels ceux de la
dioxine ou de l’amiante et la population actuelle
est très attentive aux enjeux des innovations
technologiques, elle réagit et demande des
comptes » explique le professeur Goujon. « On
retrouve cette même préoccupation chez les
chercheurs et les industriels. Aujourd’hui tout le
monde s’accorde pour dire que si l’innovation
est essentielle à la vie économique et à la bonne
santé d’un pays, elle ne peut se faire sans en
mesurer les implications sociales et éthiques ».
DES PISTES POUR
L’UNION EUROPÉENNE
L’objectif de GREAT est de dresser un état des
lieux des conceptions de l’innovation responsable en Europe afin de dresser une typologie
et une analyse critique de ces dernières. Cette
grille servira ensuite d’outil diagnostic pour
plusieurs projets de recherche. Il s’agira alors
de proposer à la Commission européenne des
pistes de solutions destinées à dépasser les
limites identifiées, et à définir une innovation
qui intègre davantage la réflexivité éthique et
les attentes de la société.
E.D.
www.great-project.eu
Réseau mondial, modèle unique
Philippe Goujon est partenaire d’un autre projet
européen consacré à l’innovation responsable : Global
Model and Observatory for International Responsible
Research and Innovation Coordination. L’objectif
est de définir un modèle d’innovation décrivant les
recommandations, les moyens et les structures pratiques
nécessaires, modèle qui devrait être applicable en-dehors
de l’Europe.
Participent notamment à ce projet : Fraunhofer IPK (Munich,
coordinateur), une société dédiée à la promotion de la
recherche appliquée, l’Université d’Oxford, l’Université du
Chili, l’Université de Sienne, l’Université Malaysia Sarawak
et l’Institut technologique Kyushu (Japon).
ÉDITION
Claire Rommelaere et Laurent Ravez
(eds), La maternité, autrement. Un
bébé pour une autre, un bébé toute
seule, un bébé avec une autre femme,
Presses Universitaires de Namur, 2013
Cet ouvrage étudie trois types de maternité
qui suscitent encore de vifs débats de société :
la maternité pour autrui, en solo ou avec une
autre femme. L’approche interdisciplinaire du
sujet (médecine, sciences sociales et juridiques,
arguments religieux…) ainsi que les travaux de
recherche et l’expérience pratique des auteurs
permettent de mieux comprendre les questions
concernant les nouvelles maternités et d’affiner
son raisonnement éthique.
Sarah Auspert, Isabelle Parmentier, Xavier
Rousseaux (eds), Buveurs, voleuses,
insensés et prisonniers à Namur au XVIIIe
siècle : Déviance, justice et régulation
sociale au temps des Lumières, Presses
Universitaires de Namur, 2013
Sur base d’archives administratives ou judiciaires, cet ouvrage dévoile plusieurs facettes
de la vie sociale namuroise du XVIIIe siècle et
propose une réflexion sur les phénomènes de
déviance, de justice et de prise en charge des
problèmes sociaux de l’époque.
Philippe Martin, Les familles des Plantes
à fleurs d’Europe. Botanique systémique
et utilitaire, Presses Universitaires de
Namur, 2013
Ce livre s’adresse à tous ceux qui s’intéressent
à la botanique descriptive, aux étudiants en
sciences biologiques, sciences pharmaceutiques,
bio-ingénierie, mais aussi aux professionnels de
la biodiversité ou de l’exploitation végétale, sans
oublier les naturalistes.
Michel Brix, Nerval. Glanes et miettes de
presse, éditions Honoré Champion, 2013
Les études réunies dans ce volume concernent
toutes la vie et l’œuvre de Gérard de Nerval.
Elles se fondent notamment sur des dépouillements effectués dans les journaux et périodiques du XIXe siècle et elles ont pour objectif
d’enrichir ou, en d’autres cas, de préciser nos
connaissances sur l’auteur d’Aurélia.
Le pape noir, genèse d’un mythe et Rigorisme contre liberté morale et Les Provinciales : actualité d’une polémique antijésuite
sont les nouvelles parutions proposées par la
Collection « Petite Bibliothèque jésuite » des
éditions Lessius, dont Pierre Sauvage, s.j., professeur émérite de la Faculté de philosophie et
lettres, est directeur éditorial. Toutes les infos sur
www.editionslessius.be
Gérard de Nerval et Henri Delaage, Le
Diable rouge. Almanach cabalistique
pour 1850, illustrations de Bertall, Nadar,
etc., présentation de Michel Brix, Bassac
(Charente), éditions Plein Chant, 2013.
Avec l’aide de Henri Delaage et de quelques illustrateurs, Gérard de Nerval a composé ce Diable
rouge, qui se voulait « Almanach cabalistique
pour 1850 ». Il intéressera tous ceux qu’attirent
les sciences occultes, mais aussi tous les curieux
d’histoire littéraire et d’histoire des idées. Le
Diable rouge témoigne de ce que fut la spiritualité romantique, dans laquelle se rejoignaient
élans religieux, théories millénaristes et doctrines
politiques socialisantes.
Françoise Mies (éd), Que soit !
L’idée de création comme don à la
pensée, Éditions Lessius, 2013
Ce recueil s’ouvre par une section dédiée à
la Bible, examine ensuite le déploiement de
l’idée de création dans le judaïsme, le christianisme et l’islam. La pensée de l’Inde, qui
ignore l’idée de création, offre un contrepoint
saisissant. L’idée de création est aussi questionnée dans différentes sciences. Son rayonnement est enfin évoqué dans les arts, qui
mettent en œuvre un principe de créativité et
proposent une théologie picturale ou sonore
de l’acte créateur.
Mieux vivre avec ses émotions
« Qu’elles soient agréables ou désagréables, les émotions sont indispensables à notre vie. Mais il est
essentiel de ne pas les laisser nous envahir. Il faut pouvoir calmer notre colère pour nous faire entendre,
atténuer notre joie si elle est inopportune, apprivoiser nos angoisses… plutôt que de nous emporter et de
détruire les liens qui comptent. Apprendre à vivre mieux avec nos émotions nous rend moins vulnérables
aux difficultés de la vie, fluidifie nos relations et améliore notre bien-être » explique Martin Desseilles,
directeur du Département de pyschologie. Il a fait paraître, aux éditions Odile Jacob et en collaboration
avec Moïra Mikolajczak (UCL), un ouvrage pratique et accessible à tous : Vivre mieux avec ses émotions.
http://www.mesemotions.org/
INÉDIT
7
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LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
FORMATION CONTINUE
MASTER
COMPLÉMENTAIRE
EN INFORMATIQUE
ET INNOVATION
La Faculté d’informatique et le Département des sciences de gestion
proposent un nouveau master complémentaire en informatique
et innovation. Au programme : l’acquisition de compétences en
Business Analysis et en Gouvernance IT… soit la formation d’un
profil recherché désespérément par les entreprises ! Ce master
de l’UNamur est inédit en Fédération Wallonie-Bruxelles.
G
râce à leurs compétences en Business Analysis, les diplômés de ce
master pourront accompagner le
changement et l’innovation dans
les entreprises, en assurant la médiation entre
les clients et les spécialistes de l’informatique.
Et grâce à celles en Gouvernance IT, ils seront
capables de réaliser des modèles d’affaire et
d’entreprise dans lesquels l’innovation technologique se retrouve parfaitement alignée sur
la stratégie de l’entreprise et qui prennent en
compte la complexité technologique, organisationnelle, commerciale et financière.
« Non seulement ce master innovant est un
pont vers des postes stratégiques, variés et
évolutifs, mais aussi, il répond à un réel besoin
des entreprises » insiste Naji Habra, doyen de
la Faculté d’informatique. « Actuellement, pour
réunir ces différentes compétences, les entreprises sont en effet obligées de recourir à des
personnes de formations différentes, ce qui
augmente les risques d’incompréhension. Les
études récentes menées par la fédération de
l’industrie technologique Agoria relèvent d’ailleurs cette pénurie, et différentes institutions
publiques la relaient également ! ».
Le lien avec les réalités du monde du travail est
également assuré par le fait que ce programme
de master complémentaire est agréé par des entreprises leaders du secteur, et que certains cours
sont assurés par l’un des spécialistes reconnus
du domaine : Yves Pigneur.
Ce master est ouvert aux porteurs d’un diplôme
de 2e cycle universitaire et adapté à un public
professionnellement actif, tant dans sa pédagogie (études de cas, échanges entre étudiants
et avec l’enseignant, discussion d’articles ou de
livres) que dans son organisation pratique : cours
regroupés sur une ou deux journées, possibilités
d’étaler le programme sur deux ans, etc.
Cinéma &
enseignement
Le cinéaste belge Frédéric Fonteyne, réalisateur notamment de
« Tango Libre » (2012), « Une Liaison pornographique » (1999)
et « La Femme de Gilles » (2004), est venu à la rencontre de
professeurs de français en formation à l’UNamur. L’occasion
d’évoquer les enjeux d’une éducation au cinéma.
E
nseigner l’analyse du langage cinématographique est essentiel pour
Frédéric Fonteyne. « Apprendre à décrypter des films est important parce
que le cinéma est un mode d’expression qui a
une puissance gigantesque dans notre société, en particulier auprès des jeunes » explique
le réalisateur. « Tout le monde n’a pas les
mêmes chances. Il est important que l’école
puisse donner l’occasion de découvrir un autre
cinéma que celui du box-office, en particulier
à ceux qui n’y auraient pas accès autrement !
Ces cours d’analyse sont un bon moyen d’y
arriver. Je fais partie de ces élèves à qui l’école
a fait découvrir la littérature, et cela a changé
ma vie… Or le cinéma aussi est une porte qui
s’ouvre sur des mondes que notre quotidien
nous cache bien souvent… ».
C’est donc bien volontiers que Frédéric
Fonteyne a animé la formation « cinéma »
proposée aux professeurs de français de l’Enseignement secondaire, aux côtés de JeanBenoît Gabriel, à l’initiative de ce module de
formation continuée du Centre d’études et de
documentation pour l’enseignement du français de l’UNamur. La formation était articulée
autour du dernier film du réalisateur : « Tango
Libre », tourné dans l’univers carcéral et joué
notamment par François Damiens et Sergi
Lopez.
LE CINÉMA COMME
OUTIL IDENTITAIRE
Pour ce réalisateur belge, la question d’une
sensibilisation au cinéma rejoint « des questions profondes sur l’identité de notre pays.
Depuis plusieurs années, la Flandre a une vraie
volonté politique de reconstruire son identité
via le cinéma, mais aussi via le théâtre, la danse,
etc. Les films flamands font des centaines de
milliers d’entrées en Flandre même, et corollairement, il y a davantage de moyens pour faire
plus de films, et de qualité. Aujourd’hui, on
sent qu’il existe une réelle conscience identitaire et les citoyens flamands sont fiers de leur
cinéma et de leurs artistes ». Et de notre côté
de la frontière linguistique ? Aucune politique
similaire, et les films belges francophones,
bénéficiant pourtant d’une grande reconnaissance internationale, sont rarement des succès
de foule en Wallonie et à Bruxelles…
« J’adhère totalement aux initiatives du
Cedocef qui encouragent la sensibilisation
au cinéma, notamment belge, dans l’enseignement secondaire. Mais si ces initiatives ne
peuvent s’intégrer dans une politique globale,
quel est réellement l’impact ? Nous restons des
Don Quichotte… » conclut Frédéric Fonteyne.
E.D.
Débat avec
Joachim Lafosse
Échanges entre Frédéric Fonteyne
et les participants à la formation
du CEDOCEF en mars dernier.
Dans le cadre de son cours « Analyse du
langage cinématographique », Jean-Benoît
Gabriel avait invité Joachim Lafosse, réalisateur
du film « À perdre la raison » (2012). Après la
projection de ce film dans le cadre du Ciné-club
du Quai 22, le réalisateur belge a participé à un
débat animé par deux étudiantes de bac 3 en
langues et littératures romanes suivant ce cours.
http://mcbagi.unamur.be/
FACULTÉ DE DROIT
Dynamisme des étudiants
Ce deuxième quadrimestre, les étudiants de la Faculté de droit ont multiplié les activités !
D
ans le cadre de son cours de droit naturel, le professeur Jacques Fierens a proposé à ses étudiants de bac 3 de monter
Antigone afin qu’ils « s’approprient la matière
au travers d’un texte qui les incite à méditer et
à créer, et plus largement, afin qu’ils expriment
à leur façon la constante recherche du sens qui
habite chacun ». Une expérience très appréciée
par la quinzaine de participants, et par le public
qui a répondu présent !
Le professeur Nathalie Colette-Basecqz et son
assistante Noémie Blaise ont quant à elles invité les étudiants à s’investir dans des procès
fictifs, tout d’abord à Namur, afin de sélectionner les participants au concours de droit
international humanitaire de la Croix-Rouge.
Ce sont Maude Biettlot et Florian Poncin qui
ont représenté l’UNamur lors de ce dernier.
« La dynamique participative et responsabilisante de ces procès incite à recourir à l’esprit
critique, d’initiative et d’autonomie, et cela
motive beaucoup nos bacheliers ! » commente le professeur namurois.
Un autre concours a motivé les étudiants de
bac 2 et 3 : un Tournoi d’éloquence co-organisé avec le jeune barreau de Namur. Coachés
par des avocats en première année de stage au
Barreau de Namur, les futurs juristes ont là une
belle occasion de s’exercer pour la prise de parole en public. Florian Poncin (bac3) a remporté
le premier prix suivi d’Olivier Voordeckers (bac 3)
et de Launy Ngbota Dondo (bac 2).
Enfin, le Cercle des étudiants en droit a organisé un débat sur le thème « Quel avenir
pour la Belgique après 2014 ? ». Cette rencontre a réuni plus de 300 personnes autour
de Paul Magnette (PS), Sabine Laruelle (MR),
Melchior Wathelet (CDH), Georges Gilkinet
(ECOLO), Laurent Brogniet (RWF) et Olivier
Maingain (FDF).
8
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LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
CHAIRE FRANCQUI
DEMAIN, QUE SERA LE WEB ?
S
erge Abiteboul distingue « donnée »,
« information » et « connaissance »,
et explique cette différenciation par un
exemple : « Dans une station météorologique, les données sont les mesures de température, l’information est la courbe que vous
avez constituée à partir de ces chiffres, et les
connaissances sont les réflexions et conclusions
que vous avez tirées de cette information ». Pour
ce scientifique français, « les systèmes informatiques ont le même cheminement. Au départ,
il s’agissait de gérer des données, et assez vite
est né l’intérêt pour la gestion d’informations
contextuelles. Le challenge de demain sera de
gérer efficacement les connaissances, au travers
du Web, ce réseau mondial devenu incontournable et rassemblant des milliards d’utilisateurs,
ce monde numérique en croissance exponentielle : il double tous les 18 mois ! ».
Grâce à une Chaire Francqui1, la Faculté d’informatique a reçu
Serge Abiteboul, directeur de recherche à l’Institut National
de Recherche en Informatique et Automatique (INRIA, France),
membre de l’Académie française des sciences et du Conseil
national du numérique… et également romancier. En cinq leçons,
il a dressé un portrait fabuleux du « Web de demain ».
GESTION DE CONNAISSANCES
COLLECTIVES
En effet, gérer à la fois un réseau de milliards
d’utilisateurs et tout autant de machines interconnectées raisonnant collectivement nécessite
encore de nombreux projets de recherche. « Le
Web des connaissances repose sur la participation et l’interaction des utilisateurs, il contient
ainsi une masse importante de connaissances
dont une bonne partie est particulière, imprécise,
incertaine, parfois incohérente. Le challenge est
Serge Abiteboul (2e à d.) entouré (à gauche) d’Anthony Cleve, chargé de cours à la Faculté namuroise
et du professeur Jean-Luc Hainaut, qui l’avaient invité pour cette Chaire Francqui, et (à droite) du
doyen Naji Habra, qui s’est réjoui d’accueillir dans sa faculté un professeur « qui partage notre vision
de l’informatique comme une science à part entière et non comme un simple outil ».
LANGUES ET LITTÉRATURES CLASSIQUES
que les systèmes informatiques soient capables
d’en générer des connaissances, d’évaluer automatiquement la qualité des sources d’informations, de décider ce qui est vrai ou faux, de
répondre à l’utilisateur dans un langage directement compréhensible… sans compter le défi
technique du dialogue entre un nombre gigantesque de systèmes informatiques ».
Cette Chaire a également été l’occasion pour
l’orateur de pointer les questions sociétales et
philosophiques soulevées par ces développements et ceux à venir : notamment, la protection de notre vie privée (les systèmes demandant
toujours plus de données à caractère personnel),
la marchandisation et la perte de neutralité du
Web, et le creusement de la fracture numérique.
« Nos comportements et nos choix techniques
ne sont pas neutres » rappelle Serge Abiteboul. Profitons donc que le Web relève d’une
démarche participative pour contribuer à la
construction d’une société éthique !
E.D.
Les supports des conférences sont
disponibles en pdf ou vidéo sur
www.unamur.be/info/francqui2013
1
La Fondation Francqui promeut la recherche et l’enseignement
universitaires en Belgique, notamment en octroyant aux universités
des chaires leur permettant d’accueillir un scientifique de renom.
ENSEIGNEMENT
La Chaire Francqui met
l’hellénisme à l’honneur
TRAVAUX PRATIQUES UNIQUES
Saviez-vous que chevaux de course et humains passent des tests d’efforts
similaires ? Une pratique qui a inspiré le Département de médecine vétérinaire
à proposer des séances de travaux pratiques originales… Une pédagogie
unique en Belgique francophone et bien appréciée par les étudiants !
Dans le cadre de la Chaire Francqui au titre belge 2012-2013 accordée
à la Faculté namuroise de philosophie et lettres, Charles Doyen,
chercheur FNRS de l’UCL, a donné six leçons sur le thème « La Grèce
en chœurs : rémanences poétiques, polyphonies politiques ».
E
n mettant à leur disposition les moyens
d’inviter des chercheurs et professeurs
extérieurs, la Fondation Francqui offre
aux Universités un ballon d’oxygène
très apprécié. Cette année, le poste accordé à la
Faculté de philosophie et lettres revenait au Département de langues et littératures classiques.
Le choix s’est d’emblée porté sur Charles Doyen
(UCL) qui explore de multiples facettes de l’hellénisme au travers de la religion, de l’économie et
de la littérature. « Jeune chercheur, certes, mais
éminent » soulignait le recteur, Yves Poullet, en
introduisant la leçon inaugurale en février dernier.
Lors de ses leçons à Namur, Charles Doyen a
exploré les épopées fondatrices de l’hellénisme,
dont seules sont préservées l’Iliade et l’Odyssée
Anne-Marie Doyen, directrice
du Département de langues et
littératures classiques, et l’orateur
de la Chaire, Charles Doyen.
homériques. Il a montré comment les valeurs
qu’elles véhiculent, tel l’idéal du héros, ont imprégné la vie religieuse, politique et sociale de la
Grèce antique. À l’époque alexandrine, le texte
jusque-là vivant de ces épopées que récitaient
les aèdes sera figé par les travaux des premiers
philologues, mais ces épopées n’en féconderont
pas moins, quelques siècles plus tard, la littérature latine et le monde romain.
« La difficulté était de faire un choix parmi les sujets
de prédilection de Charles Doyen » précise le Département de Langues et littératures classiques. « Nous
avons respecté un impératif pratique : le thème de la
chaire devait s’insérer dans le programme des baccalauréats de philosophie et lettres ». Consciente
que la connaissance du grec et de l’hellénisme est
essentielle, et qu’elle est indispensable aux historiens, archéologues et philosophes de l’Antiquité,
l’UNamur lui préserve en effet une place de choix
dans son enseignement. Un point de vue largement
partagé par le recteur, qui a déclaré dans son discours : « En chacune de nos facultés universitaires,
nous sommes en réalité les héritiers de la Grèce,
même si nous nous comportons aujourd’hui trop
souvent en enfants gâtés qui s’emparent de l’héritage sans reconnaître leurs dettes ».
P.C.
75 étudiants de bac 3 en médecine vétérinaire ont testé leurs performances physiques
au milieu des chevaux et des moutons… de
Faulx-les-Tombes. Le Centre de Recherches
Ovines (CRO) de l’UNamur permet en effet
aux bacheliers vétérinaires d’apprendre à
manipuler et soigner les animaux, à aider lors
des naissances d’agneaux, etc.
À l’issue de leur troisième année, ces étudiants
deviennent même leurs propres cobayes le
temps d’une après-midi ! Les séances de physiologie sportive les invitent en effet à effectuer
des courses à pied de 12 ou 45 minutes et des
sprints. Objectif : mesurer leurs performances
physiques et notamment l’augmentation du
taux de lactates, ces sels de l’acide lactique
produits par les cellules musculaires lors d’un
effort intense.
« Ils connaissent le fonctionnement de chaque
système du corps animal, et humain. Leur cours
de physiologie intégrée leur apprend maintenant à voir comment les systèmes interagissent
entre eux. Ces exercices physiques couplés aux
mesures prises sur eux-mêmes et sur les deux
chevaux participant aux séances sont une
belle comparaison pratique » explique Nathalie Kirschvink, professeur au Département de
médecine vétérinaire et directrice du CRO. « En
outre, travailler avec les chevaux les motive, et
l’exercice est bon pour leur santé ! ».
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LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
PRINTEMPS DES SCIENCES
CONCOURS BE PRODIGIOUS
CARTON
PLEIN POUR
L’UNAMUR !
Afflux d’eau et de public !
L’édition 2013 du Printemps des
sciences, consacrée aux défis de
l’eau, a rencontré un vif succès
à l’UNamur : les spectacles et
conférences proposés au grand
public ont accueilli un millier de
visiteurs, tandis que les activités
réservées aux écoles maternelles,
primaires et secondaires ont vu
leur fréquentation augmenter de
30 %… soit plus de 6000 étudiants
supplémentaires qui ont afflué
sur le campus en une semaine !
U
n beau succès donc pour cette semaine de sensibilisation aux sciences.
Organisée dans les universités de la
Fédération Wallonie-Bruxelles, elle a
été, à Namur, l’occasion d’une soixantaine d’activités, grâce aux nombreux partenaires extérieurs
et bénévoles qui se sont joints à l’équipe organisatrice, Atout Sciences : ateliers, jeux, expositions interactives, séances en laboratoire, visites
guidées, présentations de travaux, conférences,
débats, projections de films, etc.
Nouveauté de cette année : le printemps s’est
exporté en ville, avec le rallye des sciences.
Dédié à l’Antarctique, ce parcours proposait
de résoudre une énigme articulée autour des
Neuf étudiants de l’UNamur
ont été primés pour leur projet
innovant au sortir du concours
BeProdigious, proposé par
le Bureau Économique de la
Province (BEP) et l’Université
de Namur, dans le cadre du
Plan Marshall 2.vert, avec
le soutien de l’Agence de
Stimulation Économique (ASE).
thèmes de l’énergie et du chaud et du froid.
En prime, la possibilité de s’entretenir avec
des invités de marque : les explorateurs belges
Dixie Dansercoer et Sam Deltour, détenteurs
du record mondial de la plus longue expédition
autonome en Antarctique !
Parmi les autres coups de cœur de l’édition
2013 : trois spectacles proposés aux enfants
de 2 à 5 ans, et la conférence « les mathématiques sont la poésie des sciences », proposée
par le Département de mathématique et la
Maison de la poésie de Namur. Elle a rassemblé 250 personnes.
En parallèle de cette conférence et également avec
la Maison de la Poésie, et les Midis de la Poésie
de Bruxelles, le Département de mathématique
et celui de langues et littératures françaises et
romanes ont proposé à leurs étudiants un atelier
d’écriture sur le thème de l’eau. « L’objectif était de
rassembler des étudiants scientifiques et littéraires
autour d’une création commune afin que chacun
s’enrichisse du point de vue de l’autre », explique
Renaud Lambiotte, professeur au Département de
mathématique et co-organisateur de cet atelier.
E.D.
SCIENCES ÉCONOMIQUES
L’ESL souffle cinq bougies
Il y a cinq ans, l’UNamur et l’UCL mettaient en commun leurs savoir-faire en matière
d’enseignement dans le domaine de l’économie. L’Economics School of Louvain était née.
Libre Cours a profité du 5e anniversaire de l’ESL pour mettre en lumière ses résultats.
Les trois équipes
gagnantes sont
constituées d’étudiants
en gestion de
l’Université de Namur.
L
a création de l’Economics School of
Louvain a permis aux deux universités
de mettre en avant leurs domaines de
prédilection. À Namur, les spécialisations en enseignement se sont dirigées vers les
thématiques portées par les centres de recherche
en économie du développement (CRED), en politique économique et régionale (CERPE) et en
finance (CEREFIM).
Les programmes ont été revus en profondeur
pour supprimer les doublons, offrir aux étudiants une plus grande variété d’options et, toujours, la meilleure visibilité possible au niveau
international. « Grâce à notre collaboration et
depuis les dernières refontes du programme,
nous pouvons offrir aux étudiants 11 options
de trois cours. La majorité des options reflète
les forces respectives des deux institutions mais
certaines n’ont pu être créées que par la collaboration entre nos universités » explique le professeur Eric Toulemonde, directeur du Département des sciences économiques de l’UNamur et
président en alternance de l’ESL. « Ainsi, les étudiants viennent à Namur pour suivre les options
sur l’économie du développement, la politique
macroéconomique et l’économie financière,
et l’analyse économique de l’intervention publique. Cette dernière option donnée à Namur
par des professeurs des deux universités renforce la position en économie publique d’une
université au cœur des institutions wallonnes ».
L
es étudiants des hautes écoles et
des universités de la Province de
Namur étaient invités à explorer
leur potentiel créatif et leur esprit
d’entreprendre. Comment ? En présentant
leur projet, d’abord sur papier, puis oralement devant un jury de professionnels.
« L’idée était de donner envie aux étudiants
d’entreprendre, de leur permettre de croire
en eux et d’avoir confiance en leurs idées. Les
idées innovantes foisonnent en effet dans les
auditoires ! Ce concours a permis aux jeunes
de les exprimer » se réjouit Wafa Hammedi,
professeur au Département des sciences de
gestion qui a piloté le projet avec le BEP.
Promotion 2012 de l’ESL
L’ESL compte entre 250 et 300 étudiants de
master. « Environ trois quarts des étudiants qui
suivent un cours namurois sont originaires de
Louvain » précise le professeur Toulemonde.
« Grâce à nos programmes communs, nous
avons pu développer des masters internationaux, avec Milan, Lisbonne, Genève, Maastricht
et Varsovie. Les étudiants suivent un programme
d’un an chez nous et l’autre année dans l’université partenaire, avec un double diplôme à la clé.
Nous proposons aussi plus de cinquante destinations pour des échanges d’un quadrimestre
grâce à des accords bilatéraux ». Pour permettre
cette internationalisation, augmenter l’attrait de
l’ESL pour les étudiants étrangers et préparer
les étudiants à évoluer dans un environnement
professionnel international, la moitié des cours
se donne en anglais.
P.C.
Une cinquantaine d’étudiants des différents établissements de l’enseignement
supérieur ont participé au concours : un
succès pour une première édition ! Leurs
projets ont été évalués au regard de leur
originalité et de leur potentiel de développement (aussi bien du point de vue technique que financier), et ils devaient également répondre à un besoin.
Le premier prix revient à Delphine Vanvooren, Julie Yang et Tom Callaert. Leur projet
« GreenTUb » est un mécanisme permettant
d’éviter la perte d’énergie dans les maisons.
Yannick André, Julien Becquevort et Kerlin
Nghunza remportent le deuxième prix avec
leur système « AEPS », qui améliore la sécurité dans les voitures contre le vol, et le troisième prix a été décerné à Marie Brichard,
Valentine Huys et François-Xavier Deneffe,
pour leur projet « The Smart Patch », qui
permet de controler l’équilibre alimentaire
via un système qui interagit avec la peau.
E.D.
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LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
INTERUNIVERSITAIRE
ANALYSE PAR RÉACTIONS NUCLÉAIRES
CALCUL NUMÉRIQUE
À L’UNAMUR :
CAPACITÉ DOUBLÉE,
ÉNERGIE ÉPARGNÉE
La nouvelle Plateforme technologique en Calcul Intensif (PTCI)
de l’Université permet de doubler les moyens de calcul
numérique utiles à plus de cent chercheurs et aux étudiants.
De plus, elle est deux fois moins énergivore que la précédente !
L
a capacité de la plateforme est désormais de 14 Tflops, c’est-à-dire de 14 000
000 000 000 opérations par seconde.
Et cela grâce à 1000 cœurs de calcul
interconnectés et à un espace de stockage de 70
Terabytes. Des moyens bien nécessaires puisque,
comme le rappelle Luc Henrard, professeur au
Département de physique et membre du comité
du CÉCI : « Le calcul numérique est devenu une
composante essentielle de la recherche dans de
nombreux domaines, de la cosmologie aux nouveaux matériaux, en passant par la chimie théorique, la biologie cellulaire et la finance quantitative… Rien que pour l’UNamur, ce sont plus de
100 chercheurs des Départements de mathématique, physique, chimie et biologie ainsi que de
la Faculté des sciences économiques, sociales et
de gestion qui sont concernés ».
Le CÉCI, c’est le Consortium des Équipements
de Calcul Intensif de la Fédération WallonieBruxelles, financé par le FSR-FNRS, dont l’UNamur est membre depuis sa création en 2011.
Ce groupe de 500 chercheurs favorise l’exploitation rationnelle et optimale des équipements
nécessaires à la simulation numérique dans
les cinq universités (UCL, ULB, ULG, UMons et
Une expertise
partagée
C’est au Centre de recherches en Physique de la Matière et du
Rayonnement (PMR) que l’Institut de NanoSciences de Paris (INSP,
Université Pierre et Marie Curie) a trouvé un laboratoire assorti
des compétences adéquates pour poursuivre ses recherches.
UNamur). Il encourage également les formations
communes, l’échange d’expertise et de bonnes
pratiques, et pérennise l’appui technique aux
utilisateurs. Le CÉCI a ainsi permis de fournir de
nouveaux moyens dans chacune des universités,
la PTCI en est le résultat pour Namur.
NOUVELLE FILIÈRE DE MASTER
Une plateforme qui profite également à l’enseignement. « Une partie de la capacité est
réservée aux étudiants, pour l’apprentissage
de méthodes numériques scientifiques et pour
l’utilisation de logiciels spécialisés » explique Luc
Henrard. « Le Département de physique lance
d’ailleurs, dès la rentrée prochaine, une filière
numérique pour le master en physique ».
La PTCI a été inaugurée à l’occasion de la journée du groupe de contact FRS-FNRS de Calcul
Intensif réunissant tous les utilisateurs de calcul
numérique issus des universités francophones de
Belgique. Cette journée de conférence à Namur
avait pour point d’orgue l’intervention du professeur Erik Deumens, directeur du Hight-Performance Computing Center de l’Université de
Floride, venu expliquer l’évolution et les enjeux
du calcul intensif.
À l’occasion de cette inauguration, les chercheurs
namurois ont exposé leurs « œuvres numériques » : des résultats scientifiques présentés
sous forme graphique et imprimés sur des feuilles
métalliques, grâce au concours d’Atout Sciences.
Cette figure représente les « Résonances dans les
monopoles de Brout-Englert-Higgs ». Le calcul intensif permet d’explorer les caractéristiques physiques d’objets nouveaux, comme ces monopoles
de Brout-Englert-Higgs, qui sont issus d’extensions
de la physique standard. Le calcul de leurs propriétés permet d’élaborer des tests expérimentaux
qui pourront contraindre les théories prédisant
l’existence de ces nouveaux objets. Pour établir
les propriétés résonantes de ces objets hypothétiques illustrées sur la figure, il a fallu environ une
semaine de calcul avec 50 cœurs, soit plusieurs milliers d’heures d’un ordinateur de bureau.
Guy Terwagne, Dhafira Zeguna, post-doctorante à l’INSP, Jean-Jacques Ganem,
maitre de conférences à l’INSP et Ian Vickridge, directeur de l’INSP, autour
d’une chambre de visite de l’INSP installée sur l’accélérateur du LARN.
E
n effet, pour cause de travaux, l’INSP était à la recherche d’un laboratoire disposant à la
fois d’un accélérateur à particules et du savoir-faire nécessaire à l’utilisation de celui-ci pour
l’analyse et la mise au point de matériaux innovants en vue d’applications dans les secteurs
de la microélectronique ou de l’énergie renouvelable.
C’est plus particulièrement l’étude de la distribution d’éléments légers (azote, oxygène, etc.)
au sein de matériaux qui intéresse l’équipe « couches nanométriques : formation, interfaces,
défauts » de l’INSP… Or un des meilleurs laboratoires au monde dans ce domaine n’est pas loin
de Paris : le Laboratoire d’Analyse par Réactions Nucléaires (LARN) du Centre PMR.
« Nos équipes ont des compétences complémentaires, nous comptons donc mettre ce prêt de matériel à profit pour échanger nos savoir-faire et, pourquoi pas, jeter les bases de recherches communes
sur de nouveaux sujets » explique le professeur Guy Terwagne, directeur du LARN. Et en effet, cette
collaboration a déjà porté ses fruits. L’INSP a comme expertise le profilage de l’oxygène 18 qui doit
se faire à très basse énergie, paramètre qui s’annonçait difficile à mettre en œuvre sur l’accélérateur
du LARN, mais les physiciens namurois ont réussi et ont pu réaliser l’analyse sur un échantillon test
proposé par les Parisiens. Une corde de plus à leur arc de compétences donc !
E.D.
PROVINCE
QUAND L’ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR NAMUROIS
ET LE SECTEUR PUBLIC DIALOGUENT
Pour la première fois, tous les acteurs de l’enseignement supérieur et les
acteurs du secteur public d’une province se sont rencontrés pour ouvrir
une réflexion sur la mise en place de nouvelles collaborations. C’est une
fois encore en Province de Namur qu’est prise cette initiative originale.
S
i la réforme de l’enseignement supérieur et notamment la création des
pôles académiques ne fait pas encore
l’unanimité… en Province de Namur, ils
sont déjà réalité. Ainsi, les institutions d’enseignement supérieur de la Province, tous réseaux
et types confondus, collaborent activement depuis de nombreuses années. Elles ont une fois
encore prouvé l’intérêt d’une telle interaction en
organisant une après-midi de rencontre avec les
acteurs du secteur public, un secteur public à
multiples visages, puisque Namur est à la fois
ville, province et capitale de la Wallonie.
Des représentants des communes, de la Province
et du Parlement wallon ont rencontré les acteurs
de l’enseignement supérieur autour de différentes
thématiques : l’action sociale, la santé, la culture,
le tourisme, la coopération internationale, les
TIC, l’économie & la finance locales, la mobilité,
l’aménagement du territoire & le développement durable. Au cours de ces ateliers, les participants ont eu l’occasion d’apprendre à mieux
se connaître, d’exprimer leurs attentes et leurs
besoins et de présenter leur expertise. Les collaborations pourront prendre de multiples formes :
des formations et des formations continuées qui
soient plus en adéquation avec l’évolution de la
société, des recherches disciplinaires et transdisciplinaires au service du secteur public, la mise à
disposition d’expertise, ou encore l’encadrement
de stages, travaux, mémoires et thèses de doctorat en lien avec le secteur public…
Enthousiaste, Yves Poullet, recteur de l’Université de Namur, a conclu la réunion en insistant sur
l’importance d’un pôle académique namurois.
Celui-ci a la possibilité d’offrir une réponse innovante aux besoins de la société. Une réponse qui
passe nécessairement par la création de synergies entre nos différents établissements d’enseignement supérieur, qui sont complémentaires,
et par un ancrage plus important dans notre
ville, notre province et notre région.
A.M.
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LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
CONFÉRENCE REHNAM
Après la crise, le beau temps ?
Le REHNam (association des
anciens professeurs de l’Unamur)
avait convié pour une conférence
Henri Bogaert, commissaire
au Bureau fédéral du Plan et
professeur d’économie, et
Béatrice Delvaux, éditorialiste en
chef du journal Le Soir. Le thème :
Impacts à moyen terme pour
la Belgique et la Wallonie de la
crise économique et financière.
QUE NOUS RÉSERVE L’AVENIR ?
Selon le commissaire au plan, notre croissance
va reprendre. En 2015, elle passerait à 1,6 %.
Le taux de chômage va continuer à augmenter mais diminuera ensuite. Cependant, notre
En mai et juin, l’Université a
reçu trois ambassadeurs à qui
elle a pu présenter ses activités
ainsi que les projets qu’elle
mène avec des universités ou
entreprises issues de leur pays.
F
H
enri Bogaert a expliqué le pourquoi
de la crise actuelle. Elle trouve son origine dans la crise financière de 2008
et dans celle des finances publiques
que traversent de nombreux pays de la zone euro
depuis 2010. Il a rappelé que notre pays a connu
plusieurs périodes de récession depuis trente
ans. « En 1981, notre situation était comparable
à celle de la Grèce, avec des taux d’intérêt de
plus de 6 %, un grave problème de compétitivité et d’emploi ! ». Grâce à différentes mesures,
comme la dévaluation et le blocage des salaires,
le budget belge est revenu à l’équilibre en 2008.
Mais aujourd’hui, nous faisons à nouveau partie
des mauvais élèves européens…
AMBASSADEURS
À L’UNAMUR
productivité baisse, ce qui n’est pas compatible
avec les aspirations salariales des travailleurs, et
notre taux de croissance demeure trop faible
pour financer la protection sociale. « À politique
inchangée, nous ferons face à une augmentation des coûts de 28 milliards d’euros, ce qui
est infaisable ! Nous devons donc augmenter
notre croissance, réfréner l’augmentation des
dépenses liées à l’âge en postposant l’âge de la
pension et épargner maintenant », a-t-il conclu.
« NOTRE PAYS EST ÉCARTELÉ ! »
Béatrice Delvaux a quant à elle mis l’accent
sur la difficulté des gouvernements belges à
prendre des mesures impopulaires, et évoqué la fracture, essentiellement sociologique,
nord-sud de notre pays, ainsi que le rôle joué
par la N-VA… qui pourrait gagner les élections fédérales en 2014 (porte ouverte aux
ambitions nationalistes). Ces élections trop
fréquentes sont une des faiblesses de notre
pays selon la journaliste, contrairement à
notre créativité par exemple. Sa conclusion ?
« J’appelle les intellectuels à jouer leur rôle, à
dire la vérité, à pointer du doigt ce qui ne va
pas et à proposer des solutions ».
Laurence Jados
élix Ndayisenga, ambassadeur du
Burundi, a pris connaissance des collaborations que notre université développe avec celle du Burundi (en droit, en
physique, en didactique des mathématiques,
etc.). Le projet de Business School développé
à Bujumbura avec d’autres partenaires internationaux, dans le cadre du réseau jésuite,
lui a également été exposé.
L’ambassadeur du Japon, Mitsuo Sakaba,
qui a été informé des projets menés de
concert par les chercheurs namurois et leurs
collègues japonais, souhaite voir se développer les contacts entre l’Unamur et les entreprises japonaises installées en Wallonie, ainsi
que promouvoir la culture japonaise au sein
de notre université grâce à de futurs événements culturels.
Quant à l’ambassadeur du Chili, Carlos
Appelgren, ce sont particulièrement les
accords concernant les échanges d’étudiants et de chercheurs entre l’Université
de Namur et deux universités de Santiago
(l’Université Diego Portales et l’Université
Alberto Hurtado - en cours de signature)
qui lui ont été présentés, de même qu’un
projet de recherche concernant l’innovation
responsable dont la Faculté d’informatique
et l’Université du Chili sont partenaires.
GRANDES CONFÉRENCES NAMUROISES
TROIS GRANDS NOMS POUR UN SUCCÈS
Trois grandes conférences
namuroises ont rythmé le 2e
quadrimestre. Elles ont permis
d’entendre Yves Coppens,
Eric-Emmanuel Schmitt et
François Bayrou. Des rendez-vous
qui ont attiré 1500 personnes
dans les auditoires namurois.
Une belle fréquentation qui
montre que ces rendez-vous lancés
en 2012 deviennent un classique
de la vie culturelle de la ville.
L
a saison 2013-2014 est d’ores et déjà
annoncée, avec à la tribune : Bichara
Khader (politique), Jean-Claude Guillebaud (philosophie), André Füzfa
(science), Lytta Basset (spiritualité) et Sylvie Germain (littérature).
www.gcnamur.be
Quelle évolution
pour l’Homme ?
Des spiritualités
et des hommes
Eric-Emmanuel Schmitt, l’un des auteurs
francophones les plus lus dans le monde, est
passionné par la spiritualité. « La spiritualité,
c’est arriver à donner un sens aux événements
que nous vivons. Nous avons un besoin
fondamental de donner du sens « invisible » à ce
qui est « visible » a-t-il expliqué. « La spiritualité
est multiple, elle peut prendre la forme d’une
religion ou de l’athéisme… Ce sont toutes ces
expressions et questionnements des hommes
qui me passionnent et nourrissent mes écrits ».
Une vision que le philosophe a explicitée en
dialogue avec Charles Delhez et le public.
Yves Coppens (au centre), en compagnie
des organisateurs de ce cycle de conférences
à Namur : le père Charles Delhez, aumônier
de l’Université, et Annie Degen, membre de
la Faculté de médecine et organisatrice des
événements institutionnels. Ce paléontologue,
professeur au Collège de France, est l’un des
plus grands spécialistes français de l’évolution
humaine. Il a montré, avec force exemples issus
de sa riche expérience de terrain, comment
l’acquis a pris le pas sur l’inné, expliquant ainsi
pourquoi l’évolution de l’Homme s’est ralentie,
puis arrêtée depuis 100 000 ans.
L’alternative
politique de
François Bayrou
Pour l’homme politique français François Bayrou,
il est nécessaire de faire de la politique autrement,
en tenant compte de l’évolution d’une société à
jamais transformée par le web. « La dichotomie
gauche-droite qui a longtemps guidé la politique
n’est plus pertinente aujourd’hui. Notre société
s’est complexifiée, la hiérarchisation s’est étiolée.
Tout le monde veut participer, donner son avis sur
les décisions… Pour pouvoir décider aujourd’hui,
les hommes politiques se doivent donc de
proposer un projet fort et porteur de valeurs, et
l’accompagner d’un comportement responsable.
Ils doivent proposer une voie qui leur permette de
devenir de vrais leaders ! ».
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LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
PARCOURS D’ANCIENS
COMME HISTORIEN, JE SERAI…
Inès Leroy et Jérémy Loncke, deux jeunes historiens, anciens de l’UNamur (candidatures, promotion 1999)
qui ont continué à chercher… avant de trouver. L’une travaille aujourd’hui dans le secteur du patrimoine
tandis que l’autre a changé totalement d’orientation et suit une formation en sylviculture.
Quels bons souvenirs conservez-vous
de vos années passées à Namur ?
Inès : Il y en a beaucoup… Tout d’abord par rapport aux enseignants et à leur enseignement, je
pense en particulier à René Noël, Philippe Jacquet, Guy Philippart et au Père Sauvage. Nous
étions très bien encadrés, formés de manière
extraordinaire, pas seulement dans notre discipline mais aussi sur le plan humain. Je me souviens aussi des bons moments liés à la création
de l’association des anciens du département.
Jérémy : Je n’ai pas de souvenir particulièrement
représentatif. C’est surtout le contexte qui m’a
marqué : l’environnement créé autour de nous
par les professeurs et la bonne humeur qui régnait au sein de notre promotion. Ces deux candis faites à Namur sont une belle tranche de vie !
Votre formation à Namur avait-elle
quelque chose de spécifique que
vous n’avez pas nécessairement
retrouvé par la suite ?
Inès : Je pense que le véritable atout lié à nos
candis est d’avoir appris la rigueur et la méthode, bien utiles pour bien structurer nos travaux, nos recherches. Tous deux dictent encore
aujourd’hui notre manière de travailler.
Jérémy : Et on ne s’en apercevait pas vraiment :
l’ambiance était très familiale, décontractée,
mais le niveau d’exigence était bien là. Ce n’est
qu’a posteriori que je me suis rendu compte que
nous avions de solides acquis.
Vous n’avez pas enseigné longtemps
dans le secondaire. Pourquoi ?
Inès : je ne pensais pas être faite pour cela ; je
l’ai testé pour être certaine. J’ai eu un excellent
contact avec les élèves mais je sentais que ce
n’était pas ma voie.
Jérémy : J’ai fait l’agrégation en connaissance
de cause et l’enseignement m’a plu. J’y reviendrai certainement, à temps partiel. Lorsqu’on est
jeune, on n’est pas toujours à l’aise. Mais avec le
temps… on se sent mieux armé pour enseigner.
Après vot
votre licence (UCL), vous
continuez à étudier. Comment avezconcilié votre vie professionnelle
vous conc
et familia
familiale avec le doctorat ?
Inès : Quand je n’avais pas d’enfant, les choses
relativement simples, après, un peu
étaient rela
Mais je me suis lancée dans un doctomoins… Ma
rat car j’ai travaillé
comme assistante au Centre
t
de Recherches
d’Archéologie
Nationale de l’UCL,
Recherch
sans diplôme
en
archéologie
ce qui me posait
diplôm
certains problèmes
notamment
en termes de
pro
responsabilité
sur
chantier.
J’ai
donc
décidé de
responsabili
reprendre des
études
en
faisant
les
quatre
ans de
de
bac et de master
en
deux
années,
puis
la
thèse.
m
Jérémy : J’a
J’ai entrepris le doctorat suite à mon
d’assistant de recherches à l’UCL, pour
travail d’ass
finalement ne pas passer ma thèse car je me
suis orienté différemment dans mon schéma de
vie. Depuis lors,
je suis attaché dans une agence
l
fédérale, en tant qu’analyste RH. Aujourd’hui,
c’est grâce à un congé parental que je termine
une formation de technicien en sylviculture.
re.
Cela me permet de diversifier mes compépétences et d’envisager de nouveaux horizons
ons
professionnels…
Pour vous Inès, quel a été le
déclencheur de votre passion
pour le patrimoine médiéval ?
De fil en aiguille, à la fois par mes études d’histoire
et celles d’archéologie… Pour mon doctorat, je
réalise l’étude régressive d’un paysage pour localiser des zones d’implantations mérovingiennes
et, à terme, pouvoir les fouiller. C’est donc un
processus de reconstitution où l’interdisciplinarité
est importante : je travaille avec une géomorphologue, avec des spécialistes en prospection électromagnétique, etc. C’est sans doute ce qui nous
caractérise Jérémy et moi : cette curiosité d’aller
vers d’autres disciplines qui nous enrichissent.
Et vous Jérémy, pour la sylviculture ?
C’est un contexte qui m’attire depuis toujours ;
j’ai d’ailleurs effectué l’essentiel de mes recherches de deuxième et troisième cycles dans le
domaine des sciences naturelles au Bas MoyenÂge. La sylviculture est en outre une discipline
qui implique une réflexion sur plusieurs générations, et laisse des traces sur notre environnement. J’y retrouve donc une forme de dimension
historique spécifique. C’est une réorientation
peu banale, et il me semble que cela induit une
certaine richesse au niveau du développement
personnel. Et pour ne rien vous cacher, travailler
au grand air est un vrai plaisir !
Selon vous, pourquoi estil important de continuer à
financer les organisations qui
sont centrées sur l’histoire ?
Jérémy : L’intérêt de tels financements est
manifeste car dans un contexte de mondialisation, d’échanges de savoirs et d’immédiateté
de l’information, il reste important de continuer
à rechercher et interpréter les pièces du puzzle
ÉCHOS DE NOS ANCIENS
qui nous a construits. L’histoire rend, à plus ou
moins long terme, d’immenses services aux
collectivités.
Inès : J’approuve ce point de vue. Dans le cadre
de ma recherche personnelle, je vois un impact
direct de ces types de financement : comment
répondre à une forte pression d’implantation
immobilière ? Mon travail contient un enjeu
économique qui consiste à identifier les zones
de construction qui ne nuiront pas à l’élaboration de notre histoire locale. Plus généralement, je travaille pour un musée qui est subventionné et j’estime qu’il est de mon devoir
de contribuer à ce que tous les publics profitent
pleinement de l’argent public qui permet nos
travaux historiques.
Quels conseils donneriez-vous à
celles et ceux qui commencent
à étudier l’histoire ?
Jérémy : Ne pas tarder à envisager la multidisciplinarité ; allier l’histoire à d’autres perspectives,
complémentaires ou variées, afin d’ouvrir l’éventail de ses options professionnelles à court ou
plus long terme.
Inès : Oui, c’est judicieux. Il faut développer
et pousser sa curiosité le plus loin possible,
notamment en rencontrant des personnes qui
ont diversifié leurs profils. J’annonce aussi une
bonne nouvelle aux futurs étudiants : la pratique
de l’histoire nous apprend à préciser, voire, dans
certains cas, à remettre en cause, ce qu’on pouvait percevoir comme définitivement établi.
Propos recueillis
par Charles Angelroth
TÉLÉVIE 2013
Michel Damar
Thierry
Leclipteux
Olivier
de Wasseige
(licence en biologie, 1980), a reçu le Grand Prix
des Alfers pour son entreprise Coris Bioconcept.
Il est CEO et co-fondateur de cette société qui
développe, produit et commercialise des kits
de diagnostic rapide permettant de détecter les
principaux virus et parasites responsables des
troubles digestifs et respiratoires. La Province de
Namur et le Bureau Économique de la Province
ont voulu récompenser cette entreprise leader sur
le marché belge et présente dans 65 autres pays.
(maîtrise en informatique, 1986), co-fondateur
et co-dirigeant d’une agence Web et multimédia,
vient de publier un roman policier dont l’intrigue
s’articule autour de la mort d’un Pape : Codes
Condorcet. Suspens et enjeux sociétaux, religieux et
philosophiques s’entremêlent dans cette fiction où les
nouveaux moyens de communication (réseaux sociaux,
forums de discussion sur le web, etc.) ne jouent
pas un rôle anodin… L’auteur propose son livre en
version ebook afin de promouvoir l’usage des liseuses
électroniques, mais la version papier existe également !
(maîtrise en sciences économiques, 1974),
expert en management public, vient de publier,
avec Joseph Pirson, sociologue et philosophe,
l’ouvrage Diriger à la lumière de l’Évangile,
chez l’éditeur Lit Verlag. Cet essai explore une
nouvelle piste de réflexion sur le management,
en s’inspirant librement du Nouveau Testament.
Les auteurs définissent vingt-huit valeurs et
en déduisent des propositions concrètes pour
la conduite de personnes. Diriger sur base de
ces valeurs prend en compte la maturité, la
responsabilisation des acteurs et leur besoin de
s’épanouir dans leur travail.
Infos sur www.codes-condorcet.com
www.lit-verlag.de/isbn/3-643-90297-9
L’UNamur a apporté une contribution de 20.116
€ à l’opération Télévie. Elle remercie tous ceux qui
ont participé à cette récolte de dons : bénévoles,
participants aux activités, et donateurs.
Photo : Annie Degen (Faculté de médecine),
Stéphane Lucas et Carine Michiels (Institut Narilis)
et Bernard Masereel (Faculté de médecine), lors de
la soirée de clôture de la 25e édition du Télévie.
Une université, des visages
LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
DISTINCTION
Primée par l’American
Astronomical Society
Audrey Compère, assistante au département de
Mathématique et membre du centre de recherche
naXys, a reçu un Student Stipend Award de la Division
on Dynamical Astronomy (DDA) de l’Union américaine
d’astronomie (American Astronomical Society) pour
ses recherches destinées à expliquer pourquoi la région
transneptunienne compte nettement moins d’astéroïdes
binaires que les autres régions plus proches du Soleil.
ÉCHANGES
Chercheur à Namur,
jeune talent pour le Mexique
Omar Lozano Garcia, postdoctorant au
Namur Nanosafety Center (NNC) de l’Institut
Narilis, vient d’intégrer le Réseau des talents
mexicains, une association qui entend
contribuer au développement du Mexique.
Ce sont ses compétences en sciences des
matériaux et notamment concernant la
sécurité des nanomatériaux, qui sont sollicitées.
PLUS D’INFOS SUR : nouvelles.unamur.be
PLUS D’INFOS SUR : nouvelles.unamur.be
DISTINCTION
Premier lauréat d’une bourse
doctorale en politique culturelle
BOURSE
Doctorante à Stanford
L’Observatoire des Politiques Culturelles de
la Fédération Wallonie-Bruxelles (OPC) a
octroyé sa première bourse de recherche
doctorale à Gilles Abel (Département de
philosophie) pour ses travaux concernant la
philosophie pour enfants et le théâtre jeune
public. L’objectif est d’analyser quels sont
les liens exacts qui unissent philosophie
et théâtre pour enfants et quelles sont
dès lors les pistes à explorer pour affiner
notre connaissance des enfants, leurs
apprentissages et leur épanouissement.
Grâce à une bourse du Collège Interuniversitaire
pour les Sciences du Management, Sophie Liénart,
doctorante en sciences de gestion à l’Université
de Namur, est pour un an en séjour de recherche
au Centre de recherche en design de l’innovation
de la prestigieuse Université Stanford. Elle y étudie
comment les enjeux d’efficience énergétique sont
perçus et mobilisés au sein d’IBM, ainsi que les
impacts de cette mobilisation sur les processus
d’innovation et la stratégie de l’entreprise.
PLUS D’INFOS SUR : nouvelles.unamur.be
PLUS D’INFOS SUR : nouvelles.unamur.be
INTERUNIVERSITAIRE
Une Chaire Franqui
pour le professeur Su
DISTINCTION
Prix du Conseil supérieur
de l’audiovisuel
Rosario Debilio, chercheur au Centre de Recherche Information,
Droit et Société (CRIDS) a reçu le Prix de la recherche du
Conseil supérieur de l’audiovisuel pour son travail
réalisé en clôture de son Master complémentaire
en droit des technologies de l’information et de
la communication (2011-2012) sur le thème : La
gestion du spectre radioélectrique : son contexte
et la répartition belge des compétences à la
lumière de la jurisprudence constitutionnelle belge.
Une Chaire Francqui au
titre belge a été attribuée
au professeur Bao-Lian Su,
directeur de l’Unité de Chimie
des Nanomatériaux. Il a ainsi
tenu cinq leçons sur le thème
« les matériaux vivants », à
l’Université de Liège.
PLUS D’INFOS SUR : nouvelles.unamur.be
PLUS D’INFOS SUR : nouvelles.unamur.be
NOMINATION
NOMINATION
Nouvelle vice-rectrice
Directrice des relations internationales
Professeure en Faculté d’informatique et chercheuse au
CRIDS, Claire Lobet-Maris est vice-rectrice aux politiques de
qualité, de développement durable et de genre. « Mettre de
l’humanité dans les cerveaux de demain traduit bien ma vision
de notre université. Chacune de mes trois missions me tient à
cœur : la qualité comme démarche de sens, de responsabilité
et de respect de l’autre pour chaque personne, comme pour
l’institution ; le développement durable comme projet qui
doit nous relier dans des pratiques innovantes en marge du
consumérisme ambiant ; et le genre parce que l’université est
la construction d’un monde qui ne peut se faire que dans la
pluralité des regards et des sensibilités ».
Professeure au Département des sciences de
gestion et membre du Centre de recherche
PRECISE et de l’Institut NARILIS, Annick Castiaux
est la nouvelle directrice académique aux
relations internationales. « Comme toutes les
composantes de la société, le monde universitaire
est confronté à une globalisation, accélérée par les
nouvelles technologies (MOOCs) et la logique des
classements. Dans ce contexte, il est urgent pour
notre université de définir son positionnement
dans un équilibre subtil entre ancrage local et
reconnaissance internationale ».
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Une Université, des événements
LibreCours • MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
VIE ESTUDIANTINE
EURAXESS
L’UNAMUR RECONNUE
PAR L’EUROPE
Stop aux déchets !
Dans une optique de propreté du campus et de développement
durable, l’Assemblée Générale des Étudiants (AGE) a lancé
depuis février une phase pilote d’utilisation de gobelets
réutilisables. Bien qu’encore non appliquée à l’ensemble des
événements estudiantins, cette initiative unique en Wallonie
a déjà permis d’économiser 8000 gobelets par semaine !
E
n plus d’éviter le gaspillage et les
déchets, ces gobelets permettent
un nettoyage plus rapide des lieux
utilisés lors d’évènements. Alors,
rien que du positif ? « Oui, mais un tel système exige une gestion complexe (achat,
nettoyage, entreposage, hygiène, gestion
des cautions, etc.) de la part des étudiants.
En outre, il coûte cher, car il faut investir
dans les gobelets, le matériel de nettoyage
et l’entreposage. Heureusement, le Bureau
Économique de la Province de Namur nous
sponsorise pour ce projet novateur » explique
Dang Vinh Tran, président de l’AGE.
L’économie de 8000 gobelets par semaine et les
retours des responsables d’animation montrent
que le système fonctionne, et peut s’étendre à
l’ensemble des activités sur le campus. « Vous
vous demandez sans doute pourquoi nous
n’avons pas apporté le changement en une fois.
Et bien tout simplement parce qu’assurer une
telle logistique et habituer les étudiants à cette
nouvelle pratique nécessite un laps de temps
qu’il ne faut pas négliger. Chaque étape de la
mise en place du système a fait l’objet d’une
concertation avec les étudiants afin d’assurer
un système efficace répondant aux attentes de
Avant l’introduction
des gobelets
réutilisables, c’était plus
de 30.000 gobelets par
semaine qui étaient utilisés
par les étudiants lors de
leurs différentes activités,
soit l’équivalent de 60 sacs
poubelles de 100 litres !
chacun », souligne Gauthier Hecq, responsable
environnement de l’AGE en charge du dossier.
Notamment, chaque semaine, quatre étudiants
assurent une permanence sur leur temps de
midi afin de réceptionner les gobelets sales et
en offrir de nouveaux propres. Il faut également gérer le système de caution et les stocks
de gobelets.
Maxime Vandeputte
Depuis janvier 2013, la Commission européenne a entériné le plan
d’action de l’UNamur concernant sa stratégie des ressources humaines
et attribué à l’institution le logo HR EXCELLENCE IN RESEARCH, label
de qualité favorisant la reconnaissance internationale d’une bonne
politique de l’UNamur concernant les chercheurs… et les autres.
«
C
ette reconnaissance de l’excellence
de notre politique vis-à-vis des
chercheurs est importante, car elle
accroit notre visibilité internationale et est signe de l’attrait de notre université. Elle est importante également sur le plan
du financement, car, à terme, certains financements européens, fédéraux ou régionaux
pour la recherche ne seront accessibles qu’aux
universités bénéficiant du logo » rappelle Isabelle Deheneffe, de l’équipe Euraxess Rights.
Euraxess Rights est un des aspects du programme Euraxess destiné à augmenter l’attractivité de l’Europe pour les chercheurs et
consiste à implémenter la Charte européenne
du chercheur au sein de l’Unamur. Une implémentation qui a entraîné un scan complet des
rouages de l’institution au bénéfice de tous,
car améliorer le service à l’adresse des chercheurs a bien évidemment des répercussions
pour les autres catégories de personnel…
« Ce projet tombe à point nommé, car il
répond au mouvement général qui traverse
toutes les entreprises et institutions publiques :
améliorer les conditions de travail et la gestion
des ressources humaines » ajoute Dominique
Dieng, également d’Euraxess Rights.
existantes, et en dialogue des personnes qui
ne communiquaient pas nécessairement. Cela
permet de restructurer les services offerts et de
rationaliser les ressources nécessaires.
Les initiatives encouragées ou initiées par
Euraxess Rights sont désormais nombreuses :
constitution d’un « Welcome Pack » spécialement dédié aux chercheurs, redynamisation de la communication interne, amélioration de l’accompagnement de la carrière des
chercheurs, en particulier grâce à « Prodoc ».
Cette dynamique devrait également permettre
de systématiser la formation à l’encadrement
d’équipe, favoriser l’usage de l’anglais au sein
des services administratifs, assurer une répartition équitable des charges d’enseignement et
de recherche, rendre les procédures de recrutement plus transparentes, etc.
Si l’Université bénéficie désormais du logo,
rien n’est définitif, une auto-évaluation est
en effet prévue pour 2015 et une évaluation
externe pour 2017. Étapes dont la réussite est
nécessaire pour obtenir l’accréditation permanente de l’Union européenne. Cette démarche
qualité est bien entendu menée de concert
avec le vice-rectorat à la qualité.
E.D.
2014
ANNÉE ALLEMANDE
EN VUE POUR L’UNIVERSITÉ!
SUR LE TERRAIN
Le principe n’est pas de réinventer la roue, mais
de mettre en lumière les multiples initiatives
http://www.unamur.be/
universite/services/euraxess
BONS SOUVENIRS DE L’UNAMUR!
Qu’ils viennent d’Europe, d’Afrique, d’Asie ou d’Amérique, les chercheurs étrangers qui ont
séjourné à l’Université de Namur renvoient une image très positive de l’institution ! C’est ce
que révèle l’enquête de satisfaction menée fin 2012.
2014 sera l’année allemande pour
l’UNamur. C’est le professeur Jeroen
Darquennes, membre du Département de
langues et littératures germaniques, qui
sera le commissaire de cette année pour
laquelle sont programmées des activités
aussi bien académiques que culturelles.
Cet événement a été annoncé lors de la
visite, en mars dernier, de l’Ambassadeur
d’Allemagne, le docteur Eckart Cuntz.
36 % des chercheurs ayant séjourné à Namur
depuis trois ans ont répondu à l’enquête et sont
satisfaits de leur venue à l’Université, certains
témoignent même qu’il s’agit du meilleur
moment de leur post-doc ! Parmi les éléments
que les chercheurs étrangers apprécient, on peut
noter, entre autres : le bon accueil des services
LIBRE COURS est le magazine de l’Université de Namur
(Facultés universitaires Notre-Dame de la Paix). Diffusé à
6 500 exemplaires, il est destiné aux membres du personnel,
aux étudiants, aux partenaires de l’Université et aux anciens.
Les articles ne peuvent être reproduits qu’avec l’autorisation
écrite de l’auteur et avec la mention de la source. Certains
titres sont de la rédaction.
Rédaction
Elisabeth Donnay, Presse et communication,
Service des relations extérieures,
rue de Bruxelles 53 - 5 000 Namur
Tél. 081 72 50 16
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Graphisme et impression
MWP Communication (Fleurus)
Photos
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Abonnement et changement d’adresse
[email protected] - Tél. 081 72 50 34
administratifs, l’encadrement de leur promoteur et
plus généralement la bonne relation avec celui-ci,
ainsi que l’environnement de recherche qui leur
a offert des opportunités de développement
tant personnel que professionnel. Et les moins ?
Aucune problématique qui ne soit désormais en
cours de résolution via la démarche Euraxess !
Comité de rédaction
Mmes Caroline Artoisenet, Nathalie Colette-Basecqz,
Elisabeth Donnay, Marie d’Udekeim-Gevers, Sabine Fraselle,
Véronique Gilson, Catherine Lambert, Claire Lobet-Maris
(présidente), Antoinette Minet, Hélène Muys, Laura Rizzerio,
MM. Charles Angelroth, Olivier Hostens, Daniel Van Acker,
Maxime Vandeputte
Directeur de publication
Olivier Hostens
Éditeur responsable
Yves Poullet, recteur de l’Université de Namur
(61 rue de Bruxelles - 5000 Namur)
IMPRIMÉ SUR PAPIER BLANCHI SANS CHLORE
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