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Rubrique LibreCoursMAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013
Langues des signes
Cest autour de léquipe de Laurence Meurant, chercheur qualifi é
FNRS en Faculté de philosophie et lettres, que se développe létude
linguistique de la Langue des signes de Belgique francophone
(LSFB). Après avoir initié le premier colloque belge sur la langue des
signes ainsi que la constitution d’un corpus inédit et représentatif
de la LSFB, c’est un laboratoire dédié à l’analyse de cette langue,
unique en son genre, que les chercheurs ont inauguré fi n vrier.
Premier laboratoire en Belgique francophone
Suite
P. 2
Le nouveau laboratoire dispose d’un studio
d’enregistrement vidéo et d’une régie. L’ob-
jectif premier est de l’exploiter pour alimenter
le corpus novateur que l’équipe LSFB de l’UNamur
est en train de constituer. Un projet mené grâce à un
nancement du FNRS-FRS.
« La LSFB présente des variantes régionales, qui
sont assez bien connues, mais aussi des variantes
contextuelles peu connues : on signe différemment
si on parle avec un ami ou avec son supérieur, si on
s’adresse à un groupe ou si on discute en face à
face, mais également si on raconte une histoire ou
si on argumente, etc. » explique Laurence Meurant.
« Le corpus que nous constituons va accumuler des
échantillons de ces différents types de discours, qui
seront signés par des personnes d’âges différents,
de formations différentes, etc. Au fi nal, une cen-
taine de signeurs devraient participer. Cet ensemble
de fi lms nous permettra donc de comprendre et de
décrire avec précision comment les locuteurs de la
LSFB adaptent leur langue en fonction du contexte
communicationnel. Nous analyserons, par exemple,
comment le contexte infl uence les gestes, mais aus-
si le regard et les expressions du visage. Ou encore,
nous identifi erons les éléments qui rendent un dis-
cours plus fl uide ».
ÉDIRECTORAL
UNamur : nouvelle
marque, identi
réaf rmée
Nous n’avons pas la prétention de devenir une
université complète, mais simplement la volonté
d’être reconnus pleinement dans nos spécifi cités.
C’est pour réaffi rmer cette identité universitaire que
nous nous sommes dotés, en mars dernier, d’un
nouveau nom et d’une nouvelle ligne graphique.
Découvrez-la dans votre magazine qui en a profi
pour restructurer son contenu.
Ancrée au cœur de l’Europe et de sa région, l’Uni-
versité de Namur est en effet une université au
plein sens du terme, à taille humaine, forte de ses
valeurs, insérée dans des réseaux internationaux,
attractive, tant par un enseignement innovant
qu’une recherche articulée autour de niches à haut
potentiel, résolument ouverte et référence pour les
acteurs du développement régional. Elle entend
réaffi rmer plus que jamais la cohérence de ses
trois missions universitaires, car l’enrichissement
mutuel de l’enseignement et de la recherche doit
impérativement s’accompagner d’une adéquation
aux attentes de la société.
Il est clair que cette adéquation ne doit pas se
traduire par une réponse directe aux demandes de
nos partenaires socio-économiques et politiques.
Notre réponse doit se construire dans le respect de
notre spécifi cité universitaire, basée sur la réfl exion
et l’esprit critique, garante de l’innovation. Cette
attitude est d’autant plus évidente dans une société
en quête de nouveaux repères !
Mon université idéale est celle qui se nourrit d’une
discussion critique des savoirs et d’une recherche de
sens, toujours renouvelée. Je continuerai d’œuvrer
pour que l’Université de Namur articule ses mis-
sions d’enseignement, de recherche et de service
à la société autour de cet idéal que je sais partagé
par le plus grand nombre des membres de notre
communauté.
Je me réjouis donc que notre nouveau logo symbolise
à la fois l’arbre des savoirs et des connaissances (livre
ouvert), et l’ouverture à la société et le dialogue entre
tous, enseignants, étudiants, chercheurs, partenaires
socio-économiques et politiques (phylactères). Je suis
er aussi que cette identité s’illumine du blason de
nos fondateurs : le soleil de la Compagnie de Jésus.
Professeur Yves Poullet, recteur
Laurence
Meurant
Responsable de
l’équipe LSFB
La communauté
sourde attend
avec beaucoup
d’impatience notre
corpus vidéo, seules
traces possibles de
sa langue, ainsi que
les résultats de nos
analyses qui feront
avancer la connaissance
de cette dernière.
LibreCours
MAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR TRIMESTRIEL • N° 89 / JUIN 2013
PHYSIQUE
Cellules photovoltaïques
plus effi caces, à coût réduit
> Page 3
CHIMIE
Révolutions en éclairage
et microélectronique
> Page 2
Master
complémentaire
en informatique
et innovation
INÉDIT
> Page 7
2LibreCoursMAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMURN° 89 / JUIN 2013
Découvrir
SOMMAIRE
DÉCOUVRIR
Langues des signes
Premier laboratoire
en Belgique francophone .................................... 2
Chimie
Vers des applications révolutionnaires
en éclairage et microélectronique ................. 2
Projet européen
Des cellules photovoltaïques
plus effi caces et à moindre coût ..................... 3
Collaboration secondaire - supérieur
La fi n du décrochage scolaire ?........................ 3
Biologie
Le NARC accueille un Prix Nobel .................... 3
Économie & politique
Fédéralisme belge : enjeux
et conséquences de la 6e réforme ................. 4
Recherche
Droits des personnes âgées :
l’UNamur y contribue ............................................ 4
Mathématique
Optimiser la gestion
de l’énergie en Europe .......................................... 5
Médecine vétérinaire
Namur décrypte le virus de
Schmallenberg… et met en garde ................ 5
Exposition
L’Université de Namur et le Sud ...................... 6
Recherche
L’Europe vise une
innovation responsable ......................................... 6
TRANSMETTRE
Inédit
Master complémentaire
en informatique et innovation ......................... 7
Formation continue
Cinéma & enseignement ..................................... 7
Chaire Francqui
Demain, que sera le Web ? ................................ 8
Langues et littératures classiques
La Chaire Francqui met
l’hellénisme à l’honneur ....................................... 8
Sciences économiques
L’ESL souffl e cinq bougies ................................... 9
DIALOGUER
Calcul numérique : capacité doublée,
énergie épargnée ...................................................10
Succès des Grandes conférences
namuroises ..................................................................11
Parcours d’anciens .................................................12
UNE UNIVERSITÉ,
DES VISAGES ............................................... 13
UNE UNIVERSITÉ, DES
ÉVÉNEMENTS
Euraxess
L’UNamur reconnue par l’Europe ................. 14
LANGUES DES SIGNES
PREMIER LABORATOIRE EN
BELGIQUE FRANCOPHONE
Le laboratoire est donc bien utile puisqu’il
permet d’ajouter aux vidéos fi lmées en
contexte naturel (lors de conférences
ou de rassemblements de personnes
sourdes), des vidéos illustrant des interactions
bien défi nies (dialogue, argumentation…) entre
deux interlocuteurs, ou plus.
« Ce corpus permet d’asseoir nos recherches
et de les faire valider par nos pairs qui auront
désormais accès aux données analysées. Mais
l’intérêt n’est pas que scientifi que… » rappelle
la responsable de ce projet.
AMÉLIORER L’ENSEIGNEMENT
En effet, la LSFB est pratiquée au quotidien par
plusieurs milliers de personnes en Belgique fran-
cophone. Cependant, très peu d’outils de réfé-
rence existent pour apprendre cette langue (pas
de grammaire par exemple). Ce corpus inédit
et les analyses qui en découlent s’avèrent donc
essentiels pour la communauté sourde, puisqu’il
permet à la fois dillustrer la richesse de cette
langue signée et den améliorer l’enseignement.
Les enseignants des enfants sourds, comme les
formateurs des interprètes pourront y puiser des
exemples et des exercices, et les locuteurs pour-
ront utiliser cet outil scientifi que comme biblio-
thèque. « Lasbl école et surdité avec qui nous tra-
vaillons depuis plusieurs années est la première à
attendre les retombées de nos recherches parce
que les enseignants sont, au quotidien, confron-
tés au passage du français à la LSFB » conclut la
chercheuse namuroise. « Et si le Gouvernement
de la Fédération Wallonie-Bruxelles accepte le
projet pilote de Master en traduction - interpré-
tation en LSFB proposé récemment par l’Institut
Libre Marie Haps, l’Association Belge des Inter-
prètes en Langue des Signes et lUniversité de
Namur, notre corpus et les analyses qui en décou-
leront seront mis au service de cette formation ».
Elisabeth Donnay
Collaboration
avec les Pays-Bas
À l’occasion de cette inauguration, le professeur
Onno Crasborn, de l’Université de Nimègue
(Pays-Bas), scientifi que de référence dans le
domaine de la langue des signes et mentor
de Laurence Meurant dans le cadre du
NARC, a consacré deux jours à transmettre à
l’équipe namuroise son expertise en termes de
constitution de corpus.
Il a en effet mené, de 2006 à 2008, un projet
comparable sur la langue des signes néerlandaise
(NGT). « Aux Pays-Bas, cette bibliothèque est
devenue un symbole de la reconnaissance de
cette communauté minoritaire » explique-t-il.
« C’est reconnaître le statut de langue à part
entière de la langue des signes et contribuer à ne
pas voir la surdité comme un handicap ».
Le professeur Crasborn a également tenu une
conférence au cours de laquelle il a montré à quel
point les corpus vidéo vont révolutionner notre
connaissance des langues et de la communication
dans les toutes prochaines années.
Les molécules et les macromolécules
s’agglomèrent ou s’organisent de façon
spontanée en structures précises (auto-
assemblage). Maîtriser ces phénomènes
supramoléculaires permet de fonctionnaliser des
matériaux selon l’objectif visé.
PERFORMANTS ET ÉCOLOGIQUES
Le projet « Self-Assembly in Confi ned Space »
(SACS) auquel les chimistes namurois participent
utilise ces connaissances afi n de mettre au point
de nouveaux matériaux aux multiples avan-
tages : ils sont émetteurs de lumière et très bons
conducteurs électriques, ils sont non toxiques,
recyclables, et témoignent d’une excellente
performance. Les chercheurs leur donne ces
qualités afi n qu’ils puissent être des alternatives
aux éléments naturels rares, coûteux et nécessi-
tant des traitements polluants qui sont actuelle-
ment utilisés dans les secteurs de l’éclairage, de
la microélectronique et de la catalyse.
UNE AUBAINE POUR L’EUROPE
Ces matériaux innovants serviront plus parti-
culièrement pour des applications spéci ques :
par exemple, des ampoules imitant la lumière
naturelle ou des électrodes transparentes uti-
lisées dans les écrans. Leur développement
constitue donc une vraie révolution pour l’in-
dustrie européenne, en la libérant du recours à
des matières premières qui se raréfi ent et en lui
garantissant l’approvisionnement en matériaux
ables et écologiques.
Le projet SACS est développé dans le cadre de la
thématique « Nanosciences, nanotechnologies,
matériaux et nouvelles technologies de produc-
tion & énergie » du 7e programme-cadre de
recherche de la Commission européenne (FP7).
E.D.
CHIMIE
Vers des applications révolutionnaires
en éclairage et microélectronique
Le professeur Davide Bonifazi, membre du Département de chimie et du
NARC, participe à un projet européen qui tire parti des connaissances de la
chimie supramoléculaire pour créer des matériaux révolutionnaires, utiles
dans les secteurs de la microélectronique, de l’éclairage et de la catalyse.
L’équipe LSFB de l’UNamur.
Au 1er rang (de gauche à droite) : Silvia Gabarró López, Aurore Paligot et Laurence Meurant.
2e rang : Ingrid Notarrigo, Aurélie Sinte et Bruno Sonnemans. 3e rang : Raphaël Volon
Professeur Davide Bonifazi
Suite de la
P. 1
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LibreCoursMAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013 Découvrir
BIOLOGIE
LE NARC ACCUEILLE UN PRIX NOBEL
COLLABORATION SECONDAIRE - SUPÉRIEUR
LA FIN DU
DÉCROCHAGE
SCOLAIRE ?
PROJET EUROPÉEN
Des cellules photovoltaïques
plus effi caces et à moindre coût
Nous sommes sélectionnés dans le NARC sur base de nos travaux et publications et nous y
sommes soutenus par un mentor de renommée internationale. Dans mon cas, j’ai eu la
chance de pouvoir compter sur Sir Paul Nurse, prix Nobel, chez qui j’ai réalisé mon premier
post-doc » commente Damien Hermand. « Le NARC nous donne l’opportunité de sortir de notre
sphère de recherche et de côtoyer d’autres chercheurs issus de disciplines très différentes, mais aussi
de soutenir l’organisation de rencontres de qualité, telle cette journée d’étude ».
Au programme : les microorganismes modèles. Kevin Verstrepen (VIB Leuven), Paul Nurse (The Crick
Institute, Prix Nobel de médecine 2001), Urs Jenal (Université de Bâle), Marc Vidal (Dana Faber Cancer
Institute) et Jeff Errington (Newcastle University) avaient fait le déplacement à Namur pour présenter
leurs travaux en la matière.
Ces interventions de qualité ont suscité un grand intérêt, preuve en est les 170 participants et le lauréat
du Prix Nobel rassemblés autour de ce sujet pointu. Pascale Crommen
L
ancé en 2011 par Marie-Dominique
Simonet, ministre de l’enseignement
obligatoire de la Fédération Wallonie-
Bruxelles, et clôturé lors d’un colloque en
mai dernier à l’Université de Namur, ce projet vi-
sait l’accompagnement d’innovations concrètes,
mises en place par une vingtaine d’écoles du
premier degré commun de l’enseignement se-
condaire, pour promouvoir un parcours scolaire
serein et favoriser la réussite des élèves.
Résultats ? Positifs ! Parmi la vingtaine d’écoles
accompagnées pour implémenter des initiatives
destinées à ajuster les pratiques pédagogiques
aux différents profi ls d’élèves, on constate une
diminution des cas de décrochage scolaire et
d’absentéisme ainsi que du nombre d’élèves
manifestant un comportement difficile. En
outre, les mécanismes pédagogiques et orga-
nisationnels mis sur pied permettent de pallier
l’isolement des élèves en diffi culté. Mais aussi, la
motivation et l’implication des élèves dans le tra-
vail et les dispositifs de soutien à l’enseignement
augmentent, de même que leur prise de respon-
sabilités concernant leur parcours scolaire.
Ce projet est également bénéfi que pour les ensei-
gnants, chez qui augmentent à la fois l’esprit de
collaboration, de créativité, d’initiative et d’inno-
vation, le sentiment de bien-être et la compréhen-
sion des diffi cultés d’apprentissage des élèves.
Alors, fi ni le décrochage scolaire ? Pas si facile,
car instaurer de telles pratiques de différencia-
tion pédagogique demande du temps et un
lourd investissement de la part des écoles et des
équipes éducatives…
E.D.
www.unamur.be/det
C
est le Centre Interuniversitaire en
Micro-Électronique (IMEC, Leuven),
acteur de référence mondiale dans
le domaine, qui coordonne ce pro-
jet « PhotoNVoltaics » auquel participent éga-
lement, aux côtés de l’UNamur, la Chalmers
University of Technology et lentreprise Obdu-
cat Technologies AB (Suède), deux unités CNRS
françaises (INL de Lyon et LPICM de Palaiseau)
et le groupe TOTAL.
« Lobjectif est de concevoir et fabriquer un nou-
veau type de cellules photovoltaïques, basées
sur des couches ultraminces texturées de sili-
cium cristallin » résume Olivier Deparis, profes-
seur au LPS. « Le silicium cristallin bénéfi cie en
effet des meilleures performances mais il coûte
cher. Or, cette matière première correspond à
environ 40 % du coût de production des cellules
photovoltaïques ».
L’idéal serait donc de réduire l’épaisseur du
matériau utilisé, sans toutefois en diminuer
son effi cacité. Cest ce que proposent de
réaliser les chercheurs du projet « PhotoNVol-
taics ». Ils envisagent de diminuer de 10 à
100 fois l’épaisseur de silicium cristallin tout
en maintenant le rendement énergétique des
cellules, voire même en l’augmentant !
MIEUX UTILISER LA MATIÈRE
« Nous allons travailler avec une épaisseur de
1 à 10 microns alors que l’industrie travaille
actuellement avec une couche de lordre de
150 microns. Simplement, nous allons façon-
ner la couche de silicium afi n que la lumière,
au lieu de la traverser verticalement, s’y dif-
fuse latéralement. Cette déviation du par-
cours de la lumière lui procure un chemin
plus long et donc une absorption accrue par
rapport à un passage vertical. Concrètement,
nous allons forcer cette diffusion grâce à une
structuration de la surface et piéger ainsi la
lumière dans la couche » explique l’acadé-
mique namurois.
« Le rôle de léquipe namuroise est doptimi-
ser le type de structuration de la surface de
silicium à l’aide de calculs numériques » pré-
cise Jerôme Muller, docteur de l’Université de
Nancy, qui effectue son postdoctorat à l’UNa-
mur dans le cadre de ce projet, sous la respon-
sabilité du professeur Deparis. « Nous testons
par exemple s’il est plus porteur d’utiliser une
texturation basée sur des motifs aléatoires ou
périodiques ». Ses travaux sont épaulés par
ceux d’Aline Herman et d’Alexandre Mayer,
respectivement doctorante et chercheur qua-
lifi é FNRS au Centre PMR.
« PhotoNVoltaics » est développé dans le
cadre de la thématique « Nanosciences,
nanotechnologies, matériaux et nouvelles
technologies de production & énergie » du 7e
programme-cadre de recherche et dévelop-
pement de l’Union européenne (FP7).
E.D.
www.photonvoltaics.org
Pour son premier anniversaire, le NAmur Research College (NARC) a accueilli
cinq orateurs prestigieux, dont Sir Paul Nurse, lauréat du Prix Nobel de
médecine 2001 et mentor du chercheur Damien Hermand, fellow du Namur
Research College (NARC). Ils ont participé à une journée consacrée à l’étude
des microorganismes modèles.
Comment favoriser la réussite des
élèves dans le premier degré de
l’enseignement secondaire et diminuer
le décrochage scolaire ? C’est à cette
question qu’a répondu, avec succès, un
projet de recherche-accompagnement
mené par le Département éducation
et technologie de l’UNamur et les
hautes écoles Henallux, Albert
Jacquard, Paul-Henri Spaak et HELMo.
Augmenter le rendement énergétique des panneaux photovoltaïques tout en réduisant le coût de leur
production. Un défi relevé par un projet européen auquel contribue le Laboratoire de Physique du Solide
(LPS) du Centre de recherche en Physique de la Matière et du Rayonnement (PMR).
De plus amples détails peuvent être trouvés dans
une publication récente d’Aline Herman parue
dans le Journal of Applied Physics :
http://jap.aip.org/resource/1/japiau/
v112/i11/p113107_s1 ?isAuthorized=no
«
De gauche à droite : Kevin Verstrepen, Paul Nurse, Urs Jenal, Marc Vidal, Damien Hermand et Jeff Errington.
© Applied Physics Letters
101, 103901 (2012)
Échantillon de silicium cristallin texturé
grâce à la technique lithographique
de nano-impression (NIL).
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Découvrir
ÉCONOMIE & POLITIQUE
FÉDÉRALISME
BELGE : ENJEUX
ET CONSÉQUENCES
DE LA 6e RÉFORME
RECHERCHE
Droits des personnes âgées :
l’UNamur y contribue
PHYSIQUE
Expertise en matériaux
intelligents… et énergétiques !
Depuis plus de vingt ans, deux
équipes du Centre de recherches
en Economie Régionale et Politique
Économique (CERPE) de l’Université
de Namur et le Département d’Economie Ap-
pliquée de l’Université Libre de Bruxelles (DUL-
BEA) travaillent ensemble sur le fédéralisme en
Belgique et l’économie wallonne. Dès le début
de la mise en place en place de la sixième
réforme de l’état par nos élus, professeurs et
chercheurs namurois et bruxellois ont décorti-
qué le projet. Louvrage paru chez De Boeck est
le résultat de leurs analyses et réfl
exions.
Laccord institutionnel d’octobre 2011 aborde
quatre matières importantes : le renouveau
politique, la scission de l’arrondissement de
Bruxelles-Hal-Vilvorde, le transfert de compé-
tences aux Entités fédérées et la réforme de
la Loi Spéciale de Financement (LSF). Ce sont
ces deux derniers points qui ont retenu l’atten-
tion des professeurs Marcus Dejardin, Robert
Deschamps et Michel Mignolet du CERPE, Paul
Kestens et Robert Plasman du DULBEA, ainsi
que de leurs équipes de recherche.
Ils ont analysé non seulement les conséquences
en termes de recettes et de dépenses des En-
tités fédérées, mais aussi en termes denjeux
pour la politique budgétaire de celles-ci.
UN IMPÉRATIF :
COORDONNER LES POLITIQUES
Ils montrent que les modifi cations apportées
à la Loi Spéciale de Financement augmen-
tent substantiellement les compétences et les
moyens budgétaires des Entités fédérées, ce
qui exige de faire fonctionner ef cacement
les structures de coordination budgétaire. De
plus, les Entités sont davantage responsabili-
sées sur les conséquences de leurs décisions
budgétaires et elles disposent d’un potentiel
élargi d’action, notamment pour soutenir la
croissance et l’emploi… De ce fait, un manque
de coordination entre les Entités, ou entre elles
et le pouvoir fédéral, pourrait avoir des con-
quences dommageables : des politiques non
coordonnées risquent d’aboutir à des résul-
tats divergents, en particulier concernant la
croissance économique et l’emploi… Cette 6e
Réforme de l’État pourrait alors être remise en
cause et jugée insuf sante.
Cet ouvrage montre une fois de plus que les
chercheurs namurois ont à cœur de veiller à
ancrer leur travail dans l’actualité. « Notre rôle
est dexpliquer ce qui se passe et les consé-
quences. Aussi bien pour les citoyens que pour
les décideurs. Nous avons travaillé sur base de
l’accord gouvernemental. Nous avons égale-
ment étudié le budget 2013 et il y aura des lois
qui seront votées : cela signifi e qu’il y aura des
mises à jours de l’ouvrage. Nous continuons
donc à travailler sur ce sujet et nous publierons
encore » conclut Robert Deschamps.
P.C.
Albert Evrard s.j. poursuit des re-
cherches portant sur les droits
et libertés chez les personnes
âgées. Ces travaux, menés tant
en droit belge qu’européen et internatio-
nal, développent une ré exion prenant en
compte toutes les dimensions de la personne
humaine âgée en tant que citoyenne et justi-
ciable, quelles que soient les manifestations
d’une forme ou l’autre de faiblesse physique
ou mentale.
CONVENTION
INTERNATIONALE EN VUE
Les compétences du chercheur namurois en
la matière ont mené, depuis plus de 15 ans,
à sa nomination au sein de la Commission
‘Droits et Libertés’ de la Fondation nationale
française de gérontologie. Commission qui
a été sollicitée pour participer à la réfl exion
portant sur un projet de convention interna-
tionale relatif aux droits des personnes âgées.
Cette convention est actuellement proposée
par la France à de nombreux États.
« Elle permet d’analyser, sous l’angle des
droits de l’homme, la situation particulière
des personnes âgées. Un tel instrument légal
était inexistant, or il faut se demander s’il est
nécessaire, au regard du vieillissement de la
population et des problèmes relatifs à la mal-
traitance, au logement, à la retraite, etc. »
commente-t-il.
AUTONOMIE DES
PERSONNES ÂGÉES ?
Dans le cadre de cette même Commission
‘Droits et Libertés’ de la Fondation nationale
française de gérontologie, Albert Evrard s.j. est
invité à participer aux travaux préparatoires de
la nouvelle loi française sur l’autonomie, ini-
tiés dans le cadre du Comité national pour la
bientraitance et les droits des personnes âgées
et des personnes handicapées. Il y étudiera,
avec d’autres, la liberté de mouvement dans
les maisons de retraite et le bienfondé des
mesures qui immobilisent les personnes.
E.D.
En tant que représentant du monde
académique au sein du panel dex-
perts « matériaux intelligents pour
l’énergie », le professeur Lucas a présenté les
quatre défi s de ce domaine de recherche qui
ont été identifi és en 2012 par la Commission
européenne : la génération d’énergie, son
stockage, la réduction de la consommation
énergétique, ainsi que la gestion et la distri-
bution de l’énergie.
Il a illustré comment les universitaires peuvent
contribuer à ces challenges, avec le projet
TRIBOFUTUR actuellement en cours dans son
laboratoire. Ce projet concerne la réduction
de la friction entre des pièces mécaniques
par l’utilisation de couches autolubrifi antes,
ce qui permet d’améliorer le fonctionnement
de moteurs tout en économisant l’énergie
nécessaire. Actuellement testées dans le
secteur automobile, ces pièces innovantes
pourraient être utilisées pour toute autre
application mécanique.
Cela fait déjà une dizaine dannées que les
physiciens namurois sont actifs dans la mise
au point de matériaux à visée énergétique,
principalement grâce à l’utilisation de la tech-
nologie plasma. Celle-ci présente le double
avantage de ne pas être polluante et d’être
déjà maîtrisée pour de nombreuses applica-
tions à partir de métaux, de polymères et de
verres, ce qui recouvre la majorité des sec-
teurs d’activité. Pour ne prendre que cette
année 2013, cinq projets relevant de cette
thématique sont en cours au Centre PMR !
E.D.
www.pmr-namur.be
De gauche à droite : Les professeurs Deschamps, Dejardin, Mignolet, Kestens et Plasman.
Au cœur de l’actualité, des économistes de l’UNamur et de l’ULB
ont publié La 6
e
réforme du fédéralisme belge et ses conséquences
budgétaires. Parution qui s’est accompagnée, fi n février, d’une après-
midi d’étude au cours de laquelle les différents constats ont été
discutés avec des experts et des responsables socio-économiques
et politiques venus en nombre (plus de 200 personnes).
Un projet de convention internationale (Nations-Unies) relatif aux
droits des personnes âgées est proposé par la France. Albert Evrard
s.j., chercheur au Centre Interdisciplinaire Droits Fondamentaux et Lien
Social (DF&LS) et coordinateur du Groupe de recherche « personnes
âgées » de l’UNamur, a participé à la rédaction de ce texte.
Stéphane Lucas, professeur au Centre de recherches en
Physique de la Matière et du Rayonnement (PMR) et directeur
de l’Institut Narilis, est intervenu comme expert au salon
« Métamorphoses », vitrine des matériaux innovants en Wallonie.
Nous avons
également étudié le
budget 2013 et nous
actualiserons l’ouvrage.
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LibreCoursMAGAZINE DE L’UNIVERSITÉ DE NAMUR • N° 89 / JUIN 2013 Découvrir
MATHÉMATIQUE
OPTIMISER LA GESTION DE L’ÉNERGIE EN EUROPE
MÉDECINE VÉTÉRINAIRE
Namur décrypte le virus de
Schmallenberg… et met en garde
L
a production et la distribution d’énergie sont aujourd’hui un défi majeur, qui relève de para-
mètres techniques et économiques, mais aussi politiques et éthiques. « Il y a un besoin crucial
de systèmes ef caces et fi ables pour gérer les réseaux énergétiques qui deviennent de plus
en plus étendus et complexes, de par la diversi
cation des sources d’énergie (éoliennes sur
terre et en mer, panneaux solaires…) et celle des acteurs » explique Annick Sartenaer, professeur au
Département de mathématique et membre du Centre de recherche NaXys. « Larrivée de la production
privée notamment amène de nouvelles questions techniques (saturation du réseau, redistribution…),
sans compter la prise en compte des exigences de tous les interlocuteurs : ingénieurs, géologues,
économistes, autorités politiques, etc. ».
L’optimisation de tels systèmes d’aide à la décision se fait en deux étapes fondamentales : la modéli-
sation du problème, puis sa résolution. L’enjeu de la modélisation est de trouver le meilleur équilibre
entre fi délité à la réalité (complexité) et formalisation mathématique (nécessitant une simplifi cation
pour que le problème soit résoluble). Reste ensuite le développement de méthodes appropriées
capables de résoudre effi
cacement ce modèle mathématique. C’est à cette tâche que s’attèlent
Annick Sartenaer et son équipe d’optimisation numérique.
INTERDISCIPLINAIRE ET INTERNATIONAL
Pour ce projet largement interdisciplinaire, le travail des chercheurs namurois est intégré à celui
de 25 autres partenaires scientifi ques et industriels issus de 9 pays européens et d’Israël, grâce
à une action de Coopération européenne dans le domaine de la Recherche Scienti que et
Technique (COST). Ces actions très sélectives (le taux d’acceptation des projets soumis avoisine
les 6,5 % seulement) favorisent la coopération internationale entre des équipes qui ont prouvé
leur excellence dans un domaine spéci que.
E.D.
http://www.cost.eu/domains_actions/ict/Actions/TD1207
Fin mai, les chercheurs ont partagé ces
résultats avec le premier scientifi
que
à avoir identifi é ce virus, le profes-
seur Martin Beer, de lInstitut Friedrich
Loef er (Allemagne) et membre du comité de
thèse de François Claine, assistant au Départe-
ment de médecine vétérinaire namurois dont
les recherches doctorales sont consacrées à
ce nouveau virus. Pour le professeur Beer, le
centre de recherches ovines de lUniversité de
Namur constitue un outil unique pour carac-
tériser la dismination et le maintien du virus
de Schmallenberg dans la population animale,
deux éléments encore non élucidés à ce jour.
RISQUES DE RÉAPPARITION
DE LA MALADIE
L’équipe du professeur Nathalie Kirschvink, direc-
trice du département de médecine vétérinaire de
l’UNamur, a étudié l’impact zootechnique et éco-
nomique du virus sur le troupeau du Centre de
Recherches Ovines de l’Université, et notamment
le risque de réapparition de la maladie.
Ces analyses in vivo, dans des conditions natu-
relles, ont montré que le virus a infecté une
première fois le troupeau en octobre 2011 pour
réapparaître entre juillet et octobre 2012. Cela
prouve que, contrairement à ce que l’on pensait
initialement, le virus peut réapparaître dans une
zone où il a déjà frappé et que la réponse im-
munitaire des animaux atteints précédemment
n’est pas suffi sante pour empêcher une nouvelle
circulation. L’étude montre également qu’une
fois atteint, l’animal est porteur du virus entre
10 et 15 jours, ce qui est plus long que ce qui
est observé dans les conditions expérimentales.
MUTATION DU VIRUS
Une seconde étude a dès lors été menée, sous la
direction du professeur Benoît Muylkens, sur la
caractérisation génétique du virus, qui a été isolé
sur deux agneaux gravement atteints pour en faire
le séquençage complet et en étudier, in vitro, les
caractéristiques. Verdict : il présente de très nom-
breuses mutations par rapport au virus initial. « Ces
mutations ne sont pas aléatoirement distribuées
puisque 50 % d’entre elles sont concentrées dans
seulement 10 % de la séquence totale du génome.
Ces 10 % se situent au niveau des glycoprotéines
de surface qui ont une double fonction : servir à
la fois de module pour que le virus s’attache à la
cellule, et de cible pour la réponse immunitaire de
l’animal » explique Benoît Muylkens.
Les chercheurs namurois ont dès lors émis l’hypo-
thèse, désormais partiellement démontrée, que la
concentration des mutations au niveau des gly-
coprotéines de surface permet au virus d’étendre
son éventail d’interaction avec différents types
cellulaires. Ils supposent également que les mu-
tations se concentrent sur les glycoprotéines de
surface parce qu’elles lui permettent de modifi
er
l’aspect extérieur du virus, empêchant ainsi le sys-
tème immunitaire de le combattre. Ce contour-
nement du système immunitaire de l’animal aug-
mente la diffi culté de mettre au point un vaccin…
Les vétérinaires de l’UNamur vont poursuivre
leurs recherches concernant ce virus afi n d’en
défi nir le mode précis de dissémination, iden-
tifi er les mécanismes qui lui permettent de se
maintenir dans un troupeau déjà infecté, et étu-
dier les conséquences de la variabilité génétique
sur l’évolution du virus à court et moyen terme.
E.D.
Les résultats des travaux du prof. Muylkens
sont parus dans Journal of General Virology
et ceux de l’étude du professeur Kirschvink
dans la revue Emerging Infectious Disease.
Une gestion effi cace, durable et équitable de la production et de la distribution de l’énergie ?
Les mathématiciens de l’Université de Namur y contribuent, grâce à une action de recherche européenne
(COST) dédiée à l’optimisation de systèmes d’aide à la décision pour le secteur énergétique.
Les études du Département
de médecine vétérinaire de
l’UNamur concernant le virus de
Schmallenberg concluent que
ce virus apparu en 2011 et qui,
en moins de deux ans, a touché
plus de 13 846 troupeaux de
ruminants (bovins, moutons et
chèvres) dans 22 pays européens,
va réapparaître sous de nouvelles
formes, y compris dans des
endroits où il a déjà frappé.
Vers des
techniques
mathématiques
innovantes
Annick Sartenaer est membre du comité de
pilotage d’un autre projet relevant également
d’un programme de réseaux de recherche,
mais fi nancé par la Fondation européenne
de la science (ESF), une des plus anciennes
organisations œuvrant à l’espace européen de
la recherche et réunissant des membres de 29
pays. Lobjectif de ce projet « OPTPDE » est de
faire émerger des techniques mathématiques
innovantes dans le domaine de l’optimisation
sous contraintes d’équations aux dérivées
partielles. Ce type d’optimisation s’applique à la
résolution de problèmes hautement complexes
posés dans tout secteur dactivité, depuis
l’aérodynamique (profi lage optimal d’ailes
d’avion) au traitement d’images médicales, en
passant par les prévisions météorologiques.
François Claine,
les professeurs Muylkens, Beer et Kirschvink.
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