Le pape François dans son exhortation « la joie de
l'évangile » écrit au numéro 71
« La nouvelle Jérusalem, la Cité sainte
(Apocalypse 21, 2-4) est le but vers lequel l’humanité
tout entière est en marche. Il est intéressant que la
révélation nous dise que la plénitude de l’humanité et
de l’histoire se réalise dans une ville. Nous avons be-
soin de reconnaître la ville à partir d’un regard
contemplatif, c’est-à-dire un regard de foi qui décou-
vre ce Dieu qui habite dans ses maisons, dans ses
rues, sur ses places. La présence de Dieu accompagne
la recherche sincère que des personnes et des groupes
accomplissent pour trouver appui et sens à leur vie.
Dieu vit parmi les citadins qui promeuvent la solidari-
té, la fraternité, le désir du bien, de vérité, de justice.
Cette présence ne doit pas être fabriquée, mais décou-
verte, dévoilée. Dieu ne se cache pas à ceux qui le
cherchent d’un cœur sincère, bien qu’ils le fassent à
tâtons, de manière imprécise et diffuse. »
Quelle est l'âme de notre ville ?
En lisant ce passage du pape, je me suis demandé :
qu'elle est l'âme de notre ville ? Oui comment le Sei-
gneur voit il notre ville ? Comment Dieu voit un en-
semble , une collectivité ? Nous nous demandons
comment Dieu nous regarde . Nous cherchons quelle
est sa volonté sur nous (individus) .C'est une invita-
tion à regarder les réalités en regardant d'abord ce qui
unit. Quel est le message que les chrétiens à partir de
leur tradition pourraient dire à tous les habitants ?
Nous ne serions pas dans une revendication partisane
mais nous pourrions nous demander qu'est ce qui est
bon pour tous ?
Parler comme catholiques
Des paroissiens se présentent aux élections muni-
cipales sur le territoire du doyenné de Montceau-
les-Mines . Et c'est une bonne chose . Ils le font
sous des couleurs diverses . C'est en pensant à
eux que j'écris ces lignes. Je pense aussi aux pa-
roissiens électeurs . L'actualité récente a été mar-
quée par des questions sur la place de l'Église ca-
tholique dans la société française. Certains ce
sont interrogés sur celle ci. L'Eglise a une vision
de l'homme qui entre en débat avec d'autres vi-
sions présentes dans la société française. L'Église
a toujours défendu son droit à parler. En France
les Églises ne jouissent pas d'une personnalité
juridique comme c'est le cas dans d'autres pays
d'Europe. Si le Traité constitutionnel de 2005
avait été ratifié il en aurait été autrement ! Dans
le domaine politique , cela incite ceux qui se re-
connaissent catholiques à travailler à la cohé-
rence , à leur vertu.
On ne peut pas renvoyer la foi dans la sphère
privée. Avoir la foi est profondément lié à une
façon de voir le monde, de vivre la morale. La
foi catholique est d'abord ecclésiale (on croit
dans la foi de l'Église), même si cette foi s'ex-
prime ultimement de façon personnelle (la
confession de foi), elle implique des choix
concrets dans la manière de vivre. Pour les ca-
tholiques foi et morale sont réciproquement liées
Parler à tous
Les chrétiens ont des choses à dire . Et en le fai-
sant , ils ne pensent pas qu'à eux mêmes. Ils ne
« prêchent » pas que pour leur chapelle. Ils pen-
sent à l'ensemble de la population même si celle
ci n'est pas catholique. Nous sommes invités à
nous poser la question : qu'est ce qui est bon
pour l'ensemble ? Catholique veut dire penser à
l'universel.
Nous parlons à partir de notre tradition , de notre
foi mais dans un langage empreint de raison.
. « L'Église croit pouvoir largement contribuer
à humaniser toujours plus la famille des hommes
et son histoire. » (Gaudium et spes n°40 § 3
Les catholiques sont divers dans une société plu-
raliste. Je crois que l'Église catholique demande
aux laïcs chrétiens de s'engager sur ce terrain
pour de multiples raisons , notamment celle
d'œuvrer pour le bien commun . A une époque
ou on a des doutes sur la chose publique c'est
d'autant plus nécessaire.
Père Jean Robert Courtot
curé