Avant-propos
Paul Claudel, dans sa pièce de théâtre Le Soulier de satin, se moque de la
grammaire. Il a tort. Non seulement la connaissance de la grammaire est
indispensable, mais encore c’est un plaisir que de l’apprendre. Et surtout c’est
une joie que de se mouvoir avec aisance dans une langue étrangère qu’on a
patiemment et passionnément apprise.
Mais pourquoi cette «Phrase française» ? Il y a belle lurette que l’auteur
de ce petit ouvrage enseigne la langue française et la traduction aux étudiants de
la Faculté des langues et de traduction de l’Université Roi Saoud. Une longue
expérience qui remonte à plus d’un quart de siècle nous a permis de cerner les
difficultés éprouvées par les étudiants arabophones lors du passage à l’écrit. En
effet, ces derniers, grâce aux méthodes modernes d’apprentissage du français
langue étrangère lesquelles insistent plus particulièrement sur la compétence
communicative, arrivent, à l’oral, à s’exprimer tant bien que mal. Mais lorsqu’il
s’agit de prendre la plume, ils achoppent sur des obstacles quasi insurmontables.
Aussi, avons-nous jugé utile de proposer cette «Phrase française» qui
contribuerait, du moins nous l’espérons, à aplanir ces difficultés, en détaillant,
exemples et exercices à l’appui, les différents types et formes de la phrase
française.
Ces pages s’adressent à des apprenants d’un niveau avancé qui pourront
les utiliser en fonction de leur connaissance de la langue, ainsi qu’à tous ceux
qui souhaiteraient perfectionner leurs connaissances pratiques du français. Ils y
trouveront la réponse à des questions précises : quelle forme de pronom relatif
utiliser ? Pourquoi depuis + durée est-il associé au présent dans certains cas et
au passé composé dans d’autres ? Qu’est-ce qui distingue parce que de
puisque ? Etc. Ils pourront s’en servir également comme un outil leur
permettant, s’ils lisent chapitre par chapitre :
De comprendre les mécanismes qui expliquent les formes utilisées dans
l’expression (l’emploi concurrent du subjonctif et de l’indicatif, les cas
d’inversion du sujet et du verbe, l’emploi de la construction infinitive,
etc.)
D’enrichir ou affiner leur compétence linguistique (les différents moyens
d’exprimer la cause, la condition, le temps, etc., les substituts du pronom
relatif qui, etc.)
D’acquérir une grande variété de moyens linguistiques établissant des
relations notionnelles entre deux informations : relation de temps, but,
cause/conséquence, condition/hypothèse, etc.
A ces éléments de relation, il faut ajouter un large éventail de marques qui
permettent une expression précise et variée, entre autres :
Marques de la quantité et de la comparaison.
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