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Mots-clés :
Tiers secteur associatif ; proximité ; capitalisme ; chômage ; exclusion ; bien-être social ;
welfare triangle ; réciprocité ; hybridation des ressources ; solidarité.
Résumé du cours :
L’économie solidaire est une expression qui désigne, généralement, un certain nombre
d’activités correspondant à des besoins sociaux qui trouvent leur satisfaction dans ce qu’il est
convenu d’appeler le « tiers secteur associatif », c’est-à-dire une diversité de services non pris
en charge ni par le secteur étatique, ni par le marché, mais par les associations. Même si
l’économie solidaire est très proche, dans son inspiration, du secteur mutualiste et du
mouvement coopératif connu sous l’appellation d’économie sociale, ses acteurs s’en
distinguent néanmoins par leur statut associatif.
L’économie solidaire peut être définie comme la production de biens et services par des
sociétés comme les coopératives, les associations et les fondations, dont l’éthique se traduit
par les principes suivants : 1) servir le corps associatif plutôt que de rechercher des bénéfices
individuels, 2) autonomie de gestion, 3) gestion démocratique et participative, 4) priorité à la
consommation des produits locaux. Il convient de noter que, contrairement à ce que l’on
pense d’habitude, l’économie solidaire ne se distingue pas de l’économie de marché par sa
non-rentabilité, puisqu’elles sont toutes deux lucratives. Elles se différencient en ce que la
première vise non seulement à la consolidation du patrimoine collectif des membres d’une
quelconque société économique, mais aussi à la construction de la société par l’aide mutuelle
et par la participation citoyenne, alors que la seconde est réduite à la poursuite des gains
individuels.
En effet, c’est dans les années quatre-vingt-dix, que le concept d’économie solidaire émergent
à partir des réflexions de certains économistes et sociologues tels G. Roustang, JL Laville, B.
Eme sur le rôle des institutions de l’économie sociale : ils font observer non seulement leur
« banalisation » mais aussi leur défaillance dans la prise en compte des nouveaux besoins
sociaux des agents économiques marginalisés. D’où l’idée de reconstruire un contrat social en
« réencastrant » les activités économiques dans les relations de proximité pour bâtir de
nouvelles solidarités. Ils soutiennent l’émergence et le développement d’activités
économiques porteuses de lien social, d’insertion et de satisfaction de besoins, activités
regroupées partiellement sous la notion de services de proximité et désignées sous le nom
d’« économie solidaire » : commerce équitable, entreprises d’insertion, crèches parentales,
restaurants associatifs, régies de quartier, services d’aide à domicile, recyclage des déchets,
les systèmes d’échange locaux etc. Ont peut distinguer deux catégories principales de
mouvements d’économies solidaires : les mouvements intégrés au capitalisme, et les
mouvements qui se placent en dehors de celui-ci, dans le but de lui succéder, qualifié de post-
capitalisme. L’économie solidaire post-capitalisme comprend divers mouvements qui
soutiennent l’abandon total du système capitaliste, jugé incapable de répondre aux défis qui se
profilent à l’horizon en matière de distribution des richesses (et de gestion des conflits alors
générés), ainsi qu’en matière de dégradation de l’environnement. Ils considèrent que les
phénomènes du chômage, d’exclusion et de paupérisation auxquels font face les politiques
économiques en matière de bien-être social sont liés à des incohérences dans la structure
même du capitalisme actuel, souvent qualifié d’ultralibéral. Leur critique la plus virulente se