Le M2 du master professionnel Management des ONG et des Associations est d’une durée de
12 mois. Au début de la formation, il est prévu un module d’initiation à l’utilisation de la
plateforme MOODLE. Deux modules de formations seront programmés de manières
parallèles sur une durée de trois semaines.
La formation demande une grande disponibilité (de l’ordre de 20 à 30 heures par semaine
pendant 36 semaines), un important travail collaboratif, avec tuteur ou en groupe, mais
également du travail personnel.
Unités d’Enseignements et modules
Les contenus sont structurés en 07 unités d’enseignements (UE) : 1 UE de Théorie des
organisations d’économie sociale et solidaire, 1 UE de relations internationales, 1 UE de
technique de gestion, 1 UE de gestion de projets/programmes,1 UE de technique juridique, 1
UE de développement personnel, 1 UE de projet d’action/mémoire.
UE 1 : Théorie des organisations d’Economie Sociale et Solidaire
Ø M11 Théorie de l’économie sociale
Objectif
Ce module a pour objectifs de parvenir à une meilleure compréhension des notions et théories
d’économie sociale. Il s’agit essentiellement de maîtriser la logique historique de l’émergence
des entreprises d’économie sociale et à pouvoir lier les pratique de l’économie sociale aux
pensées et théories y relatives et enfin, identifier les entreprises d’économie sociale à partir
des principes actuels et situer leurs apport dans le développement socio-économique. Dans
cette perspective, le but rechercher dans ce module est de parvenir à une maîtrise du concept
d’économie sociale, c’est-à-dire sa nature, sa signification, son importance et de ses traits
distinctifs par rapport aux autres organisations économiques : qu’est-ce qu’une entreprise
d’économie sociale et solidaire ? Est-ce une modeste entreprise rendant services à ses
membres ou une entreprise spécifique soumise à des règles spécifiques qui la distingue des
autres types d’entreprises ? Il s’agira donc de mettre en évidence la spécificité des entreprises
d’économie sociale et de passer en revue les principales théories ainsi que les différents
concepts couramment utilisés pour procéder à la classification du secteur des organisations et
des associations qui est ici le sujet à l’étude.
Mots-clés
Libéralisme ; révolution industrielle ; individualisme ; alternative au capitalisme ; économie
de marché ; misère ; associationniste ; christianisme social ; socialiste utopiste ; solidarisme ;
émancipation individuelle ; cohésion sociale ; fille de la nécessité ; exclusion sociale.
Résumé du cours
Apparue dès la moitié du 19ème siècle en Europe occidentale, comme une réponse collective
à la misère matérielle et morale que générait la révolution industrielle qui se déroulait dans un
contexte de libéralisme économique et donc d’individualisme, le sujet à l’étude ici, d’abord
connu sous l’appellation « économie sociale » est au départ un mouvement social qui se
présente comme un défi sinon une alternative au capitalisme parce qu’il se veut être un outil
de libération des agents économiquement faibles. Au fil du temps, des expériences et sous
l’effet de leur institutionnalisation et de leur instrumentation par l’Etat, les organisations
composant l’économie sociale vont être amené à coexister avec l’économie de marché.
L’Histoire moderne retient que les premières expériences de l’économie sociale remontent
durant la révolution industrielle sous la forme d’une double réaction contre la misère et les
transformations sociales découlant de cette révolution : la première réaction est celle des
penseurs et théoriciens relevant de courants de pensée très diversifiés associationnistes,
christianisme social, socialiste utopiste, le solidarisme etc.), qui au regard de la situation
difficile des classes laborieuses dans le cadre de la révolution industrielle caractérisée par la
recherche du profit, refusent l’économie de marché et ses lois et proposent de modifier les
institutions et les droits de propriété au nom de la justice sociale. Cela donnera lieu à un
foisonnement d’idées qui tentent de concilier l’émancipation individuelle avec l’intégration
collective et la cohésion sociale. Une seconde réaction provient des ouvriers des villes, qui
vont se tourner vers la pratique de l’association et de la coopération pour lutter contre
l’exploitation et défendre leurs intérêts. Une réaction qui donnera lieu à une multitude
d’expériences, de pratiques coopératives, associatives ou mutualistes, prémices des
organisations actuelles de l’économie sociale. Le dénominateur commun de cette double
réaction : remédier aux effets néfastes de la révolution industrielle pour permettre aux
victimes du capitalisme naissant, les ouvriers et les paysans, d’accéder à des conditions
d’existence et de travail plus décentes. L’économie sociale apparaît comme « fille de la
nécessité » ; elle est l’expression d’initiatives individuelles et collectives en lutte contre
l’inégalité, l’injustice, l’égoïsme et les effets néfastes des mutations du capitalisme et du
progrès technologique que l’on se réfère à la misère ouvrière au XIXe siècle, au chômage, ou
plus récemment à la précarité et à l’exclusion sociale consécutives à la mondialisation et au
choix des politiques mises en œuvre. Cependant il faut aussi retenir que les traditions
communautaires sur lesquelles se fondent cette coopération sont très anciennes, quasi
universelles et antérieures à la révolution industrielle. La genèse de l’économie sociale note
D. Demoustier, se confond largement avec la lente et difficile émergence de la liberté
d’association au fil des siècles.
M12 Théorie de l’économie solidaire
Objectifs du cours :
Ce module a pour objectifs de parvenir à une meilleure compréhension de la notion
d’économie solidaire et du mouvement social auquel cette forme spécifique de l’activité
économique a donné lieu. Pour ce faire, il est nécessaire de remonter aux origines du
mouvement en présentant les idées et faits qui ont marqué son histoire, de saisir les traits
distinctifs originels qui différencient les organisations relevant de l’économie solidaire ou
encore des entreprises d’économie solidaire des autres organisations
Mots-clés :
Tiers secteur associatif ; proximité ; capitalisme ; chômage ; exclusion ; bien-être social ;
 welfare triangle ; réciprocité ; hybridation des ressources ; solidarité.
Résumé du cours :
L’économie solidaire est une expression qui désigne, généralement, un certain nombre
d’activités correspondant à des besoins sociaux qui trouvent leur satisfaction dans ce qu’il est
convenu d’appeler le « tiers secteur associatif », cest-à-dire une diversité de services non pris
en charge ni par le secteur étatique, ni par le marché, mais par les associations. Même si
l’économie solidaire est très proche, dans son inspiration, du secteur mutualiste et du
mouvement coopératif connu sous l’appellation d’économie sociale, ses acteurs s’en
distinguent néanmoins par leur statut associatif.
L’économie solidaire peut être définie comme la production de biens et services par des
sociétés comme les coopératives, les associations et les fondations, dont l’éthique se traduit
par les principes suivants : 1) servir le corps associatif plutôt que de rechercher des bénéfices
individuels, 2) autonomie de gestion, 3) gestion démocratique et participative, 4) priorité à la
consommation des produits locaux. Il convient de noter que, contrairement à ce que l’on
pense d’habitude, l’économie solidaire ne se distingue pas de l’économie de marché par sa
non-rentabilité, puisqu’elles sont toutes deux lucratives. Elles se différencient en ce que la
première vise non seulement à la consolidation du patrimoine collectif des membres d’une
quelconque société économique, mais aussi à la construction de la société par l’aide mutuelle
et par la participation citoyenne, alors que la seconde est réduite à la poursuite des gains
individuels.
En effet, c’est dans les années quatre-vingt-dix, que le concept d’économie solidaire émergent
à partir des réflexions de certains économistes et sociologues tels G. Roustang, JL Laville, B.
Eme sur le rôle des institutions de l’économie sociale : ils font observer non seulement leur
« banalisation » mais aussi leur défaillance dans la prise en compte des nouveaux besoins
sociaux des agents économiques marginalisés. D’où l’idée de reconstruire un contrat social en
« réencastrant » les activités économiques dans les relations de proximité pour bâtir de
nouvelles solidarités. Ils soutiennent l’émergence et le développement d’activités
économiques porteuses de lien social, d’insertion et de satisfaction de besoins, activités
regroupées partiellement sous la notion de services de proximité et désignées sous le nom
d’« économie solidaire » : commerce équitable, entreprises d’insertion, crèches parentales,
restaurants associatifs, régies de quartier, services d’aide à domicile, recyclage des déchets,
les systèmes d’échange locaux etc. Ont peut distinguer deux catégories principales de
mouvements d’économies solidaires : les mouvements intégrés au capitalisme, et les
mouvements qui se placent en dehors de celui-ci, dans le but de lui succéder, qualifié de post-
capitalisme. L’économie solidaire post-capitalisme comprend divers mouvements qui
soutiennent l’abandon total du système capitaliste, jugé incapable de répondre aux défis qui se
profilent à l’horizon en matière de distribution des richesses (et de gestion des conflits alors
générés), ainsi qu’en matière de dégradation de l’environnement. Ils considèrent que les
phénomènes du chômage, d’exclusion et de paupérisation auxquels font face les politiques
économiques en matière de bien-être social sont liés à des incohérences dans la structure
même du capitalisme actuel, souvent qualifié d’ultralibéral. Leur critique la plus virulente se
porte généralement sur la structure du système monétaire, et en particulier sur la pratique de
l’intérêt.
Les fondements de l’économie solidaire ont été développés en France par Bernard Eme et
Jean-Louis Laville qui reprennent la théorie de l’Allemand Adalbert Evers, connue sous le
nom de «  welfare triangle  » et qui propose de mettre en relation les trois pôles en fonction
desquels s’organisent les activités économiques  : le marché (market), la redistribution (State)
et la réciprocité (private households), définis antérieurement par l’économiste Karl Polanyi.
L’économie solidaire est l’«  intermediate area  » d’Evers, qui se caractérise par l’hybridation
des ressources des trois pôles. En 2004, Bernard Eme a précisé que l’hybridation des
ressources pouvait générer une dépendance, en particulier vis-à-vis de l’Etat, et une possibilité
d’instrumentalisation de sa part.
UE 2 : Relations internationales
Ø M21 Organismes internationaux
Une organisation internationale est une personne morale de droit public fondée par un traité
international par des États ou des organisations internationales afin de coordonner une action
sur un sujet déterminé dans les statuts. Ces organisations prennent une importance particulière
suite à l’essor de la mondialisation, la multiplication des échanges à l’échelle mondiale
notamment depuis la fin de la seconde guerre mondiale, par exemple en apportant un cadre
juridique à certaines activités concernant l’ensemble du monde ou de vastes zones de celui-ci.
Objectifs
1. Initier les étudiants au fonctionnement des organisations internationales ;
2. Familiariser les étudiants aux concepts et outils de règlements internationaux et leur
permettre de bien comprendre les enjeux sur les implications des différents organismes
internationaux sur l’environnement mondial ;
3. Montrer aux étudiants les limites des interventions de ces différentes entités.
Définition
Une organisation internationale est l’association d’États souverains établie par un accord
(c’est généralement un traité international qui définit son statut) entre ses membres et dotée
d’un appareil permanent d’organes communs, chargés de la réalisation des intérêts communs
par une coopération entre eux. Les organisations internationales possèdent une personnalité
juridique distincte de celle des États membres.
Histoire
Jusqu’au début du XIXe siècle, les relations internationales étaient et demeuraient
diplomatiques. Les congrès, appelés par la suite conférences restent ponctuels et assez rares.
Puis, avec l’apparition de la société politique (l’État), se développent des relations bilatérales,
temporaires puis permanentes. Des rés internationales décidant, notamment dans le domaine
militaire, d’un traité de paix, avec ses conditions et ses conséquences et autres résolutions de
conflits, se tiennent de manière de plus en plus fréquente et une véritable Communauté
internationale se forme alors. La première organisation internationale créée serait la
commission centrale pour la navigation du Rhin en 1815 (après le Congrès de Vienne) après
avoir pris racine dès 1804 par un accord passé entre l’Allemagne et la France. Suivirent la
création en 1865 de l’internationale du télégraphe (future internationale des
télécommunications), basée à Genève, et celle en 1874 de la générale des postes (future
postale universelle), basée à Berne. Toutes deux furent rattachées aux Nations unies après leur
création (en 1947 pour l’UIT et en 1948 pour l’UPU), et sont toujours opérationnelles.
L’Institut de droit international (prix Nobel de la paix en 1904) est créé en 1873 à Gand ;
l’interparlementaire est créée en 1889 ; le Bureau international de la paix (prix Nobel de la
paix en 1910) est créé à Berne en 1892 (ce sont des organisations non-gouvernementales).
La Cour permanente d’arbitrage est créée en 1899 par la Conférence internationale de la
Paix ; l’Organisation internationale du travail (prix Nobel de la paix en 1969) et la Société des
Nations sont créées en 1919. Les Nations unies en 1945.
Types
Il faut distinguer deux types d’organisations :
§ celles publiques, dites aussi intergouvernementales (OIG), qui émanent de, et sont
contrôlées par des gouvernements de divers pays
§ et celles non gouvernementales (ONG) qui émanent de membres privés de divers pays.
Elles sont environ 3 000 dans le monde. Ce sont des associations de droit privé, dont
l’activité est internationale. L’Amnesty International ou encore Médecins sans
frontières (MSF) en sont des exemples.
Le terme organisation internationale est utilisé pour désigner les seules organisations
intergouvernementales. Il faut noter par ailleurs, pour celles-ci, le grand éventail des termes
utilisés, qui ajoute du flou dans le vocabulaire : « Organisation internationale »,
« Organisation d’instance internationale », « Institution internationale », « Organisme
multilatéral », en constituent des exemples. Certes, dans une analyse plus approfondie, des
nuances apparaissent d’une expression à une autre.
Les organisations internationales, au sens d’OIG ont été admises comme sujets dérivés du
droit international public (DIP), constituant aux côtés des États, les seules institutions à faire
partie intégrante du cercle réservé des sujets de cette branche du droit. (Les débats sont en
cours, qui tendent à briser cette clôture du système, pour admettre l’individu comme sujet de
ce droit).
La Commission de droit international (CDI) définit l’organisation internationale comme
« toute organisation instituée par un traité ou un autre instrument régi par le droit international
et doté d’une personnalité juridique internationale propre. Une organisation internationale
peut comprendre parmi ses membres des entités autres que des États. » Cette définition a é
proposée par la CDI dans le cadre de ses travaux sur la responsabilité des organisations
internationales.
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