
devront conseiller aux patients inquiets de
pertes de mémoire et à leurs aidants de
consulter leur médecin ou leur pharma-
cien. Nous comptons, en particulier,
mettre à profit nos « vitrines d’éducation
et de prévention » pour présenter ces
affiches au public.
Des brochures d’information seront éga-
lement mises à la disposition du public.
Elles devront surtout comporter des infor-
mations pratiques sur les structures spécia-
lisées : consultation mémoire, CLIC
(centres locaux d’information et de coor-
dination), etc. et sur les nouvelles mesures
proposées dans le Plan Alzheimer (n° azur
France Alzheimer, portails e-seniors inté-
grant le portail CLIC avec le concours de
la Caisse des dépôts et consignations), etc.
Il faudra aussi tenir compte des recom-
mandations d’organisations internatio-
nales comme « Alzheimer Europe » et
«Alliance européenne contre la MA ».
Il est très souhaitable que les organismes
spécialisés tels que l’INPES(1) (Institut
national de prévention et d’éducation
pour la santé) et les associations comme
France Alzheimer produisent des affiches
et des documents à proposer au public,
mais en concertation avec le Cespharm en
ce qui nous concerne.
Notons la diffusion par l’INPES, depuis
le début mars 2008, d’un cédérom destiné
à la formation des soignants et à l’éduca-
tion pour la santé du patient atteint de
MA.
3. Recherche de moyens
d’interventions au niveau :
•De la prévention
Devant une maladie dont il est difficile
aujourd’hui d’effectuer un dépistage pré-
coce (la recherche de la protéine tau dans
le liquide céphalo-rachidien ne constitue
pas un moyen de diagnostic usuel) et qui,
de toute façon, ne peut pas être traitée
dans un but curatif, on doit s’intéresser à
la possibilité de prévenir ou de retarder
l’apparition des signes cliniques graves.
La prévention primaire doit être analy-
sée avec attention et objectivité. Il n’existe
pas, à notre connaissance, d’étude contrô-
lée vraiment convaincante (5).
Le fait que certains spécialistes pensent
que la MA résulte à la fois de dégénéres-
cence neuro-fibrillaire et d’atteintes vas-
culaires conduit à rechercher à ce niveau
des motifs d’intervention.
Dans son rapport, Joël Ménard précise :
«L’énorme chance de la prévention de la
MA est que les méthodes connues pour
être associées à une réduction du risque
de maladie cardiovasculaire et de cancer
sont applicables à la réduction du risque
de la MA. »
Le facteur de risque le plus crédible est
actuellement l’hypertension (6). L’hy-
percholestérolémie et les dyslipidémies
semblent également en cause (7).
«Il faut éviter la consommation de tabac
et l’abus d’alcool. Il faut faire de l’exer-
cice physique et intellectuel et éviter l’ex-
cès de poids.
«La prévention “ primaire” de la MA
dépend de la qualité globale de la préven-
tion. » (J. Ménard)
Il est de fait que l’inégalité constatée dans
l’atteinte précoce de la MA correspond
assez bien avec celle concernant l’adhé-
sion de la population aux recommanda-
tions de prévention primaire. Les per-
sonnes aux revenus les plus élevés et à
l’éducation supérieure, vivant dans les
départements le moins sujets aux compor-
tements à risque et le mieux pourvus en
moyens sanitaires sont également les
mieux « protégées » contre la maladie
d’Alzheimer.
Quant à l’interaction de facteurs géné-
tiques et environnementaux, il faut
remarquer que 99 % des cas d’Alzheimer
sont des formes sporadiques. Certes, des
facteurs de risque génétiques (polymor-
phisme de l’ADN) sont présents, mais ils
ne sont ni nécessaires ni suffisants pour
induire une MA.
C’est seulement dans les formes fami-
liales débutant avant 60 ans que des alté-
rations génétiques sur les chromosomes
21 (gène de l’APP – Amyloid Proteins
Precursor), 14 et 1 (gènes des présinilines
1 et 2) sont constatées.
Une forte implication a été trouvée avec
le polymorphisme du gène codant pour
l’apolipoprotéine E (Apo E). L’allèle ε4
présent dans 15 % de la population géné-
rale induit un risque de MA multiplié par
3 à 5. Avec 2 allèles ε4 le risque est mul-
tiplié par 10 à 12 (8). A noter que l’allèle
ε4 accroît également le risque cardiovas-
culaire (augmentation du LDL-cholesté-
rol), ce qui correspond bien à la théorie
d’une implication des facteurs de risque
de maladie cardiovasculaire dans la MA.
•Des traitements
Nous n’aborderons pas ici le sujet des
traitements symptomatiques de la MA (9)
(10).
On sait qu’ils ne peuvent pas guérir cette
maladie, mais tout au plus retarder l’appa-
rition de la démence et soulager quelques
symptômes particulièrement pénibles
(agressivité notamment).
Certaines prises en charge médico-psy-
chologiques, des exercices de mémorisa-
tion... peuvent également, au début de la
maladie, avoir quelques effets bénéfiques.
Cependant, il existe des effets indésirables
parfois graves tels que : troubles gastro-
intestinaux, crampes musculaires, insom-
nie pour les inhibiteurs de la cholinesté-
rase ; hallucinations, céphalées, vertiges...
pour les antagonistes du glutamate.
De même, l’usage de neuroleptiques,
anxiolytiques, antidépresseurs peut entraî-
ner des effets secondaires propres à ces
médicaments.
Le pharmacien devra être bien informé de
ces effets, et des risques liés aux associa-
tions médicamenteuses pour en informer
le patient et ses « aidants ». L’apport
considérable du Dossier pharmaceutique
devrait lui être très utile pour conseiller à
la fois la personne atteinte et son médecin
traitant.
L’observance est un sujet de préoccupa-
tion et là aussi le pharmacien devra être
actif.
•De l’aide médico-sociale
Le pharmacien doit être parfaitement
informé des possibilités qui s’offrent aux
patients atteints de la MA, mais surtout à
leur entourage, des divers organismes de
prise en charge partielle ou totale du
malade.
Quelques exemples :
–Le CLIC, Centre local d’information et
de coordination, informe sur les ser-
vices officiels ou privés. Il doit égale-
ment guider « les aidants » sur les
démarches à effectuer. Comment trou-
ver le CLIC : à la mairie, au Conseil
général du département, sur le site
http://clic-info.personnes-agees.gouv.fr.
BULLETIN DE L’ORDRE 399 JUIN 2008
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COMMUNICATIONS
1. INPES, 42 boulevard de la Libération,
93203 Saint-Denis Cedex.
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