II Les moyens d’accession à l’indépendance :
Introduction rapide sur les phases de la colonisation : cartes p. 78-79 à connaître :
La décolonisation débute en Asie dès la fin de la seconde Guerre Mondiale. Elle concerne d'abord
l'Empire britannique qui accorde son indépendance à l'Inde en 1947, puis à la Birmanie en 1948.
L'Indonésie s'affranchit de la tutelle des Pays-Bas en 1949. L'Indochine s’émancipe de la France en
1954 et forme 4 Etats : Le Viêt-nam du Nord, le Viêt-nam du Sud, le Laos et le Cambodge (voir carte
5 p. 131). Cette phase de décolonisation a lieu dans le cadre de la poussée communiste en Asie. Au
Proche-Orient, la France renonce en 1945 à ses mandats de la Syrie et de du Liban, tandis que le
Royaume-Uni se retire de la Palestine en 1947.
Une deuxième vague de décolonisation touche l'Afrique du Nord en 1956 avec la Tunisie et le Maroc,
alors qu'en Algérie une guerre d'indépendance a lieu de 1954 à 1962.
L'Afrique noire se décolonise au début des années 60 tandis que l'Afrique australe demeure le dernier
bastion du colonialisme : l'Angola et le Mozambique ne deviennent indépendants qu'à la chute de la
dictature au Portugal en 1974, La Rhodésie du Sud en 1980 en prenant le nom de Zimbabwe
(résistance à l'émancipation organisée par les colons blancs), la Namibie dominée par l'Afrique du Sud
en 1990. Enfin, en 1994, Nelson Mandela, emprisonné depuis 27 ans, accède à la présidence de la
République en Afrique du Sud et met fin à l'apartheid.
Travail de groupe sur une heure : travail sur une des études de cas puis travail sur l’autre à la
maison.
A L’indépendance négociée :
Lorsque la métropole comprend à temps l'inéluctable, l'indépendance est négociée même si la violence
n'est pas toujours absente des négociations. Le Royaume-Uni est ainsi plus disposé que la France à
l'émancipation de ses colonies
Etude de cas : l’Inde
Documents à utiliser : doc 4 p. 119 manuel Hatier TS, doc 1 et 2 p. 132 manuel Hatier TS, doc 3 p. 84
et 4 p. 85.
Doc 1 : La résistance de Gandhi
A La théorie de la désobéissance civile
Le mot Satyâgraha fut créé par moi alors que je me trouvais en Afrique du Sud[…]. Etymologiquement, ce mot
signifie : se retenir à la vérité, d’où Force de Vérité[…]. En pratiquant le Satyâgraha, je m’aperçus rapidement que
la recherche de la vérité n’admettait point qu’on eut recours à la violence contre son adversaire et qu’il fallait arriver
à le tirer de l’erreur par la patience et la sympathie car ce qui semble vérité à l’un peut sembler erreur à l’autre. Dans
le domaine politique, lutter dans l’intérêt du peuple consiste surtout à comprendre l’erreur manifestée sous forme de
lois injustes[…]. Il s’ensuit que le Satyâgraha apparaît d’une façon générale comme une désobéissance civile ou une
résistance civile ; elle est civile en ce sens qu’elle n’est pas criminelle. Le criminel enfreint les lois subrepticement et
tâche de se soustraire au châtiment. Tout autrement agit celui qui résiste civilement. Il se montre toujours
respectueux des lois de l’Etat auquel il appartient, non par crainte des sanctions, mais parce qu’il considère ces lois
nécessaires au bien être de la société. Seulement en certaines circonstances, assez rares, la loi est si injuste qu’obéir
semblerait un déshonneur. Alors, ouvertement et civilement, il viole la loi et subit avec calme la peine encourue pour
une infraction. Article de Gandhi dans la Jeune Inde, novembre 1919.
B …et son application
En mars 1922, Gandhi apparaît en justice pour trois articles jugés séditieux parus dans la Jeune Inde. Condamné à
6 ans de prison, Gandhi sera libéré après deux ans de détention.
La non-violence demande qu’on se soumette volontairement à la peine encourue pour ne pas à avoir à coopérer avec
le mal. Je suis donc ici prêt à me soumettre d’un cœur joyeux au châtiment, le plus sévère qui puisse m’être infligé
pour ce qui est, selon la loi, un crime et qui me paraît, à moi, le premier devoir d’un citoyen.
Déclaration de Gandhi devant ses juges, 18 mars 1922