BVS
| Bulletin de veille sanitaire | CIRE ANTILLES GUYANE |
N° 6-7 | Août-septembre 2015 | Page 1
Cire Antilles Guyane
Guadeloupe Guyane Martinique
Saint-Martin
Saint-Barthélémy
Bulletin de veille sanitaire — N° 6-7 / août-septembre 2015
Les maladies à déclaration obligatoire
dans les départements français
d’Amérique entre 2012 et 2014
Marion Petit Sinturel, Cire Antilles Guyane
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| Les maladies à déclaration obligatoire en France |
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| Infections invasives à méningocoques (IIM)
|
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| Fièvres typhoïde et paratyphoïdes
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| Hépatite aiguë A
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| Infection aiguë symptomatique par le virus de l’hépatite B
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| Légionellose
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| Listériose
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| Saturnisme infantile
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| Toxi-infections alimentaires collectives (Tiac)
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| Editorial |
Martine Ledrans, Responsable de la Cire Antilles Guyane
La déclaration obligatoire d’un certain nombre de maladies constitue
l’un des piliers du dispositif national de surveillance épidémiologique.
Ce système de surveillance, l’un des plus anciens dans le domaine,
apporte des informations nécessaires pour le contrôle de ces
maladies à déclaration obligatoires (MDO) et pour orienter les choix
des politiques publiques en matière de santé publique.
Depuis mai 2005, c’est la cinquième fois que la Cire Antilles Guyane
propose aux lecteurs du BASAG puis du BVS, un bilan de la
surveillance des maladies à déclaration obligatoire.
Sur les 29 maladies à déclaration obligatoire dans les Antilles et en
Guyane, certaines ne surviennent que très rarement, le choix a donc
été fait d’analyser les pathologies les plus fréquemment retrouvées
dans nos territoires : les infections invasives à méningocoques, les
fièvres typhoïde et paratyphoïdes, l’hépatite A aiguë, l’infection aiguë
symptomatique par le virus de l’hépatite B, la légionellose, la
listériose, les toxi-infections alimentaires collectives et le saturnisme
infantile. L’infection par le VIH et la tuberculose, autres pathologies
fréquentes et à déclaration obligatoire, présentent un intérêt tout
particulier pour la zone des Antilles-Guyane. Elles ne sont pas
traitées ici car elles font régulièrement l’objet d’articles ou de
numéros dédiés dans le BVS. Ainsi, l’infection par le VIH fait
maintenant l’objet d’un BVS spécial, chaque début du mois de
décembre et la tuberculose a aussi fait l’objet du BVS 2015-04 paru
en mai 2015.
En conclusion, il convient de rappeler que ce dispositif ne peut
produire des informations pertinentes que si tous les médecins et les
biologistes participent activement à cette surveillance. Il doit d’être
exhaustif, ce qui est loin d’être le cas aujourd’hui. Or, déclarer, c’est
agir, mais c’est aussi prévenir l’extension de la maladie !
Ensemble, déclarons et surveillons !
Les inscriptions aux 4èmes JIRVS
Les inscriptions aux 4èmes JIRVS
Les inscriptions aux 4èmes JIRVS
prochainement ouvertes
prochainement ouvertes
prochainement ouvertes
(voir page 16)
(voir page 16)
(voir page 16)
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CIRE ANTILLES GUYANE | Le bulletin de veille sanitaire
Le dispositif de surveillance des Maladies à Déclaration Obligatoire
(MDO) a été instauré en France à la fin du 19
ème
siècle [1].
Il concerne la surveillance de maladies dites prioritaires,
majoritairement d’origine infectieuse qui, en août 2015, sont au
nombre de 31 [2] (Tableau 1).
| Tableau 1 |
Liste des MDO en France métropolitaine et dans les Départements
d’Outre Mer - 2015
Botulisme
Brucellose
Charbon
Chikungunya (en fonction de
la situation épidémique)
Choléra
Dengue (en fonction de la
situation épidémique)
Diphtérie
Fièvres hémorragiques
africaines
Fièvre jaune
Fièvres typhoïdes et
paratyphoïdes
Hépatite aiguë A
Infection aiguë
symptomatique par le virus
de l’hépatite B
Infection par le VIH quel que
soit le stade
Infection invasive à
méningocoques
Légionellose
Listériose
Mésothéliome
Orthopoxvirose dont la
variole
Paludisme autochtone (sauf
Guyane française)
Paludisme d’importation dans
les DOM
Peste
Poliomyélite
Rage
Rougeole
Saturnisme de l’enfant
mineur
Suspicion de maladie
Creutzfeldt-Jacob et autres
Encéphalopathies subaiguës
spongiformes transmissibles
humaines
Tétanos
Toxi-infections alimentaires
collectives
Tuberculose
Tularémie
Typhus exanthématique
Le dispositif de surveillance des MDO a pour principal objectif de
détecter précocement le début d’éventuelles épidémies afin d’en
interrompre ou d’en réduire la transmission par le biais de mesures
de contrôle et de prévention appropriées.
Les autres objectifs de cette surveillance sont i) d’estimer l’incidence
de ces pathologies, ii) d’estimer leur évolution dans le temps et dans
l’espace et iii) d’identifier les populations les plus exposées ou les
plus à risque de velopper des formes graves. L’ensemble de ces
indicateurs permet d’évaluer et d’adapter continuellement les
programmes de prévention et de contrôle [1].
Cette surveillance est basée sur deux procédures distinctes mais
d’égale importance (Tableau 2).
LE SIGNALEMENT
LA NOTIFICATION
Par qui ? L’ensemble des professionnels de santé et biologistes
Quand ? Immédiatement Dans un second temps
A qui ? Agence Régionale de
Santé (ARS) du
département
ARS du département qui
transmettra à l’Institut de
Veille Sanitaire (InVS)
Comment ? Par n’importe quel moyen
approprié
(téléphone, fax, mail…)
En téléchargeant la fiche
de notification spécifique
à chaque maladie [2]
Pourquoi ?
Pour une mise en place
immédiate de mesures de
gestion ou de prévention
appropriées afin de limiter
le risque de propagation
de la maladie signalée.
Pour effectuer des
analyses
épidémiologiques de
chaque pathologie et
orienter les programmes
de prévention et contrôle.
| Tableau 2 |
Description des deux procédures composant le dispositif de surveillance
des MDO en France métropolitaine et dans les Départements d’Outre
Mer – 2015
| LES MALADIES A DECLARATION OBLIGATOIRE EN FRANCE
|
LES MALADIES A DECLARATION OBLIGATOIRE 2012-2014 : CE QUE L’ON PEUT RETENIR
Infection invasive à méningocoques : Aux Antilles et en Guyane, les taux de déclaration moyens sur les trois années étaient inférieurs à 1 cas pour
100 000 hab. comme en France (hors DFA). Les taux de déclaration annuels étaient restés stables dans les Antilles et plus fluctuants en Guyane,
mais les effectifs étaient faibles.
Fièvres typhoïde et paratyphoïdes : Aux Antilles, seuls des cas sporadiques ont été notifiés sur la période alors qu’en Guyane, 15 cas ont été notifiés
sur les trois années soit un taux moyen de déclaration de 2,1 cas pour 100 000 hab, bien supérieur à celui de la France (hors DFA) sur la même
période (0,21 cas pour 100 000 hab.).
Hépatite aiguë A : Aux Antilles, seuls des cas sporadiques ont été notifiés sur la période alors qu’en Guyane, le taux de déclaration annuel était
élevé. En 2013, 23 cas ont été notifiés et 2 cas groupés ont été investigués avec identification de cas secondaires et de sources potentielles de
contamination.
Infection aiguë symptomatique par le virus de l’hépatite B : Aux Antilles et en Guyane, seuls des cas sporadiques ont été notifiés sur la période.
Légionellose : Aux Antilles, les taux de déclaration moyens sur les trois années étaient faibles et en Guyane, aucun n’a été notifié depuis 2010.
Listériose : Aux Antilles et en Guyane, des cas sporadiques ont été notifiés sur la période.
Toxi-infections alimentaires collectives : Aux Antilles, les taux de déclaration moyens étaient particulièrement élevés, notamment en Guadeloupe en
2013, suite à un nombre important de notifications de ciguatéra. En Guyane, les caractéristiques des Tiac étaient comparables à celles de la France
(hors DFA) en termes d’agents pathogènes suspectés et de manifestations cliniques décrites.
Saturnisme de l’enfant mineur : Aux Antilles, seuls des cas sporadiques ont été notifiés sur la période alors qu’en Guyane, de nombreux cas de
saturnisme avaient été déclarés. En juin 2015, la définition de cas a été modifiée avec un abaissement du seuil de déclaration à 50 µg/L au lieu de
100 µg/L.
CIRE ANTILLES GUYANE | Le bulletin de veille sanitaire
N° 6-7 / Août-septembre 2015 — Page 3
L’analyse des MDO ci-après proposée repose sur les données
issues de la base nationale des déclarations obligatoires organisée
par l’InVS. Pour chaque pathologie, les informations individuelles
disponibles ont été agrégées par territoire (Guadeloupe et îles du
nord, Martinique, Guyane française et France (hors DFA) et par
années (2012 à 2014).
Les populations utilisées dans les calculs d’incidence sont de source
INSEE 2011, les populations de la Guadeloupe, St Martin et St
Barthélémy ont été regroupées car il est actuellement impossible de
réaliser des analyses distinctes pour chaque territoire.
Dans les DFA, parmi les 31 maladies à déclaration obligatoire :
certaines sont des maladies rares voire qui n’ont jamais été
notifiées (botulisme, brucellose, charbon, fièvres hémorragiques
africaines, orthopoxviroses dont la variole, mésothéliomes, peste,
poliomyélites, rage, rougeole, tularémie, typhus exanthématique
et paludisme autochtone aux Antilles). Les seuls cas référencés
sont 2 suspicions de maladies de Creutzfeldt-Jakob et autres
encéphalopathies subaiguës spongiformes transmissibles
humaines (1 en Martinique et 1 en Guyane) et 9 accès palustres
importés (2 en Guadeloupe et îles du nord et 7 en Martinique)
enregistrés en 2013. Aucune information supplémentaire n’est
disponible sur ces cas.
la dengue dans les DFA ainsi que le paludisme autochtone en
Guyane ne font pas l’objet d’une déclaration obligatoire en raison
de leur endémicité dans ces territoires. Grâce au dispositif
spécifique de surveillance épidémiologique existant pour ces
deux maladies, des analyses épidémiologiques de ces deux
pathologies font l’objet de publications régulières dans des points
épidémiologiques et Bulletins de Veille Sanitaire
1
(BVS). Elles ne
sont donc pas analysées ici.
à partir de 2013, la déclaration obligatoire du chikungunya n’a
pas été maintenue dans les DFA suites aux épidémies qui s’y
sont déclarées. La situation épidémiologique de cette maladie n’a
donc pas fait l’objet d’une analyse dans ce numéro mais a fait
l’objet de plusieurs points épidémiologiques réguliers et d’un
BVS
2
spécial.
deux BVS spécifiques
3
concernant l’analyse épidémiologique du
VIH/Sida et de la tuberculose ont été édités, ces deux
pathologies n’ont donc pas été analysées ici.
les infections invasives à méningocoques, les fièvres typhoïde et
paratyphoïdes, l’hépatite A aiguë, l’infection aiguë symptomatique
par le virus de l’hépatite B, la légionellose, la listériose, les toxi-
infections alimentaires collectives et le saturnisme infantile sont
les pathologies qui ont fait l’objet d’une analyse épidémiologique
dans ce numéro thématique.
Référence bibliographique
[1] HERIDA M. Le dispositif des maladies à déclaration obligatoire en France :
évolutions récentes. Bulletin Epidémiologique Hebdomadaire. 2011. (33-34) :
366-368.
[2] Institut de Veille Sanitaire - Disponible au 03/08/2015 :
http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-
declaration-obligatoire/31-maladies-a-declaration-obligatoire
___________________________
1 Dengue : BVS Antilles-Guyane n°2015-2.3, BVS Antilles-Guyane n°2013-6 et
BVS Antilles-Guyane n°2011-9-10
2 Chikungunya : BVS Antilles-Guyane n°2014-3-4-5
3 VIH/Sida : BVS Antilles-Guyane n°2014-6, BVS Antilles-Guyane n°2012-10 et
BVS n°2011-3 / Tuberculose : BVS Antilles-Guyane n°2015-04
L’ensemble de ces numéros sont disponibles sur
http://www.invs.sante.fr/fr/
Publications-et-outils/Bulletin-de-veille-sanitaire/Tous-les-numeros/
Bien que de nombreuses espèces de bactéries soient responsables
de méningites aiguës, une des plus fréquemment identifiée est
Neissera meningitidis [1]. Douze sérogroupes de ce ningocoque
sont décrits, cependant les sérogroupes A, B, C, Y et W sont à
l’origine de 99 % des cas d’IIM [1].
Les IIM sont exclusivement humaines [2]. Elles surviennent
généralement chez les moins de 5 ans, les adolescents et jeunes
adultes de moins de 25 ans [1]. Entre 5 et 10 % de la population est
porteuse de méningocoques au niveau du pharynx dont la majorité
n’est pas pathogène. Cependant, dans moins de 1 % des cas, le
portage conduira à une infection invasive [3]. Les facteurs de
survenue sont liés à la bactérie (virulence de la souche) et/ou à
l'hôte (altération des défenses immunitaires, état de la muqueuse
respiratoire…) [2]. La transmission du méningocoque se fait par les
sécrétions rhino-pharyngées (gouttelettes de Flügge) et est liée à la
nature de l’exposition et à sa durée [2]. La période d'incubation de la
maladie varie de 2 à 10 jours avec une moyenne évaluée à 3-4 jours
[3].
Les IIM sont des infections transmissibles graves à début brutal qui
se manifestent le plus souvent sous forme de méningite ou de
méningococcémie [4]. Elles associent un syndrome infectieux
(fièvre, maux de tête violents, vomissements) et un syndrome
méningé (raideur de la nuque, léthargie, troubles de la conscience,
voire coma). Chez le nouveau-né et le nourrisson, ces symptômes
sont moins marqués : l’accès brutal de fièvre est parfois
accompagné de convulsions ou vomissements. L’apparition de
taches hémorragiques sous la peau s’étendant progressivement
(purpura extensif) est un critère de gravité de l’infection et une
menace de choc septique, imposant le traitement antibiotique et
l’hospitalisation d’urgence [1].
Depuis 2010, le vaccin conjugué contre le méningocoque C est
recommandé pour tous les nourrissons à l'âge de 12 mois et tous
les enfants, adolescents et jeunes adultes non encore vaccinés
jusqu’à 24 ans [5]. Le vaccin contre le méningocoque B n’est
recommandé en France que pour les personnes à risque élevé d’IIM
ainsi que dans des situations particulières (cas groupés, situation
épidémique liée à une souche couverte par ce vaccin). Les vaccins
conjugués dirigés contre les quatre sérogroupes A, C, W et Y sont
recommandés chez les sujets à risque d’IIM ou lors d’une exposition
spéciale (entourage d’un cas aux groupes A, W ou Y, voyage
dans un pays exposé…). Enfin, d'autres vaccins sont efficaces
contre les autres sérogroupes de méningocoque mais aucun ne
protège contre tous les méningocoques à la fois [6].
| INFECTION INVASIVE A MENINGOCOQUES (IIM) |
Page 4 — N° 6-7 / Août-septembre 2015
CIRE ANTILLES GUYANE | Le bulletin de veille sanitaire
| Figure 1 |
Nombre de cas d’IIM enregistrés dans la base de données des
déclarations obligatoires dans les DFA entre 2000 et 2014
Sur la période 2012 à 2014, les taux de déclaration moyens des IIM
aux Antilles sont restés inférieurs à celui de la France (hors DFA).
En effet, 6 cas d’IIM ont été notifiés en Guadeloupe et sur les îles du
nord sur cette période et 3 cas en Martinique. En 2012, en Guyane,
aucun cas n’a été enregistré, par contre, en 2013 et 2014,
respectivement 4 et 2 cas d’IIM ont été enregistrés.
Critères de notification
Les cas notifiés correspondent à des cas probables ou confirmés
qui répondent à, au moins, un des quatre critères suivants :
1 Isolement bactériologique de ningocoques ou PCR
positive à partir d’un site normalement stérile (sang, LCS,
liquide articulaire, liquide pleural, liquide péricardique, liquide
péritonéal, liquide de la chambre antérieure de l’œil) OU à
partir d’une lésion cutanée purpurique ;
2 Présence de diplocoques gram négatif à l’examen direct du
LCS ;
3 LCS évocateur de méningite bactérienne purulente (à
l’exclusion de l’isolement d’une autre bactérie) ET présence
d’éléments purpuriques cutanés quel que soit leur type ;
4 Présence d’un purpura fulminans (purpura dont les éléments
s’étendent rapidement en taille et en nombre, avec au moins
un élément nécrotique ou ecchymotique de plus de trois
millimètres de diamètre associé à un syndrome infectieux
sévère, non attribué à une autre étiologie. L’état de choc
témoigne de l’extrême gravité de ce syndrome.
| Tableau 1 |
Caractéristiques des cas d’IIM des DFA enregistrés dans la base de données des déclarations obligatoires sur la période 2012-2014
De 2012 à 2014 Guadeloupe
et îles du nord Martinique Guyane
Caractéristiques générales
Nb de cas déclarés
Taux de déclaration moyen (nb
moyen de cas pour 100 000 hab.
sur la période)
Sex-ratio (H/F)
Age médian (min - max)
Lieux de résidence
Nombre d’hospitalisation
6
0,45
1
21,5 ans (18 - 65)
1 St Martin - 5 Guadeloupe
6
3
0,25
0,5
43 ans (12 - 58)
Martinique
3
6
0,86
0,5
19,5 ans (6 - 48)
Guyane
6
Présence d’un Purpura fulminans
Oui
Non
Inconnu
0
4
2
1
2
0
0
6
0
Sérogroupes
B
W
C
Inconnu
4
1
0
1
3
0
0
0
2
0
2
2
Vaccination
Oui
Non
Inconnu
0
2
4
0
2
1
0
4
2
Evolution
Guérison
Séquelles
Décès
Inconnu
5
1
0
0
1
1
1
0
5
0
0
1
CIRE ANTILLES GUYANE | Le bulletin de veille sanitaire
N° 6-7 / Août-septembre 2015 — Page 5
Sur les années 2012 à 2014, le taux de déclaration annuel en
Guadeloupe et sur les îles du nord était comparable à celui de la
Martinique alors qu’il était plus fluctuant en Guyane. Les effectifs
enregistrés restaient faibles dans les trois départements.
La déclaration obligatoire des IIM a pour principal objectif d’identifier
les personnes contacts de chaque cas afin de mettre en place les
mesures de prophylaxie autour de celui-ci selon la directive de la
Direction Générale de la Sande 2014 [7]. Ces mesures visent à
prévenir la maladie chez les sujets contacts et à interrompre la
transmission des souches virulentes. Entre 2012 et 2014, bien que
des cas contacts aient été identifiés lors des enquêtes
épidémiologiques et suivis, aucun cas secondaire d’IIM n’a été
notifié dans les DFA.
Référence bibliographique
[1] Institut Pasteur - Fiche info - Disponible au 07/07/2015 :
http://www.pasteur.fr/fr/institut-pasteur/presse/fiches-info/meningites-meningocoques
[2] Institut de Veille Sanitaire - Disponible au 07/07/2015 :
http://www.invs.sante.fr/Dossiers-thematiques/Maladies-infectieuses/Maladies-a-
prevention-vaccinale/Infections-invasives-a-meningocoques/Aide-memoire
[3] DAVID L. HEYMANN et al. Meningococcal meningitis. Control of communicable
diseases manual. 19th Edition. 2008. Pp 415
[4] BARRET AS, DEGHMANE AE, LEPOUTRE A, FONTANEAU L, MAINE C,
TAHA MK, et al. Les infections invasives à méningocoques en France en
2012 : principales caractéristiques épidémiologiques. Bulletin Epidémiologique
Hebdomadaire. 2014. (1-2):25-31.
[5] Calendrier vaccinal 2015 - Disponible au 07/07/2015 :
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/Calendrier_vaccinal_2015.pdf
[6] Institut national de prévention et d'éducation pour la santé – Disponible au
07/07/2015 :
http://www.info-meningocoque.fr
[7] Ministère des Affaires sociales, de la Santé et des Droits des femmes -
Disponible au 07/07/2015 :
http://www.sante.gouv.fr/IMG/pdf/cir_38936.pdf
La bactérie Salmonella enterica sérotype Typhi est à l’origine de la
fièvre typhoïde alors que les sérotypes Paratyphi A, B et C sont
respectivement responsables des fièvres paratyphoïdes A, B et C.
Salmonella Paratyphi B est composé du type Java provoquant le
plus souvent des gastro-entérites fébriles et du type non-Java
responsable de la fièvre paratyphoïde B [1].
Salmonella Typhi et Salmonella Paratyphi sont des pathogènes
exclusivement humains [1]. La contamination résulte, le plus
souvent, de l’ingestion d’eau ou d’aliments ayant subi une
contamination fécale d’origine humaine ou d’une transmission
directe de personne-à-personne [2]. Même après guérison, certains
individus continuent d’excréter des bactéries et peuvent donc être
source d'infection pour d'autres [3]. Ces maladies sont plus
fréquentes dans les pays les moins industrialisés, principalement du
fait du manque d’accès à l’eau potable, de l’élimination inadéquate
des effluents et des inondations [3]. L’Organisation Mondiale de la
Santé estime à 17 millions le nombre de nouveaux cas par an de
fièvres typhoïde et paratyphoïdes au niveau mondial [3].
La période d’incubation de la fièvre typhoïde est directement liée à la
taille de l’inoculum et aux caractéristiques individuelles de la
personne contaminée. Elle est estimée entre 3 et 60 jours avec une
moyenne de 8 à 14 jours [4]. Elle se traduit par une fièvre continue
accompagnée de maux de tête, d’anorexie, d’abattement et de
douleurs abdominales avec diarrhées ou constipation [2].
L’expression clinique peut aussi être atypique ou modérée voire
inapparente surtout en pays endémique. La période d’incubation des
fièvres paratyphoïdes est estimée entre 1 et 10 jours [4] et la
symptomatologie est généralement moins grave que celle de la
fièvre typhoïde [1]. La létalité peut atteindre 10 % en l’absence de
traitement antibiotique efficace comparé à moins de 1 % pour les
autres salmonelloses [2].
Les fièvres typhoïde et paratyphoïdes sont considérées comme des
« maladies des mains sales ». La chaine de transmission peut être
interrompue par le lavage soigneux des mains après contact fécal et
avant la manipulation des aliments [1]. Le vaccin contre la fièvre
typhoïde n’est actuellement recommandé que pour les voyageurs
devant effectuer un séjour prolongé, ou dans de mauvaises
conditions, dans des pays l’hygiène est précaire et la maladie
endémique [1]. Ce vaccin injectable confère une protection d’environ
70 % contre la fièvre typhoïde durant au moins trois ans. Il peut être
administré dés l’âge de 2 ans [5]. En France, en population
générale, la vaccination systématique n’est pas recommandée, elle
ne pourrait être envisagée que dans des situations épidémiques
focales particulières [6].
| FIEVRES TYPHOIDES ET PARATHYPHOIDES |
Critères de notification
Les cas notifiés correspondent à un isolement de Salmonella
Typhi, Paratyphi A, B ou C quel que soit le site d'isolement,
associé à un tableau clinique évocateur de fièvres typhoïde ou
paratyphoïdes.
A noter : ne pas notifier les sérologies positives à Salmonella
Typhi et Paratyphi, ni les infections à d'autres sérotypes de
Salmonella (S. typhimurium, S. enteritidis, par exemple) quel que
soit le site d'isolement.
| Figure 1 |
Nombre de cas de fièvres typhoïde et paratyphoïdes enregistrés dans la
base de données des déclarations obligatoires dans les DFA entre 2000
et 2014
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