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La Dette,
un mal nécessaire
Her Patrick Amonh
3.96
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Couverture : Classique
[Roman (130x204)]
NB Pages : 28 pages
- Tranche : 2 mm + (nb pages x 0,07 mm) = 3.96
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La Dette, un mal nécessaire
Hervé Patrick Amonh
726371
Economie / Droit
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La dette (du latin debeo signifiant « devoir, ce que lon
doit à quelquun1 ») est un échange asynchrone entre deux
entités (personne, groupe, entreprise, État
Si le mot dette semploie essentiellement pour les
dettes financières, une dette est aussi un concept moral2.
Certaines dettes morales sont impossible à quantifier et
donc à rembourser, par exemple lorsquune personne
sauve la vie dune autre personne. Les dettes jouent un rôle
central dans lorganisation des activités humaines,
notamment économiques. Généralement, une dette permet
un investissement qui doit améliorer la production. Par
exemple, un État peut emprunter pour construire des
infrastructures telles que des routes qui, il lespère, vont
favoriser les échanges. Plus simplement, un paysan peut
demander laide de ses voisins pour défricher une terre
qu’il pourra alors cultiver. Aujourdhui, le système
bancaire est un maillon essentiel de léconomie contrôlant
l’émission de monnaie. En effet les dettes ne sont quun
moyen utilisé pour maîtriser la masse monétaire : l’ajuster
en fonction de la croissance, de linflation ou du chômage.
Afin dassurer la confiance des différents agents
économiques, les dettes sont encadrées par le droit. En
droit le concept de dette fait partie du droit des obligations
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3. Mais les dynamiques complexes de la dette sont
finalement peu comprises et, malgré le droit, elles font
peser un risque certain sur léconomie et plus
généralement les sociétés humaines. On ne peut faire
abstraction des risques extérieurs comme la météo et de la
dimension psychologique associée à la perception du futur,
de la valeur et du risque par les êtres humains. Si les agents
économiques perdent confiance dans le futur ou leur
capacités à accomplir leurs promesses, le fragile équilibre
peut seffondrer.
En comptabilité, une dette est un passif ou un actif,
selon le point de vue débiteur ou créancier, certain dont
l’échéance et le montant sont fixés de façon précise. Dans
ce sens, les dettes dune personne, d’une entreprise, dun
pays ou dune institution sont lensemble des sommes quil
ou elle devra payer pour rembourser par exemple des
emprunts qu’elle a contractés auprès dune banque, pour
régler des charges qu’elle a engagées (factures à payer,
abonnements, primes dassurance…) ou qui lui sont
imposées (impôts…).
Histoire
L’histoire de la dette est plus ancienne que celle de la
monnaie : alors que les premières pièces datent du règne
de Gygès autour de 700 av. J.-C., un système économique
basé sur la dette sest développé dès la civilisation Sumer,
6000-3500av. J.-C.
Antiquité
La civilisation Sumer, 6000-3500 av. J.-C., a développé
un système de dette, la forme de dette la plus ancienne
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connue aujourdhui4. Dans ce système de prêts et
d’emprunts, les paysans sendettaient le plus souvent au
prix de leur liberté et de celle de leur enfants, la servitude
étant souvent la seule possibilité de rembourser leurs
dettes5. Pour gérer ce système, les rois sumer disposaient
du droit amnistie, annulant régulièrement lensemble des
dettes et des servitudes associées. On retrouve lhéritage de
ce système dans la loi du Jubilé de lancienne Israël
(Leviticus 25 : 10).
Moyen Âge
Les républiques et cités italiennes du Moyen Âge et de
la Renaissance furent parmi les premiers États à se
construire avec lémission de dette, les monti6’7. Les monti
sont, au Moyen Âge et à la renaissance en Italie, une
équivalence des obligations. Ce type de fonds existe encore
sous la forme des Mont-de-piété.
En 1262, la cité de Venise réalise sa première émission
de dette sous forme de « monte », le Monte vecchio, suivi
en 1482 du Monte nuovo et en 1509 du Monte nuovissimo.
En 1343, les Perruzi, banquiers florentins, font faillite après
le défaut dÉdouard III dAngleterre. En 1347, les dettes de
la cité de Florence sont regroupées dans un fonds, le
« Monte commune », montagne de dette que la ville est
dans lincapacité de rembourser. Le taux est fixé à 5 % et
les dettes peuvent être échangées comme nimporte quel
bien. Ce marché est très volatil, 5 % de la dette publique
peut être échangé chaque année (ref Pezzolo). À la fin du
XIVe siècle du fait de la multiplication des conflits avec les
autres États, la ville multiplie les émissions de dettes. Peu à
peu la richesse se transfère vers les plus riches, ceux qui ont
le plus prêté à la ville. En 1352, 2 % des Florentins
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