connue aujourd’hui4. Dans ce système de prêts et
d’emprunts, les paysans s’endettaient le plus souvent au
prix de leur liberté et de celle de leur enfants, la servitude
étant souvent la seule possibilité de rembourser leurs
dettes5. Pour gérer ce système, les rois sumer disposaient
du droit amnistie, annulant régulièrement l’ensemble des
dettes et des servitudes associées. On retrouve l’héritage de
ce système dans la loi du Jubilé de l’ancienne Israël
(Leviticus 25 : 10).
Moyen Âge
Les républiques et cités italiennes du Moyen Âge et de
la Renaissance furent parmi les premiers États à se
construire avec l’émission de dette, les monti6’7. Les monti
sont, au Moyen Âge et à la renaissance en Italie, une
équivalence des obligations. Ce type de fonds existe encore
sous la forme des Mont-de-piété.
En 1262, la cité de Venise réalise sa première émission
de dette sous forme de « monte », le Monte vecchio, suivi
en 1482 du Monte nuovo et en 1509 du Monte nuovissimo.
En 1343, les Perruzi, banquiers florentins, font faillite après
le défaut d’Édouard III d’Angleterre. En 1347, les dettes de
la cité de Florence sont regroupées dans un fonds, le
« Monte commune », montagne de dette que la ville est
dans l’incapacité de rembourser. Le taux est fixé à 5 % et
les dettes peuvent être échangées comme n’importe quel
bien. Ce marché est très volatil, 5 % de la dette publique
peut être échangé chaque année (ref Pezzolo). À la fin du
XIVe siècle du fait de la multiplication des conflits avec les
autres États, la ville multiplie les émissions de dettes. Peu à
peu la richesse se transfère vers les plus riches, ceux qui ont
le plus prêté à la ville. En 1352, 2 % des Florentins