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© Université de Liège - http://reflexions.ulg.ac.be/ - 15 November 2012
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Enfin, troisième problème. A l'arrivée de l'automne, Harmonia axyridis est saisie d'un irrésistible réflexe
de protection contre la chute des températures. Ne se contentant pas de trouver des abris naturels, elle
affectionne également l'intérieur des habitations, en ville comme à la campagne, et plus particulièrement à
proximité des surfaces boisées qu'elle a fréquentées pendant l'été. Inutile de colmater les anfractuosités : elle
parvient à s'insinuer dans les minuscules interstices des châssis, murs et parois. Par dizaines ou par centaines
(on a même observé des agrégats de plusieurs milliers d'individus !), les coccinelles asiatiques peuvent alors
hiverner tranquillement dans les replis des tentures ou derrière une cloison, leur métabolisme tournant au
ralenti durant toute la mauvaise saison.
Si la compagnie hivernale de quelques-uns de ces insectes peut paraître plaisante, il n'en va plus vraiment
de même lorsque des centaines d'animaux envahissent les lieux de vie ou de sommeil, maculant les supports
où ils sont regroupés d'un liquide jaunâtre nauséabond lorsqu'ils sont dérangés. Dans certains cas, les
substances qu'ils dégagent peuvent entraîner des réactions de type allergique : asthme, rhinite, conjonctivite…
La présence d'allergènes a été démontrée dans l'hémolymphe. Des travaux américains assez récents ont
abouti à la découverte d'allergies croisées entre la coccinelle asiatique et la blatte.
Techniques de piégeage
Pour toutes ces raisons, il faut limiter leurs populations. Tout en se gardant de la moindre naïveté : leur
présence est devenue inévitable et il est probablement impossible d'en venir totalement à bout. A l'Unité
d'entomologie fonctionnelle et évolutive de Gembloux Agro-Bio Tech (Université de Liège), on travaille de
longue date à une meilleure connaissance des mœurs d'Harmonia axyridis. L'un des principaux objectifs des
chercheurs consiste à mettre au point des techniques de piégeage respectueuses à la fois des écosystèmes
fréquentés par les animaux (pas question de menacer d'autres espèces d'insectes, et encore moins les autres
espèces de coccinelles) et de la sécurité des utilisateurs. Une étape importante vient d'être franchie avec les
travaux de Delphine Durieux, chercheuse au service d'entomologie du professeur Eric Haubruge, réalisés
en collaboration avec l'unité d'Analyse, qualité et risques (Laboratoire de chimie analytique). Ces recherches
ont été consacrées aux rôles des chaînes hydrocarbonées dans la formation des agrégats de coccinelles au