Maurepas Actualités N° 107 décembre 2009 Un papillon Belle Dame. Un papillon Hespérie. (Photo OPIE/DR.) Un papillon Lycène (Photo OPIE/DR.) Une abeille cératine (Photo OPIE/DR.) (Photo Olivier Guillot/DR.) Une libellule en forêt de Maurepas, probablement un Sympetrum sanguineum mâle. 3 questions à Serge Gadoum responsable du programme “Pollinisateurs Sauvages” à l’Office Pour les Insectes et leur Environnement (OPIE) Parce que ces insectes se situent à la base de la chaîne du vivant en participant à la pollinisation des plantes à fleur. Ils sont indispensables à l’agriculture. Sans eux, par exemple, les chances de polliniser les arbres fruitiers seraient très aléatoires, voire nulles. Les insectes, bien que prépondérants, ne sont pas les seuls responsables de la pollinisation des plantes : il y a aussi le vent, l’eau, d’autres animaux et l’autopollinisation… Mais ces facteurs ne sont pas aussi efficaces que les insectes, et, en cas de mauvais temps lors de la floraison, il peut y avoir très peu de pollinisation. Nous serions alors privés des pommes, poires, prunes, abricots, pêches… qui constituent une part de notre alimentation. La population de ces insectes, notamment les abeilles, est aujourd’hui en déclin, pour des raisons diverses. Quelle est la place des abeilles dans la pollinisation ? Sachez d’abord que les abeilles ne sont pas les seuls insectes capables de polliniser les plantes : mouches, coléoptères, guêpes… le peuvent aussi, mais n’ont pas l’efficacité des abeilles ! Certaines espèces, comme l’abeille domestique, la plus connue, pollinisent de nombreuses espèces de plantes (elles sont dites polylectiques). Mais il existe aussi près de mille autres abeilles en France, qui, elles, sont sauvages ; certaines sont polylec- être réalisés d’ici à un an. Pour maintenir la biodiversité, il est indispensable de défendre les continuités écologiques. Il s’agit de l’ensemble des sites qui relient fonctionnellement entre eux les habitats de la faune et de la flore, les sites de reproduction, de nourrissage, de repos et de migration. Elles doivent être suffisamment dépourvues de polluants et de sources de dérangement pour permettre à la faune d’assurer ses fonctions biologiques et permettre le déplacement des espèces générant un brassage génétique et la colonisation de nouveaux territoires. La Ville a confié aux spécialistes de l’agence Alisea la réalisation d’un diagnostic et l’élaboration de propositions de gestion. Car, si les sites naturels importants sont identifiés (forêt domaniale, bois de Nogent…), leurs richesses ne sont pas pour autant précisément connues. Cette étude permettra également de mieux repérer des espaces plus “ordinaires” (espaces verts publics, espaces privés jardinés, haies…), de plus tiques et d’autres sont étroitement liées à une espèce de plante ou à quelques-unes (espèces dites oligolectiques) dont elles assurent parfois la plus grande partie de la pollinisation à elle seules. Si le nombre global d’abeilles venait à diminuer, les plantes seraient moins pollinisées. Il y aurait moins de fruits, ils seraient moins gros. Il y aurait moins de graines et la reproduction des plantes serait moins bien assurée. Les conséquences économiques seraient énormes car notre nourriture est liée à la production végétale que ce soit directement (légumes, fruits) ou indirectement (la viande est issue d’animaux qui, eux, sont nourris avec des plantes). Si le nombre d’espèces d’abeilles venait à diminuer, certaines plantes pourraient carrément disparaître. Quelles sont les missions de l’OPIE ? L’association, créée en 1969, est installée à la Maison des Insectes, à Guyancourt, où elle accueille le public du lundi au vendredi, et parfois le samedi. L’OPIE a notamment pour objet d’encourager la pratique de l’entomologie et de développer les études entomologiques, en particulier sous leurs aspects écologiques. Il s’applique à établir des inventaires, à mieux connaître la biologie des espèces, afin de proposer les mesures d’aménagement des milieux, propres à assurer la protection d’espèces menacées, la sauvegarde des insectes auxiliaires. C’est à ce titre qu’il accompagne la Ville de Maurepas dans la création de sa jachère florale. Contact : www.insectes.org petite superficie, et souvent isolés. Ainsi, seront étudiés la flore et les habitats, les oiseaux nicheurs, les mammifères (y compris les chauves-souris), les reptiles et les amphibiens (grenouilles, crapauds…), les insectes (papillons et libellules), les autres invertébrés… Des études de terrain seront organisées dans le cadre de cet inventaire. Les oiseaux feront l’objet d’observations visuelles, mais aussi sonores, essentiellement pour les petits oiseaux. En écoutant leur chant, on peut déterminer leur espèce ! n page 11 Pourquoi parle-t-on d’insectes pollinisateurs ?