
Maurepas Actualités N° 107 décembre 2009
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être réalisés d’ici à un an.
Pour maintenir la biodiversité, il est indispensable 
de défendre les continuités écologiques. Il s’agit de 
l’ensemble des sites qui relient fonctionnellement 
entre eux les habitats de la faune et de la flore, les 
sites  de  reproduction,  de  nourrissage,  de  repos 
et  de  migration.  Elles  doivent  être  suffisamment 
dépourvues de polluants et de sources de déran-
gement  pour  permettre  à  la  faune  d’assurer  ses 
fonctions biologiques et permettre le déplacement 
des espèces générant un brassage génétique et la 
colonisation de nouveaux territoires. 
La  Ville  a  confié  aux  spécialistes  de  l’agence  Ali-
sea  la  réalisation  d’un  diagnostic  et  l’élaboration 
de propositions de gestion. Car, si les sites naturels 
importants sont identifiés (forêt domaniale, bois de 
Nogent…), leurs richesses ne sont pas pour autant 
précisément connues.
Cette  étude  permettra  également  de mieux  repé-
rer  des  espaces  plus  “ordinaires”  (espaces  verts 
publics, espaces privés jardinés, haies…), de plus 
petite superficie,  et souvent isolés.
Ainsi,  seront  étudiés  la  flore  et  les  habitats,  les 
oiseaux  nicheurs,  les  mammifères  (y  compris  les 
chauves-souris), les reptiles et les amphibiens (gre-
nouilles, crapauds…), les insectes (papillons et li-
bellules), les autres invertébrés…
Des  études  de  terrain  seront  organisées  dans  le 
cadre de cet inventaire.  Les  oiseaux  feront  l’objet 
d’observations visuelles, mais aussi sonores, essen-
tiellement pour les petits oiseaux. En écoutant leur 
chant, on peut déterminer leur espèce ! 
n
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Maurepas Actualités N° 107 décembre 2009
Pourquoi parle-t-on d’insectes 
pollinisateurs ?
Parce que ces insectes se situent à la base de la 
chaîne  du  vivant  en  participant  à  la  pollinisation 
des plantes à fleur. Ils sont indispensables à l’agri-
culture.  Sans  eux,  par  exemple,  les  chances  de 
polliniser les arbres fruitiers seraient très aléatoires, 
voire nulles. Les insectes, bien que prépondérants, 
ne sont pas les seuls responsables de la pollinisa-
tion des plantes : il y a aussi le vent, l’eau, d’autres 
animaux et  l’autopollinisation… Mais ces facteurs 
ne sont pas aussi efficaces que les insectes, et, en 
cas de mauvais temps lors de la floraison, il peut y 
avoir très  peu de pollinisation.  Nous serions alors 
privés des  pommes,  poires,  prunes, abricots, pê-
ches… qui constituent une part de notre alimenta-
tion. La population de ces insectes, notamment les 
abeilles, est aujourd’hui en déclin, pour des raisons 
diverses.
Quelle est la place des abeilles 
dans la pollinisation ?
Sachez  d’abord  que  les  abeilles  ne  sont  pas  les 
seuls insectes  capables de polliniser  les plantes : 
mouches, coléoptères, guêpes… le peuvent aussi, 
mais n’ont pas l’efficacité des abeilles !
Certaines espèces, comme l’abeille domestique, la 
plus  connue,  pollinisent  de  nombreuses  espèces 
de plantes (elles sont  dites  polylectiques).  Mais  il 
existe aussi près de mille autres abeilles en France, 
qui, elles,  sont  sauvages  ;  certaines  sont  polylec-
tiques et d’autres sont étroitement liées à une es-
pèce de plante ou à quelques-unes (espèces dites 
oligolectiques)  dont  elles  assurent  parfois  la  plus 
grande partie de la pollinisation à elle seules.
Si le nombre global d’abeilles venait à diminuer, les 
plantes seraient moins pollinisées. Il y aurait moins 
de fruits, ils seraient moins gros. Il y aurait moins de 
graines et la reproduction des plantes serait moins 
bien  assurée.  Les  conséquences  économiques 
seraient énormes car notre nourriture est liée à la 
production végétale que ce soit directement (légu-
mes, fruits)  ou  indirectement  (la  viande  est  issue 
d’animaux qui, eux, sont nourris avec des plantes). 
Si le nombre d’espèces d’abeilles venait à diminuer, 
certaines plantes pourraient carrément disparaître.
Quelles sont les missions de l’OPIE ?
L’association, créée  en  1969,  est installée  à  la 
Maison des Insectes, à Guyancourt, où elle ac-
cueille  le  public  du  lundi  au  vendredi,  et  par-
fois le samedi. L’OPIE a notamment pour objet 
d’encourager la pratique de l’entomologie et de 
développer les études entomologiques, en parti-
culier sous leurs aspects écologiques. Il s’appli-
que à établir des inventaires, à mieux connaître 
la  biologie  des  espèces,  afin  de  proposer  les 
mesures  d’aménagement  des  milieux,  propres 
à assurer la protection d’espèces menacées, la 
sauvegarde  des  insectes  auxiliaires. C’est  à  ce 
titre qu’il accompagne la Ville de Maurepas dans 
la création de sa jachère florale.
Contact : www.insectes.org
3 
questions à
Serge Gadoum
responsable du programme 
“Pollinisateurs Sauvages” à l’Office Pour les 
Insectes et leur Environnement (OPIE)
Une libellule en forêt de Maurepas,  probablement 
un Sympetrum sanguineum mâle.
Une abeille cératine (Photo OPIE/DR.)Un papillon Lycène (Photo OPIE/DR.)Un papillon Hespérie. (Photo OPIE/DR.)Un papillon Belle Dame.  
(Photo Olivier Guillot/DR.)