Introduction
L’alimentation est sans doute un des domaines les plus universels : elle
concerne chaque individu, de sa naissance à sa mort et intéresse tout groupe
social, quelles que soient ses origines. L’importance de l’alimentation dans le
développement des maladies aujourd’hui les plus répandues (maladies
cardiovasculaires, cancer,…) est bien établie. Les Français sont eux-mêmes
sensibles aux liens existant entre alimentation et santé, et la majorité d’entre
eux est convaincue que l’alimentation influence directement son état de santé. Il
apparaît donc important d’éduquer l’homme à s’alimenter vu la persistance des
problèmes liés à la nourriture. Mais cette éducation doit commencer dès le plus
jeune âge, d’où le rôle primordiale que doit jouer l’école sans pour autant
disputer à la famille celui, incontournable et essentiel, qui est le sien dans ce
domaine, comme dans toute éducation. Cette préoccupation de santé publique est
déjà ancienne et pourtant les précédentes études – principalement quantitatives
– portant sur les représentations, les connaissances et les comportements des
Français en matière d’alimentation ont mis en évidence un décalage entre les
perceptions et les connaissances, les représentations et les pratiques effectives.
Et c’est probablement parce que l’alimentation intéresse tout le monde qu’elle
suscite un nombre croissant de messages, sans qu’il soit toujours facile d’en
décrypter l’origine : données scientifiques, informations vulgarisées ou publicités
commerciales et qui sont parfois contradictoires.
L’éducation nutritionnelle évolue en même temps que les recherches scientifiques
dans le domaine pour essayer de répondre à cette problématique : comment
aborder l’éducation nutritionnelle, plus particulièrement à l’école élémentaire, en
prenant en compte toutes les dimensions de l’acte alimentaire ? Car c’est bien ce
que les experts semblent reprocher aujourd’hui aux démarches passées : ne se
soucier que de l’aspect nutritionnel avec des règles à suivre pour savoir
s’alimenter correctement.
C’est la question que je me suis posée. Nous verrons, dans un premier temps, les
besoins alimentaires de notre corps sans oublier que manger est un acte qui en se
réduit pas seulement à la nutrition. Les comportements alimentaires viendront
appuyer l’idée selon laquelle il est difficile de changer durablement les pratiques
sans prendre en compte à la fois les conditions de cet apprentissage, le discours
alimentaire qui devient contradictoire d’une décennie sur l’autre et les problèmes
actuels. Dans un second temps, nous montrerons que cette éducation est une
préoccupation nationale qui a pris en compte la réflexion menée pour la rendre
plus efficace et légitime, l’école apparaissait comme un acteur privilégié. Dans un
troisième temps, ma pratique de classe montrera la nécessité d’adopter une
démarche de promotion globale de la santé où tous les aspects de la prise
alimentaire doivent se retrouver pour une éducation durable et effective.