Les Hydrophytes Partie 1 Les hydrophytes Ache inondée ou ache aquatique Les Hydrophytes Apium inundatum L. Apiaceae Plante rare vivace souvent aquatique, partiellement ou totalement submergée à tige grêle et lisse, qui mesure de 10 à 40 cm de long. Les feuilles submergées sont sagittées et creuses, divisées 2 à 4 fois en segments filiformes, les flottantes sont ovales et une fois divisée (pennées), à segments larges d’environ 4 mm. Lorsqu’on les froisse, elles dégagent une odeur de carotte. Vue générale d’un pied d’Apium inundatum 1 cm Les fleurs sont disposées en ombelles de 2 à 4 rayons. Elles sont blanches, mesurent 2 mm et n’ont pas de bractée. Les inflorescences sont opposées aux feuilles et fleurissent entre juin et août. Le fruit est oblong et elliptique. Il mesure de 2 à 3,5 mm de long. L’ache inondée se développe dans les eaux stagnantes ou peu courantes et peu profondes. Elle pousse dans les lacs, étangs, fossés et cours d’eau mésotrophes à oligotrophes, plutôt acides, sur sol généralement fin et organique. En l’absence de fleurs, l’ache inondée peut être confondue avec certaines renoncules aquatiques qui ne possèdent pas de feuilles flottantes. Apium présente une odeur de carotte et possède des feuilles pennées, alors que les renoncules sont des plantes inodores aux feuilles palmées. 11 Azolla fausse fougère Azollaceae Cette petite plante flottante et ramifiée est l’une des rares fougères aquatiques qui possède une taille de l’ordre du centimètre. Ses feuilles sont imbriquées les unes dans les autres comme le montre le schéma ci-contre. Elles sont en forme d’écaille et mesurent moins d’un demi millimètre de long. De couleur verte, elles peuvent se colorer en rouge grâce à la présence de pigments : les anthocyanes qui sont présents dans les lobes supérieurs des feuilles. Ces derniers se développent à forte luminosité lorsqu’il fait froid. Les Hydrophytes Azolla filiculoïdes Lam. 1 cm Les racines sont peu développées et ne contiennent pas de poils absorbants. L’appareil reproducteur est constitué de microsporocarpes (mâles) et de macrosporocarpes (femelles) sur le même individu. La fécondation a lieu sous l’eau. La multiplication végétative, mode de propagation le plus utilisé, s’effectue par fragmentation ; sa propagation est très rapide : Azolla peut doubler son poids tous les 3 à 7 jours en conditions optimales. La fausse fougère se développe dans les eaux stagnantes, préférentiellement de faible profondeur. Azolla préfère les étangs et les canaux aux eaux mésotrophes à eutrophes. Elle peut se développer en eaux légèrement saumâtres. Ne pas confondre avec les lentilles d’eau parmi lesquelles Azolla peut se développer. Les développements de fausse fougère sont beaucoup plus épais que les films de lentilles d’eau, et moins “aplatis” sur la surface de l’eau. De plus, les feuilles d’Azolla sont imbriquées et peuvent revêtir une couleur rougeâtre. 13 Callitriches Callitrichaceae Les Hydrophytes Callitriche spp. L’identification des nombreuses espèces composant ce groupe est délicate. Vous trouverez dans les 2 pages suivantes les représentations des feuilles de chaque espèce, obser vées à la loupe binoculaire. Les callitriches sont des plantes herbacées de 0,5 à 1 m de haut, aux tiges grêles généralement très ramifiées. Elles présentent des feuilles opposées. Les rameaux submergés sont souvent terminés par une rosette de feuilles rapprochées flottant à la surface de l’eau : 1 2 4 3 5 6 1 2 3 4 5 6 : C . brutia : C . hamulata : C . obtusangula : C . palustris : C . platycarpa : C . stagnalis Les fleurs sont réduites à un gynécée ou une étamine. Elles sont solitaires ou peu nombreuses à l’aisselle des feuilles, petites, unisexuées portées sur la même plante, parfois à l’aisselle de la même feuille. Elles apparaissent en juin-septembre. Les fleurs femelles ont un gynécée à 2 carpelles soudés, les fleurs mâles ne comprennent qu’une étamine. Les racines sont adventives, blanches et filiformes. Les fruits sont peu visibles à l’aisselle des feuilles, le plus souvent comprimés latéralement, présentant en largeur 2 faces opposées parallèles et montrant sur le côté les marges des loges, ailées ou non, se fragmentant en 4 akènes. Fleur C allitriche hamulata caractérise les seuils constitués de petits cailloux et où les vitesses de courant sont importantes. Il nécessite une oxygénation importante. C allitriche obtusangula s’installe dans le courant ou dans les parties les plus profondes et souvent peu ombragées. C allitriche stagnalis tolère un courant faible et semble indifférent aux changements de température des habitats. C allitriche platycarpa est absent des berges et des zones en voie d’assèchement et ne supporte pas d’ensoleillement intensif. C allitriche brutia pousse dans les eaux stagnantes très peu profondes, parfois sur vase exondée. C allitriche truncata pousse dans les fossés et les mares. Ces espèces sont relativement cosmopolites. Elles peuvent former d’importants herbiers lorsque les conditions d’écoulement et de luminosité leur conviennent. Remarque : ces espèces étant très plastiques selo n les co nditio ns du milieu, leur déterminatio n exacte nécessite so uvent de dispo ser de plantes po ur vues de fruits mûr s et dans la mesure du po ssible d’étamines po ur examiner la fo rme du grain de po llen. Dans 15 Détermination de l’espèce par observation des feuilles à la loupe binoculaire C . platycarpa Kütz a 7 8 b 9 a b C . stagnalis Scop a C . o btusangula Le Gall. 11 b a 12 a 13 a 10 b Les Hydrophytes Callitriche spp. c b 07 C . truncata Guss. = callitriche tronqué, f. immergée. 08 C . stagnalis Scop. = callitriche des eaux stagnantes, a) f. submergée, b) f. flottante. 09 C . o btusangula Le Gall. = callitriche à angles obtus, a) f. submergée, b) f. flottante. 10 C . platycarpa Kütz = callitriche à fruits plats, a) f. submergée, b) f. flottante. 11 C . palustr is L. = callitriche des marais, a) f. submergée, b) f. flottante. 12 C . hamulata Kütz ex Koch = callitriche à crochets, a) f. submergée, b) f. flottante. 13 C . brutia Petagna = callitriche pédonculé, a) f. submergée, c) f. aérienne. Ces espèces diffèrent de l’élodée chez laquelle les feuilles sont verticillées par 3 et du potamot dense qui ne possède pas de rosette. 17 Cornifle submergé Ceratophyllaceae Les Hydrophytes Ceratophyllum demersum L. Les feuilles sont de couleur vert foncé, groupées en verticilles emboîtés, et divisées de façon dichotome : elles sont bifurquées 1 ou 2 fois, terminées par 2 à 4 segments denticulés et épineux. Elles sont portées par une tige raide aux nœuds rapprochés et ramifiées à la base. Cette plante peut mesurer plus de 3 m de long. C’est une espèce qui passe l’hiver en dormance sous la forme de turions : les extrémités apicales des tiges cessent de croître et portent des groupes de feuilles serrées. Ceratophyllum demersum Ceratophyllum submersum 0,5 cm 0,5 cm Les fleurs sont très petites et passent souvent inaperçues. Le cornifle est faiblement ancré dans le substrat grâce à des feuilles modifiées, appelées rhizoïdes. Il préfère les sédiments fins tels que la vase. Les fruits sont noirs, mesurent de 4 à 5 mm de long et possèdent une épine apicale et deux basales. La pollinisation du cornifle a lieu sous l’eau. Une fois mûrs, les fruits coulent au fond pour germer au printemps suivant. C eratophyllum demersum se multiplie essentiellement par bouturage, grâce à la fragmentation des tiges feuillées. Le cornifle est une espèce cosmopolite qui se rencontre dans les eaux relativement calmes ou stagnantes. Il peut se développer jusqu’à 10 m de profondeur. Il tolère de faibles intensités lumineuses, ce qui lui permet de pousser dans des eaux profondes et/ou eutrophes, turbides. Remarque : il existe une autre espèce de co rnifle beauco up plus rare : C erato phyllum submer sum do nt la feuille est bifurquée 3 fo is et terminée par 8 segments faiblement d e n t i c u l é s (cf. dessins). Ne pas confondre avec le myriophylle, qui a les feuilles pennées, qui est beaucoup plus souple et souvent avec des extrémités rougeâtres, alors que le cornifle possède des feuilles dichotomes (cf. dessins) et vert sombre. 19 Egeria Les Hydrophytes Egeria densa Planchon Hydrocharitaceae La tige d’Egeria peut atteindre 3 m de longueur. Elle est plus ou moins ramifiée. Elle possède un feuillage dense, avec des feuilles verticillées en général par 4, mais parfois de 2 à 8. Elles sont longues de 2,5 à 3 cm, pour 0,5 cm de large. Le bord des feuilles comporte des petites dents peu visibles (0,1 mm). 1 cm 1 cm Les racines sont adventives. Le système racinaire d’Egeria est filiforme et peut mesurer plusieurs dizaines de centimètres de long. Des racines dormantes sont présentes à chaque nœud de la tige, prêtes à se développer en cas de rupture de la tige. Des fleurs peuvent se développer d’août à novembre suite à l’arrivée des tiges feuillées jusqu’à la surface, mais en France, seuls des pieds femelles ont été observés, rendant impossible toute reproduction sexuée. La reproduction se fait de façon végétative grâce à la fragmentation des tiges. La plante possède une forte capacité de bouturage. Egeria affectionne les milieux stagnants, ou au courant faible, et jusqu’à 3 m de profondeur. Dans les habitats favorables, elle peut occuper toute la colonne d’eau. Cette espèce originaire d’Amérique du Sud peut former des herbiers très denses dans les plans d’eau et s’installer dans les cours d’eau peu rapides. Bien que se développant de préférence dans des milieux mésotrophes, Egeria possède une grande faculté d’adaptation vis-à-vis de la disponibilité en nutriments. C’est une plante capable de se développer sur divers substrats, mais qui affectionne plus particulièrement les sédiments riches en matières organiques. Ne pas confondre Egeria avec les élodées ou le lagarosiphon. Les feuilles de l’élodée sont toutes verticillées par 3, celles du lagarosiphon sont alternes et recourbées vers le bas. 21 Jacinthe d’eau Pontederiaceae La jacinthe d’eau est originaire d’Amérique du Sud. Elle possède des feuilles au limbe arrondi soutenues par des pétioles sphériques gonflés, ce qui la rend facilement reconnaissable. Elle mesure de 15 à 30 cm de hauteur. 2,5 cm Les fleurs sont très odorantes, de couleur mauve clair, portées par une tige centrale unique de 20 cm de haut. Cette tige porte généralement entre 4 et 25 fleurs (voire jusqu’à 35) qui s’épanouissent de juin à octobre. Les fleurs sont sessiles et ne vivent pas longtemps. Les Hydrophytes Eichhornia crassipes (Mart.) Solms. Cette plante possède des rhizomes qui peuvent mesurer jusqu’à 6 cm de diamètre et 30 cm de long. La jacinthe d’eau se multiplie très rapidement par production de stolons à la base de ses feuilles. Sa propagation est accentuée par la faculté que possède cette plante de survivre dans la boue quand le niveau d’eau baisse de façon importante. Eichhornia crassipes préfère les eaux calmes, riches en nutriments et peu profondes, mais s’accomode de divers types de milieux : mares temporaires, marais, lacs ou rivières. 18°C minimum sont nécessaires à la floraison de la plante. Elle ne supporte pas les températures inférieures à 5°C. Remarque : la jacinthe d’eau est l’une des plantes qui cause les nuisances les plus impo rtantes à l’échelle de la planète. G énéralement très disper sée et éphémère en France, elle n’y engendre actuellement aucune difficulté. Pétiole enflé Cette espèce ne peut être confondue avec les autres plantes flottantes, même lorsqu’elle n’est pas fleurie, de par sa grande taille et grâce à la présence de ses pétioles enflés typiques. 23 Elodée Hydrocharitaceae Elodea canadensis Michaux ou élodée du Canada : Les Hydrophytes Elodea canadensis Michx. Cette élodée peut atteindre 1 m de long. Ses feuilles, verticillées par 3, moins de 4 fois plus longues que larges et sub-horizontales, possèdent 21 à 23 paires de dents. Elle produit des hibernacles en hiver. Elle fleurit de mai à octobre mais la reproduction s’effectue par bouturage, car seuls les pieds femelles ont été importés en France. L’enracinement de cette plante est superficiel. Des racines adventives de couleur blanche à verdâtre peuvent être présentes à l’apex. Elle affectionne les milieux stagnants ou faiblement courants. L’élodée du Canada aime les eaux bien éclairées, de profondeur inférieure à 1 m. Elodea nuttallii (Planch.) St John ou élodée à feuilles étroites ou élodée de Nuttall : E. nuttallii L’élodée à feuilles étroites mesure entre 15 et 80 cm de long mais peut dépasser 1 m. Ses feuilles sont verticillées par 3, étroites, en général plus de 4 fois plus longues que larges. Elles sont arquées et aiguës au sommet, possédant 26 à 29 paires de dents. La longueur des entre-nœuds est importante : de 3 à 15 mm. L’élodée passe l’hiver sous forme d’hibernacles. La reproduction est surtout végétative en France. Contrairement à l’élodée du Canada, les pieds mâles sont présents en France. L’enracinement est superficiel, des racines adventives peuvent se développer à l’apex, de couleur blanchâtre à vert grisâtre. L’élodée à feuilles étroites aime les eaux stagnantes ou faiblement courantes, bien éclairées et profondes jusqu’à 3 m. Elle se développe généralement dans des milieux plus ou moins eutrophes. Remarque : Elodea ernstiae est une espèce qui ressemble à Elodea nuttallii, avec des feuilles po intues mais peu o u no n arquées. C ette espèce est rarement o bser vée, des co nfirmatio ns de sa présence dans le Sud-O uest seraient nécessaires. Les élodées se reconnaissent à leurs feuilles toutes verticillées par 3. Pour différencier Elo dea canadensis d’Elo dea nuttallii : l’élodée du Canada possède des feuilles sub-horizontales, obtuses à bout arrondi ; l’élodée de Nuttall possède des feuilles recourbées vers le bas. 25 Glycérie flottante Poaceae Les Hydrophytes Glyceria fluitans (L.) R. Brown Cette glycérie est très commune. C’est une plante vivace à souche rampante. Les tiges souvent couchées peuvent atteindre 1,2 m de longueur. Les feuilles sont vertes ou de couleur glauque, souvent flottantes. Leur apex est en forme de coque de bateau. Dans les milieux peu profonds, les feuilles s’étalent à la surface de l’eau comme un éventail. 1 cm Apex d’une feuille de glycérie dont la pointe rappelle une coque de bateau. L’inflorescence est une panicule penchée et étroite unilatérale qui apparaît de fin mai à août. Les épillets sont longs de 18 à 32 mm, à fleurs disposées de façon assez lâche ; les anthères sont longues de 1,6 à 3 mm. Cette espèce se propage par les graines. Elle vit dans les eaux douces stagnantes ou à courant lent, notamment des ruisseaux et ruissellets qu’elle tend à envahir à l’étiage. La glycérie flottante pousse principalement dans les eaux pauvres en calcaire, neutres à acides, mésotrophes, sur sol de granulométrie fine à moyenne. C’est une espèce assez héliophile mais qui peut végéter sous un ombrage léger. Ne pas confondre avec Sparganium ou les feuilles flottantes du scirpe lacustre. La glycérie est la seule à posséder des apex de feuille en forme de coque de bateau. 27 Mors de grenouille, petit nénuphar, morène Hydrocharitaceae Les Hydrophytes Hydrocharis morsus ranae L. C’est une plante glabre, qui possède des feuilles réniformes ou cordiformes, de couleur vert bronze, entières et longuement pétiolées, généralement inférieures à 10 cm. Elles forment des rosettes caractéristiques qui flottent à la surface de l’eau. L’hydrocharis possède des stolons qui donnent naissance à de nouvelles rosettes de feuilles ou des ”boutons” ovoïdes qui passent l’hiver sous l’eau et remontent à la surface au printemps. La plante produit ainsi des rejets qui lui permettent de former des peuplements assez denses pouvant atteindre quelques m2. Ces herbiers couvrent la surface de l’eau, faisant écran à la lumière. Les fleurs sont monoïques, mesurent entre 18 et 20 mm de long, de couleur blanche et possédent une tache jaune à la base des pétales. Les fleurs mâles sont au nombre de 1 à 4 en inflorescence pédonculée et se développent à l’aisselle de spathes membraneuses, alors que les fleurs femelles sont solitaires. La floraison a lieu de juin à août. Les racines contiennent de nombreux et longs poils absorbants à leur extrémité, ce qui multiplie la surface des racines par 8. Elles ne sont pas fixées dans le substrat mais pendent dans l’eau. Le mors de grenouille pousse dans les eaux dormantes ou à faible courant, dans les petites surfaces d’eau telles que mares, fossés, étangs. Ne pas confondre avec les nénuphars dont les feuilles sont beaucoup plus grandes. De plus, l’hydrocharis est flottant alors que les nénuphars sont enracinés au fond. 29 Lagarosiphon Les Hydrophytes Lagarosiphon major (Ridley) Moss. Hydrocharitaceae La tige du lagarosiphon est grêle et peut atteindre 5 m de long pour 3 à 5 mm de diamètre. Les feuilles sont alternes, recourbées vers le bas et à marge dentée. Elles mesurent entre 0,8 et 2,5 mm de long. Les fleurs sont de petite taille (3 x 5 mm), oblongues et se développent en surface, à l’extrémité d’un long pédoncule. En France, seuls les pieds femelles ont été importés, ainsi la reproduction sexuée de cette plante est impossible dans nos régions. Le système racinaire du lagarosiphon est un rhizome vivace qui présente de nombreuses ramifications. Il préfère s’installer dans les substrats vaseux que dans les sols sableux. Le bouturage de L. major, qui s’effectue par fragmentation du sommet de la tige, est très efficace. La coupe s’effectue à l’endroit le plus fragile où les feuilles s’organisent en rosette. Celles-ci, parfois ramifiées, possèdent des racines adventives à certaines périodes de l’année. Le lagarosiphon se développe dans les eaux relativement chaudes des milieux stagnants ou à faible courant. Dans les eaux plus rapides, il peut se développer dans des habitats protégés, créés par des discontinuités de rives, ou à l’aval de peuplements d’autres hydrophytes adaptés aux milieux lotiques. Ses besoins en lumière étant relativement réduits, Lagarosiphon major p e u t coloniser les plans d’eau jusqu’à 5 ou 6 m de profondeur. C’est une espèce peu sensible à la turbidité. De même, ses exigences trophiques sont faibles. Plante appréciée en aquariophilie, le lagarosiphon originaire d’Afrique du Sud a été introduit depuis quelques décennies dans le sud-ouest de la France et y colonise des étangs et cours d’eau. Ne pas confondre le lagarosiphon avec les élodées et egeria qui ont les feuilles verticillées. Bouture 31 Lentilles d’eau Lemnaceae Les Hydrophytes Lemna spp. Chez toutes les espèces, la multiplication s’effectue essentiellement de façon végétative, par bourgeonnement. Wolffia arrhiza (L.) Horkel ex. Wimmer ou wolffie sans racine. Les frondes ovoïdes sont libres, vert pâle, sans racine ni nervure, inférieures à 1 mm. C’est la plante à fleurs la plus petite d’Europe. Les fleurs sont très rares, unisexuées, à une seule étamine pour les fleurs mâles. La wolffie vit dans les bassins, lacs et fossés aux eaux calmes. Lemna minor L. ou petite lentille d’eau. Les feuilles flottantes sont ovales, opaques et aplaties, mesurant de 1,5 à 4 mm de diamètre et possédant de 3 à 5 nervures visibles à la loupe binoculaire. Les feuilles sont soit libres, soit reliées entre elles par des pétioles. Chaque feuille possède une racine filiforme, atteignant 10 cm de long. Les fleurs sont rares, petites et vertes. Elles apparaissent entre mai et septembre. Elle affectionne les milieux stagnants ou à faible courant. Héliophile, elle peut se développer dans des eaux riches en matières organiques. Lemna gibba L. ou lentille bossue. Les feuilles flottantes, ovales à arrondies, renflées sur la face inférieure, mesurent 2 à 5 mm. Chaque feuille a une seule racine. La floraison de Lemna gibba a lieu entre mai et juillet. Lemna gibba affectionne les eaux calmes. Lemna gibba se développe de préférence dans les eaux mésotrophes à eutrophes, voire polluées. 33 Lemna trisulca L. ou lentille bourgeonnante ou lentille trilobée. Les Hydrophytes Spirodela polyrhiza (L.) Schleid Les frondes de cette lentille sont translucides et liées entre elles par des pétioles persistants. Cette lentille est ”coloniale” : elle se développe par bourgeonnement, les bourgeons latéraux restant fixés à la lentille mère et formant ainsi une colonie. Chaque nouvelle fronde se développe à angle droit par rapport à la fronde mère. Les feuilles sont oblongues, terminées en pointe et munies de 3 nervures. La lentille trilobée est nageante entre deux eaux. Lors de la floraison, la lentille remonte près de la surface de l’eau et forme des fleurs minuscules qui s’épanouissent de mai à juillet. Chaque feuille possède une racine unique. Lemna trisulca pousse dans les eaux stagnantes. Lemna gibba Elle se développe de préférence dans les milieux mésotrophes. Spirodela polyrhiza (L.) Schleid ou lenticule à plusieurs racines Les feuilles sont flottantes, ovales à arrondies, vert foncé brillant sur la face supérieure, légèrement pourprées sur l’inférieure. Elles mesurent de 4 à 10 mm de long, libres ou attachées par groupes de 2 à 5. Lemna minor Comme toutes les lentilles, la spirodelle bourgeonne très facilement. Elle fleurit rarement, de juin à août, formant de petites fleurs vertes, 1 fleur femelle et 2 fleurs mâles étant enfermées dans une gaine membraneuse. La lenticule à plusieurs racines passe l’hiver sous forme de turions sans racine qui germent au printemps. Chaque fronde possède entre 2 et 21 racines. Cette espèce affectionne les milieux stagnants ou calmes. Spirodela polyrhiza La lenticule à plusieurs racines vit dans les eaux mésotrophes à eutrophes, bien éclairées. Cette espèce peu sensible à la turbidité tolère mal les pollutions. Les lentilles d’eau ne peuvent être confondues avec d’autres espèces d’hydrophytes flottantes, du fait de leur très petite taille. Plusieurs espèces de lentilles exotiques sont présentes en France dont la détermination est difficile. Lemna gibba commence son développement sous une forme plane qui peut la faire confondre avec Lemna minor. Lemna trisulca 35 Flûteau nageant Les Hydrophytes Luronium natans (L.) Rafin Alismataceae Cette plante est en très forte régression partout en France, à cause de l’eutrophisation des eaux. C’est une espèce protégée. Cette plante vivace possède des tiges allongées, radicantes aux nœuds, qui mesurent entre 0,1 et 1 m de longueur. Les feuilles peuvent être flottantes ou aériennes, de forme elliptique à ovale et émoussées. Les feuilles basales sont submergées, longues et étroites. En fonction de la profondeur en eau, Luronium natans présente une variabilité de son appareil foliaire. Elle peut se développer jusqu’à 2 m de profondeur, où elle végète alors à l’état de rosettes. 1 cm Les fleurs de 12 à 16 mm de long sont hermaphrodites et de couleur blanche. Elles se développent à l’extrémité de longs pédicelles à l’aisselle des feuilles. Leurs pétales sont 3 à 4 fois plus grands que leurs sépales et présentent une tache jaune à leur base. Les étamines sont au nombre de 6. La floraison a lieu entre mai et septembre. Le fruit est formé de carpelles oblongs, très striés sur leur longueur (0,3 cm), terminés par un bec court et réunis par 6 à 15. Luronium natans vit dans les mares, étangs, bras morts, fossés et rivières à cours très lent. Il aime les eaux acides assez peu profondes. Il apprécie les sols fins minéraux ou organiques. Il pousse aussi dans les rivières relativement rapides dans sa forme à feuilles toutes rubanées. De par la forme de ses fleurs et la nervation de ses feuilles flottantes, le flûteau nageant ne peut être confondu avec aucune autre plante aquatique. 37 Myriophylles Haloragaceae Les Hydrophytes Myriophyllum brasiliense Camb. Les myriophylles possèdent des feuilles pennées (divisées en fines lanières). Les fleurs, petites, s’ouvrent hors de l’eau. La pollinisation s’effectue par le vent et la dispersion des graines se fait par l’eau ou les oiseaux ; cependant la multiplication végétative est la plus répandue et la plus efficace. Elle s’effectue soit par marcottage : des fragments de tige développent des racines avant de se détacher, soit par bouturage : des morceaux de tige sont coupés par une hélice par exemple. Myriophyllum alterniflorum DC inLam. oumyriophylle àfleurs alternes Les feuilles submergées possèdent 8 à 18 segments. Les bractées des fleurs supérieures sont plus courtes que les fleurs et non divisées. Les fleurs sont en position terminale sur l’épi. Elles sont jaunâtres, alternes, les supérieures étant solitaires. La floraison a lieu entre juillet et septembre. Dans les marais temporaires, la régénération du myriophylle à feuilles alternes se fait grâce aux graines. Myriophyllum alterniflorum pousse dans les ruisseaux, les mares et les étangs entre 0,2 et 3 m de profondeur. Contrairement aux autres espèces, il se rencontre dans les marais et mares temporaires. Il affectionne les sols siliceux et les milieux oligotrophes. Myriophyllum brasiliense Cambess. ou M. proserpinacoïdes ou M. aquaticum ou myriophylle du Brésil ou millefeuille d’eau Ce myriophylle originaire de l’Amérique du Sud se rencontre fréquemment dans le sud-ouest de la France. Cette plante est facilement reconnaissable à son feuillage coriace très découpé, de couleur vert clair, qui émerge de l’eau de 0,1 m contrairement aux autres espèces de myriophylle desquelles n’émergent que les fleurs. Sur sol humide, il peut se développer jusqu’à 0,4 m de haut et former des herbiers très denses. Remarque : le bouturage est très efficace ; la plante envahit très rapidement le milieu dans lequel elle s’installe. Même quand les hivers sont rudes, Myriophyllum brasiliense se régénère après avoir gelé. C o ntrairement aux autres espèces de myr io phylle, le myr io phylle du Brésil peut être 39 Myriophyllum spicatum L. ou myriophylle en épis Les Hydrophytes Myriophyllum sp. Hydrophyte fixé, entièrement submergé. La tige du myriophylle en épis peut atteindre 3 m. Elle est longue et fine en eau profonde, courte et robuste dans une faible profondeur d’eau. De couleur souvent rougeâtre, elle porte des feuilles disposées en verticilles par 3 à 4 (parfois par 5). Les feuilles submergées possèdent de 13 à 35 segments. Il forme des peuplements très denses. Les fleurs sont roses et petites (1 mm de diamètre environ) et verticillées sur un épi qui dépasse à peine la surface de l’eau. Les fleurs étant stériles en eau vive, la reproduction sexuée n’a lieu que dans les eaux calmes. Cette espèce se rencontre dans les eaux faiblement courantes et peu profondes, ou stagnantes pouvant être profondes : cours d’eau, mares, étangs, lacs, fossés entre 1 et 6 m de profondeur. Ces eaux sont alcalines, bien minéralisées et peuvent éventuellement être turbides. Le myriophylle en épis se développe dans de nombreux types de milieux oligotrophes à eutrophes, voire pollués. Myriophyllum verticillatum L. ou myriophylle verticillé Myriophyllum spicatum Myriophyllum verticillatum Cette espèce est moins fréquente que les précédentes. Elle possède des bractées découpées en lanières et plus longues que les fleurs. Les feuilles submergées sont verticillées par 5 à 6 (rarement par 4) plus longues que les entre-noeuds, avec 25 à 35 segments. Les fleurs sont rosées et s’épanouissent entre juin et août. Le myriophylle verticillé affectionne les eaux dormantes ou tranquilles et peu profondes, de préférence calcaires. Ne pas confondre le myriophylle avec le cératophylle, qui est plus raide avec les feuilles dichotomes et une couleur vert sombre, alors que le myriophylle a les feuilles pennées. 41 Grande naïade Najadaceae Cette plante vivace herbacée est relativement rare en France. Ses tiges peuvent être lisses ou rugueuses. Les feuilles sont lancéolées, étroites, mesurant de 1 à 4 mm de large et possédant de fortes dents presque épineuses. La nervure médiane est elle aussi souvent épineuse au revers. La gaine (base de la feuille) est non ciliée, contrairement à celle de Najas minor, autre espèce plus rare présente en France. La naïade est dioïque. Elle fleurit entre juin et septembre. Détail d’une feuille Les Hydrophytes Najas marina L. subsp. major (All.) 0,5 cm Le fruit est un akène qui mesure entre 3 et 8 mm de long. La graine est ellipsoïdale à ovoïde, à surface pourvue de mailles qui sont disposées irrégulièrement. La grande naïade vit dans les eaux calmes légèrement saumâtres, parfois dans les eaux douces qui peuvent atteindre jusqu’à 3 m de profondeur. Cette espèce se développe de préférence dans des milieux mésotrophes à eutrophes. Ne pas confondre la grande naïade avec le potamot crépu. Le caractère épineux de cette plante suffit à la différencier. 43 Nénuphar jaune Les Hydrophytes Nuphar lutea (L.) Sibth et Sym. Nymphaeaceae Les feuilles flottantes sont ovales, plates et coriaces, cordiformes à la base. Elles mesurent de 30 à 40 cm de long et sont profondément fendues au niveau du pétiole. Ce dernier a une section triangulaire qui différencie le nénuphar du nymphéa. Les feuilles submergées sont arrondies, fines et translucides, avec un pétiole court. Leurs nervures initiales sont palmées, puis pennées à partir de la nervure principale. Le nénuphar jaune met quelques années pour fleurir la première fois. Les fleurs sont solitaires, émergentes, jaune vif, mesurant 3 à 6 cm de diamètre avec 5 à 6 sépales qui se chevauchent. Les fleurs, présentes de juin à août, se ferment la nuit. Le nénuphar possède de longs rhizomes mesurant jusqu’à 10 cm de diamètre et plus de 2 m de long. Il s’enracine dans les sols vaseux. Les fruits sont en forme d’outre contenant plusieurs loges. Il aime les zones calmes ou les bras morts de cours d’eau au courant lent. Il vit dans des eaux de 4 à 5 m de profondeur maximale. Dans les rivières, il peut exister sous la forme immergée, ne présentant aucune feuille flottante en surface. Il affectionne les eaux fraîches riches en éléments minéraux. Nuphar lutea est différent de Nymphea alba, dont la fleur est blanche, les feuilles flottantes plus rondes, et la section du pétiole ronde. 45 Nénuphar blanc Les Hydrophytes Nymphaea alba L. Nymphaeaceae Les feuilles du nénuphar blanc possèdent des nervures caractéristiques qui sont différentes de celles du nénuphar jaune (cf ci-dessous). Elles sont de forme plus cylindrique que celles de Nuphar lutea. La section du pétiole des feuilles est de forme arrondie, contrairement à celle du pétiole de Nuphar lutea. Les fleurs du nymphea sont blanches. Leur pollinisation est assurée par les insectes, surtout par les mouches. Les pétales tombent alors au bout d’une semaine et le pédoncule floral s’enroule en spirale sous la surface. Les fleurs s’épanouissent de juin à septembre. Les rhizomes de nénuphar blanc sont ovales et poussent presque verticalement dans la boue, contrairement à ceux du nénuphar jaune qui poussent obliquement. Le fruit est une grande capsule charnue qui ressemble à celle du pavot. Le nénuphar blanc pousse dans les eaux dormantes à fond vaseux. La profondeur en eau ne doit pas dépasser 3 m. Il est présent dans les rivières et ruisseaux à faible débit, les canaux, fossés profonds, lacs et bassins. Il affectionne les eaux fraîches, riches en éléments nutritifs. Nymphea alba est différent de Nuphar lutea, dont la fleur est jaune. En absence de fleurs, le nénuphar blanc peut être différencié grâce à ses feuilles flottantes plus arrondies et à la section ronde de son pétiole. Nuphar lutea Nymphaea alba 47 Oenanthe des rivières Apiaceae Les Hydrophytes Oenanthe fluviatilis (Bab.) Colem Cette plante rare sur le territoire français mesure entre 0,5 et 2 m de long. Ses tiges et feuilles sont toujours submergées. Elles présentent des segments cunéiformes, incisés en lobes étroits. La floraison, lorsqu’elle se produit, ce qui reste très rare, a lieu entre juin et juillet. Les ombelles sont toujours opposées aux feuilles. Le fruit, qui mesure 5 à 6 mm, est au moins 5 fois aussi long que les styles. O enanthe fluviatilis se développe dans les eaux stagnantes ou à courant modéré. L’oenanthe des rivières pousse dans les eaux aérées, non acides, riches en éléments minéraux, dans des milieux mésotrophes à eutrophes. Remarque : to utes les espèces du genre o enanthe so nt très toxiques au niveau de to utes les par ties de la plante (des feuilles aux racines). Ne pas confondre l’oenanthe des rivières avec une renoncule qui possède des feuilles plus filiformes, bien moins larges. 49 Laitue d’eau Les Hydrophytes Pistia stratiotes L. Araceae Plante exotique, d’origine incertaine (Amérique du Sud, Australie, zone Pacifique), la laitue d’eau est une plante flottante qui mesure de 10 à 15 cm de hauteur. Son allure générale lui donne l’aspect d’une salade : ses feuilles vert glauque et épaisses ont la consistance du velours. Elles forment une rosette pubescente qui flotte à la surface de l’eau. 1 cm La laitue d’eau possède de nombreuses racines nageant librement dans les eaux dont elles absorbent les nutriments. La laitue d’eau se propage par multiplication végétative grâce à des bourgeons latéraux : à l’automne, de petites plantes se détachent de la plante mère. Cette espèce se multiplie très rapidement et peut envahir entièrement un plan d’eau. Pistia stratiotes aime les eaux calmes, peu profondes et riches en nutriments. La laitue d’eau ne résiste pas aux hivers rigoureux, ne supportant pas une température inférieure à 15°C. Une température de 18 à 20°C est en effet nécessaire pour un développement optimal de cette plante. Elle a été observée à diverses reprises dans le sud-ouest, où elle ne présente pas actuellement de caractère invasif. L’allure caractéristique de Pistia stratiotes en forme de salade la rend très facilement reconnaissable. 51 Potamot Potamogetonaceae Les Hydrophytes Potamogeton coloratus Hornem Les potamots sont présentés ici dans 2 groupes. Le premier concerne les potamots qui possèdent des feuilles d’au moins 6 mm de large, le deuxième ceux qui présentent des feuilles plus fines. POTAMOTS A LARGES FEUILLES (à partir de 6 mm) Potamogeton alpinus Balb. ou potamot des Alpes Ce potamot est rare. Le sommet du limbe foliaire est obtus. Les feuilles submergées sessiles ou courtement pétiolées, à bord entier, mesurent de 0,2 à 0,6 m de long et de 1 à 3 cm de large. Elles sont atténuées aux 2 extrémités. Les feuilles situées sous l’inflorescence sont souvent flottantes. Le limbe est elliptique à obovale ou spatulé, courtement pétiolé. La tige et les feuilles sont souvent rougeâtres. Les fleurs sont jaune-verdâtre, groupées en épis, à pédoncule aussi long que la tige. L’akène est rouge brun et mesure de 2 à 3 x 2 mm. La reproduction se fait par bourgeons dormants (turions), par les graines et par bouturage. Il se développe dans les eaux stagnantes ou peu courantes. Le potamot des Alpes aime les eaux peu minéralisées, souvent faiblement acides et riches en matière organique. Potamogeton coloratus Hornemou potamot coloré Le potamot coloré est très rare. Il mesure de 0,2 à 0,6 m de long. Ses feuilles flottantes ont un limbe mince, translucide, distinctement et finement réticulé. Le pétiole est plus court ou à peine plus long que le limbe. Les feuilles submergées sont plus étroites. La floraison a lieu entre juin et septembre. L’akène (2 x1 mm) a un bec court implanté vers le milieu du sommet. Il pousse dans les eaux calcaires souvent peu profondes, oligotrophes, 53 Potamogeton crispus L. ou potamot crépu Cette espèce pérenne peut atteindre 1 m de long. La tige est comprimée, à 4 angles arrondis. Les feuilles sont sessiles et alternes, toutes submergées, couleur vert à rouge-brun. Leur limbe est lancéolé, oblong, translucide, aux bords très ondulés et denticulés. Il mesure de 4 à 6 cm de long et 6 à 7 mm de large. Les Hydrophytes Potamogeton crispus L. L’akène (sans le bec) mesure 2,5 mm de long et possède un bec de la même longueur. L’enracinement du potamot crépu est solide mais superficiel, à rhizome persistant l’hiver. Des racines adventives peuvent se former. Le potamot crépu se développe dans les eaux stagnantes et courantes. Le potamot crépu pousse dans une large gamme de niveau trophique dans les milieux mésotrophes au pH supérieur à 7. Potamogeton densus L. ou Groenlandia densa L. ou potamot dense Les feuilles submergées, sont toutes opposées ou plus rarement insérées par 3 au même niveau. Elles sont lancéolées, sessiles, possèdent 3 à 5 nervures et un bord souvent ondulé aux dents minuscules. Leur taille est très variable. Les fleurs sont verdâtres et très petites. L’inflorescence possède un pédoncule court qui se recourbe au stade de la fructification. L’akène possède un péricarpe mince et membraneux. Il se développe dans des eaux au courant faible à modéré. Potamogeton densus pousse généralement en eau neutre ou alcaline, mésotrophe à eutrophe et pas ou peu polluée. Po tamogeto n Potamogeton gramineus L. ou potamot graminée Les feuilles submergées sessiles mesurent généralement de 1 à 6 cm de long sur 1 à 2 cm de large. Leur limbe est lancéolé, linéaire ou elliptique, aigu acuminé au sommet. Elles sont souvent recourbées vers le bas et ondulées, naissant finement dentées. Des feuilles flottantes opaques, arrondies à la base, pétiolées peuvent être présentes, avec des nervures secondaires, non horizontales. Les stipules foliaires sont elliptiques. Le pédoncule des épis floraux (floraison de juin à août) est renflé au sommet. L’akène mesure de 2,5 à 3 mm par 2,5 mm. Potamogeton gramineus se développe dans les eaux stagnantes ou faiblement courantes. Le potamot graminée pousse surtout dans les eaux acides, mésotrophes à eutrophes. 55 Potamogeton lucens L. ou potamot luisant Le potamot luisant mesure entre 0,5 et 3 m de long. Les feuilles sont toutes submergées, translucides, oblongues à lancéolées voire ovales, brièvement pétiolées (maximum 1 cm) et à bord ondulé. Le limbe mesure de 6 à 20 cm de long. Il est parfois réduit à la nervure médiane présentant une pointe de plusieurs cm au sommet. La nervure médiane n’est pas flanquée de cavités aérifères. Le rhizome du potamot luisant est enfoui profondément. La floraison a lieu entre juin et août. Les Hydrophytes Potamogeton lucens L. L’akène est long de 3 à 4 mm et large de 2 à 3 mm, à face dorsale non carénée. Le potamot luisant pousse dans les eaux stagnantes ou faiblement courantes, assez profondes. Il se développe généralement en milieu calcaire, mésotrophe à eutrophe. Potamogeton natans L. ou potamot nageant Ce potamot peut mesurer de 0,2 à 2 m de longueur. Le limbe des feuilles flottantes est généralement pourvu de 2 plis bien marqués au point de jonction avec le pétiole. Ce dernier est souvent long et possède un joint flexible de couleur plus claire à son sommet. Les stipules sont fermes, mesurent de 5 à 12 cm et possèdent 2 carènes aiguës sur le dos. La floraison se produit entre mai et septembre. L’akène mesure de 3 à 5 mm par 2,5 à 3,5 mm. Ce potamot pousse dans les eaux plutôt stagnantes ou peu courantes, oligotrophes à faiblement eutrophes. Remarque : en eau pro fo nde o u à fo r t co urant, Po tamogeto n natans peut présenter des feuilles réduites à un lo ng pétio le grêle (sans limbe). Ne pas confondre Polygonum amphibium avec Potamogeton natans dont les nervures sont parallèles. De plus, Polygonum possède un ochréa à la base de ses feuilles. Potamogeton nodosus Poiret ou potamot noueux Il mesure entre 0,5 à 3 m de long. Les feuilles submergées pétiolées sont larges de 1,5 à 4 cm, distinctement et finement réticulées. La nervure médiane possède des cavités aérifères. Les feuilles flottantes mesurent de 5 à 12 cm par 2 à 6 cm. Elles sont vertes, parfois brun-rouge. Les stipules délicates disparaissent rapidement. La floraison a lieu de juin à septembre. L’akène mesure de 3,5 à 4 mm par 2,5 à 3 mm. 57 Potamogetom perfoliatus L. ou potamot perfolié Le limbe est cordé à la base et embrasse la tige. Il est généralement ovale mais parfois orbiculaire ou lancéolé. Les stipules sont petites, membraneuses et disparaissent rapidement. La floraison se produit entre juin et septembre. Les Hydrophytes P. polygonifolius Pourr. L’épi fructifère possède de nombreux fruits bien développés. L’akène mesure de 2 à 3 mm par 3 à 4 mm. Il est vert grisâtre. Sa face ventrale est concave dans la partie inférieure et convexe dans la partie supérieure. La multiplication végétative s’effectue par bourgeons dormants. Le potamot perfolié affectionne les eaux stagnantes ou peu courantes. Il pousse dans les eaux calcaires mésotrophes à eutrophes, bien éclairées. Potamogetom polygonifolius Pourr. ou potamot à feuilles de renouée Il mesure de 20 à 60 cm de long. Ses stipules sont fermes et résistent même sur les feuilles les plus anciennes. Les feuilles submergées sont alternes, elliptiques et mesurent de 1 à 4 cm de large. Les flottantes mesurent de 1 à 4 cm par 4 à 10 cm. Elles sont vert foncé ou bronzé. Les fleurs groupées en épi apparaissent entre juin et août. Il pousse en eaux stagnantes ou courantes, souvent peu profondes. Ce potamot se développe dans les eaux très acides, oligo-dystrophes à oligo-mésotrophes, non polluées. Potamogetom. variifolius Thore : ce potamot rare est une espèce protégée. Il s’agit d’un hybride de Potamogeton berchtoldii et de Potamogeton natans. Ses feuilles flottantes sont petites, elliptiques (2 à 6 cm par 0,5 à 2cm) aux nervures transparentes. Les pétioles sont allongés et canaliculés en dessous. Les feuilles submergées, vert pâle, sont réduites à un long pétiole. L’épi est court, grêle, sur un pédoncule légèrement épaissi à la base. La floraison a lieu entre juin et août. Ce potamot pousse en eau courante. Potamogeton variifolius aime les eaux faiblement minéralisées, légèrement acides et mésotrophes. Son développement semble inféodée à la présence d’un fond de lit de graviers et d’un bon éclairement. Les potamots se reconnaissent à leurs feuilles généralement alternes en dehors des ramifications et du niveau de l’inflorescence (sauf pour Potamogeton densus). Ils possèdent assez souvent des feuilles immergées et des feuilles flottantes qui peuvent être radicalement différentes. Le limbe foliaire est muni de nervures parallèles, et la présence de stipule formant une gaine qui entoure la tige est fréquente. Les fleurs forment des épis caractéristiques. 59 POTAMOTS A FEUILLES FINES (moins de 6 mmde large) Les Hydrophytes Potamogeton obtusifolius POTAMOTS A LARGES FEUILLES (à partir de 6 mm) L’identification des potamots à feuilles fines nécessite l’utilisation d’une loupe binoculaire pour apprécier la présence et la forme des ner vures. Des dessins de feuilles sont présentés dans la page suivante. Potamogeton acutifolius Link ou potamot à feuilles aiguës Ce potamot mesure de 0,5 à 1 m de long. Sa tige est très rameuse, comprimée et ailée. Les feuilles sont graminiformes, graduellement acuminées, possédant 3 nervures principales et 2 glandes noires à la base. L’épi de 4 à 6 fleurs fait de 0,1 à 1 cm de long, comme le pédoncule. Il se développe entre juin et août. L’akène possède un bec droit ou presque droit, dressé dans le prolongement de la face ventrale. Cette dernière possède généralement une bosse bien développée dans sa partie inférieure. Ce potamot peu commun vit en eau stagnante ou peu courante. Il se développe en milieu mésotrophe, calcaire ou non. Potamogeton berchtoldii Fieber ou potamot de Berchtold Le potamot de Berchtold mesure de 0,1 à 1 m de long. Ses feuilles sont non engainantes. Leur limbe mesure de 0,5 à 2 mm par 2 à 6 cm. Il est peu rétréci vers la base, son sommet est subaigu à arrondi-mucronulé. La nervure médiane est peu ou pas proéminente et bordée de cavités aérifères. Présence d’une paire de nervures latérales bien visibles. Les stipules sont petites et ouvertes. La floraison se produit entre juin et septembre. L’akène mesure 2 mm par 1,5 mm. Sa face ventrale est légèrement convexe et sa face dorsale est bombée et tuberculée. Le bec est dans le prolongement de la face ventrale ou un peu décalé. Ce potamot pousse dans les eaux calmes ou peu courantes. Potamogeton berchtoldii se développe préférentiellement dans les eaux acides, mais parfois en eau calcaire et en milieu mésotrophe. Potamogeton compressus L. ou potamot comprimé Le potamot comprimé mesure entre 0,5 et 2 m de long. Ses feuilles sont toutes submergées, graminiformes, mesurant de 2 à 4 mm de large. Leur limbe est arrondi et mucronulé, mais peut parfois être aigu. Il présente de nombreuses nervures. La nervure médiane est bordée de lacunes étroites, surtout vers la base de la feuille. La tige est robuste, fortement aplatie. Les stipules sont ouvertes, enveloppées les unes autour des autres. Des épis longs de 1 à 3 cm et possèdant de 10 à 15 fleurs se développent entre juin et septembre. Ils sont portés par des pédoncules bien plus longs que les épis. 61 Les Hydrophytes Le fruit possède un bec légèrement courbé vers la face dorsale. La face ventrale a souvent une légère dépression en son milieu. Le potamot comprimé est une espèce rare qui pousse dans les eaux stagnantes ou faiblement courantes et profondes. Il vit en milieu alcalin et eutrophe sur sédiment fin organique ou minéral. Potamogeton friesii Rupr. ou potamot de Fries Ce potamot mesure de 0,2 à 1 m de long. Ses tiges sont aplaties. Les bourgeons terminaux sont portés par des petits rameaux latéraux. Les feuilles sont toutes submergées, rubanées, possédant généralement 5 nervures longitudinales. La nervure médiane est peu visible ; une large bande de cavités aérifères l’entoure presque jusqu’au sommet de la feuille. Les limbes mesurent de 1,5 à 3,5 mm par 3 à 10 cm. Les stipules sont fermées, souvent échancrées. La floraison a lieu entre juin et septembre. 1 2 3 L’akène mesure de 2 à 3 mm par 1,5 à 2 mm. Son bec est situé dans le prolongement de la face ventrale. 4 Ce potamot pousse dans les eaux stagnantes. Il affectionne les milieux basiques, mésotrophes à eutrophes. 1 : Potamogeton compressus : (sommet du limbe de 2 feuilles) 2 : Po tamogeto n acutifo lius : (sommet du limbe foliaire) 3 : Po tamo geto n fr iesii : (sommet du limbe foliaire) 0,5 cm 4 : Potamogeton obtusifolius : (sommet du limbe de 2 feuilles) 5 : Po tamogeto n tr icho ïdes : (sommet du limbe foliaire) 6 : Po tamo geto n pusillus : (sommet du limbe foliaire) 7 : Potamogeton berchtoldii : (sommet du limbe foliaire) P. obtusifolius Mert. et Koch ou potamot à feuilles obtuses Le potamot à feuilles obtuses mesure de 0,2 à 1 m de long. Cette plante très rare possède une tige filiforme, comprimée et très ramifiée. Les feuilles sont toutes submergées (4 à 8 cm par 2 à 3 cm), linéaires, translucides, sessiles et rétrécies à la base, à entre-noeuds souvent en zig-zag. Les nervures se rejoignent au sommet presque à angle droit. Les stipules sont élargies dans la partie haute paraissant spatulées et de couleur blanc-jaunâtre. Le pédoncule est grêle, égal ou légèrement plus grand que l’épi qui fleurit de juin à août. Ce dernier est court, dense, cylindrique et porte de 6 à 8 fleurs. L’akène mesure de 3 à 4 mm par 2 mm. Il pousse dans les eaux stagnantes à faiblement courantes. 5 6 7 Il se développe préférentiellement dans les milieux mésotrophes pauvres en calcaire. 63 Potamogeton pectinatus L. ou potamot à feuilles pectinées Le potamot à feuilles pectinées mesure de 0,4 à 3 m de long. La tige est cylindrique et ramifiée.Les feuilles sont longues,entières,aiguës,acuminées et très engainantes.Toutes submergées, elles varient de 5 à 20 cm de long et de 0,2 à 5 mm de large. Elles sont linéaires à pointe sétacée. La stipule est soudée par la base (sommet libre) et entoure la tige. Deux canaux aérifères longent la nervure médiane. Cette espèce possède une grande variabilité morphologique au niveau du nombre de ramifications et de la longueur des feuilles, fonction du milieu (courant ou stagnant) et de la turbidité. Les Hydrophytes Potamogeton pectinatus L. La floraison a lieu de mai à septembre. Elle se produit surtout dans les milieux stagnants. L’épi fructifère mesure de 2 à 5 cm de long. Il est composé de 4 à 5 verticilles espacés et souvent immergé. Ce potamot commun pousse dans les eaux stagnantes ou courantes. Il affectionne les eaux riches en bases, minéralisées, voire saumâtres, eutrophes et légèrement polluées. Il supporte la turbidité. Potamogeton pusillus L. ou Potamogeton panormitanus Biv. ou potamot fluet Il mesure de 0,3 à 0,8 m de long et possède une tige grêle très rameuse.Cette espèce polymorphe est assez rare. Les feuilles sont toutes immergées, linéaires et mucronées, fermes et translucides. Elles possèdent 3, voire 5 nervures peu marquées. La nervure médiane est proéminente, non transparente et généralement non accompagnée de cavités aérifères (rarement une rangée de chaque côté). La tige est peu ou pas comprimée. L’épi (de juin à septembre) est court et comporte de 2 à 8 fleurs en 2 à 4 verticilles. L’akène est petit (2,5 cm par 1,5 cm), sans pointe ni bosse, à bec court implanté au milieu du sommet. Le potamot fluet habite les eaux profondes plutôt stagnantes. Il se développe dans les eaux mésotrophes à eutrophes basiques, éventuellement saumâtres. Potamogeton trichoïdes Cham. et Schl. ou potamot à feuilles capillaires Le potamot à feuille capillaires est rare.Il mesure de 20 à 80 cm de long.Les feuilles sont toutes submergées, translucides et filiformes, avec 1 à 3 nervures. Elles mesurent de 2 à 8 cm de long pour 0,1 à 1 mm de large.Les stipules de 7 à 12 mm de long sont caduques,rétrécis vers la base et s’atténuant en une longue pointe fine vers le sommet. Potamogeton trichoïdes fleurit de juin à septembre. Le pédoncule est capillaire, courbé à la base. L’épi est grêle (1 à 1,5 cm), lâche et porte de 4 à 8 fleurs. Les akènes sont en demi lune, portent 3 carènes sur le dos, la médiane étant ondulée, crénelée et le bord interne bosselé vers la base. Ce potamot pousse en eaux stagnantes peu profondes et limpides. Il vit en milieu mésotrophe à eutrophe, alcalin et généralement calcaire. 65 Renoncule Les Hydrophytes Ranunculus fluitans Lam. Ranunculaceae Les feuilles des renoncules peuvent être submergées ou flottantes. Les pétales de leurs fleurs sont blancs et possèdent souvent un onglet jaune. Ranunculus aquatilis L. ou renoncule aquatique Cette espèce peu commune peut mesurer de 0,1 à 0,3 m de long. Sa tige est robuste et ses feuilles flottantes longuement pétiolées, réniformes, orbiculaires, avec de 3 à 5 lobes plus ou moins profondément dentés. Les feuilles submergées capillaires forment des pinceaux. La floraison a lieu d’avril à juillet. Les fleurs mesurent de 15 à 20 mm de diamètre. Les pétales à nectaire circulaire mesurent moins de 10 mm de long. Le pédoncule fructifère mesure moins de 5 cm et ne dépasse pas le pétiole de la feuille flottante opposée. Ranunculus aquatilis aime les eaux calmes ou très faiblement courantes. Elle pousse en eau souvent calcaire,mésotrophe à eutrophe,voire oligotrophe. Ranunculus fluitans Lam. ou renoncule des rivières La renoncule des rivières est une espèce assez rare à l’échelle du territoire national. Sa tige immergée est longue de 1 à 6 m. Ses feuilles sont toutes en lanières subparallèles très longues (entre 7 et 16 cm de long), capillaires, aussi longues ou plus longues que les entrenoeuds. Les stipules sont longuement adhérentes. Les fleurs s’épanouissent de mai à août. Elles sont assez grandes (1,5 à 2,5 cm de diamètre), possèdent de 5 à 10 pétales 2 à 3 fois plus longs que les sépales et sont portées par un pédoncule épais de la longueur des feuilles. Le nectaire est allongé-ovale à ovale-pyriforme. Le réceptacle fructifère est glabre ou presque glabre. Elle se développe dans les eaux claires et rapides, fraîches, calcaires et minéralisées. Ranunculus fluitans pousse dans les milieux mésotrophes à eutrophes. 67 Ranunculus peltatus Schranck ou renoncule peltée La renoncule peltée mesure entre 1 et 3 m de long. Les feuilles submergées sont plus courtes que les entre-noeuds, à lanières divergentes et restant généralement étalées lorsqu’on les sort de l’eau. Les stipules sont oblongues à sub-triangulaires. Les feuilles flottantes sont arrondies avec 3 à 7 lobes étroits, le sinus atteignant les 2/3 du limbe. Les Hydrophytes Ranunculus peltatus Schranck Les fleurs s’épanouissent d’avril à août. Les pétales mesurent entre 12 et 15 mm de long avec un nectaire plus ou moins pyriforme. Les pédicelles fructifères mesurent entre 5 et 15 cm de long. Cette plante assez commune affectionne les eaux lentes de faible profondeur. Elle pousse en milieu oligotrophe à eutrophe faiblement minéralisé et non calcaire, sur sol minéral ou organique. Ranunculus trichophyllus Chaix ou renoncule à feuilles capillaires Cette renoncule peu commune mesure de 0,3 à 2 m de long. Ses feuilles submergées sont capillaires et multifides, étalées dans tous les sens, un peu raides et relativement courtes (2 à 5 cm de long). Les stipules forment une gaine ventrue. La floraison se produit entre avril et août. Les pétales sont de taille généralement inférieure à 5 mm de long et non contigus à la floraison. Leur nectaire est en forme de croissant. Les fleurs mesurent de 8 à15 mm de diamètre, portées par un pédoncule de 3,5 à 5 cm de long. Le réceptacle fructifère et les akènes sont poilus. L’akène possède un bec latéral très court. Elle se développe dans les eaux calmes, douces ou saumâtres et calcaires. La renoncule à feuilles capillaires pousse dans les milieux mésotrophes à eutrophes. Ne pas confondre les renoncules avec des potamots à feuilles fines ou Scirpus fluitans. Les renoncules ont les feuilles submergées capillaires très divisées. 69 Scirpe flottant Les Hydrophytes Scirpus fluitans (L.) Link Cyperaceae Ce scirpe mesure entre 15 et 60 cm de long en moyenne. Sa souche est gazonnante. Sa tige est ramifiée, souple et feuillée sur toute la longueur, radicante aux noeuds, flottante ou couchée, souvent en grande partie submergée. Les feuilles sont linéaires, sétacées, engainantes et mesurent 2 mm de large. La floraison s’effectue de mai à août. L’épi mesure entre 2 et 4 mm, pauciflore, verdâtre et solitaire au sommet d’un long pédoncule axillaire. Il émerge de la surface de l’eau. Les écailles sont verdâtres. L’akène est ovale, blanchâtre ou jaunâtre, mucroné et dépourvu de soies. Le scirpe flottant se développe dans les eaux stagnantes ou lentes des mares, étangs ou fossés. Cette espèce affectionne les milieux acides. Ne pas confondre avec un potamot à feuilles fines. On reconnaît le scirpe flottant à l’ allure générale de sa tige “en zig-zag”. 71 Sparganium angustifolium Michaux Les Hydrophytes Rubanier Sparganiaceae Sparganium angustifolium Michaux ou Sparganium affine Schnizl ourubanier àfeuilles étroites Les feuilles inférieures ont une face plane et une face convexe. Elles sont dilatées, membraneuses à la base. La bractée sous-tendant le capitule femelle inférieur mesure de 10 à 50 cm de long. Elle est environ 2 fois aussi longue que l’inflorescence. La floraison a lieu de juillet à août. Les capitules femelles sont rassemblées par 2 à 4, les inférieurs étant pédonculés ; les mâles sont par 1 à 3, voire 5. 2 cm Il pousse dans les étangs et les mares, dans les eaux stagnantes. Le rubanier à feuilles étroites se développe dans les eaux oligotrophes à mésotrophes, sur sol riche en matières humiques. Sparganium minimum Wallr. ou rubanier nain Petite plante vivace à tige flottante, rarement érigée. Les feuilles inférieures ont les 2 faces planes translucides, peu ou non renflées à la base. L’inflorescence est simple, non ramifiée, avec de 1 à 3 capitules femelles et un capitule mâle (rarement 2) ; chaque tête est bien séparée des autres. Les fleurs apparaissent de juin à juillet. La bractée du capitule femelle inférieur atteint à peu près la longueur de l’inflorescence. 0,5 cm Le rubanier nain pousse dans les lacs, les bassins et les fossés, en eau stagnante. fruit Sparganium minimum se développe dans les eaux oligotrophes à mésotrophes, sur sol non calcaire. Ne pas confondre les feuilles immergées d’un rubanier avec les feuilles immergées de sagittaire qui possèdent une réticulation moins fine. 73 Châtaigne d’eau, ou macre nageante Les Hydrophytes Trapa natans L. Trapaceae Cette plante aquatique flottante peut être, soit annuelle, soit vivace mais a une courte durée de vie. Elle est glabre et ne possède pas de ramification. Les feuilles flottantes sont losangées et le bord pourvu de grosses dents. Elles forment une rosette aplatie sur la surface de l’eau. Le pétiole est charnu et présente un renflement fusiforme flottant en son milieu. Les feuilles submergées sont sessiles, au limbe linéaire et entier. 2 cm Les fleurs blanches de 1 à 2 cm sortent à l’aisselle des feuilles flottantes pour s’épanouir en juin et juillet. Elles sont solitaires, axillaires, hermaphrodites et à symétrie radiaire. Les sépales sont triangulaires, persistants et ligneux chez le fruit. Les tiges de la châtaigne d’eau sont radicantes dans la boue. La plante est très faiblement enracinée dans le sédiment et peut être facilement entraînée par vent et houle. Les racines adventives présentes par paires aux noeuds inférieurs des tiges sont verdâtres. Le fruit comestible est une drupe coriace de 2 à 4 cornes provenant des sépales accrescents. Il mesure entre 25 et 30 mm de diamètre. La châtaigne d’eau vit dans les lacs, les bassins et les canaux aux eaux calmes. Elle aime les vases organiques. C’est la seule plante aquatique formant une rosette à la surface de l’eau, dont les feuilles sont triangulaires et dentées. 75 Utricularia spp. Les Hydrophytes Utriculaires Lentibulariaceae Les utriculaires sont des plantes carnivores. Elles vivent dans l’eau ou posées sur la vase. Une espèce est protégée (Utr icular ia o chro leuca). Les feuilles sont alternes et découpées en segments linéaires. L’utriculaire est mixotrophe : ses feuilles supportent des vésicules translucides appelées utricules, fermées par une valve qui ne s’ouvre que vers l’intérieur. Quand la proie heurte les poils entourant l’orifice, la valve s’ouvre et la vésicule aspire l’eau et la proie qui apporte de l’azote à la plante. Les fleurs s’ouvrent à l’extrémité d’un long pédoncule émergeant à la surface. Elles sont au nombre de 2 à 12 en grappe lâche. Le calice est composé de 2 sépales. La corolle est divisée en 2 lèvres entières ou faiblement dentées. Elle est de couleur jaune, à gorge fermée par une bosse de la lèvre inférieure. L’utriculaire fleurit rarement, de juin à août. L’utriculaire se multiplie végétativement grâce à la formation de bourgeons qui passent l’hiver au fond de l’eau : les hibernacles. Remarque : les utr iculaires so nt difficiles à différencier en l’absence de fleur. C er tains a u t e u r s pensent à un cro isement entre Utr icular ia intermedia et Utr icular ia mino r. Les espèces les plus co mmunes so nt Utr icular ia intermedia, Utr icular ia mino r et Utr icular ia vulgar is. Ces plantes poussent dans les petits plans d’eau peu profonds, aux eaux stagnantes ou très peu courantes. Les utriculaires affectionnent les rives sablonneuses ou vaseuses et les tourbières. Utricularia minor pousse dans les milieux oligotrophes à dystrophes, Utricularia vulgaris dans les milieux mésotrophes et Utricularia intermedia dans les milieux oligotrophes à dystrophes. L’utriculaire se reconnaît aisément aux utricules translucides portées par ses segments foliaires. De même, ses fleurs, lorsqu’elles sont présentes, sont facilement identifiables. utricules 77 Vallisnérie en spirale Les Hydrophytes Vallisneria spiralis L. Hydrocharitaceae Cette plante vivace submergée stolonifère peut mesurer de 0,3 à 1 m de haut. Elle pousse en touffes. Ses feuilles sont vert pâle, linéaires, très longues et rubanées, larges de 3 à 8 mm et denticulées vers le sommet. La floraison a lieu entre juin et octobre. Les fleurs sont dioïques. Les femelles, blanchâtres, mesurent de 4 à 7 mm et sont portées par de très long pédoncules filiformes. Elles viennent s’ouvrir à la surface de l’eau. Les fleurs mâles sont minuscules, aux pétales insignifiants. Après fécondation, le pédoncule se rétracte en se tordant en spirale, et le fruit mûrit sous l’eau. Elle pousse aussi bien dans les eaux courantes que stagnantes, mais plutôt chaudes : on la trouve souvent dans les eaux réchauffées par les rejets d’usines. Cette plante préfère les sédiments riches en matières organiques. Ne pas confondre les feuilles de la vallisnérie avec celles du rubanier. La vallisnérie possède de petites dents dans la partie haute de la feuille et au sommet. 0,5 cm 5 cm Détail de l’apex d’une feuille 79 Zannichellie des marais Zannichelliaceae Les Hydrophytes Zannichellia palustris L. La zannichellie est une plante stolonifère qui dévdeloppe une rosette généralement tous les deux entre nœuds du stolon. Sa tige est filiforme et grêle. Les feuilles sont alternes ou presque opposées, filiformes et translucides. Elles mesurent 2 mm de large maximum, sont pointues, entières et possèdent des gaines basales membraneuses lorsqu’elles sont jeunes. Les fleurs sont unisexuées, minuscules, apétales et verdâtres. Les fleurs mâles possèdent de 1 à 2 étamines, les femelles généralement 4 carpelles. La floraison se produit entre mai et septembre. Les akènes sont stipités, parfois portés par un pédoncule commun. Le bec est aussi long que l’akène. La zannichellie se développe dans les eaux fraîches stagnantes ou faiblement courantes, douces ou saumâtres. Elle est très fréquente dans des milieux subissant des assèchements estivaux. Remarque : cette espèce est très po lymo rphe et représentée par 3 so us-espèces qui ne sero nt pas détaillées ici. Ne pas confondre la zannichellie avec le potamot pectiné qui possède des feuilles très engainantes, ni avec le scirpe flottant dont l’aspect est plus coriace, touffu et en zig-zag. 81