Les hydrophytes - Gt-ibma

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Les Hydrophytes
Partie 1
Les hydrophytes
Ache inondée
ou ache aquatique
Les Hydrophytes
Apium inundatum L.
Apiaceae
Plante rare vivace souvent aquatique, partiellement ou totalement submergée à tige grêle et lisse, qui mesure de 10 à 40 cm de long. Les feuilles
submergées sont sagittées et creuses, divisées 2 à 4 fois en segments filiformes, les flottantes sont ovales et une fois divisée (pennées), à segments larges
d’environ 4 mm. Lorsqu’on les froisse, elles dégagent une odeur de carotte.
Vue générale d’un pied d’Apium inundatum
1 cm
Les fleurs sont disposées en ombelles de 2 à 4 rayons. Elles sont blanches,
mesurent 2 mm et n’ont pas de bractée. Les inflorescences sont
opposées aux feuilles et fleurissent entre juin et août.
Le fruit est oblong et elliptique. Il mesure de 2 à 3,5 mm de long.
L’ache inondée se développe dans les eaux stagnantes ou peu courantes
et peu profondes.
Elle pousse dans les lacs, étangs, fossés et cours d’eau mésotrophes à
oligotrophes, plutôt acides, sur sol généralement fin et organique.
En l’absence de fleurs, l’ache inondée peut être confondue avec certaines renoncules aquatiques qui ne possèdent pas de feuilles flottantes. Apium présente une
odeur de carotte et possède des feuilles pennées, alors que les renoncules sont des plantes
inodores aux feuilles palmées.
11
Azolla fausse fougère
Azollaceae
Cette petite plante flottante et ramifiée
est l’une des rares fougères aquatiques
qui possède une taille de l’ordre du
centimètre. Ses feuilles sont imbriquées les unes
dans les autres comme le montre le schéma
ci-contre. Elles sont en forme d’écaille et
mesurent moins d’un demi millimètre de long. De
couleur verte, elles peuvent se colorer en rouge
grâce à la présence de pigments : les anthocyanes
qui sont présents dans les lobes supérieurs
des feuilles. Ces derniers se développent à forte
luminosité lorsqu’il fait froid.
Les Hydrophytes
Azolla filiculoïdes Lam.
1 cm
Les racines sont peu développées et ne
contiennent pas de poils absorbants.
L’appareil reproducteur est constitué de microsporocarpes (mâles) et de
macrosporocarpes (femelles) sur le même individu. La fécondation a lieu
sous l’eau.
La multiplication végétative, mode de propagation le plus utilisé, s’effectue par fragmentation ; sa propagation est très rapide : Azolla peut doubler son poids tous
les 3 à 7 jours en conditions optimales.
La fausse fougère se développe dans les eaux stagnantes, préférentiellement de faible profondeur.
Azolla préfère les étangs et les canaux aux eaux mésotrophes à eutrophes.
Elle peut se développer en eaux légèrement saumâtres.
Ne pas confondre avec les lentilles d’eau parmi lesquelles Azolla peut se développer. Les développements de fausse fougère sont beaucoup plus épais que les
films de lentilles d’eau, et moins “aplatis” sur la surface de l’eau. De plus, les feuilles d’Azolla
sont imbriquées et peuvent revêtir une couleur rougeâtre.
13
Callitriches
Callitrichaceae
Les Hydrophytes
Callitriche spp.
L’identification des nombreuses espèces composant ce groupe est délicate. Vous
trouverez dans les 2 pages suivantes les représentations des feuilles de chaque
espèce, obser vées à la loupe binoculaire.
Les callitriches sont des plantes herbacées de 0,5 à 1 m de haut, aux
tiges grêles généralement très ramifiées. Elles présentent des feuilles
opposées. Les rameaux submergés sont souvent terminés par une rosette
de feuilles rapprochées flottant à la surface de l’eau :
1
2
4
3
5
6
1
2
3
4
5
6
: C . brutia
: C . hamulata
: C . obtusangula
: C . palustris
: C . platycarpa
: C . stagnalis
Les fleurs sont réduites à un gynécée ou une étamine. Elles sont solitaires
ou peu nombreuses à l’aisselle des feuilles, petites, unisexuées portées sur
la même plante, parfois à l’aisselle de la même feuille. Elles apparaissent en
juin-septembre. Les fleurs femelles ont un gynécée à 2 carpelles soudés,
les fleurs mâles ne comprennent qu’une étamine.
Les racines sont adventives, blanches et filiformes.
Les fruits sont peu visibles à l’aisselle des feuilles, le plus souvent comprimés
latéralement, présentant en largeur 2 faces opposées parallèles et montrant
sur le côté les marges des loges, ailées ou non, se fragmentant en 4 akènes.
Fleur
C allitriche hamulata caractérise les seuils constitués de petits cailloux et où
les vitesses de courant sont importantes. Il nécessite une oxygénation importante.
C allitriche obtusangula s’installe dans le courant ou dans les parties les plus profondes
et souvent peu ombragées. C allitriche stagnalis tolère un courant faible et semble
indifférent aux changements de température des habitats. C allitriche platycarpa est
absent des berges et des zones en voie d’assèchement et ne supporte pas d’ensoleillement intensif. C allitriche brutia pousse dans les eaux stagnantes très peu profondes, parfois sur vase exondée. C allitriche truncata pousse dans les fossés et les
mares.
Ces espèces sont relativement cosmopolites. Elles peuvent former d’importants
herbiers lorsque les conditions d’écoulement et de luminosité leur conviennent.
Remarque : ces espèces étant très plastiques selo n les co nditio ns du milieu, leur déterminatio n exacte nécessite so uvent de dispo ser de plantes po ur vues de fruits mûr s et
dans la mesure du po ssible d’étamines po ur examiner la fo rme du grain de po llen. Dans
15
Détermination de l’espèce par observation
des feuilles à la loupe binoculaire
C . platycarpa
Kütz
a
7
8
b
9
a
b
C . stagnalis Scop
a
C . o btusangula
Le Gall.
11
b
a
12
a
13
a
10
b
Les Hydrophytes
Callitriche spp.
c
b
07 C . truncata Guss. = callitriche tronqué,
f. immergée.
08 C . stagnalis Scop. = callitriche des eaux stagnantes,
a) f. submergée, b) f. flottante.
09 C . o btusangula Le Gall. = callitriche à angles obtus,
a) f. submergée, b) f. flottante.
10 C . platycarpa Kütz = callitriche à fruits plats,
a) f. submergée, b) f. flottante.
11 C . palustr is L. = callitriche des marais,
a) f. submergée, b) f. flottante.
12 C . hamulata Kütz ex Koch = callitriche à crochets,
a) f. submergée, b) f. flottante.
13 C . brutia Petagna = callitriche pédonculé,
a) f. submergée, c) f. aérienne.
Ces espèces diffèrent de l’élodée chez laquelle les feuilles sont verticillées
par 3 et du potamot dense qui ne possède pas de rosette.
17
Cornifle submergé
Ceratophyllaceae
Les Hydrophytes
Ceratophyllum demersum L.
Les feuilles sont de couleur vert foncé, groupées en verticilles emboîtés,
et divisées de façon dichotome : elles sont bifurquées 1 ou 2 fois, terminées par 2 à 4 segments denticulés et épineux. Elles sont portées par
une tige raide aux nœuds rapprochés et ramifiées à la base. Cette plante
peut mesurer plus de 3 m de long. C’est une espèce qui passe l’hiver en dormance sous la forme de turions : les extrémités apicales des tiges cessent de croître
et portent des groupes de feuilles serrées.
Ceratophyllum demersum
Ceratophyllum submersum
0,5 cm
0,5 cm
Les fleurs sont très petites et passent souvent inaperçues.
Le cornifle est faiblement ancré dans le substrat grâce à des feuilles modifiées, appelées rhizoïdes. Il préfère les sédiments fins tels que la vase.
Les fruits sont noirs, mesurent de 4 à 5 mm de long et possèdent une
épine apicale et deux basales. La pollinisation du cornifle a lieu sous l’eau.
Une fois mûrs, les fruits coulent au fond pour germer au printemps suivant.
C eratophyllum demersum se multiplie essentiellement par bouturage, grâce à la
fragmentation des tiges feuillées.
Le cornifle est une espèce cosmopolite qui se rencontre dans les eaux
relativement calmes ou stagnantes. Il peut se développer jusqu’à 10 m
de profondeur.
Il tolère de faibles intensités lumineuses, ce qui lui permet de pousser
dans des eaux profondes et/ou eutrophes, turbides.
Remarque : il existe une autre espèce de co rnifle beauco up plus rare : C erato phyllum
submer sum do nt la feuille est bifurquée 3 fo is et terminée par 8 segments faiblement
d
e
n
t
i
c
u
l
é
s
(cf. dessins).
Ne pas confondre avec le myriophylle, qui a les feuilles pennées, qui est
beaucoup plus souple et souvent avec des extrémités rougeâtres, alors que le
cornifle possède des feuilles dichotomes (cf. dessins) et vert sombre.
19
Egeria
Les Hydrophytes
Egeria densa Planchon
Hydrocharitaceae
La tige d’Egeria peut atteindre 3 m de longueur. Elle est plus ou moins
ramifiée. Elle possède un feuillage dense, avec des feuilles verticillées en
général par 4, mais parfois de 2 à 8. Elles sont longues de 2,5 à 3 cm,
pour 0,5 cm de large. Le bord des feuilles comporte des petites dents peu visibles
(0,1 mm).
1 cm
1 cm
Les racines sont adventives. Le système racinaire d’Egeria est filiforme et
peut mesurer plusieurs dizaines de centimètres de long. Des racines dormantes sont présentes à chaque nœud de la tige, prêtes à se développer en cas
de rupture de la tige.
Des fleurs peuvent se développer d’août à novembre suite à l’arrivée
des tiges feuillées jusqu’à la surface, mais en France, seuls des pieds femelles
ont été observés, rendant impossible toute reproduction sexuée.
La reproduction se fait de façon végétative grâce à la fragmentation des tiges. La
plante possède une forte capacité de bouturage.
Egeria affectionne les milieux stagnants, ou au courant faible, et jusqu’à
3 m de profondeur. Dans les habitats favorables, elle peut occuper toute
la colonne d’eau. Cette espèce originaire d’Amérique du Sud peut former des
herbiers très denses dans les plans d’eau et s’installer dans les cours d’eau peu
rapides.
Bien que se développant de préférence dans des milieux mésotrophes,
Egeria possède une grande faculté d’adaptation vis-à-vis de la disponibilité en nutriments. C’est une plante capable de se développer sur divers
substrats, mais qui affectionne plus particulièrement les sédiments riches en matières
organiques.
Ne pas confondre Egeria avec les élodées ou le lagarosiphon. Les feuilles de
l’élodée sont toutes verticillées par 3, celles du lagarosiphon sont alternes et
recourbées vers le bas.
21
Jacinthe d’eau
Pontederiaceae
La jacinthe d’eau est originaire d’Amérique du Sud.
Elle possède des feuilles au
limbe arrondi soutenues par des
pétioles sphériques gonflés, ce qui la
rend facilement reconnaissable. Elle
mesure de 15 à 30 cm de hauteur.
2,5 cm
Les fleurs sont très odorantes, de couleur mauve
clair, portées par une tige
centrale unique de 20 cm
de haut. Cette tige porte généralement entre 4 et 25 fleurs (voire jusqu’à 35) qui s’épanouissent de juin
à octobre. Les fleurs sont sessiles et
ne vivent pas longtemps.
Les Hydrophytes
Eichhornia crassipes (Mart.) Solms.
Cette plante possède des rhizomes qui peuvent mesurer jusqu’à 6 cm
de diamètre et 30 cm de long.
La jacinthe d’eau se multiplie très rapidement par production de stolons
à la base de ses feuilles. Sa propagation est accentuée par la faculté que
possède cette plante de survivre dans la boue quand le niveau d’eau baisse de
façon importante.
Eichhornia crassipes préfère les eaux calmes, riches en nutriments et peu
profondes, mais s’accomode de divers types de milieux : mares temporaires, marais, lacs ou rivières.
18°C minimum sont nécessaires à la floraison de la plante. Elle ne supporte pas les températures inférieures à 5°C.
Remarque : la jacinthe d’eau est l’une des plantes qui cause les nuisances les plus impo rtantes à l’échelle de la planète. G énéralement très disper sée et éphémère en France,
elle n’y engendre actuellement aucune difficulté.
Pétiole enflé
Cette espèce ne peut être confondue avec les autres plantes flottantes, même
lorsqu’elle n’est pas fleurie, de par sa grande taille et grâce à la présence de ses
pétioles enflés typiques.
23
Elodée
Hydrocharitaceae
Elodea canadensis Michaux ou élodée du Canada :
Les Hydrophytes
Elodea canadensis Michx.
Cette élodée peut atteindre 1 m de long. Ses feuilles, verticillées par 3,
moins de 4 fois plus longues que larges et sub-horizontales, possèdent
21 à 23 paires de dents. Elle produit des hibernacles en hiver.
Elle fleurit de mai à octobre mais la reproduction s’effectue par bouturage, car seuls les pieds femelles ont été importés en France.
L’enracinement de cette plante est superficiel. Des racines adventives de
couleur blanche à verdâtre peuvent être présentes à l’apex.
Elle affectionne les milieux stagnants ou faiblement courants.
L’élodée du Canada aime les eaux bien éclairées, de profondeur
inférieure à 1 m.
Elodea nuttallii (Planch.) St John ou élodée à feuilles étroites
ou élodée de Nuttall :
E. nuttallii
L’élodée à feuilles étroites mesure entre 15 et 80 cm de long mais peut dépasser 1 m. Ses feuilles sont verticillées par 3, étroites, en général plus de 4 fois
plus longues que larges. Elles sont arquées et aiguës au sommet, possédant
26 à 29 paires de dents. La longueur des entre-nœuds est importante : de 3 à
15 mm. L’élodée passe l’hiver sous forme d’hibernacles.
La reproduction est surtout végétative en France. Contrairement à l’élodée du Canada, les pieds mâles sont présents en France.
L’enracinement est superficiel, des racines adventives peuvent se développer à l’apex, de couleur blanchâtre à vert grisâtre.
L’élodée à feuilles étroites aime les eaux stagnantes ou faiblement courantes, bien éclairées et profondes jusqu’à 3 m.
Elle se développe généralement dans des milieux plus ou moins eutrophes.
Remarque : Elodea ernstiae est une espèce qui ressemble à Elodea nuttallii, avec des feuilles
po intues mais peu o u no n arquées. C ette espèce est rarement o bser vée, des co nfirmatio ns de sa présence dans le Sud-O uest seraient nécessaires.
Les élodées se reconnaissent à leurs feuilles toutes verticillées par 3. Pour
différencier Elo dea canadensis d’Elo dea nuttallii : l’élodée du Canada possède
des feuilles sub-horizontales, obtuses à bout arrondi ; l’élodée de Nuttall possède des feuilles recourbées vers le bas.
25
Glycérie flottante
Poaceae
Les Hydrophytes
Glyceria fluitans (L.) R. Brown
Cette glycérie est très commune. C’est une plante vivace à souche rampante. Les tiges souvent couchées peuvent atteindre 1,2 m de longueur.
Les feuilles sont vertes ou de couleur glauque, souvent flottantes. Leur
apex est en forme de coque de bateau. Dans les milieux peu profonds, les feuilles
s’étalent à la surface de l’eau comme un éventail.
1 cm
Apex d’une feuille de glycérie dont la
pointe rappelle une coque de bateau.
L’inflorescence est une panicule penchée et étroite unilatérale qui apparaît de fin mai
à août. Les épillets sont longs
de 18 à 32 mm, à fleurs disposées de
façon assez lâche ; les anthères sont
longues de 1,6 à 3 mm. Cette espèce
se propage par les graines.
Elle vit dans les eaux douces
stagnantes ou à courant lent,
notamment des ruisseaux et ruissellets
qu’elle tend à envahir à l’étiage.
La glycérie flottante pousse principalement dans les eaux pauvres en calcaire, neutres à acides, mésotrophes, sur sol de granulométrie fine à
moyenne. C’est une espèce assez héliophile mais qui peut végéter sous un ombrage
léger.
Ne pas confondre avec Sparganium ou les feuilles flottantes du scirpe lacustre.
La glycérie est la seule à posséder des apex de feuille en forme de coque de
bateau.
27
Mors de grenouille,
petit nénuphar, morène
Hydrocharitaceae
Les Hydrophytes
Hydrocharis morsus ranae L.
C’est une plante glabre, qui possède des feuilles réniformes ou cordiformes, de couleur vert bronze, entières et longuement pétiolées, généralement inférieures à 10 cm. Elles forment des rosettes caractéristiques
qui flottent à la surface de l’eau. L’hydrocharis possède des stolons qui donnent
naissance à de nouvelles rosettes de feuilles ou des ”boutons” ovoïdes qui passent l’hiver sous l’eau et remontent à la surface au printemps. La plante produit
ainsi des rejets qui lui permettent de former des peuplements assez denses pouvant atteindre quelques m2. Ces herbiers couvrent la surface de l’eau, faisant écran
à la lumière.
Les fleurs sont monoïques, mesurent entre 18 et 20 mm de long, de couleur blanche et possédent une tache jaune à la base des pétales. Les fleurs
mâles sont au nombre de 1 à 4 en inflorescence pédonculée et se développent à l’aisselle de spathes membraneuses, alors que les fleurs femelles
sont solitaires. La floraison a lieu de juin à août.
Les racines contiennent de nombreux et longs poils absorbants à leur
extrémité, ce qui multiplie la surface des racines par 8. Elles ne sont pas
fixées dans le substrat mais pendent dans l’eau.
Le mors de grenouille pousse dans les eaux dormantes ou à faible courant, dans les petites surfaces d’eau telles que mares, fossés, étangs.
Ne pas confondre avec les nénuphars dont les feuilles sont beaucoup plus
grandes. De plus, l’hydrocharis est flottant alors que les nénuphars sont enracinés au fond.
29
Lagarosiphon
Les Hydrophytes
Lagarosiphon major (Ridley) Moss.
Hydrocharitaceae
La tige du lagarosiphon est grêle et peut atteindre 5 m de long pour
3 à 5 mm de diamètre. Les feuilles sont alternes, recourbées vers le bas
et à marge dentée. Elles mesurent entre 0,8 et 2,5 mm de long.
Les fleurs sont de petite taille (3 x 5 mm), oblongues et se développent
en surface, à l’extrémité d’un long pédoncule. En France, seuls les pieds
femelles ont été importés, ainsi la reproduction sexuée de cette plante
est impossible dans nos régions.
Le système racinaire du lagarosiphon est un rhizome vivace qui présente
de nombreuses ramifications. Il préfère s’installer dans les substrats vaseux
que dans les sols sableux.
Le bouturage de L. major, qui s’effectue par fragmentation du sommet
de la tige, est très efficace. La coupe s’effectue à l’endroit le plus fragile
où les feuilles s’organisent en rosette. Celles-ci, parfois ramifiées, possèdent des
racines adventives à certaines périodes de l’année.
Le lagarosiphon se développe dans les eaux relativement chaudes des
milieux stagnants ou à faible courant. Dans les eaux plus rapides, il peut
se développer dans des habitats protégés, créés par des discontinuités de rives,
ou à l’aval de peuplements d’autres hydrophytes adaptés aux milieux lotiques.
Ses besoins en lumière étant relativement réduits, Lagarosiphon major
p
e
u
t
coloniser les plans d’eau jusqu’à 5 ou 6 m de profondeur. C’est une espèce
peu sensible à la turbidité. De même, ses exigences trophiques sont faibles. Plante
appréciée en aquariophilie, le lagarosiphon originaire d’Afrique du Sud a été introduit depuis quelques décennies dans le sud-ouest de la France et y colonise des
étangs et cours d’eau.
Ne pas confondre le lagarosiphon avec les élodées et egeria qui ont les feuilles
verticillées.
Bouture
31
Lentilles d’eau
Lemnaceae
Les Hydrophytes
Lemna spp.
Chez toutes les espèces, la multiplication s’effectue essentiellement de façon
végétative, par bourgeonnement.
Wolffia arrhiza (L.) Horkel ex. Wimmer ou wolffie sans racine.
Les frondes ovoïdes sont libres, vert pâle, sans racine ni nervure, inférieures à 1 mm.
C’est la plante à fleurs la plus petite d’Europe. Les fleurs sont très rares,
unisexuées, à une seule étamine pour les fleurs mâles.
La wolffie vit dans les bassins, lacs et fossés aux eaux calmes.
Lemna minor L. ou petite lentille d’eau.
Les feuilles flottantes sont ovales, opaques et aplaties, mesurant de 1,5 à
4 mm de diamètre et possédant de 3 à 5 nervures visibles à la loupe
binoculaire. Les feuilles sont soit libres, soit reliées entre elles par des pétioles.
Chaque feuille possède une racine filiforme, atteignant 10 cm de long.
Les fleurs sont rares, petites et vertes. Elles apparaissent entre mai et
septembre.
Elle affectionne les milieux stagnants ou à faible courant.
Héliophile, elle peut se développer dans des eaux riches en matières
organiques.
Lemna gibba L. ou lentille bossue.
Les feuilles flottantes, ovales à arrondies, renflées sur la face inférieure,
mesurent 2 à 5 mm. Chaque feuille a une seule racine.
La floraison de Lemna gibba a lieu entre mai et juillet.
Lemna gibba affectionne les eaux calmes.
Lemna gibba se développe de préférence dans les eaux mésotrophes
à eutrophes, voire polluées.
33
Lemna trisulca L. ou lentille bourgeonnante ou lentille trilobée.
Les Hydrophytes
Spirodela polyrhiza (L.) Schleid
Les frondes de cette lentille sont translucides et liées entre elles par des
pétioles persistants. Cette lentille est ”coloniale” : elle se développe par
bourgeonnement, les bourgeons latéraux restant fixés à la lentille mère
et formant ainsi une colonie. Chaque nouvelle fronde se développe à angle droit
par rapport à la fronde mère. Les feuilles sont oblongues, terminées en pointe
et munies de 3 nervures. La lentille trilobée est nageante entre deux eaux.
Lors de la floraison, la lentille remonte près de la surface de l’eau et forme
des fleurs minuscules qui s’épanouissent de mai à juillet.
Chaque feuille possède une racine unique.
Lemna trisulca pousse dans les eaux stagnantes.
Lemna gibba
Elle se développe de préférence dans les milieux mésotrophes.
Spirodela polyrhiza (L.) Schleid ou lenticule à plusieurs racines
Les feuilles sont flottantes, ovales à arrondies, vert foncé brillant sur la
face supérieure, légèrement pourprées sur l’inférieure. Elles mesurent de
4 à 10 mm de long, libres ou attachées par groupes de 2 à 5.
Lemna minor
Comme toutes les lentilles, la spirodelle bourgeonne très facilement. Elle
fleurit rarement, de juin à août, formant de petites fleurs vertes, 1 fleur
femelle et 2 fleurs mâles étant enfermées dans une gaine membraneuse.
La lenticule à plusieurs racines passe l’hiver sous forme de turions sans racine qui
germent au printemps.
Chaque fronde possède entre 2 et 21 racines.
Cette espèce affectionne les milieux stagnants ou calmes.
Spirodela polyrhiza
La lenticule à plusieurs racines vit dans les eaux mésotrophes à eutrophes,
bien éclairées. Cette espèce peu sensible à la turbidité tolère mal les pollutions.
Les lentilles d’eau ne peuvent être confondues avec d’autres espèces d’hydrophytes flottantes, du fait de leur très petite taille. Plusieurs espèces de lentilles exotiques sont présentes en France dont la détermination est difficile. Lemna gibba commence
son développement sous une forme plane qui peut la faire confondre avec Lemna minor.
Lemna trisulca
35
Flûteau nageant
Les Hydrophytes
Luronium natans (L.) Rafin
Alismataceae
Cette plante est en très forte régression partout en France, à cause de l’eutrophisation des eaux. C’est une espèce protégée.
Cette plante vivace possède
des tiges allongées, radicantes
aux nœuds, qui mesurent
entre 0,1 et 1 m de longueur. Les
feuilles peuvent être flottantes ou
aériennes, de forme elliptique à ovale
et émoussées. Les feuilles basales sont
submergées, longues et étroites. En
fonction de la profondeur en eau,
Luronium natans présente une variabilité de son appareil foliaire. Elle peut
se développer jusqu’à 2 m de profondeur, où elle végète alors à l’état de
rosettes.
1 cm
Les fleurs de 12 à 16 mm de long sont hermaphrodites et de couleur
blanche. Elles se développent à l’extrémité de longs pédicelles à l’aisselle
des feuilles. Leurs pétales sont 3 à 4 fois plus grands que leurs sépales et présentent une tache jaune à leur base. Les étamines sont au nombre de 6. La floraison a lieu entre mai et septembre.
Le fruit est formé de carpelles oblongs, très striés sur leur longueur (0,3
cm), terminés par un bec court et réunis par 6 à 15.
Luronium natans vit dans les mares, étangs, bras morts, fossés et
rivières à cours très lent. Il aime les eaux acides assez peu profondes.
Il apprécie les sols fins minéraux ou organiques. Il pousse aussi dans les rivières
relativement rapides dans sa forme à feuilles toutes rubanées.
De par la forme de ses fleurs et la nervation de ses feuilles flottantes, le flûteau
nageant ne peut être confondu avec aucune autre plante aquatique.
37
Myriophylles
Haloragaceae
Les Hydrophytes
Myriophyllum brasiliense Camb.
Les myriophylles possèdent des feuilles pennées (divisées en fines lanières). Les
fleurs, petites, s’ouvrent hors de l’eau. La pollinisation s’effectue par le vent et la
dispersion des graines se fait par l’eau ou les oiseaux ; cependant la multiplication végétative est la plus répandue et la plus efficace. Elle s’effectue soit par marcottage : des fragments de tige développent des racines avant de se détacher, soit
par bouturage : des morceaux de tige sont coupés par une hélice par exemple.
Myriophyllum alterniflorum DC inLam. oumyriophylle àfleurs alternes
Les feuilles submergées possèdent 8 à 18 segments.
Les bractées des fleurs supérieures sont plus courtes que les fleurs et
non divisées. Les fleurs sont en position terminale sur l’épi. Elles sont jaunâtres, alternes, les supérieures étant solitaires. La floraison a lieu entre
juillet et septembre.
Dans les marais temporaires, la régénération du myriophylle à feuilles
alternes se fait grâce aux graines.
Myriophyllum alterniflorum pousse dans les ruisseaux, les mares et les
étangs entre 0,2 et 3 m de profondeur. Contrairement aux autres espèces, il se
rencontre dans les marais et mares temporaires.
Il affectionne les sols siliceux et les milieux oligotrophes.
Myriophyllum brasiliense Cambess. ou M. proserpinacoïdes ou M. aquaticum
ou myriophylle du Brésil ou millefeuille d’eau
Ce myriophylle originaire de l’Amérique du Sud se rencontre fréquemment dans
le sud-ouest de la France.
Cette plante est facilement reconnaissable à son feuillage coriace très
découpé, de couleur vert clair, qui émerge de l’eau de 0,1 m contrairement aux autres espèces de myriophylle desquelles n’émergent que les
fleurs. Sur sol humide, il peut se développer jusqu’à 0,4 m de haut et former des
herbiers très denses.
Remarque : le bouturage est très efficace ; la plante envahit très rapidement le milieu dans
lequel elle s’installe. Même quand les hivers sont rudes, Myriophyllum brasiliense se régénère
après avoir gelé.
C o ntrairement aux autres espèces de myr io phylle, le myr io phylle du Brésil peut être
39
Myriophyllum spicatum L. ou myriophylle en épis
Les Hydrophytes
Myriophyllum sp.
Hydrophyte fixé, entièrement submergé.
La tige du myriophylle en épis peut atteindre 3 m. Elle est longue et fine
en eau profonde, courte et robuste dans une faible profondeur d’eau.
De couleur souvent rougeâtre, elle porte des feuilles disposées en verticilles par
3 à 4 (parfois par 5). Les feuilles submergées possèdent de 13 à 35 segments. Il
forme des peuplements très denses.
Les fleurs sont roses et petites (1 mm de diamètre environ) et verticillées
sur un épi qui dépasse à peine la surface de l’eau. Les fleurs étant stériles
en eau vive, la reproduction sexuée n’a lieu que dans les eaux calmes.
Cette espèce se rencontre dans les eaux faiblement courantes et peu
profondes, ou stagnantes pouvant être profondes : cours d’eau, mares, étangs, lacs,
fossés entre 1 et 6 m de profondeur. Ces eaux sont alcalines, bien minéralisées
et peuvent éventuellement être turbides.
Le myriophylle en épis se développe dans de nombreux types de milieux
oligotrophes à eutrophes, voire pollués.
Myriophyllum verticillatum L. ou myriophylle verticillé
Myriophyllum
spicatum
Myriophyllum
verticillatum
Cette espèce est moins fréquente que les précédentes. Elle possède des
bractées découpées en lanières et plus longues que les fleurs. Les feuilles
submergées sont verticillées par 5 à 6 (rarement par 4) plus longues que
les entre-noeuds, avec 25 à 35 segments.
Les fleurs sont rosées et s’épanouissent entre juin et août.
Le myriophylle verticillé affectionne les eaux dormantes ou tranquilles
et peu profondes, de préférence calcaires.
Ne pas confondre le myriophylle avec le cératophylle, qui est plus raide avec
les feuilles dichotomes et une couleur vert sombre, alors que le myriophylle a
les feuilles pennées.
41
Grande naïade
Najadaceae
Cette plante vivace herbacée est
relativement rare en France. Ses
tiges peuvent être lisses ou
rugueuses. Les feuilles sont lancéolées,
étroites, mesurant de 1 à 4 mm de large
et possédant de fortes dents presque épineuses. La nervure médiane est elle aussi
souvent épineuse au revers. La gaine (base
de la feuille) est non ciliée, contrairement
à celle de Najas minor, autre espèce plus
rare présente en France.
La naïade est dioïque. Elle fleurit
entre juin et septembre.
Détail d’une feuille
Les Hydrophytes
Najas marina L. subsp. major (All.)
0,5 cm
Le fruit est un akène qui mesure
entre 3 et 8 mm de long. La graine
est ellipsoïdale à ovoïde, à surface
pourvue de mailles qui sont disposées
irrégulièrement.
La grande naïade vit dans les eaux
calmes légèrement saumâtres, parfois dans les eaux douces qui peuvent atteindre
jusqu’à 3 m de profondeur.
Cette espèce se développe de préférence dans des milieux mésotrophes
à eutrophes.
Ne pas confondre la grande naïade avec le potamot crépu. Le caractère
épineux de cette plante suffit à la différencier.
43
Nénuphar jaune
Les Hydrophytes
Nuphar lutea (L.) Sibth et Sym.
Nymphaeaceae
Les feuilles flottantes sont ovales, plates et coriaces, cordiformes à la base.
Elles mesurent de 30 à 40 cm de long et sont profondément fendues
au niveau du pétiole. Ce dernier a une section triangulaire qui différencie le nénuphar du nymphéa. Les feuilles submergées sont arrondies, fines et translucides, avec un pétiole court. Leurs nervures initiales sont palmées, puis pennées
à partir de la nervure principale.
Le nénuphar jaune met quelques années pour fleurir la première fois.
Les fleurs sont solitaires, émergentes, jaune vif, mesurant 3 à 6 cm de
diamètre avec 5 à 6 sépales qui se chevauchent. Les fleurs, présentes de
juin à août, se ferment la nuit.
Le nénuphar possède de longs rhizomes mesurant jusqu’à 10 cm de
diamètre et plus de 2 m de long. Il s’enracine dans les sols vaseux.
Les fruits sont en forme d’outre contenant plusieurs loges.
Il aime les zones calmes ou les bras morts de cours d’eau au courant
lent. Il vit dans des eaux de 4 à 5 m de profondeur maximale. Dans les
rivières, il peut exister sous la forme immergée, ne présentant aucune feuille flottante en surface.
Il affectionne les eaux fraîches riches en éléments minéraux.
Nuphar lutea est différent de Nymphea alba, dont la fleur est blanche, les feuilles
flottantes plus rondes, et la section du pétiole ronde.
45
Nénuphar blanc
Les Hydrophytes
Nymphaea alba L.
Nymphaeaceae
Les feuilles du nénuphar blanc possèdent des nervures caractéristiques
qui sont différentes de celles du nénuphar jaune (cf ci-dessous). Elles sont
de forme plus cylindrique que celles de Nuphar lutea.
La section du pétiole des feuilles est de forme arrondie, contrairement à celle
du pétiole de Nuphar lutea.
Les fleurs du nymphea sont blanches. Leur pollinisation est assurée par
les insectes, surtout par les mouches. Les pétales tombent alors au bout
d’une semaine et le pédoncule floral s’enroule en spirale sous la surface.
Les fleurs s’épanouissent de juin à septembre.
Les rhizomes de nénuphar blanc sont ovales et poussent presque
verticalement dans la boue, contrairement à ceux du nénuphar jaune qui
poussent obliquement.
Le fruit est une grande capsule charnue qui ressemble à celle du pavot.
Le nénuphar blanc pousse dans les eaux dormantes à fond vaseux.
La profondeur en eau ne doit pas dépasser 3 m.
Il est présent dans les rivières et ruisseaux à faible débit, les canaux, fossés
profonds, lacs et bassins. Il affectionne les eaux fraîches, riches en éléments nutritifs.
Nymphea alba est différent de Nuphar lutea, dont la fleur est jaune.
En absence de fleurs, le nénuphar blanc peut être différencié grâce à ses feuilles
flottantes plus arrondies et à la section ronde de son pétiole.
Nuphar lutea
Nymphaea alba
47
Oenanthe des rivières
Apiaceae
Les Hydrophytes
Oenanthe fluviatilis (Bab.) Colem
Cette plante rare sur le territoire français mesure entre 0,5 et 2 m de
long. Ses tiges et feuilles sont toujours submergées. Elles présentent des
segments cunéiformes, incisés en lobes étroits.
La floraison, lorsqu’elle se produit, ce qui reste très rare, a lieu entre juin
et juillet. Les ombelles sont toujours opposées aux feuilles.
Le fruit, qui mesure 5 à 6 mm, est au moins 5 fois aussi long que les
styles.
O enanthe fluviatilis se développe dans les eaux stagnantes ou à courant
modéré.
L’oenanthe des rivières pousse dans les eaux aérées, non acides, riches
en éléments minéraux, dans des milieux mésotrophes à eutrophes.
Remarque : to utes les espèces du genre o enanthe so nt très toxiques au niveau de to utes
les par ties de la plante (des feuilles aux racines).
Ne pas confondre l’oenanthe des rivières avec une renoncule qui possède des
feuilles plus filiformes, bien moins larges.
49
Laitue d’eau
Les Hydrophytes
Pistia stratiotes L.
Araceae
Plante exotique, d’origine incertaine (Amérique du Sud, Australie,
zone Pacifique), la laitue d’eau est
une plante flottante qui mesure de
10 à 15 cm de hauteur. Son allure
générale lui donne l’aspect d’une
salade : ses feuilles vert glauque et
épaisses ont la consistance du
velours. Elles forment une rosette
pubescente qui flotte à la surface
de l’eau.
1 cm
La laitue d’eau possède
de nombreuses racines
nageant librement dans les eaux
dont elles absorbent les nutriments.
La laitue d’eau se propage par multiplication végétative grâce à des bourgeons latéraux : à l’automne, de petites plantes se détachent de la plante
mère. Cette espèce se multiplie très rapidement et peut envahir entièrement un
plan d’eau.
Pistia stratiotes aime les eaux calmes, peu profondes et riches en nutriments.
La laitue d’eau ne résiste pas aux hivers rigoureux, ne supportant pas
une température inférieure à 15°C. Une température de 18 à 20°C est
en effet nécessaire pour un développement optimal de cette plante. Elle a été
observée à diverses reprises dans le sud-ouest, où elle ne présente pas actuellement de caractère invasif.
L’allure caractéristique de Pistia stratiotes en forme de salade la rend très
facilement reconnaissable.
51
Potamot
Potamogetonaceae
Les Hydrophytes
Potamogeton coloratus Hornem
Les potamots sont présentés ici dans 2 groupes. Le premier concerne les potamots qui possèdent des feuilles d’au moins 6 mm de large, le deuxième ceux qui
présentent des feuilles plus fines.
POTAMOTS A LARGES FEUILLES (à partir de 6 mm)
Potamogeton alpinus Balb. ou potamot des Alpes
Ce potamot est rare. Le sommet du limbe foliaire est obtus. Les feuilles
submergées sessiles ou courtement pétiolées, à bord entier, mesurent de 0,2
à 0,6 m de long et de 1 à 3 cm de large. Elles sont atténuées aux 2 extrémités. Les feuilles situées sous l’inflorescence sont souvent flottantes. Le limbe est elliptique à obovale ou spatulé, courtement pétiolé. La tige et les feuilles sont souvent rougeâtres.
Les fleurs sont jaune-verdâtre, groupées en épis, à pédoncule aussi long
que la tige.
L’akène est rouge brun et mesure de 2 à 3 x 2 mm. La reproduction se
fait par bourgeons dormants (turions), par les graines et par bouturage.
Il se développe dans les eaux stagnantes ou peu courantes.
Le potamot des Alpes aime les eaux peu minéralisées, souvent faiblement acides et riches en matière organique.
Potamogeton coloratus Hornemou potamot coloré
Le potamot coloré est très rare. Il mesure de 0,2 à 0,6 m de long. Ses
feuilles flottantes ont un limbe mince, translucide, distinctement et finement réticulé. Le pétiole est plus court ou à peine plus long que le limbe. Les
feuilles submergées sont plus étroites.
La floraison a lieu entre juin et septembre.
L’akène (2 x1 mm) a un bec court implanté vers le milieu du sommet.
Il pousse dans les eaux calcaires souvent peu profondes, oligotrophes,
53
Potamogeton crispus L. ou potamot crépu
Cette espèce pérenne peut atteindre 1 m de long. La tige est comprimée, à 4
angles arrondis. Les feuilles sont sessiles et alternes, toutes submergées, couleur
vert à rouge-brun. Leur limbe est lancéolé, oblong, translucide, aux bords très
ondulés et denticulés. Il mesure de 4 à 6 cm de long et 6 à 7 mm de large.
Les Hydrophytes
Potamogeton crispus L.
L’akène (sans le bec) mesure 2,5 mm de long et possède un bec de la
même longueur.
L’enracinement du potamot crépu est solide mais superficiel, à rhizome
persistant l’hiver. Des racines adventives peuvent se former.
Le potamot crépu se développe dans les eaux stagnantes et courantes.
Le potamot crépu pousse dans une large gamme de niveau trophique
dans les milieux mésotrophes au pH supérieur à 7.
Potamogeton densus L. ou Groenlandia densa L. ou potamot dense
Les feuilles submergées, sont toutes opposées ou plus rarement insérées par
3 au même niveau. Elles sont lancéolées, sessiles, possèdent 3 à 5 nervures
et un bord souvent ondulé aux dents minuscules. Leur taille est très variable.
Les fleurs sont verdâtres et très petites. L’inflorescence possède un pédoncule court qui se recourbe au stade de la fructification.
L’akène possède un péricarpe mince et membraneux.
Il se développe dans des eaux au courant faible à modéré.
Potamogeton densus pousse généralement en eau neutre ou alcaline,
mésotrophe à eutrophe et pas ou peu polluée.
Po tamogeto n
Potamogeton gramineus L. ou potamot graminée
Les feuilles submergées sessiles mesurent généralement de 1 à 6 cm de
long sur 1 à 2 cm de large. Leur limbe est lancéolé, linéaire ou elliptique,
aigu acuminé au sommet. Elles sont souvent recourbées vers le bas et ondulées, naissant finement dentées. Des feuilles flottantes opaques, arrondies à la base,
pétiolées peuvent être présentes, avec des nervures secondaires, non horizontales.
Les stipules foliaires sont elliptiques.
Le pédoncule des épis floraux (floraison de juin à août) est renflé au
sommet. L’akène mesure de 2,5 à 3 mm par 2,5 mm.
Potamogeton gramineus se développe dans les eaux stagnantes ou faiblement courantes.
Le potamot graminée pousse surtout dans les eaux acides, mésotrophes à
eutrophes.
55
Potamogeton lucens L. ou potamot luisant
Le potamot luisant mesure entre 0,5 et 3 m de long. Les feuilles sont toutes
submergées, translucides, oblongues à lancéolées voire ovales, brièvement
pétiolées (maximum 1 cm) et à bord ondulé. Le limbe mesure de 6 à 20
cm de long. Il est parfois réduit à la nervure médiane présentant une pointe de plusieurs cm au sommet. La nervure médiane n’est pas flanquée de cavités aérifères.
Le rhizome du potamot luisant est enfoui profondément.
La floraison a lieu entre juin et août.
Les Hydrophytes
Potamogeton lucens L.
L’akène est long de 3 à 4 mm et large de 2 à 3 mm, à face dorsale non
carénée.
Le potamot luisant pousse dans les eaux stagnantes ou faiblement courantes, assez profondes.
Il se développe généralement en milieu calcaire, mésotrophe à
eutrophe.
Potamogeton natans L. ou potamot nageant
Ce potamot peut mesurer de 0,2 à 2 m de longueur. Le limbe des feuilles
flottantes est généralement pourvu de 2 plis bien marqués au point de
jonction avec le pétiole. Ce dernier est souvent long et possède un joint
flexible de couleur plus claire à son sommet. Les stipules sont fermes,
mesurent de 5 à 12 cm et possèdent 2 carènes aiguës sur le dos.
La floraison se produit entre mai et septembre.
L’akène mesure de 3 à 5 mm par 2,5 à 3,5 mm.
Ce potamot pousse dans les eaux plutôt stagnantes ou peu courantes,
oligotrophes à faiblement eutrophes.
Remarque : en eau pro fo nde o u à fo r t co urant, Po tamogeto n natans peut présenter des
feuilles réduites à un lo ng pétio le grêle (sans limbe).
Ne pas confondre Polygonum amphibium avec Potamogeton natans dont les nervures sont parallèles. De plus, Polygonum possède un ochréa à la base de ses feuilles.
Potamogeton nodosus Poiret ou potamot noueux
Il mesure entre 0,5 à 3 m de long. Les feuilles submergées pétiolées sont
larges de 1,5 à 4 cm, distinctement et finement réticulées. La nervure
médiane possède des cavités aérifères. Les feuilles flottantes mesurent
de 5 à 12 cm par 2 à 6 cm. Elles sont vertes, parfois brun-rouge. Les stipules délicates disparaissent rapidement.
La floraison a lieu de juin à septembre.
L’akène mesure de 3,5 à 4 mm par 2,5 à 3 mm.
57
Potamogetom perfoliatus L. ou potamot perfolié
Le limbe est cordé à la base et embrasse la tige. Il est généralement
ovale mais parfois orbiculaire ou lancéolé. Les stipules sont petites,
membraneuses et disparaissent rapidement.
La floraison se produit entre juin et septembre.
Les Hydrophytes
P. polygonifolius Pourr.
L’épi fructifère possède de nombreux fruits bien développés. L’akène
mesure de 2 à 3 mm par 3 à 4 mm. Il est vert grisâtre. Sa face ventrale
est concave dans la partie inférieure et convexe dans la partie supérieure.
La multiplication végétative s’effectue par bourgeons dormants.
Le potamot perfolié affectionne les eaux stagnantes ou peu courantes.
Il pousse dans les eaux calcaires mésotrophes à eutrophes, bien éclairées.
Potamogetom polygonifolius Pourr. ou potamot à feuilles de renouée
Il mesure de 20 à 60 cm de long. Ses stipules sont fermes et résistent même
sur les feuilles les plus anciennes. Les feuilles submergées sont alternes,
elliptiques et mesurent de 1 à 4 cm de large. Les flottantes mesurent de
1 à 4 cm par 4 à 10 cm. Elles sont vert foncé ou bronzé.
Les fleurs groupées en épi apparaissent entre juin et août.
Il pousse en eaux stagnantes ou courantes, souvent peu profondes.
Ce potamot se développe dans les eaux très acides, oligo-dystrophes à
oligo-mésotrophes, non polluées.
Potamogetom. variifolius Thore : ce potamot rare est une espèce protégée.
Il s’agit d’un hybride de Potamogeton berchtoldii et de Potamogeton natans.
Ses feuilles flottantes sont petites, elliptiques (2 à 6 cm par 0,5 à 2cm) aux
nervures transparentes. Les pétioles sont allongés et canaliculés en dessous.
Les feuilles submergées, vert pâle, sont réduites à un long pétiole.
L’épi est court, grêle, sur un pédoncule légèrement épaissi à la base. La
floraison a lieu entre juin et août.
Ce potamot pousse en eau courante.
Potamogeton variifolius aime les eaux faiblement minéralisées, légèrement
acides et mésotrophes. Son développement semble inféodée à la présence d’un fond de lit de graviers et d’un bon éclairement.
Les potamots se reconnaissent à leurs feuilles généralement alternes en dehors
des ramifications et du niveau de l’inflorescence (sauf pour Potamogeton densus).
Ils possèdent assez souvent des feuilles immergées et des feuilles flottantes qui
peuvent être radicalement différentes. Le limbe foliaire est muni de nervures parallèles,
et la présence de stipule formant une gaine qui entoure la tige est fréquente. Les fleurs
forment des épis caractéristiques.
59
POTAMOTS A FEUILLES FINES (moins de 6 mmde large)
Les Hydrophytes
Potamogeton obtusifolius
POTAMOTS A LARGES FEUILLES (à partir de 6 mm)
L’identification des potamots à feuilles fines nécessite l’utilisation d’une loupe binoculaire pour apprécier la présence et la forme des ner vures. Des dessins de feuilles
sont présentés dans la page suivante.
Potamogeton acutifolius Link ou potamot à feuilles aiguës
Ce potamot mesure de 0,5 à 1 m de long. Sa tige est très rameuse, comprimée et ailée. Les feuilles sont graminiformes, graduellement acuminées,
possédant 3 nervures principales et 2 glandes noires à la base.
L’épi de 4 à 6 fleurs fait de 0,1 à 1 cm de long, comme le pédoncule.
Il se développe entre juin et août.
L’akène possède un bec droit ou presque droit, dressé dans le prolongement de la face ventrale. Cette dernière possède généralement une
bosse bien développée dans sa partie inférieure.
Ce potamot peu commun vit en eau stagnante ou peu courante.
Il se développe en milieu mésotrophe, calcaire ou non.
Potamogeton berchtoldii Fieber ou potamot de Berchtold
Le potamot de Berchtold mesure de 0,1 à 1 m de long. Ses feuilles sont
non engainantes. Leur limbe mesure de 0,5 à 2 mm par 2 à 6 cm. Il est peu
rétréci vers la base, son sommet est subaigu à arrondi-mucronulé. La nervure médiane est peu ou pas proéminente et bordée de cavités aérifères. Présence
d’une paire de nervures latérales bien visibles. Les stipules sont petites et ouvertes.
La floraison se produit entre juin et septembre.
L’akène mesure 2 mm par 1,5 mm. Sa face ventrale est légèrement
convexe et sa face dorsale est bombée et tuberculée. Le bec est dans
le prolongement de la face ventrale ou un peu décalé.
Ce potamot pousse dans les eaux calmes ou peu courantes.
Potamogeton berchtoldii se développe préférentiellement dans les eaux
acides, mais parfois en eau calcaire et en milieu mésotrophe.
Potamogeton compressus L. ou potamot comprimé
Le potamot comprimé mesure entre 0,5 et 2 m de long. Ses feuilles sont
toutes submergées, graminiformes, mesurant de 2 à 4 mm de large. Leur
limbe est arrondi et mucronulé, mais peut parfois être aigu. Il présente
de nombreuses nervures. La nervure médiane est bordée de lacunes étroites, surtout vers la base de la feuille. La tige est robuste, fortement aplatie. Les stipules
sont ouvertes, enveloppées les unes autour des autres.
Des épis longs de 1 à 3 cm et possèdant de 10 à 15 fleurs se développent
entre juin et septembre. Ils sont portés par des pédoncules bien plus longs
que les épis.
61
Les Hydrophytes
Le fruit possède un bec légèrement courbé vers la face dorsale. La face
ventrale a souvent une légère dépression en son milieu.
Le potamot comprimé est une espèce rare qui pousse dans les eaux stagnantes ou faiblement courantes et profondes.
Il vit en milieu alcalin et eutrophe sur sédiment fin organique ou minéral.
Potamogeton friesii Rupr. ou potamot de Fries
Ce potamot mesure de 0,2 à 1 m de long. Ses tiges sont aplaties. Les
bourgeons terminaux sont portés par des petits rameaux latéraux. Les
feuilles sont toutes submergées, rubanées, possédant généralement 5 nervures longitudinales. La nervure médiane est peu visible ; une large bande de cavités aérifères l’entoure presque jusqu’au sommet de la feuille. Les limbes mesurent de 1,5 à 3,5 mm par 3 à 10 cm. Les stipules sont fermées, souvent échancrées.
La floraison a lieu entre juin et septembre.
1
2
3
L’akène mesure de 2 à 3 mm par 1,5 à 2 mm. Son bec est situé dans le
prolongement de la face ventrale.
4
Ce potamot pousse dans les eaux stagnantes.
Il affectionne les milieux basiques, mésotrophes à eutrophes.
1 : Potamogeton compressus :
(sommet du limbe de 2
feuilles)
2 : Po tamogeto n acutifo lius :
(sommet du limbe foliaire)
3 : Po tamo geto n fr iesii :
(sommet du limbe foliaire)
0,5 cm
4 : Potamogeton obtusifolius :
(sommet du limbe de 2
feuilles)
5 : Po tamogeto n tr icho ïdes :
(sommet du limbe foliaire)
6 : Po tamo geto n pusillus :
(sommet du limbe foliaire)
7 : Potamogeton berchtoldii :
(sommet du limbe foliaire)
P. obtusifolius Mert. et Koch ou potamot à feuilles obtuses
Le potamot à feuilles obtuses mesure de 0,2 à 1 m de long. Cette plante
très rare possède une tige filiforme, comprimée et très ramifiée. Les feuilles
sont toutes submergées (4 à 8 cm par 2 à 3 cm), linéaires, translucides,
sessiles et rétrécies à la base, à entre-noeuds souvent en zig-zag. Les nervures se
rejoignent au sommet presque à angle droit. Les stipules sont élargies dans la partie
haute paraissant spatulées et de couleur blanc-jaunâtre.
Le pédoncule est grêle, égal ou légèrement plus grand que l’épi qui
fleurit de juin à août. Ce dernier est court, dense, cylindrique et porte
de 6 à 8 fleurs. L’akène mesure de 3 à 4 mm par 2 mm.
Il pousse dans les eaux stagnantes à faiblement courantes.
5
6
7
Il se développe préférentiellement dans les milieux mésotrophes pauvres
en calcaire.
63
Potamogeton pectinatus L. ou potamot à feuilles pectinées
Le potamot à feuilles pectinées mesure de 0,4 à 3 m de long. La tige est cylindrique et ramifiée.Les feuilles sont longues,entières,aiguës,acuminées et très engainantes.Toutes submergées, elles varient de 5 à 20 cm de long et de 0,2 à 5 mm
de large. Elles sont linéaires à pointe sétacée. La stipule est soudée par la base (sommet
libre) et entoure la tige. Deux canaux aérifères longent la nervure médiane. Cette espèce
possède une grande variabilité morphologique au niveau du nombre de ramifications et
de la longueur des feuilles, fonction du milieu (courant ou stagnant) et de la turbidité.
Les Hydrophytes
Potamogeton pectinatus L.
La floraison a lieu de mai à septembre. Elle se produit surtout dans les milieux
stagnants. L’épi fructifère mesure de 2 à 5 cm de long. Il est composé de
4 à 5 verticilles espacés et souvent immergé.
Ce potamot commun pousse dans les eaux stagnantes ou courantes.
Il affectionne les eaux riches en bases, minéralisées, voire saumâtres, eutrophes
et légèrement polluées. Il supporte la turbidité.
Potamogeton pusillus L. ou Potamogeton panormitanus Biv. ou potamot fluet
Il mesure de 0,3 à 0,8 m de long et possède une tige grêle très rameuse.Cette espèce
polymorphe est assez rare. Les feuilles sont toutes immergées, linéaires et mucronées, fermes et translucides. Elles possèdent 3, voire 5 nervures peu marquées. La
nervure médiane est proéminente, non transparente et généralement non accompagnée de
cavités aérifères (rarement une rangée de chaque côté). La tige est peu ou pas comprimée.
L’épi (de juin à septembre) est court et comporte de 2 à 8 fleurs en 2 à
4 verticilles. L’akène est petit (2,5 cm par 1,5 cm), sans pointe ni bosse, à bec
court implanté au milieu du sommet.
Le potamot fluet habite les eaux profondes plutôt stagnantes.
Il se développe dans les eaux mésotrophes à eutrophes basiques, éventuellement saumâtres.
Potamogeton trichoïdes Cham. et Schl. ou potamot à feuilles capillaires
Le potamot à feuille capillaires est rare.Il mesure de 20 à 80 cm de long.Les feuilles
sont toutes submergées, translucides et filiformes, avec 1 à 3 nervures. Elles mesurent de 2 à 8 cm de long pour 0,1 à 1 mm de large.Les stipules de 7 à 12 mm de
long sont caduques,rétrécis vers la base et s’atténuant en une longue pointe fine vers le sommet.
Potamogeton trichoïdes fleurit de juin à septembre. Le pédoncule est capillaire, courbé à la base. L’épi est grêle (1 à 1,5 cm), lâche et porte de 4 à 8
fleurs.
Les akènes sont en demi lune, portent 3 carènes sur le dos, la médiane étant
ondulée, crénelée et le bord interne bosselé vers la base.
Ce potamot pousse en eaux stagnantes peu profondes et limpides.
Il vit en milieu mésotrophe à eutrophe, alcalin et généralement calcaire.
65
Renoncule
Les Hydrophytes
Ranunculus fluitans Lam.
Ranunculaceae
Les feuilles des renoncules peuvent être submergées ou flottantes. Les pétales
de leurs fleurs sont blancs et possèdent souvent un onglet jaune.
Ranunculus aquatilis L. ou renoncule aquatique
Cette espèce peu commune peut mesurer de 0,1 à 0,3 m de long. Sa tige
est robuste et ses feuilles flottantes longuement pétiolées, réniformes,
orbiculaires, avec de 3 à 5 lobes plus ou moins profondément dentés. Les
feuilles submergées capillaires forment des pinceaux.
La floraison a lieu d’avril à juillet. Les fleurs mesurent de 15 à 20 mm de diamètre. Les pétales à nectaire circulaire mesurent moins de 10 mm de long.
Le pédoncule fructifère mesure moins de 5 cm et ne dépasse pas le pétiole
de la feuille flottante opposée.
Ranunculus aquatilis aime les eaux calmes ou très faiblement courantes.
Elle pousse en eau souvent calcaire,mésotrophe à eutrophe,voire oligotrophe.
Ranunculus fluitans Lam. ou renoncule des rivières
La renoncule des rivières est une espèce assez rare à l’échelle du territoire national. Sa tige immergée est longue de 1 à 6 m. Ses feuilles sont
toutes en lanières subparallèles très longues (entre 7 et 16 cm de long),
capillaires, aussi longues ou plus longues que les entrenoeuds. Les stipules sont
longuement adhérentes.
Les fleurs s’épanouissent de mai à août. Elles sont assez grandes (1,5 à
2,5 cm de diamètre), possèdent de 5 à 10 pétales 2 à 3 fois plus longs
que les sépales et sont portées par un pédoncule épais de la longueur
des feuilles. Le nectaire est allongé-ovale à ovale-pyriforme.
Le réceptacle fructifère est glabre ou presque glabre.
Elle se développe dans les eaux claires et rapides, fraîches, calcaires et
minéralisées.
Ranunculus fluitans pousse dans les milieux mésotrophes à eutrophes.
67
Ranunculus peltatus Schranck ou renoncule peltée
La renoncule peltée mesure entre 1 et 3 m de long. Les feuilles submergées sont plus courtes que les entre-noeuds, à lanières divergentes
et restant généralement étalées lorsqu’on les sort de l’eau. Les stipules
sont oblongues à sub-triangulaires. Les feuilles flottantes sont arrondies avec 3 à
7 lobes étroits, le sinus atteignant les 2/3 du limbe.
Les Hydrophytes
Ranunculus peltatus Schranck
Les fleurs s’épanouissent d’avril à août. Les pétales mesurent entre 12
et 15 mm de long avec un nectaire plus ou moins pyriforme.
Les pédicelles fructifères mesurent entre 5 et 15 cm de long.
Cette plante assez commune affectionne les eaux lentes de faible profondeur.
Elle pousse en milieu oligotrophe à eutrophe faiblement minéralisé et
non calcaire, sur sol minéral ou organique.
Ranunculus trichophyllus Chaix ou renoncule à feuilles capillaires
Cette renoncule peu commune mesure de 0,3 à 2 m de long. Ses feuilles
submergées sont capillaires et multifides, étalées dans tous les sens, un
peu raides et relativement courtes (2 à 5 cm de long). Les stipules forment une gaine ventrue.
La floraison se produit entre avril et août. Les pétales sont de taille généralement inférieure à 5 mm de long et non contigus à la floraison. Leur
nectaire est en forme de croissant. Les fleurs mesurent de 8 à15 mm
de diamètre, portées par un pédoncule de 3,5 à 5 cm de long.
Le réceptacle fructifère et les akènes sont poilus. L’akène possède un bec
latéral très court.
Elle se développe dans les eaux calmes, douces ou saumâtres et calcaires.
La renoncule à feuilles capillaires pousse dans les milieux mésotrophes
à eutrophes.
Ne pas confondre les renoncules avec des potamots à feuilles fines ou Scirpus
fluitans. Les renoncules ont les feuilles submergées capillaires très divisées.
69
Scirpe flottant
Les Hydrophytes
Scirpus fluitans (L.) Link
Cyperaceae
Ce scirpe mesure entre 15 et 60 cm de long en moyenne. Sa souche
est gazonnante. Sa tige est ramifiée, souple et feuillée sur toute la
longueur, radicante aux noeuds, flottante ou couchée, souvent en grande
partie submergée. Les feuilles sont linéaires, sétacées, engainantes et mesurent
2 mm de large.
La floraison s’effectue de mai à août. L’épi mesure entre 2 et 4 mm, pauciflore, verdâtre et solitaire au sommet d’un long pédoncule axillaire. Il
émerge de la surface de l’eau. Les écailles sont verdâtres.
L’akène est ovale, blanchâtre ou jaunâtre, mucroné et dépourvu de soies.
Le scirpe flottant se développe dans les eaux stagnantes ou lentes des
mares, étangs ou fossés.
Cette espèce affectionne les milieux acides.
Ne pas confondre avec un potamot à feuilles fines. On reconnaît le scirpe
flottant à l’ allure générale de sa tige “en zig-zag”.
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Sparganium angustifolium Michaux
Les Hydrophytes
Rubanier
Sparganiaceae
Sparganium angustifolium Michaux ou Sparganium affine Schnizl ourubanier àfeuilles étroites
Les feuilles inférieures ont une face plane et une
face convexe. Elles sont dilatées, membraneuses à la base. La bractée sous-tendant le capitule femelle inférieur mesure
de 10 à 50 cm de long. Elle est environ 2 fois aussi
longue que l’inflorescence.
La floraison a lieu de juillet à août. Les capitules
femelles sont rassemblées par 2 à 4, les
inférieurs étant pédonculés ; les mâles
sont par 1 à 3, voire 5.
2 cm
Il pousse dans les étangs et les mares, dans les eaux stagnantes.
Le rubanier à feuilles étroites se développe dans les eaux oligotrophes à mésotrophes, sur sol riche en matières humiques.
Sparganium minimum Wallr. ou
rubanier nain
Petite plante vivace à tige flottante, rarement
érigée. Les feuilles inférieures ont les 2
faces planes translucides, peu ou non renflées à la base.
L’inflorescence est simple, non ramifiée, avec de 1
à 3 capitules femelles et un capitule mâle
(rarement 2) ; chaque tête est bien séparée des autres. Les fleurs apparaissent de
juin à juillet. La bractée du capitule femelle inférieur
atteint à peu près la longueur de l’inflorescence.
0,5 cm
Le rubanier nain pousse dans les lacs, les bassins et les fossés, en eau stagnante.
fruit
Sparganium minimum se développe dans les eaux oligotrophes à mésotrophes, sur sol non calcaire.
Ne pas confondre les feuilles immergées d’un rubanier avec les feuilles immergées de sagittaire qui possèdent une réticulation moins fine.
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Châtaigne d’eau,
ou macre nageante
Les Hydrophytes
Trapa natans L.
Trapaceae
Cette plante aquatique
flottante peut être, soit
annuelle, soit vivace mais a
une courte durée de vie. Elle est
glabre et ne possède pas de ramification. Les feuilles flottantes sont
losangées et le bord pourvu de
grosses dents. Elles forment une
rosette aplatie sur la surface de
l’eau. Le pétiole est charnu et présente un renflement fusiforme flottant en son milieu. Les feuilles submergées sont sessiles, au limbe
linéaire et entier.
2 cm
Les fleurs blanches de 1 à
2 cm sortent à l’aisselle des
feuilles flottantes pour
s’épanouir en juin et juillet. Elles sont
solitaires, axillaires, hermaphrodites
et à symétrie radiaire. Les sépales
sont triangulaires, persistants et
ligneux chez le fruit.
Les tiges de la châtaigne d’eau sont radicantes dans la boue. La plante
est très faiblement enracinée dans le sédiment et peut être facilement
entraînée par vent et houle. Les racines adventives présentes par paires aux noeuds
inférieurs des tiges sont verdâtres.
Le fruit comestible est une drupe coriace de 2 à 4 cornes provenant
des sépales accrescents. Il mesure entre 25 et 30 mm de diamètre.
La châtaigne d’eau vit dans les lacs, les bassins et les canaux aux eaux
calmes.
Elle aime les vases organiques.
C’est la seule plante aquatique formant une rosette à la surface de l’eau, dont
les feuilles sont triangulaires et dentées.
75
Utricularia spp.
Les Hydrophytes
Utriculaires
Lentibulariaceae
Les utriculaires sont des plantes carnivores. Elles vivent dans l’eau ou posées sur
la vase. Une espèce est protégée (Utr icular ia o chro leuca).
Les feuilles sont alternes et découpées en segments linéaires. L’utriculaire est mixotrophe : ses feuilles supportent des vésicules translucides
appelées utricules, fermées par une valve qui ne s’ouvre que vers l’intérieur. Quand la proie heurte les poils entourant l’orifice, la valve s’ouvre et la vésicule aspire l’eau et la proie qui apporte de l’azote à la plante.
Les fleurs s’ouvrent à l’extrémité d’un long pédoncule émergeant à la
surface. Elles sont au nombre de 2 à 12 en grappe lâche. Le calice est
composé de 2 sépales. La corolle est divisée en 2 lèvres entières ou faiblement dentées. Elle est de couleur jaune, à gorge fermée par une bosse de la
lèvre inférieure. L’utriculaire fleurit rarement, de juin à août.
L’utriculaire se multiplie végétativement grâce à la formation de bourgeons qui passent l’hiver au fond de l’eau : les hibernacles.
Remarque : les utr iculaires so nt difficiles à différencier en l’absence de fleur. C er tains
a
u
t
e
u
r
s
pensent à un cro isement entre Utr icular ia intermedia et Utr icular ia mino r. Les espèces
les plus co mmunes so nt Utr icular ia intermedia, Utr icular ia mino r et Utr icular ia vulgar is.
Ces plantes poussent dans les petits plans d’eau peu profonds, aux eaux
stagnantes ou très peu courantes.
Les utriculaires affectionnent les rives sablonneuses ou vaseuses et les tourbières.
Utricularia minor pousse dans les milieux oligotrophes à dystrophes, Utricularia
vulgaris dans les milieux mésotrophes et Utricularia intermedia dans les milieux
oligotrophes à dystrophes.
L’utriculaire se reconnaît aisément aux utricules translucides portées par ses segments
foliaires. De même, ses fleurs, lorsqu’elles sont présentes, sont facilement identifiables.
utricules
77
Vallisnérie en spirale
Les Hydrophytes
Vallisneria spiralis L.
Hydrocharitaceae
Cette plante vivace submergée stolonifère peut mesurer de 0,3 à 1 m
de haut. Elle pousse en touffes. Ses feuilles sont vert pâle, linéaires, très
longues et rubanées, larges de 3 à 8 mm et denticulées vers le sommet.
La floraison a lieu entre juin et octobre. Les fleurs sont dioïques. Les femelles,
blanchâtres, mesurent de 4 à 7 mm et sont portées par de très long pédoncules filiformes. Elles viennent s’ouvrir à la surface de l’eau. Les fleurs mâles
sont minuscules, aux pétales insignifiants.
Après fécondation, le pédoncule se rétracte en se tordant en spirale, et
le fruit mûrit sous l’eau.
Elle pousse aussi bien dans les eaux courantes que stagnantes, mais plutôt
chaudes : on la trouve souvent dans les eaux réchauffées par les rejets d’usines.
Cette plante préfère les sédiments riches en matières organiques.
Ne pas confondre les feuilles de la vallisnérie avec celles du rubanier. La vallisnérie possède de petites dents dans la partie haute de la feuille et au sommet.
0,5 cm
5 cm
Détail de l’apex
d’une feuille
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Zannichellie des marais
Zannichelliaceae
Les Hydrophytes
Zannichellia palustris L.
La zannichellie est une plante stolonifère qui dévdeloppe une rosette
généralement tous les deux entre nœuds du stolon. Sa tige est filiforme
et grêle. Les feuilles sont alternes ou presque opposées, filiformes et translucides. Elles mesurent 2 mm de large maximum, sont pointues, entières et possèdent des gaines basales membraneuses lorsqu’elles sont jeunes.
Les fleurs sont unisexuées, minuscules, apétales et verdâtres. Les fleurs
mâles possèdent de 1 à 2 étamines, les femelles généralement 4 carpelles.
La floraison se produit entre mai et septembre.
Les akènes sont stipités, parfois portés par un pédoncule commun. Le
bec est aussi long que l’akène.
La zannichellie se développe dans les eaux fraîches stagnantes ou
faiblement courantes, douces ou saumâtres. Elle est très fréquente dans
des milieux subissant des assèchements estivaux.
Remarque : cette espèce est très po lymo rphe et représentée par 3 so us-espèces qui ne
sero nt pas détaillées ici.
Ne pas confondre la zannichellie avec le potamot pectiné qui possède des feuilles très
engainantes, ni avec le scirpe flottant dont l’aspect est plus coriace, touffu et en zig-zag.
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