la machine infernale

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SOMMAIRE
1 - REPÈRES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 7
1 - CONTEXTE HISTORIQUE :
LES ANNÉES 1932-1934 . . . . . . . . . . . . . 7
La fin d’une époque . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 8
La montée des périls . . . . . . . . . . . . . . . . . . 9
2 - BIOGRAPHIE DE JEAN COCTEAU . . . 11
Une jeunesse dorée . . . . . . . . . . . . . . . . . . 11
Le monde de l’avant-garde . . . . . . . . . . . . . 13
Le règne de Raymond Radiguet
et les années folles . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 14
La passion du théâtre . . . . . . . . . . . . . . . . . 15
L’activité incessante des années
d’après-guerre . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 17
3 - CONTEXTE LITTÉRAIRE . . . . . . . . . . 19
Les avant-gardes littéraires . . . . . . . . . . . . . 19
L’écriture théâtrale en France . . . . . . . . . . . 22
Les innovations du théâtre en France . . . . . 24
4 - LA MACHINE INFERNALE . . . . . . . . . . 26
Genèse de la pièce . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 26
Le mythe et l’écriture . . . . . . . . . . . . . . . . . 28
2 - ÉTUDE DU TEXTE . . . . . . . . . . . . 29
1 - UN SUJET LÉGENDAIRE . . . . . . . . . . . 29
Les légendes de Thèbes . . . . . . . . . . . . . . . 29
La mythologie de Cocteau . . . . . . . . . . . . . 31
2 - COMPOSITION . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35
Reconstitution des scènes . . . . . . . . . . . . . . 35
Résumé . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 37
Les personnages . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 43
3 - UNE ARCHITECTURE FORTE . . . . . . 52
L’architecture extérieure :
la voix et les titres . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 52
Une forte structure interne :
les répétitions . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 54
Dédicace et épigraphe . . . . . . . . . . . . . . . . 56
4 - LA DIVERSITÉ DES TONS . . . . . . . . . 57
Du ton tragique à la poésie . . . . . . . . . . . . 57
Mélodrame et vaudeville . . . . . . . . . . . . . . 59
La vie parisienne . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 61
5 - UNE PIÈCE À LIRE OU À JOUER ? . . 63
L’importance de la représentation . . . . . . . 64
L’importance de l’écriture . . . . . . . . . . . . . 65
3 - THÈMES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
1 - « LES NOCES DU FILS
ET DE LA MÈRE » . . . . . . . . . . . . . . . . . 67
Les jeux de l’équivoque . . . . . . . . . . . . . . . 68
Une relation entre une mère et son enfant . . 69
Des épisodes issus de la psychanalyse . . . . . 71
Sigmund Freud / Jean Cocteau . . . . . . . . . 73
2 - LE SURNATUREL . . . . . . . . . . . . . . . . . 77
Les éléments révélateurs . . . . . . . . . . . . . . . 78
L’hostilité de la réalité . . . . . . . . . . . . . . . . 83
Définition du surnaturel . . . . . . . . . . . . . . . 86
3 - LE MÉCANISME
ET LA MACHINE INFERNALE . . . . . . 90
Définition de la machine . . . . . . . . . . . . . . 90
L’anéantissement de toute liberté . . . . . . . . 92
Responsabilité et culpabilité d’Œdipe . . . . . 95
L’univers tragique de Cocteau . . . . . . . . . 101
4 - ÉCHOS ET
CORRESPONDANCES . . . . . . . . . 107
1 - SOPHOCLE, SOURCE DE COCTEAU . 107
Vie de Sophocle . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
Œdipe roi . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 107
2 - L’ŒDIPUS REX D’IGOR
STRAVINSKY . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 110
Une collaboration difficile . . . . . . . . . . . . .110
Œdipus rex . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .111
3 - JEAN ANOUILH
ET LE MÉCANISME TRAGIQUE . . . . 113
Au-dessus de la mêlée . . . . . . . . . . . . . . . 113
Drame et tragédie . . . . . . . . . . . . . . . . . . 114
4 - WILLIAM SHAKESPEARE
ET LE SPECTRE . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
Shakespeare existe-t-il ? . . . . . . . . . . . . . . 116
Hamlet . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 116
5 - OFFENBACH,
OU L’ESPRIT PARISIEN . . . . . . . . . . .119
4 - ŒDIPE, ORPHÉE
ET JEAN COCTEAU . . . . . . . . . . . . . . .121
5 - ANNEXES . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
1 - QUELQUES ADAPTATIONS
DE SOPHOCLE . . . . . . . . . . . . . . . . . . 124
2 - GLOSSAIRE . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125
3 - BIBLIOGRAPHIE . . . . . . . . . . . . . . . . 128
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1
REPÈRES
La Machine infernale est une adaptation très libre de
l’Œdipe roi de Sophocle. Elle a été composée dans le
courant de l’année 1932 ; Cocteau en a alors donné lecture à Louis Jouvet, qui a accepté d’en assurer la mise
en scène. Le projet a pris forme définitive en 1934, et la
pièce a été jouée pour la première fois à la Comédie des
Champs-Élysées, que dirigeait Jouvet, le 10 avril 1934.
Les représentations comptent quelques noms
célèbres dans la distribution : Cocteau en personne
pour La Voix, Jean-Pierre Aumont pour Œdipe,
Robert Le Vigan pour Anubis, Pierre Renoir pour
Tirésias, Romain Bouquet pour le chef, Louis Jouvet
pour le berger, Marcel Khill pour le messager.
La mise en scène est de Louis Jouvet, les décors et
les costumes sont de Christian Bérard.
1 - CONTEXTE HISTORIQUE :
LES ANNÉES 1932-1934
Lorsque Cocteau compose et fait représenter la Machine
infernale, le régime de la IIIe République, qui gouverne de
fait la France depuis 1871, est mis à mal tant par les difficultés économiques que par les extrémismes politiques. Le
REPÈRES 7
pays est choqué en 1932 par l’assassinat du Président Paul
Doumer, qui est remplacé par Albert Lebrun.
■
La fin d’une époque
La crise de 1929
La relative prospérité que connaît la France dans les
années qui suivent la Première Guerre mondiale résiste
dans un premier temps à la récession mondiale. La crise
de 1929 ne touche la France que tardivement : fin
1930, et encore en 1931, le gouvernement est confiant
en la solidité de l’économie, et entreprend des réformes
importantes, telles que la préparation de lois sur les
assurances sociales et les allocations familiales.
La situation se dégrade progressivement en 1931. Les
premières faillites se produisent, frappant la classe
ouvrière, et la chute des cours du blé appauvrit de nombreux paysans. La vie tapageuse qui faisait les beaux jours
de Paris, de Cannes ou de Nice continue, mais des escroqueries (affaire Oustric en 1930 ; affaire Stavisky en
1932) suscitent de vives réactions dans l’opinion.
La France entre alors dans une phase de détresse
économique et de conflits sociaux, et ne se distingue
plus du reste du monde occidental. Une suite de combinaisons ministérielles sans envergure se contentent de
gérer la crise au jour le jour, sans imagination.
Un monde politique déliquescent
Des élections en mai 1932 sanctionnent l’incapacité
des gouvernants, mais n’envoient pas à la Chambre des
députés une majorité stable. Les jeux d’alliance sans
lendemain et les accords de gouvernement fondés sur
des ambitions personnelles deviennent de règle.
À gauche, des dissensions entre les radicaux, menés
par Édouard Herriot, et les socialistes, dirigés par Léon
8 LA MACHINE INFERNALE
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