Le cancer de la prostate est le cancer le plus fréquent chez l’homme. Des traite-
ments modernes pouvant nettement prolonger la survie sont disponibles. Le patient
doit participer au choix du traitement le plus adapté, reposant sur un entretien
informatif médecin-patient.
«Nous conseillons aux patients
de jouer un rôle actif»
Sensibilisation et
collecte Movember
Avec sa collecte de dons, l’organisation Mo-
vember souhaite attirer l’attention sur le cancer
de la prostate et soutenir la recherche.
Bayer a à cœur d’améliorer la vie des êtres hu-
mains. Fidèle à sa mission «Science For A Better
Life», l’entreprise recherche donc des molécu-
les novatrices et soutient des actions importan-
tes comme celle de Movember.
Plus d’informations:
ch.movember.com, bayer.ch
Le dépistage précoce du cancer reste
essentiel. Que conseillez-vous aux
hommes?
Prof. H.-P. Schmid:
Un dépistage préventif individuel
lors d’antécédents familiaux ou pour les hommes
intéressés. Il s’agit dans ce cas de dépistage précoce
chez l’homme sans symptômes. Cela signifie qu’il doit
savoir quels examens font partie du dépistage pré-
ventif et quelles conséquences un éventuel diagnostic
entraîne. Un dépistage de masse n’est pas judicieux
car le cancer de la prostate est présent chez beau-
coup d’hommes sans jamais causer de problèmes. Un
examen préventif, comme la mesure du taux de PSA et
la palpation de la prostate, peut aussi être réalisé par le
médecin de famille.
Si l’homme constate toutefois des
symptômes tels que des problèmes
mictionnels ou du sang dans l’urine,
doit-il consulter un médecin?
Prof. H.-P. Schmid:
Oui, absolument. Le médecin peut
évaluer et identifier les symptômes. Il s’agit souvent
d’une augmentation bénigne du volume de la prostate
(hyperplasie bénigne de la prostate) ou d’une inflam-
mation de la prostate, le cancer de la prostate ne
causant généralement pas de symptômes au stade
précoce. En cas de cancer localisé, limité à la prostate,
nous évaluons le risque de progression. Ce contrôle
actif nous permet d’éviter des thérapies et surtout des
effets secondaires inutiles.
A quoi le patient peut-il ou doit-il
s’attendre de votre part, en tant
qu’urologue ou oncologue, lorsqu’il
reçoit le diagnostic de cancer de la
prostate?
Prof. H.-P. Schmid:
Nous conseillons le patient et
lui expliquons les possibilités de traitement ainsi que
les effets secondaires attendus. Le patient doit être
impliqué dans le choix du traitement qui lui convient le
mieux. Au stade précoce et chez un homme jeune, une
irradiation interne (brachythérapie) peut par exemple
être plus adaptée qu’une opération pouvant entraîner
incontinence et impuissance. Le but est de guérir la
maladie, ou au moins de la garder sous contrôle, pour
qu’elle ne cause ni symptômes, ni décès.
Dr A. Omlin:
Nous voulons offrir au patient la meil-
leure thérapie possible, ce qui passe toujours par un
traitement individuel. Les hommes touchés doivent
connaître et comprendre les bénéfices et les risques
des traitements, en particulier à un âge avancé. Nous
conseillons aux patients de jouer un rôle actif. Ils doivent
demander s’il existe des alternatives, connaître les effets
secondaires possibles et ne pas hésiter à demander un
second avis.
Dans quelle mesure cette situation
diffère-t-elle en cas de cancer de la
prostate avancé?
Dr A. Omlin:
La qualité de vie devient capitale. Le
patient va souvent bien durant une longue période,
mais des douleurs peuvent par exemple apparaître
suite à des métastases osseuses. A l’Hôpital cantonal
de Saint-Gall, nous avons la possibilité de conseiller les
hommes concernés lors d’une consultation commune
(avec l’urologue et l’oncologue), afin que le patient
puisse ici aussi participer à la décision. Nous annon-
çons au patient que la guérison n’est plus possible.
Plusieurs nouvelles options de traitement efficaces ont
toutefois été élaborées lors des cinq dernières années
et sont désormais disponibles.
Comment le patient peut-il
s’apercevoir de la progression du
cancer de la prostate?
Dr A. Omlin:
Les patients remarquent souvent des dou-
leurs persistantes du dos ou des os. Cela pourrait indi-
quer des métastases osseuses. Les patients touchés
doivent alors immédiatement consulter leur médecin.
Nous tentons d’atténuer le plus possible les douleurs
pour que le patient puisse poursuivre ses activités
usuelles. Nous pouvons aussi orienter le patient vers la
médecine palliative (traitement de la douleur), l’oncologie
intégrative (médecine complémentaire) ou la psycho-
oncologie. Le patient doit ici encore activement s’informer,
demander de l’aide et participer à la décision.
Quel conseil pouvez-vous donner aux
hommes (en bonne santé) pour leur
quotidien?
Prof. H.-P. Schmid:
A titre préventif, je leur conseille
un mode de vie sain avec une alimentation méditer-
ranéenne (beaucoup de fruits et légumes, poisson
plutôt que viande) et une activité physique suffisante.
Je trouve de plus essentiel que les patients traitent les
informations trouvées sur internet avec prudence.
Dr A. Omlin:
Les patients doivent bien se renseigner
sur la maladie et les traitements auprès de leur méde-
cin et, en cas de doutes, obtenir un second avis. Ils
peuvent ainsi activement participer au choix du trai-
tement et obtenir un traitement personnalisé. La ligue
contre le cancer est une autre source d’information,
tout comme Europa Uomo Suisse, qui propose aussi
des entretiens conseil.
Pour plus d’informations sur le cancer de la prostate, adressez-
vous à l’organisation de patients Europa Uomo Suisse:
www.europa-uomo.ch
Hotline pour les patients 079 549 80 41
Vivre avec le cancer de la prostate...
...constitue un défi de taille pour les patients et leurs proches.
Dr méd. Aurelius Omlin
hématologie-oncologie,
Hôpital cantonal de Saint-Gall
Prof. Dr méd. Hans-Peter Schmid
urologie, Hôpital cantonal de Saint-Gall
Entretien avec le
et le