2 - Égypte - Déclaration commune de la Haute représentante de l'Union européenne, Mme Catherine
Ashton, et du secrétaire d'État américain, M. John Kerry
Dans le but de soutenir la transition démocratique en Égypte, deux représentants de haut niveau de l'Union
européenne et des États-Unis, à savoir M. Bernardino Leon, représentant spécial pour la région du Sud de la
Méditerranée, et M. Bill Burns, secrétaire d'État adjoint, ont conjugué leurs efforts la semaine dernière pour engager le
gouvernement et les partis d'opposition à entamer un processus de véritable réconciliation et à avancer sans exclusive
dans l'examen des amendements à la Constitution et dans la préparation, dès que possible, des élections législatives
et présidentielle. Ils ont étroitement coopéré à cet effet avec des représentants de haut niveau des Émirats arabes
unis et du Qatar en visite dans le pays.
Conscients des limites de notre rôle, mais profondément préoccupés par l'avenir de l'Égypte et les enjeux de cette
période cruciale, nous avons émis un certain nombre d'idées pratiques pour calmer les tensions actuelles et aider les
Égyptiens à reconstruire un véritable dialogue politique. Elles concernaient notamment un ensemble de mesures de
confiance modestes comprenant des déclarations publiques condamnant les violences et favorables à un règlement
pacifique des différends politiques ; la volonté de s'engager dans des négociations constructives nécessitant des
compromis et une large participation politique; la fin des provocations dans des déclarations publiques et dans les
médias ; des mesures pour diminuer et apaiser les tensions entourant les manifestations qui se déroulent sur les
places Raba'a al-Adawiya et Nahda ; et le commencement immédiat du processus de libération des personnalités
politiques en détention. Les parties concernées peuvent toujours s'emparer de ces idées et nos contacts à tous les
niveaux se poursuivent quotidiennement.
Si de nouvelles confrontations violentes ont jusqu'à maintenant été évitées, nous demeurons vivement préoccupés par
le fait que le gouvernement et les chefs de l'opposition n'ont pas encore trouvé de moyen pour sortir de l'impasse
dangereuse dans laquelle se trouve le pays ni d'accord pour mettre en oeuvre des mesures de confiance concrètes. Il
incombe particulièrement au gouvernement égyptien d'entamer ce processus pour garantir la sécurité et le bien-être
de ses citoyens. La situation demeure très fragile : elle recèle non seulement le risque de nouveaux bains de sang et
d'une polarisation en Égypte, mais elle fait également obstacle à la reprise économique qui est si importante pour que
le pays mène à bien sa transition. Ce n'est pas le moment d'évaluer les responsabilités mais de prendre des mesures
qui peuvent contribuer à engager le dialogue et faire avancer le processus de transition.
Nous restons prêts à apporter notre aide par tous les moyens possibles. À l'approche de la fête religieuse de Eid
al-Fitr, le moment est venu de faire preuve de leadership, de clairvoyance et de magnanimité ; c'est un moment
d'unification où les Égyptiens devraient se tourner vers l'avenir pour voir les enjeux et ce qu'ils ont à gagner d'une
véritable réconciliation. Seuls les Égyptiens peuvent faire de tels choix et rien n'est clair ou facile en la matière.
Cependant s'ils sont capables de faire ces choix difficiles mais néanmoins positifs, les Égyptiens trouveront des
partenaires déterminés en Europe et en Amérique.
Nous saisissons cette occasion pour réaffirmer que l'Union européenne et les États-Unis restent profondément attachés
à une Égypte forte, démocratique, prospère et n'excluant personne. Nous sommes conscients des nombreuses
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