Le RU 486 : une molécule contragestive

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Le RU 486 : une molécule contragestive
I) Rôle de la progestérone dans l'évolution de la muqueuse utérine
10 p 201 – 11 p 202 – 7 p 198 – 5 p 244
La progestérone agit en diminuant la fréquence des contractions, qui sont rares, d'intensité
moyenne et de longue durée, au niveau du myomètre pendant la phase lutéale.
La progestérone, produite par le corps jaune est responsable de la dentellisation de l'endomètre.
C'est cette dentellisation qui permet l'implantation de l'embryon dans la muqueuse utérine.
La progestérone est indispensable à la gestation.
En début de grossesse la concentration de progestérone augmente et dépasse rapidement les
concentrations maximales habituellement observées au cours de la phase lutéale.
II) Mise en évidence de l'action du RU 486 sur l'utérus
Le RU 486 empêche la dentellisation de l'endomètre. Comme c'est la progestérone qui est
responsable de la dentellisation on peut dire que le RU 486 s'oppose aux effets de la
progestérone.
Le doc 24 p 253 montre également que l'injection de RU486, à des femelles macaques castrées
mais qui reçoivent de la progestérone grâce à un implant, provoque l'apparition anticipée de
règles. Les règles sont habituellement déclenchées par l'arrêt de la sécrétion de progestérone et
d'oestrogènes par le corps jaune. On constate ici également que le RU 486 empêche la
progestérone d'agir.
III) Structure des molécules de Progestérone, de RU 486 et de Norgestrel
Après choix de la représentation en bâtonnets et rotation des molécules pour pouvoir les
comparer on obtient ce résultat :
RU 486( à gauche) et progestérone (à droite) visualisés avec le logiciel Rastop
Structure du noyau stérol
On distingue bien le noyau stérol présent dans ces deux molécules qui bien qu'ayant des chaînes
latérales différentes possèdent le même noyau.
Hypothèse explicative de l'effet contragestif du RU 486
Rappel :
Une hormone est une molécule produite par des cellules le plus souvent situées dans une
glande, elle est déversée dans le sang. Elle est ensuite transportée avant de se fixer sur une
cellule cible possédant un récepteur spécifique de cette hormone et chez qui elle entraînera une
réponse.
La progestérone étant une hormone ovarienne, le RU 486 s'opposant aux effets de cette
molécule ; on peut faire l'hypothèse que le RU 486 se fixe sur le récepteur de la
progestérone sans entraîner de réponse chez la cellule cible. La conséquence de la
fixation d'une telle molécule est l'occupation des récepteurs à la progestérone et
leur blocage, empêchant les cellules cibles d'agir. On comprend alors l'action anti -
progestérone du RU 486 et son utilisation possible comme contragestif puisque
l'utérus ne pourra se transformer sous l'effet de la progestérone pour permettre
l'accueil d'une embryon.
Effectuons des coupes successives avec le logiciel Rastop pour visualiser la liaison de la
progestérone à son récepteur :
Plan de coupe correspondant au
fond de l'écran
Ensuite le plan de coupe se
rapproche de l'observateur
Molécules entières.
La comparaison des molécules avec le logiciel Rastop permet
de montrer que le noyau stérol se fixe au niveau d'une zone qui
lui est complémentaire dans l'espace au niveau du récepteur. Le
noyau stérol du RU 486 doit donc pouvoir s'y fixer également.
Une molécule qui se fixe sur le même récepteur
qu'une autre molécule mais sans entraîner de réponse
est un antagoniste.
L'étude du Norgestrel avec le logiciel permet d'obtenir
l'image suivante :
Le Norgestrel est essentiellement constitué d'un noyau
stérol, il est très semblable à la progestérone. Cette
molécule doit donc pouvoir se fixer au récepteur de la
progestérone et être ainsi responsable d'un effet identique à
celui de la progestérone. On appelle une telle molécule un
agoniste.
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