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Le Théâtre de L’ECROU
présente
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LOUPS ET BREBIS
d’Alexandre Ostrovski
(création en français)
Mise en scène Patrick Haggiag
Traduction : Macha Zonina
en collaboration avec Jean-Pierre Thibaudat
Histoire de fêter ses trente années
Le Théâtre de L’ECROU
présente
LOUPS ET BREBIS
d’Alexandre Ostrovski
Création en français
Création et co-production Nuithonie-Fribourg
du 4 au 14 octobre 2017
Théâtre du Passage, Neuchâtel 19 octobre 2017
Avec :
Simon Bonvin
Stéphane Boschung
Céline Cesa
Jacqueline Corpataux
Benoit di Marco
Pierre-Antoine Dubey
Olivier Havran
Selvi Purro
Vincent Rime
Anne Schwaller
collaborations artistiques en cours
Contact Administration
Théâtre de l’ECROU Artcie
Jacqueline Corpataux Dominique Rapilly
1, Rue Pierre-Aeby Route du Brandt 5
1700 Fribourg 1724 Le Mouret
+41 79 635 41 37 + 41 79 330 91 38
info@theatre-ecrou.ch dominique.rapill[email protected]
www.theatre-ecrou.ch www.artcie.ch
Trente années… quel cadeau !
D’abord prendre conscience du chiffre. Commencer par là. Sans manquer de se demander
elles ont bien pu filer, ces trente années… Présentes pourtant ô combien dans la
mémoire (c’est le minimum pour une actrice !) mais aussi… dans les jambes, les muscles, les
mandibules, dans les dents, les boyaux, dans le souffle, dans le ventre, dans les rides du
sourire, dans la lumière des yeux, le tremblement du corps, le pétillement du cœur.
Mariage d’amour avec le théâtre. Trente ans. « Noces de perles »
Perle : Concrétion dure et brillante, formée de couches concentriques de nacre. Petite boule percée
d'un trou. Précieuse. Perles de culture pour bijoux de valeur.
Tout à fait ça. Trente années de créations, comme autant de petites perles qui n’ont certes
pas toutes la même valeur. Cependant, pour que se révèle l’intensité du bijou, il faut que
chacune des perles reflète sa propre lumière, unique et singulière, qui offrira à l’ensemble
son éclat.
Certes, certaines créations retiennent mieux l’attention, paraissent plus intenses pour celui-
ci, moins pour celle-Sont-elles mieux ancrées dans notre histoire? Savent-elles mieux
faire parler d’elles? Peu importe. Elles existent en résonance. Se font écho. Si l’on ôtait l’une
d’elles, l’ensemble n’aurait pas la même force.
Car une création est la résultante d’un désir. La rencontre avec un texte, un coup de cœur
avec un comédien, la proposition éclairée d’un metteur en scène complice. Si elle procède
d’un pressentiment - du hasard parfoiselle nécessite une prise de risque. Toujours. Et une
immense confiance. Chaque fois. Pas de repos sur ses acquis, remettre toujours l’ouvrage
sur un métier qui s’élargit en expérimentant, encore et encore. Le spectacle est au bout du
« tunnel » de la production, l’aboutissement d’une longue démarche artisanale. Ne négliger
aucune étape.
Le doute, bien sûr. Plonger, vers quel abîme ?
Peur de ne pas y arriver (le temps manque toujours). De ne pas être à la hauteur. De ne pas
savoir comment on va les payer, les camarades qui partagent ce même appétit pour
l’imaginaire, pour les saveurs de la vie !
Chaque projet artistique témoigne de rencontres, chaque création contient en elle-même
un monde, d’enthousiasmes partagés, la promesse excitante d’un terrain de jeu à explorer.
La chance unique de choisir ses partenaires. De créer ensemble. Avant d’offrir le travail au
public qui en fera sa propre lecture, dont on espère chaque fois qu’il prendra le relais de
nos propositions artistiques. Le vrai salaire est là. Dans la chaleur et la sincérité de ses
applaudissements.
Toutes ces « perles » finissent par baliser un chemin qui se confond avec sa propre vie. Tant
les êtres les plus marquants professionnellement débordent du cadre artistique pour
occuper une place privilégiée dans la « vraie vie »… dont je continue à ne pas savoir
délimiter véritablement les frontières.
Regarder dans le rétroviseur le déroulé d’un parcours n’a d’intérêt que pour tenter de
comprendre comment s’imbriquent les liens, pourquoi tel croisement… et juste à tel
moment. Simplement constater. Et joyeusement !
La plupart du temps, la volonté ne fait rien à l’affaire. C’est plutôt de la disponibilidont il
faut vanter les effets. Oser. S’ouvrir. Se laisser traverser, transporter, la vie vous fait
pressentir qu’il y a des rendez-vous à ne pas manquer… sans quoi, qui sait ?… Y aller. Où ?
On ne sait pas. Mais aller là où une sorte d’instinct primitif et bienveillant vous invite.
Se former. Se confronter. S’éprouver. Jeunes années parisiennes, dont je récolte encore les
fruits, puisque des collaborations perdurent grâce aux liens noués à l’époque, toujours
entretenus. Années de découvertes propices à «remplir son panier» dans toute la densité
que m’a offerte la Ville-Lumière. Puis revenir. Ici. Sur cette terre fribourgeoise plus encline à
faire germer des projets à long terme. Le Fribourg d’alors n’occupait pas la place culturelle
enviable qu’on lui connaît. Loin s’en faut. Les acteurs culturels étaient donc moins
nombreux… Rester n’était pas un mince défi. Il fallait y croire. Nous avons bien fait. Avec
Anne-Laure Vieli, nous avons veillé mutuellement sur notre collection de « petites perles »
au sein du Théâtre de l’ECROU durant douze ans. Puis j’ai continué. Sans elle. Dans la
liberté du choix des partenaires et des co-producteurs. Grâce à la confiance octroyée par
les décideurs, tous ceux qui permettent (ou non) la naissance d’un projet.
Les récoltes se poursuivent. Merci à tous ceux qui m’ont aidé et m’aident encore - à
«remplir mon panier ». Certains continuent à m’inspirer… de l’envers du décor. Je n’en
citerai qu’un. Gérard Guillaumat, sans qui mon parcours n’aurait pas la me couleur. T’ai-
je assez dit Gérard combien tu as donné à mon métier une direction, une exigence, une
plus forte motivation.
Trente ans. Largement temps de se faire un cadeau artistique de taille. Ce sera forcément
avec Patrick Haggiag. Comme une évidence, l’envie de mener encore une aventure avec
lui. Metteur en scène si inspiré. Si inspirant pour les acteurs. Traqueur de vibrations sur un
plateau dont il cherche sans relâche à augmenter la température, jusqu’à le rendre
bouillant, bouillonnant.
Et pour la première fois réunir presque exclusivement - des acteurs fribourgeois. Envie de
longue date. Et persistante. Les inviter à mon anniversaire. Festive, cette création. Oui je
veux qu’elle le soit !
Trente bougies soufflées, sans éteindre la flamme. La lumière essentielle à toute
expérimentation. Pour l’heure, je prépare le terrain de ce futur ludique et créatif, que je
pressens enrichissant. « Energiser » l’aventure, même si elle n’aboutira que dans un an.
Et surtout… rester en éveil, être attentive aux flammes. Celles qui nous réchauffent dans les
théâtres - ces bien-nommés foyers. S’y rassembler, s’y préserver du chahut du monde et
s’interroger, questionner, rêver entre frères humains. Sans attendre. Car que sait-on de la
fragilité des flammes… est-on jamais à l’abri d’un grand vent extincteur, d’une décision
radicale, d’un manque de curiosité ou pire, du couvre-feu de l’obscurantisme…
Jacqueline Corpataux
De quoi s’agit-il…
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Le chant doux d’une femme résonne. Soir d’été à la campagne. Une voix brutale
retentit. Une homme se réveille : « Vodka ».
Nous sommes loin de Saint-Pétersbourg, dans la demeure de Meropa
Mourzavetskaïa, grande propriétaire sans argent. Les créanciers attendent à la porte.
Le neveu de Meropa, Apollon Mourzavetski, ancien officier sans solde, rentre d’une
nuit de beuverie...
Il y va de deux femmes, l’une censée d’âge mûr, montée en graine, propriétaire
terrienne fauchée, flanquée d’un neveu feignant comme une couleuvre, et l’autre
veuve, belle, riche et jeune.
Il est question de mariage - de raison plus que d’amour - et de faux et usage de faux
dans un contexte chacun cherche du fric pour sauver sa peau. loups et brebis
s’entre-dévorent au son mélancolique d’une guitare slave.
Mêlant comédie de moeurs et d’intrigue, Loups et brebis, cette pièce peu connue
d’Alexandre Ostrovski, ce «Molière russe», décrit avec une précision quasi
photographique une société en plein bouleversement industriel et culturel,
cupidité et faiblesses humaines effacent les frontières entre proies et prédateurs.
C’est toute une société qui peu à peu se dévoile, dans ses petits calculs fardés en
élans du cœur et pâmoisons sentimentales, à travers des personnages qui n’ont de
cesse de se duper les uns les autres sur fond de sombres histoires de mariages
d’intérêt contrariés ou provoqués par de fausses reconnaissances de dettes.
Et ainsi d'une scène à l'autre; aux manigances perfides répondent les complexités
du doute. Aux combines, aux manipulations, aux stratagèmes, répond un autre
stratagème, plus périlleux celui-ci… le stratagème amoureux trouble "la donne".
Sublime tissage que cette pièce d'intrigues ininterrompues et cocasses, dont reste
bizarrement la poésie triste et la fièvre des tourments de l'âme et du corps.
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