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les conséquences souvent fort diverses. Il est à signaler que, dès ses débuts, la foi
chrétienne s'est efforcée de "traduire", c'est à dire de "faire passer" les convictions
nées de l'Évangile non seulement d'une langue à l'autre, mais d'un univers culturel
à l'autre. Il s'agit alors de reprendre des notions que les gens connaissent pour
partager avec eux des convictions nouvelles. L'apôtre Paul l'a fait: à Athènes selon
les Actes des apôtres (Actes 17:22-33); ce qu'il écrit du baptême en Romains 6:1-10
était plus facile à comprendre pour des gens habitués aux religions à mystère que
pour nous aujourd'hui. Comprenons que les premiers chrétiens étaient des
Hébreux et non des Grecs et que la langue grecque utilisée pour rédiger les textes
du Nouveau Testament fut imprégnée des termes de la culture religieuse de la Grèce
antique. Il ne pouvait en être autrement car la religion, le langage et le peuple ne font
qu'un en Grèce, et les religions à mystères ont inévitablement contribué à la
formation de la langue. Cela nous aide grandement à comprendre le sens de
plusieurs termes comme ceux de BAPTO et de BAPTIZO couramment utilisé pour
remplacer leurs contreparties dans la langue hébraïque et araméenne des premiers
disciples. Si, au niveau du langage, de nombreux rapprochements peuvent être faits
entre christianisme et religions à mystère, il y a aussi à s'interroger sur les rapports
au monde, aux autres, à Dieu, au pouvoir, à l'argent, à la vie et à la mort que ces
divers mouvements religieux proposent. Pour les chrétiens, au centre de l'Évangile, il
n'y a pas seulement la destinée d'un Dieu, mais celle d'un homme, Jésus de
Nazareth, dans l'histoire duquel Dieu se donne à connaître. Par son histoire, par ses
paroles, ses gestes, ses choix de vie, Jésus a voulu montrer que Dieu peut se faire
proche, notamment des gens en situation de précarité, tout en remettant en question
les gens trop sûrs d'eux. De nombreux passages du Nouveau Testament attestent
de cette proximité qui bouscule (1 Corinthiens 1:18-25). Par rapport aux questions de
pouvoir et d'argent, les prétendues églises chrétiennes passent souvent à côté des
exigences de l'Évangile qu'elles tordent à leur perte, mais les textes de la Bible
restent porteurs d'une interpellation forte qui traverse les siècles. Le baptême a non
seulement fait couler beaucoup d'eau, mais aussi beaucoup de sang et beaucoup
d'encre à travers les siècles.
Dans la religion dite chrétienne, le baptême d'eau est pour certains un sacrement et
pour d'autres une ordonnance qui symbolise l'entrée d'une personne dans la secte et
qui marque sa condition de créature supposément aimée d'un Dieu bonasse et naïf,
car disent-il «Dieu aime tous les hommes, mais n'aime pas leurs péchés».
Généralement, le baptême est administré par un responsable ecclésiastique (pasteur
ou prêtre) qui utilise la formule: "Je te baptise au nom du Père, du Fils et du Saint
Esprit" en présence de témoins de la secte, et tous les esprits denses disent: Amen !
Tout comme dans les anciennes religions à mystères, le baptême d'eau sert comme
rituel d'initiation au sein d'un christianisme contrefait qui a prit forme vers la fin du
premier siècle, et qui depuis se perpétue comme institution dans ses différentes
branches comme les tentacules d'une pieuvre géante qui coule les navires dans les
eaux stagnantes de ses aberrations, et tous les esprits denses disent: Amen ! Les
ablutions, les purifications, les immersions... L’histoire du baptême est longue de
presque deux mille ans, bien sûr, et elle est variée dans les diverses églises dites
chrétiennes: comment baptise-t-on chez les coptes, les protestants, les orthodoxes,
et les catholiques ? Pour tous ces gens qui se disent chrétiens, la référence est le
baptême de Jésus par Jean-Baptiste dans le Jourdain, décrit dans l'Évangile selon
Matthieu, chapitre 3:13-17: «Alors Jésus vint de la Galilée au Jourdain vers Jean,
pour être baptisé (BAPTIZO) par lui. Mais Jean s'y opposait, en disant: C'est moi qui