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Rwanda, Congo, Togo, Tchad, Ghana, France et Belgique,
tous chargés plus ou moins directement de la formation
des nouveaux arrivants dans leurs monastères respectifs !
Le programme proposé par le bureau organisateurs’ins-
pirait de cette « formule magique » : « Former commence
par se laisser transformer ». Autrement dit, il s’agissait de
proposer moins des cours théoriques qu’une expérience
de vie partagée, comportant une part d’enseignement
mais surtout une réexion intensive sur les principaux
fondements de la vie monastique, approfondissement,
témoignage, remise en question, échanges, interrogations
mutuelles, sous la guidance d’intervenants successifs, principalement moines ou moniales, tous suscep-
tibles d’enrichir de leur compétence personnelle le sujet qui leur était coné. La session, commencée
dès la première semaine du Carême, s’est clôturée le jour de la Pentecôte. Elle s’est déroulée en cinq
étapes successives qui nous ont conduits de l’abbaye des trappistes de Scourmont (Chimay) en Bel-
gique jusqu’au monastère des bénédictines de Martigné-Briand en France, près d’Angers, en passant
par celui des bénédictines de Saint-Thierry (Reims), puis par les abbayes de la Pierre-qui-Vire (dans
le Morvan) et de Saint-Benoît-sur-Loire près d’Orléans ; un mois à Scourmont, quinze jours dans les
quatre autres monastères.
Un premier module, intitulé « Transmettre la tradition » comportait une réexion, conée chaque fois à
un intervenant différent, sur la tradition, le langage, l’accompagnement spirituel, puis sur les fondements
de la vie monastique : la règle de saint Benoît, l’obéissance et la désappropriation. Un autre grand module
avait pour titre « La Parole célébrée et priée »; il était centré sur la lecture de l’Écriture Sainte et débu-
tait par une semaine de retraite, en préparation à la fête de Pâques. Le troisième module s’intitulait
« Intégrer la tradition »: après un enseignement sur les psaumes et sur l’histoire du monachisme, ainsi
qu’une introduction à la théologie spirituelle d’Évagre (346-399), les questions relatives à l’affectivité
et au célibat ont été abordées en duo par un médecin et un théologien. Le quatrième module gravitait
autour de « La vie commune »: une plongée dans la pensée de saint Basile (329-379) et de Cassien
(env. 360-433) a été suivie d’un aperçu rapide des questions tournant autour des moyens actuels de
communication. Cinq intervenants, tous supérieurs ou anciens supérieurs de monastères, ont ensuite
traité ensemble des divers aspects de la vie communautaire, pratiquée différemment si l’on est homme
ou femme, cistercien ou bénédictin. Enn le dernier module, « Ressaisir la tradition », après avoir abordé
le thème de l’inter-culturalité (par un moine vietnamien
et une moniale africaine), consacrait deux journées à
l’art sacré, suivies d’une réexion de conclusion intitulée
« Théologie et vie monastique » et menée en commun
par deux pères abbés. Un programme cohérent donc
et très riche où chaque élément avait sa place en lien
avec tous les autres. Trois fois au cours de la session,
les participants ont bénécié pendant quelques jours
de la présence attentive et expérimentée du pasteur
Pierre-Yves Brandt, professeur de psychologie religieuse
à l’université de Lausanne, excellent connaisseur et ami
de la vie monastique, qui lui aussi accompagnait le groupe
Les "Ananistes" à Taizé - au centre, le frère Aloïs
Mère Marie-Madeleine, principale organisatrice de la session,
et le pasteur Brandt