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À L’ÉCOUTE DE LA PAROLE
«Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire…» (Jn 1, 14).
Voilà ce que nous célébrons à Noël. Cette fête, trop souvent devenue mièvre, n’est pas l’anniver-
saire éclatant d’un grand personnage du passé. Sans renier l’aspect familial, un peu tendre même,
de cette fête, je souhaite à chacun de nos lecteurs de se laisser toucher par l’Essentiel de ce que
nous célébrons. Le Dieu qui ne cesse de parler à son peuple au cours de l’Ancienne Alliance, s’est
fait homme. Chaque jour, retentit dans le peuple d’Israël cet appel : «Écoute, Israël, le Seigneur
notre Dieu est le Seigneur Un» (Dt 6, 4). La Parole même de Dieu s’est faite chair, notre Dieu
s’est fait l’un de nous pour que nous puissions non seulement l’écouter, mais le voir de nos yeux,
le fréquenter, le toucher… an que notre joie soit parfaite (cf. 1 Jn 1, 1-4).
Je souhaite à nos lecteurs de vivre chaque jour de l’année nouvelle à l’écoute de la Parole, du
Verbe fait chair. Car il ne faudrait pas remiser ce don si grand en rangeant nos sapins, guirlandes et
autres boules de Noël ! Nous sommes encore dans les célébrations des cinquante ans du Concile
Vatican II. En ce demi-siècle, la Parole a bien été (re ?)-découverte par les chrétiens. Que de groupes
bibliques, partages d’évangile dans nos paroisses, groupements divers. Et c’est bon. Il nous reste
cependant à découvrir, plus profondément encore, la Présence du Christ dans sa Parole que nous
a rappelée leConcile : «Le Christ est présent dans sa parole, car c’est lui qui parle tandis qu’on
lit dans l’Église les Saintes Écritures» (SC 7). Quand on apporte l’évangéliaire au chant de l’Allé-
luia, un non-croyant qui passerait sa tête dans l’église à ce moment devrait comprendre à notre
attitude qu’un personnage important est au milieu de nous ! De même, à la n de la proclamation
de l’évangile, quand le prêtre nous dit : «Acclamons la parole de Dieu», il nous rappelle le statut
de ce que nous venons d’entendre, qui n’est pas un belle page du best-seller parmi les livres de
sagesses à la mode ; nous sommes invités à acclamer la Parole de Dieu. En cette page, Dieu nous
parle aujourd’hui. Et nous répondons : «Louange à toi, Seigneur, Jésus !» Ce n’est pas peu, si nous
y pensons. Nous reconnaissons ainsi que le Seigneur Jésus est là, présent, et que c’est lui-même
qui vient de nous parler. Cette acclamation ne signie donc pas banalement notre accord à cette
page d’évangile qui vient d’être lue, ni notre joie de l’avoir entendue. Le Christ est présent, déjà
tout autant que dans le pain consacré auquel nous allons communier. Le Concile le souligne aussi :
«L’Église a toujours vénéré les divines Écritures, comme elle le fait aussi pour le Corps même
du Seigneur, elle qui ne cesse pas, surtout dans la sainte liturgie, de prendre sur la table le pain
de vie tant de la Parole de Dieu que du Corps du Christ, pour l’offrir aux dèles» (DV 21). Ceci
ne se limite pas à l’eucharistie. La Liturgie des heures et la Lectio divina lui sont intimement unies
et les trois forment ensemble les piliers de notre vie chrétienne, les lieux où elle se nourrit de
la Présence de Dieu.
Un événement majeur a eu lieu en novembre 2013. Il s’agit non pas de quelque chose de ponctuel
mais, au contraire, de durable pour la vie de l’Église francophone : la publication de la Bible de la
liturgie. Une traduction able, dèle (publiée sous la responsabilité des évêques, avec l’approbation
de Rome), mais pensée pour la liturgie : exégètes, spécialistes des langues bibliques et poètes ont
travaillé en équipes an de proposer aux chrétiens une traduction qui soit belle et compréhen-
sible par tous à l’audition ! Ainsi chacun pourra lire les lectures de la messe dans leur contexte,
lire plus largement que la «tranche» reçue à la liturgie, mais dans la même traduction. Ce sera
précieux aussi pour les enfants de la catéchèse : ils retrouveront le texte entendu, qui pourra ainsi
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