Les abeilles, indispensables
mais menacées
L’ABEILLE ET LA FLEUR, UN EXEMPLE UNIQUE DE
SYMBIOSE ENTRE LES MONDES VÉGÉTAL ET ANIMAL
Les abeilles contribuent directement ou indirectement aux
trois cinquièmes de notre alimentation. Sans leur action
pollinisatrice, non seulement la plupart des fruits et
des légumes ne pourraient pas se développer, mais
les plantes fourragères ne seraient également plus
disponibles pour nourrir le bétail. Ce sont également
les matériaux que nous utilisons au quotidien qui se-
raient plus difficiles à produire et donc plus chers :
bois, bambou, coton, lin… sont également issus de
l’activité des abeilles.
L’abeille occupe une place à part dans l’écosystème
de notre planète ; il y a près de 100 millions d’an-
nées, des espèces de plantes ont commencé à évoluer
pour fournir aux abeilles du nectar en échange de leur
action pollinisatrice qui permet la fécondation des
fleurs, créant ainsi l’un des exemples les plus réus-
sis de symbiose entre espèces animale et végétale.
Même si d’autres animaux (principalement des in-
sectes mais aussi quelques oiseaux et mammifères)
participent à l’action pollinisatrice des plantes,
l’abeille occupe une place à part par la variété des es-
pèces pollinisées, les quantités de pollen transportées
et par le fait que de nombreuses variétés de plantes
peuvent être pollinisées uniquement par les abeilles.
En 1995, la production française de miel atteignait
33 000 tonnes. Vingt ans plus tard, ce ne sont plus que
10 000 tonnes qui ont été récoltées lors de la récolte
2014, soit une division par 3 en 20 ans
2. Que s’est-il pas-
sé pour que la production s’effondre aussi rapidement ?
La diminution de la production est liée à la surmorta-
lité des abeilles, qui est elle-même liée à la conjonction
de plusieurs facteurs qui ont contribué à affaiblir les
colonies : le varroa, le frelon asiatique et les insecticides
néonicotinoïdes.
Le varroa est un parasite qui se fixe sur les abeilles et
se nourrit de leur sang. Arrivé accidentellement d’Asie
en Europe au début des années 80, il s’est rapidement
propagé jusqu’à devenir endémique dans tous les pays
Européens. C’est aujourd’hui un problème auquel tous
les apiculteurs sont confrontés, sachant que son éradi-
cation est presque impossible mais que des méthodes
existent pour limiter sa propagation à un niveau qui
n’est pas létal pour les colonies.
Ainsi, on estime que sur les 100 variétés de plantes les
plus cultivées dans le monde, 71 ne peuvent être pollini-
sées que par l’action des abeilles.1 Pour Alexandre Stern,
la disparition des abeilles est – avec le réchauffement
climatique – l’une des deux menaces majeures sui
pèsent sur l’avenir de l’humanité. Or on assiste depuis
vingt ans à un phénomène inquiétant de mortalité des
insectes pollinisateurs et notamment des abeilles.
Sans les abeilles, c’est toute notre
alimentation qui est menacée
LES NÉONICOTINOÏDES,
UNE MENACE MAJEURE POUR
LES ABEILLES
1 Source FAO - Organisation des Nations Unies
2 Source UNAF Union Nationale des Apiculteurs de France
Contact presse: Tifany Rosay – Tel 06 33 75 63 61
www.alexandrestern.net
facebook.com/maisonalexandrestern @sternalexandre
L’ABEILLE CONTRIBUE INDIRECTEMENT AUX TROIS CINQUIÈMES DE NOTRE ALIMENTATION :
À GAUCHE UN ÉTAL DE MARAÎCHER, À DROIT LE MÊME ÉTAL SANS L’ACTION POLLINISATRICE DES ABEILLES
Enfin, le principal facteur qui a contribué à la mor-
talité des colonies d’abeilles est celui des insecticides
néonicotinoïdes. Arrivés sur le marché dans les années
90, ils sont le plus souvent proposés aux agriculteurs
sous forme de graines enrobées, permettant ainsi au
produit de se diffuser dans la plante tout au long de son
développement. L’apparition de ces produits a coïnci-
dé chez les apiculteurs avec des mortalités massives
d’abeilles. Présents même en quantités infinitésimales
dans le nectar des fleurs, ces produits neurotoxiques
provoquent selon leur concentration des phénomènes
de désorientation des abeilles, de paralysie ou de mort.
Même à de très faibles doses d’exposition, des mor-
talités d’abeilles allant jusqu’à 65% des colonies ont
été constatées en Europe et aux Etats-Unis à proxi-
mité de champs issus de graines enrobées, et jusqu’à
100% lorsque les produits ont été pulvérisés en plein
champ, pratique aujourd’hui interdite sur les cultures
mellifères. A cette date, et même si certains usages de
ces molécules ont été interdits, ces produits continuent
à être utilisés à grande échelle puisqu’ils représentent
un marché annuel supérieur à 3 milliards d’euros. Sans
abeilles, c’est toute la diversité de notre alimentation
qui est menacée. Le coût économique lié à la dispari-
tion des abeilles est ainsi estimé à 137 milliards d’euros
par an, et encore ne s’agit là que des conséquences
directes liées aux baisses de rendement agricole, et non
des conséquences indirectes liées à la baisse de la qualité
et de la diversité de notre alimentation.
Une nouvelle menace arrivée elle aussi accidentellement
en 2004 – vraisemblablement dans un lot de poteries en
provenance de Chine – est le frelon asiatique ou Vespa
velutina. Redoutable prédateur d’abeilles, il est capable
de décimer une colonie de plusieurs dizaines de milliers
d’abeilles en quelques jours.
Les insecticides néonicotinoïdes
ont un impact direct
sur la mortalité des abeilles
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