Terminale
Scientifique
Enseignement
obligatoire
SVT
p. 4
b) Le répertoire immunologique (suite)
☯
Un petit nombre de gènes interviennent durant
cette synthèse des anticorps membranaires ou des
récepteurs ; ces gènes ne sont fonctionnels qu'au
cours de la maturation (ils ne le sont pas dans la
cellule-oeuf ni dans les cellules souches). Ces gè-
nes sont constitués d'un assemblage de fragments
géniques. A partir de ce "pool" de fragments gé-
niques, un de ces fragments est sélectionné au
hasard parmi tous les possibles et participe avec
un autre fragment génique d'un autre gène pour
constituer le gène final responsable de la synthèse
d'une protéine spécifique du récepteur.
==> il y a donc réarrangement au hasard
des fragments de gène (donc réarrangements
aléatoires) à partir d'un petit nombre de gènes
constitués de quelques fragments / segment géni-
ques pour synthétiser la grande variété des récep-
teurs. Ce réarrangement de fragments géniques est
la conséquence de réarrangements chromosomi-
ques (par exemple par délétion de fragments de
chromosomes). Ces réarrangements chromosomi-
ques diffèrent donc d'un lymphocyte à l'autre.
☯
Dans les organes lymphoïdes centraux sont dé-
truits tous les lymphocytes B et lymphocytesT4 /
T8 qui reconnaîtraient les molécules du soi. Après
cette élimination (les mécanismes sont hors pro-
gramme), les lymphocytes B et lymphocytes T
sont aptes à reconnaître, à distinguer le soi du non-
soi : on dit qu’ils ont acquis une immunocompé-
tence ; ces lymphocytes B, T4 et T8 immunocom-
pétents migrent alors vers les organes lymphoïdes
périphériques (ganglions lymphatiques, rate,
amygdales…) et participent à la grande « veille
immunologique ».
3) Le phénotype immunitaire
☯
Le phénotype immunitaire représente toutes les
potentialités du système immunitaire à un moment
donné. C’est donc le reflet du répertoire immuni-
taire.
☯
Il dépend du génotype (du pool de fragments gé-
niques des gènes intervenant dans la synthèse des
anticorps membranaires ou des récepteurs T des
lymphocytes, mais aussi des réarrangement chro-
mosomiques qui interviennent dans cette genèse).
☯
Il dépend de l’environnement :
+ la rencontre accidentelle d’antigènes a
pour conséquences de sélectionner certaines clo-
nes, d’augmenter les populations de ces clones et
de faire apparaître des clones mémoire de longue
durée.
+ la vaccination modifie artificiellement le
phénotype immunitaire en faisant également appa-
raître des clones lymphocytaires mémoires.
==> La variabilité du système immunitai-
re est une caractéristique qui permet d’assurer
la stabilité de l’organisme.
… / ...
Dossier VIII
Dossier VIIIDossier VIII
Dossier VIII
Leçon n° 16
Leçon n° 16Leçon n° 16
Leçon n° 16
CourT357_2011_cours_n°16
Répertoire immunologique
«
... Chaque lymphocyte n'exprime qu'un seul type de récepteur, une seule
spécificité. Il y a donc, dès la naissance, avant toute stimulation antigénique,
préexistence des récepteurs membranaires spécifiques, préexistence d'un réper-
toire de récepteurs des spécificités ; le système immunitaire est inné. C'est la
mémoire du contact avec des antigènes qui est acquise au cours de la vie.
Dès
lors, on comprend que le non-soi ait aussi sa préexistence virtuelle, son réper-
toire des possibles. N'est antigène qu'une structure chimique, un détail détermi-
nant, un épitope susceptible d'être reconnu par un probable récepteur de spéci-
ficité innée, ancré sur quelques cellules immunocompétentes. La réaction immu-
nitaire devient un exercice de probabilité de rencontre entre les termes complé-
mentaires puisés dans deux répertoires...»
Jeanne Hatem-Fredric, in "réflexion pédagogique pour l'enseignement de l'immunologie dans les
classes de second cycle" Cndp
Réarrangement génique au cours de la maturation lymphocytaire
« ... . Un véritable ballet s'effectue au niveau de ces gènes au cours de la
différenciation des cellules spécialisées. Il y a des pertes, des remaniements, des
aboutages ... et cet agencement qui semble le fruit du hasard, entièrement
aléatoire, est finalement différent selon les lignées cellulaires ... Ce phénomène
extraordinaire a lieu avant même que n'intervienne un quelconque antigène.
Autrement dit, tout le répertoire est prêt avant même que quelque gène ait été
"vu"...»
J. Tavlitzki, in "Douze clés pour la Biologie" aux Editions Belin
Exemple : la synthèse des anticorps membranaires des Lymphocytes B : les
gènes sont portés par des chromosomes différents : chromosomes 14 pour les
chaînes lourdes (partie constante + partie variable) ; chromosomes 2 et 22 pour
les chaînes légères. 3 sortes de gènes "V", "D" et "J" du chromosome 14 codent
pour la partie variable de la chaîne lourde. "V", "D" et "J" sont respectivement
constitués environ de 150, 30 et 6 fragments géniques (on dit que le gène existe
sous forme de pièces détachées).
Acquisition de l’immunocompétence (aptitude à distinguer le soi du non-soi) :
Le mécanismes de sélection des lymphocytes B et T présente un point com-
mun : les pré-lymphocytes B et T qui reconnaissent le soi sont éliminés
dans les organes de la maturation (respectivement moelle osseuse et thymus);
En effet, des cellules de la moelle osseuse (= cellules non immunitaires de la
moelle osseuse) et des cellules du thymus exposent à leur surface membranaire
toutes les molécules possibles, tous les antigènes possibles du soi. Les pré-
lymphocytes qui ont une forte affinité pour ces antigènes du soi (= liaisons
fortes entre les récepteurs lymphocytaires et les antigènes du soi) sont détruits).
De tous les lymphocytes initiaux ne restent que ceux qui possèdent les antigènes
du non-soi : ces lymphocytes sont dits immunocompétents ; ne deviennent im-
munocompétents que les lymphocytes portant des récepteurs (immunoglobulines
ou récepteurs T) qui ne se lient pas fortement aux auto-antigènes.
cas particuliers des lymphocytes T : ces lymphocytes T sont doués d'une
double reconnaissance (marqueur HLA / antigène porté par le HLA) ; la sélec-
tion des lymphocytes T se ferait en deux temps :
• dans la périphérie du thymus (= zone corticale) seuls les lymphocytes T qui
ont une affinité pour les marqueurs HLA seraient conservés (les cellules char-
gées de la sélection présentent les marqueurs des 2 classes de HLA sans présen-
ter les épitopes du soi) : c'est la sélection positive des lymphocytes T.
• dans la partie centrale du thymus (= zone médullaire) une 2ème sélection
des lymphocytes T se fait parmi des candidats qui ne possèdent tous que des
récepteurs capables de reconnaître les HLA de classe I ou II ; cette sélection se
fait grâce à des cellules thymiques dont les HLA présentent des épitopes du soi
et cette fois-ci sont éliminés, détruits ceux qui reconnaissent les antigènes du
soi : c'est la sélection négative des lymphocytes T.
5 % seulement des pré-lymphocytes T à l'issue des 2 opérations de sélection
deviennent immunocompétents.