De nouvelles conduites de culture, des inoculations et

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Efficience des symbioses dans les
systèmes de production
Yves PRIN
CIRAD / UMR LSTM, Montpellier
Les légumineuses : 18 000 espèces, 650 genres
– Répartition sur tout le globe
– Toutes les formes, toutes les tailles, tous les cycles de vie
Intérêts agronomique, forestier, fourrager,
alimentaire, cosmétique, pharmaceutique,
environnemental
2
IRLC
Robinioids
Millettioids
« Inverted repeat lacking clade » :
vesce, fève, lentille, trèfle, luzerne,
pois, glycine, pois chiche, réglisse …
Lotier, robinier, …
Haricot, niébé, soja, …
Mirbelioids
Dalbergioids
Arachide, palissandres …
Lupins …
Genistoids
Papilionoids
Cladrastris
Mimosoids
Caesalpinioids
Mimosoids
Acacias australiens, africains …
Caesalpinioids
Caroubier …
Phylogénie (235 genres) des Leguminosae (matK), adapted from Wojciechowski et al. (2004).
3
Mirbelioids
Dalbergioids
Genistoids
Papilionoids
Cladrastris
Mimosoids
Mimosoids
Symbioses ectomycorhiziennes
Millettioids
Symbioses fixatrices d’azote (nodule)
Robinioids
Symbioses mycorhiziennes arbusculaires
IRLC
Caesalpinioids
Caesalpinioids
4
Symbioses mycorhiziennes arbusculaires
-
Les plus anciennes (400 My)
70% des plantes supérieures
Glomeromycètes
Exploration du sol, nutrition P, eau
Symbiose intraracinaire et intracellulaire
Non cultivables
Dans le sol
Dans la plante
5
Symbioses ectomycorhiziennes
-
Environ 130 My
Principalement des ligneux tempérés et tropicaux
Ascomycètes et Basidiomycètes
Exploration du sol, nutrition P, eau
Symbiose intraracinaire et intercellulaire
Parfois cultivables
6
Symbioses fixatrices d’azote (nodule)
Partenaires bactériens
-
Rhizobium (alpha)
Mesorhizobium (alpha)
Ensifer (alpha)
Bradyrhizobium (alpha)
Methylobacterium (alpha)
Azorhizobium (alpha)
Neorhizobium (alpha)
Phyllobacterium (alpha)
Aminobacter (alpha)
Ochrobactrum (alpha)
Devosia (alpha)
Shinella (alpha)
Burkholderia (beta)
Cupriavidus (beta) …
7
La fixation d’azote chez les légumineuses :
Infectivité : signalisation et reconnaissance moléculaire
8
La fixation d’azote chez les légumineuses :
Infectivité : processus de nodulation
9
La fixation d’azote chez les légumineuses :
Efficacité : activité nitrogénasique
Nitrogénase
N2 + 8H+ + 8 e-
2 NH3 + H2
16 ATP
16 ADP + Pi
10
Aires d’origine et âges de la domestication des plantes cultivées :
Blé : 10 000 ans
Orge : 10 000 ans
Vigne : 7000 ans
Tournesol : 4800 ans
Maïs : 9000-7000 ans
Haricots : 8000 ans
Tomate : ? ans
Coton: 9000-7000 ans
Patate douce : 4500 ans
Pomme de terre : 7000 ans
Quinoa : 5000 ans
Riz : 8000 ans
Soja : 9000 ans
Riz africain: 2000 ans
Sorgho : 4000 ans
Mil : 3000 ans
Banane : 7000 ans
Canne à sucre : 8000 ans
Arachide : ? ans
Manioc : 8000 ans
11
Légumineuses cultivées :
Lentille : 11000 ans
Robinier : 400 ? ans
Luzerne : 7000 ans
Fève : 7000 ans
Haricots : 8000 ans
Caroubier : 2000 ans
Soja : 9000 ans
Arachide : ? ans
Acacia : 150-40 ans
12
Génétique
Phaseolus vulgaris : la légumineuse la plus consommée dans le monde
Géographie Temps
Adapté de : Schmutz J et al. (2014) Nature Genetics 46: 707-713
- 8000 ans
Aire d’origine
Partenaires symbiotiques :
- Mycorhizes arbusculaires
- Bactéries fixatrices d’azote
Zones d’introduction
Potentiel microbiologique des sols, infectivités et efficacités symbiotiques
13
Aire d’origine
Zones d’introduction
Potentiel microbiologique des sols, infectivités et efficacités symbiotiques
Déficit symbiotique
Compenser
Chimie
Mixte
Microbio
14
Zones d’introduction
Déficit symbiotique
Evaluer le potentiel symbiotique
Choix de l’écosystème « référent »
Acquérir les souches
Législation RG, éthique, …
Piéger, isoler, cultiver, caractériser
Compenser
Sélectionner
Chimie
Microbiologie
Passer les filtres plante :
filtre infectivité
filtre efficacité
filtre compétitivité
Produire / Conditionner/Conserver
Tester / Valider (suivi) au champ
Mettre sur le marché
Passer les filtres AMM
Ethique, propriété, législations locales
15
Nombre de publications avec inoc* et agro* dans le titre, par périodes de 3
années, entre1970 et 2015
Source : Web of Science
600
500
400
300
200
100
0
16
Un modèle d’étude du LSTM : Acacia mangium
1980
En 2006, plus de 1,5 M ha, en Asie
2016
En 36 ans :
- Dispersion géographique dans toute la zone intertropicale : Asie, Afrique, Amérique du Sud
- Pas ou peu de sélection génétique
- Pas ou peu d’extension climatique
- Semenciers toujours en place dans leur écosystème d’origine
- Espèce tri-symbiotique, ubiquiste pour la nodulation
- Collection de souches de rhizobium de l’aire d’origine (Queensland, Aus) constituée dès les
années 1980
- Essais d’inoculation terrains mis en place à partir de 1987 dans de nombreux pays :
Côte d’Ivoire, Sénégal, Madagascar, Bénin, Guinée, Singapour, Malaisie, Iles Cook, Congo,
Brésil, …
17
Un modèle d’étude du LSTM : Acacia mangium
18
Pourquoi inoculer ?
Pays
Age (mois)
Gain de productivité
(% témoin)
Bénin
3
41 %
Côte d’Ivoire
4
54 %
3,6
24%
4
23 %
3,5
42%
Guinée Conakry
Malaisie
Madagascar
Nb : les témoins sont spontanément nodulés
Réponse d’Acacia mangium à l’inoculation avec la souche de Bradyrhizobium Aust13c
Martin-Laurent et al. (1999) J. Trop For. Res.11: 470-483
Galiana A. et al. (1998) Agroforestry Systems 40: 297-307
Prin et al. (2003) Biol. Fertil. Soils 37: 64-69
19
Madagascar
3,5mois
Côte d’Ivoire
6 mois
Pourquoi inoculer avec une souche homologue?
Souche
Pays/arbre
d’origine
Gain de productivité
(% témoin)
Aust 13c
Australie / A. mangium
26 % (a)
AG3
C. d’Ivoire / A. mangium
16 % (b)
RMBY
Sénégal / A. mangium
18 % (b)
Aust 13c
Australie / A. mangium
42 % (a)
Tel8
Malaisie / A. mangium
2 % (b)
Prin et al. (2003) Biol Fertil Soils 37: 64-69
Galiana A. et al. (1998) Agroforestry Systems 40: 297-307
20
Pourquoi assurer un suivi des inoculums ?
Gain de productivité
(% témoin)
Identité souche
nodulante
Australie / A. mangium
3,7 % (a)
Aust 13c
AG3
C. d’Ivoire / A. mangium
2,7 % (a)
Aust 13c
Sénégal / A. mangium
- 4,6 % (a)
Aust13c/RMBY
Côte d’Ivoire
23 mois
Pays/arbre d’origine
Aust 13c
Madagascar
6mois
Souche
Aust 13c
Australie / A. mangium
0,5 % (a)
Aust 13c
Tel8
Malaisie / A. mangium
8 % (a)
Aust 13c
RMBY
Témoin
Aust 13c
Témoin
Aust 13c
Galiana et al. (1994) Appl Environ Microbiol 60: 3974-3980
Galiana et al. (1998) Agroforestry Systems 40: 297-307
Prin et al. (2003) Biol Fertil Soils 37: 64-69
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Acacia mangium au Brésil
Le Brésil importe des plantes exotiques sur son territoire depuis
très longtemps, mais n’autorise pas l’importation de souches
microbiennes.
Depuis une vingtaine d’années, Acacia mangium y est très apprécié,
au même titre que les eucalyptus.
Essais d’inoculation : Porto Trombetas et Itatinga
Souches de Bradyrhizobium (brésilienne) : BR3609 et BR6009
Suivi moléculaire des inoculums, après 2 et 6 ans : disparition de BR 3609
sur les 2 sites, présence de BR6009 sur un des sites (Itatinga)
Importance : - du suivi des inoculums
- du choix des souches
- des contraintes légales
Perrineau et al. (2011) Syst. Appl. Microbiol. 34: 376-384
22
Devenir des inoculums sur le long terme ?
Acacia mangium inoculé avec des souches australiennes
homologues de Bradyrhizobium en Malaisie (Aust 11c et
Aust 13c) et au Sénégal (Aust13c)
Analyse moléculaire sur 5 loci : recA, dnaK, glnII, nodA et
nifH
En Malaisie, 15 ans après inoculation, la souche Aust 11c est toujours présente mais par contre Aust 13c a disparu à
l’exception des deux loci symbiotiques étudiés (nodA, nifH) retrouvés chez des souches locales.
Au Sénégal, 5 ans après inoculation avec Aust 13c, seuls ses 2 locis symbiotiques (nodA, nifH) sont retrouvés chez des
souches locales.
en fonction de la souche, même homologue, et même chez une plante pérenne, l’évolution d’un
inoculum bactérien sur le long terme n’est pas prévisible.
Perrineau et al. (2014) Appl. Environ. Microbiol. 80: 5709-5716
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Acacia mangium : critères de sélection des
souches microbiennes
Quelle stratégie adopter pour sélectionner les meilleurs partenaires microbiens ?
- Retourner dans l’écosystème originel pour y échantillonner les partenaires microbiens
homologues?
- Dans les zones d’introduction, sélectionner parmi les communautés microbiennes du sol
les souches compatibles les mieux adaptées au conditions locales?
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Légumineuses : critères de sélection des
souches microbiennes
Quelle stratégie adopter pour sélectionner les meilleurs partenaires microbiens ?
- Retourner dans l’écosystème originel pour y échantillonner les partenaires microbiens
homologues?
- La généalogie de la légumineuse considérée est-elle connue ?
- Écosystème originel :
- est-il connu ?
- existe-t-il encore ?
- est-il accessible ?
- Dans les zones d’introduction, sélectionner parmi les communautés microbiennes du sol
les souches compatibles les mieux adaptées au conditions locales ?
- Niveau d’efficacité ?
- Durabilité/stabilité ?
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Merci de votre attention
Yves Prin1 , Christine Le Roux 1, Antoine Galiana 1, Robin Duponnois 2
Laboratoire des Symbioses Tropicales et Méditerranéennes (LSTM)
UMR CIRAD1/ IRD2/ INRA / SupAgro / UM
Campus de Baillarguet, TAA82/J
34398 Montpellier Cedex 5
Email : [email protected]
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