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CNCH - CARDIO H - N°39
SOINS CONTINUS: UNE OPPORTUNITÉ ?
Congrès CNCH 2016
CNCH - CARDIO H - N°39
S. CHEGGOUR
S. CHEGGOUR (Avignon)
Soins continus :
une opportunité ?
Introduction
En France, la notion de « surveil-
lance continue » apparait dans
le code de la santé publique en
2002. Nées d’un besoin de ratio-
nalisation du fonctionnement
des secteurs de réanimation, les
unités de surveillance continue
se situent à mi-chemin entre les
services de soins standards et
ceux de réanimation.
Pourtant, si des textes ociels
dénissent le mode de fonc-
tionnement et les caractéris-
tiques techniques auxquelles
doivent se conformer les unités
de surveillance continue, les cri-
tères d’admission des patients
dans ces unités sont moins ex-
plicites.
Historique du concept d’uni-
té de soins intermédiaires ou
USC
La constatation dans les années
80 en Amérique du Nord d’une
fréquence élevée d’occupation
des lits de réanimation par des
patients ne justiant que de
surveillance attentive a conduit
plusieurs hôpitaux à mettre en
place des unités de soins inter-
médiaires dans le but de libérer
des lits de réanimation lourde.
En France dix années plus tard,
un travail multicentrique por-
tant sur 20 unités de réanima-
tion d’hôpitaux universitaires et
non universitaires retrouve des
chires voisins. Les patients ne
justiant d’aucune thérapeu-
tique de réanimation repré-
sentent 43 % des admissions et
30 % des 9300 journées totali-
sées.
Cette population apparait plus
importante dans les hôpitaux
non universitaires (45,6% ver-
sus 39,1 %).
Dénition et aspect régle-
mentaire
L’USC prend en charge :
- Des patients dont l’état et le
traitement font craindre la sur-
venue d’une ou plusieurs dé-
faillances vitales,
- Les patients dont l’état, au
sortir d’une ou plusieurs défail-
lances vitales (après un séjour
en réanimation par exemple)
est trop sévère ou instable pour
permettre un retour en unité
d’hospitalisation classique.
Les unités de soins continus
constituent donc un niveau in-
termédiaire entre d’une part les
unités de réanimation classique
et d’autre part les services de
soins classiques.
Les décrets n°2002-465 et n°
2002-466 du 05 avril 2002 ont
déni les règles d’implantation
et les conditions techniques du
fonctionnement minimal aux-
quelles doivent se conformer
les établissements de santé
pour l’exercice de ces activités.
Des recommandations de la
SFAR-SRLF ont par la suite per-
mis l’organisation des unités
de surveillance continue et ont
proposé des critères d’admis-
sion des patients dans ces uni-
tés :
• Patients en aval d’un séjour en
réanimation ou une interven-
tion chirurgicale majeure,
• Patients sourant de troubles
neurologiques (sans dépres-
sion ventilatoire),
• Patients sourant d’insu-
sance respiratoire,
• Patients sourant de com-
plications pulmonaires post
chirurgicales,
• Patients sourant de patholo-
gies infectieuses,
• Patientes sourant de compli-
cations de la grossesse.
Aucune admission directe des
patients depuis leur domicile
n’est autorisée.
Il résulte de ces aspects régle-
mentaires deux conséquences.
La première, en termes de for-
fait de surveillance continue
xé à 320,26€. La seconde, l’ins-
tauration de normes en termes
de personnel médical et para-
médical. L’eectif paramédical
ne peut être inferieur à :
- Le jour à 1 IDE et 1 AS pour 4 à
6 patients,
- La nuit 1 IDE et 1 AS pour 10
patients pour une USC jusqu’à
6 lits.
Aspect nancier : base de ta-
rication
Le mode de nancement des
hôpitaux fonctionne grâce
à l’élaboration de forfaits de
séjour et de soins dénommes
« groupes homogènes de sé-
jours » (GHS). Ils sont établis se-
lon la classication des groupes
homogènes de malades (GHM).
Le cas échéant, des supplé-
ments journaliers peuvent être
facturés en sus de ces forfaits
notamment en réanimation et
en USC.
Ce nouveau dispositif de nan-
cement des unités de surveil-
lance continue, mis en place
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