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Nous ne nous intéresserons ici qu’à la force électromagnétique qui domine très largement à
notre échelle humaine et que nous savons maitriser pour en faire de si merveilleuses
applications.
Le lecteur aura surement noté que dans le cadre du modèle standard, tout ce qui a été évoqué
précédemment : les forces électriques, magnétiques, les ondes et la propagation, est résumé en
un seul terme : « force électromagnétique ». Nous allons maintenant expliquer l’origine de ce
terme et en quoi il peut devenir très réducteur.
Les difficultés d’interprétation de la mécanique quantique
Après la découverte de la quantification de la matière (existences de particules fondamentales
ayant une masse et une charge parfaitement déterminées), est venue celle de la quantification
du rayonnement lumineux, clairement perceptible dans l’effet photoélectrique et plus
généralement dans les émissions/absorptions atomiques. Toutefois il faut bien voir que ce
n’est pas le fait que la lumière soit émise sur des fréquences très précises qui constitue
l’aspect majeur de la quantification du rayonnement mais le fait que cette lumière soit émise
par paquets indivisibles d’énergie. Ainsi une guitare quantique n’émettrait pas seulement des
notes bien définies comme le fait déjà une guitare classique mais elle émettrait les sons faibles
par paquets distincts. Ces paquets du rayonnement électromagnétique, appelés photons, sont
les médiateurs de l’interaction électromagnétique. Ils permettent selon les théoriciens de
décrire aussi bien le champ lointain que le champ proche, bien que dans le cas du champ
proche le formalisme soit bien plus complexe. Il en résulte le raccourci simpliste : force
électromagnétique = échange de photons, fin de l’histoire.
Cependant la situation n’est pas aussi simple que certains promoteurs de l’EDQ nous l’ont
suggéré1. Pour paraphraser on peut utiliser la citation de Mark Twain : « Les faits sont têtus ;
il est plus facile de s’arranger avec les statistiques ». Si la quantification des échanges
d’énergie en grains indivisibles n’est pas en cause, plusieurs types de photons sont introduits
en EDQ suivant les cas. Par ailleurs, si les prévisions du formalisme complexe appliqué au cas
du champ proche sont largement confirmées par l’expérience, l’absence d’image physique
claire que l’on peut associer à ce cas particulier conduit le public non informé à cet amalgame
réducteur voire dogmatique.
Pour illustrer certaines incohérences courantes, prenons le cas de la vision de l’électron dans
le cadre quantique. Il est à la fois ponctuel, puisque l’on ne met en évidence aucune sous
structure même sur des distances très faibles, et étendu, sinon comment expliquer qu’un seul
électron puisse passer simultanément par les deux fentes d’un dispositif pour produire des
interférences. On masque cette difficulté fondamentale à l’aide du concept abscons d’onde-
particule. Jusque là rien de bien nouveau, mais voyons la suite. Dans le même temps l’EDQ et
plus généralement le modèle standard décomposent consciencieusement l’électron en deux
objets séparés, la particule matérielle centrale ponctuelle, et l’onde qui l’accompagne traitée
sous la forme d’un nuage de particules virtuelles. Ainsi pour caricaturer un peu, certains
physiciens quantiques pourraient dire que ce n’est pas l’électron qui interfère avec lui-même
dans l’expérience des fentes, mais le nuage de particules virtuelles qui structurent son champ
proche et qui l’accompagnent dans sa marche. Ainsi dans la dualité onde-corpuscule, l’onde
ne ferait pas vraiment partie de l’objet. Admettez que tout cela est un peu nébuleux.
1 D’après Feynman toutes les interactions entres particules chargées se ramèneraient « in fine » à de simples
échanges de photons.
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