Rapport trimestriel des marchés financiers internationaux
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Conjoncture dans la zone euro : elle conserve une dynamique positive, mais
demeure hétérogène
Dans l’ensemble, la reprise économique dans la zone euro affiche une dynamique très
correcte. En comparaison trimestrielle, le PIB de l’UE-15 a pu augmenter de 1 % (0,4 %) ; en
comparaison annuelle, cela correspond à une croissance de 1,9 % (0,8 %). Nous anticipons
pour l’ensemble de l’année 2010 une croissance de 1,5 %. Dernièrement, les indicateurs
prévisionnels, tels que l’indice Ifo p.ex., se sont de nouveau montrés très solides. Ces derniers
mois, l’indice de confiance des consommateurs s’est considérablement amélioré, bien que le
taux de chômage se soit stabilisé à un niveau élevé. On note toutefois toujours des différences
très marquées d’un pays à l’autre. Si les nations fortement exportatrices et les pays
particulièrement concurrentiels sur le plan international, tels que l’Allemagne, principalement,
mais aussi les pays scandinaves, affichent des données de croissance très positives, la situation
dans la plupart des pays du sud de l’Europe est nettement moins réjouissante. Au recul de
compétitivité que l’on note déjà par rapport à l’Allemagne s’ajoutent des facteurs de charge
supplémentaires, sous la forme de programmes publics d’austérité de grande envergure. Sur le
plan économique, l’écart entre le sud et le nord de l’Europe, voire l’Europe centrale, menace
donc de se creuser davantage. Cela constitue pour l’euro une sérieuse mise à l’épreuve –
laquelle ne fait par ailleurs que commencer. Sa capacité à la surmonter dépendra, dans une
large mesure, de la volonté et de la capacité des pouvoirs politiques, d’une part, à joindre leurs
efforts au service da la cause européenne, et d’autre part, à mettre en place et à maintenir, dans
chaque pays isolément, les mesures indispensables et souvent impopulaires, à cette fin. Cela
étant, la zone euro ne devrait connaître qu’une croissance très modérée, et la BCE ne devrait
être en mesure de « normaliser » que très graduellement des taux d’intérêt actuellement très bas.
En août, la croissance de la masse monétaire a de nouveau enregistré un léger mouvement
haussier, confirmant l’augmentation de la demande en crédits. Bien que - tout au moins à court
terme - les risques de déflation puissent pour l’essentiel être écartés, investisseurs et
consommateurs continuent à craindre que les programmes conjoncturels financés par le crédit,
l’assouplissement de la politique monétaire et les plans de sauvetage entraînent une hausse de
l’inflation à long terme. Pour 2010, nous anticipons une inflation de 1,5 % environ dans la zone
euro.
Euro-obligations : les rendements des obligations d’État allemandes
poursuivent leur mouvement de recul
Le plan de sauvetage de la zone euro, d’un montant de 750 milliards d’euros, déployé début
mai par l’UE, la BCE et le FMI, a pour un temps interrompu la spirale de la crise, de même qu’il a
rassuré et stabilisé les marchés d’obligations d’État européens. Il n’a toutefois pas permis
d’aplanir les déséquilibres fondamentaux qui règnent en Europe, pas plus qu’il n’a étouffé les
crises de l’endettement qui continuent à couver. Ces dernières semaines, les primes de
rendement des « États à problèmes » du sud de l’Europe, et celles de l’Irlande et du Portugal en
Les obligations des PIIGS
ont tendance à être sous
pression, en dépit d’une
certaine amélioration