INTRODUCTION GENERALE Territoire en forme de quadrilatère, la Côte d'Ivoire se situe entre les degrés carrés 4° et 11° de latitude Nord, et les degrés carrés 2° et 9° de longitude Ouest. Située en Afrique de l’Ouest, la Côte d’Ivoire est limitée au Nord par le Mali et le Burkina-Faso, à l’Ouest par la Guinée et le Libéria, à l’Est par le Ghana et possède une belle ouverture sur la mer avec le golfe de Guinée qui constitue sa frontière Sud sur plus de 500 km. Sa superficie est de 322.462 km² avec une population de plus de 20 millions d’habitants. La Côte d’Ivoire comprend deux (2) entités géologiques qui sont : le bassin sédimentaire au sud qui occupe 2,5% du territoire et le socle cristallin au Nord du bassin sédimentaire et occupe 97,5% du territoire. Le socle cristallin est divisé en deux (02) parties par la faille de Sassandra. La partie Est de la faille est le domaine birrimien ou protérozoïque et est aussi appelé domaine Baoulé-Mossi à l’échelle de l’Afrique. La partie Ouest est le domaine archéen. Toumodi, ville de la Côte d’Ivoire, située dans la région du Bélier est située dans le domaine birrimien ainsi que Zahakro qui est un village de Toumodi. Le paléoprotérozoïque ou protérozoïque inférieur, est un domaine géologique d’âge compris entre 2500 Ma et 1600 Ma et appartenant au précambrien. Durant cette période, la croûte s'épaissit avec la production massive de matériels volcanique, sédimentaire et surtout granitoïdique. Dans le domaine paléoprotérozoïque, on note une abondance de roches vertes (Pouclet et al. 1996), l’absence de roches de profondeur (d’âge Archéen) et une structuration des granitoïdes d’âge autour de 2,1 Ga. Les roches rencontrées dans la région de Toumodi sont généralement constituées de granitoïdes, de roches vertes, de roches volcano-sédimentaires et des schistes (Yacé, 1976 et Daouda, 1998). Les formations du paléoprotérozoïque font l’objet de notre étude dans le village de Zahakro (Toumodi) et qui porte essentiellement sur l’étude pétrographique et structurale. La structure BEEMG (Bureau d’Etude en Environnement, Mines et Géologie) qui nous a accueillis, nous a permis d’effectuer ces travaux dans ladite zone dans le mois de décembre. Cependant, quelles sont les roches qui affleurent dans le village de Zahakro? Quels sont les éléments structuraux qui marquent l’évolution de ces roches ? Pour apporter des réponses à ces questions, une argumentation bien structurée sera nécessaire. Ainsi, notre rapport est divisée en quatre (04) chapitres qui traitent d’abord de la présentation de la structure d’accueil, de la présentation de la zone d’étude, ensuite du matériels et des méthodes qui ont guidé les travaux de terrain et enfin les résultats des études pétrographique et structurale. 1 CHAPITRE I : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D’ACCUEIL I. SITUATION GEOGRAPHIQUE DU BEEMG Le Bureau d’Etude en Environnement Mines et Géologie (BEEMG) est situé à Abidjan dans la commune de Cocody précisément au Plateau Dokui non loin du carrefour policier de la voie menant à Abobo. Le schéma suivant présente la situation géographique de ce cabinet (figure 1). Figure 1: Schéma de la localisation du BEEMG II. OBJET SOCIAL DU BEEMG Le Bureau d’Etude en Environnement Mines et Géologie propose aux individus et entreprises les présentations liées à l’étude, la conception, la formation, la réalisation de projet multisectoriel et la vente de matériels. BEEMG, c’est la somme d’un savoir faire sans cesse enrichie depuis de nombreuses années. Elle est aujourd’hui une entreprise véritablement professionnelle. La compétence technique de ses équipes, notamment dans le domaine de l’industrie minière et pétrolière fait du BEEMG un partenaire permanent des entreprises industrielles et des sociétés de services en Côte d’Ivoire. 2 III. DOMAINES D’INTERVENTION Le Bureau d’Etude en Environnement, Mines et Géologie intervient dans les domaines suivants : la santé et le cadre de vie ; l’éducation et la formation ; les infrastructures ; l’eau ; les hydrocarbures ; l’énergie ; l’informatique ; le logement. les mines l’environnement ; l’industrie IV. MISSION ET ACTIVITES 1. Mines et Energie Au titre des mines et de l’énergie le but du BEEMG est de soutenir l’activité minière en Côte d’Ivoire et de promouvoir la recherche et l’exploitation des substances minérales. Elle peut intervenir directement ou en association avec des tiers pour la mise en valeur des ressources minérales. Pour ce faire, elle utilise des moyens tels que des programmes de recherche, les études techniques et économiques, les analyses d’échantillons. Le BEEMG organise en outre des programmes de formation et des stages. Elle développe un réseau de relations avec les entreprises qui favorisent l’insertion des jeunes stagiaires dans le tissu social et professionnel. 2. Industries - Sociétés de service A ce titre les activités principales de BEEMG sont : études de projets (réalisation de projets en appel d’offre) ; 3 réalisation et organisation de projets (appui à la formation dans les grandes écoles) ; organisations de séminaires de formation ; fournitures (livraisons) de matériels. V. ORGANIGRAMME DU BEEMG Le Bureau d’Etude en Environnement Mines et Géologie est administré par un Directeur Général qui détermine la politique générale et est le garant de la pérennité de l’entreprise. Il définit la stratégie générale de l’entreprise, fixe les objectifs, veille à l’harmonie entre les différentes activités et entre les différents départements de la direction. Ces différents départements sont : le Département Eau Assainissement et Environnement (DEAE) ; le Département Formation Education et Stage (DFES) ; le Département Mines-Géologie-Pétrole (GEOPM) ; la Comptabilité (dirigée par le Secrétaire Comptable). Le diagramme suivant présente l’organisation de BEEMG avec toutes ses directions. Directeur Général Secrétaire Comptable Département MineGéologiePétrole(GEOPM) Département Formation, Education et Stage(DFES) Département Eau Assainissement et Environnement(DEASE) Figure 2: Organigramme du BEEMG 4 CHAPITRE II : PRESENTATION DE LA ZONE D’ETUDE Introduction Notre zone d’étude est le village de ZAHAKRO, un village de Toumodi, ville de la région du Bélier au centre de la Côte d’Ivoire. Dans cette partie, nous présenterons les contextes géographique et géologique de Zahakro. I. CONTEXTE GEOGRAPHIQUE 1. Localisation Le village de Zahakro est situé au centre de la Côte d’Ivoire dans la région du Bélier, précisément à 6 km de la ville de Toumodi. Il est à, environ 205 Km au Nord d’Abidjan (capitale économique) et à, environ 27 Km au Sud de Yamoussoukro (capitale politique). Echelle : 1/200 000 Figure 3: Localisation de la zone d’étude 2. Géographie physique a. Climat Le climat de la région de Toumodi (ou de la zone de Zahakro en particulier) est de type équatorial de transition atténué (climat Baouléen ; Leblond, 1984), avec une température moyenne d’environ 26°C. L’humidité y varie, de 75 à 85 % avec des chutes à 40 % en période d’harmattan (vent sec et dominant) et de 80 à 85 % en période pluvieuse (BNETD, 2001). Par la répartition sur plus de 8 mois des 1200 mm de pluie annuels; mais la grande saison sèche, presque dépourvue de précipitations 5 pendant 2 à 3 mois, annonce les zones tropicales du nord et pose souvent de difficiles problèmes d’approvisionnement en eau. b. Relief et Végétation Le relief est dominé par des collines d’altitude variant entre 150 mètres et 250 mètres. La végétation rencontrée est la savane arborée. Ces arbres ont disparu sous le poids de l’agriculture. Les zones d'affleurement des massifs rocheux sont généralement couvertes d'herbes basses. Elle est le reflet de cette transition climatique et fait partie de l’écozone de contact forêt-savane (N’Guessan, 1990). Le secteur est donc le témoin d’une végétation arbustive et de reliques de forêt décidue. c. Hydrographie Un fleuve important de la Côte d’Ivoire long de 1060 kilomètres, le Bandama et ses affluents traversent la région. d. Géographie humaine Le village de Zahakro est un village baoulé. Les baoulé sont le peuple autochtone. Ils font partie de la dernière vague des Akan qui, avant le XVème siècle, ont commencé à émigrer du Ghana vers la Côte d’Ivoire, et de plusieurs autres peuples venant de différentes région de la Côte d’Ivoire et des pays limitrophes tels que les Agni, les burkinabé,... e. Géographie économique Le développement économique du département de Toumodi est basé sur l’agriculture et donc Zahakro favorise ce rendement agricole. Les cultures vivrières telles que l’igname, le riz, la banane et aussi les cultures maraichères sont les plus cultivées dans ce village et à côté d’elles on note des cultures industrielles telles que le café et le cacao. L’élevage y est peu pratiqué mais l’artisanat occupe une part importante dans le développement économique du village. Zahakro est un grand site touristique en période du carême chrétien (pour les chrétiens catholiques). 6 II. CONTEXTE GEOLOGIQUE 1. Géologie de la Côte d’Ivoire L’histoire de la Côte d’Ivoire se confond avec celle du craton Ouest‐Africain. Elle se résume en deux mégacycles : le mégacycle Libérien (3000 Ma à 2400 Ma) au cours duquel s’est produite l’orogenèse libérienne (2800 Ma à 2400 Ma) aboutissant à la formation d’un noyau libérien qui sera repris plus tard par l’orogenèse éburnéenne; le mégacycle Eburnéen (2400 Ma à 1500 Ma) marqué par l’orogenèse éburnéenne (2000 Ma à 1800 Ma) responsable de la mise en place d’un ensemble de roches plutoniques. La quasi‐totalité de la Côte d’Ivoire (97,5%) est couverte par un socle précambrien excepté la frange côtière au Sud occupée par les formations du bassin sédimentaire. Trois grandes orogenèses (léonienne, libérienne et éburnéenne) ont contribué à la mise en place de deux domaines géologiques précambriens sur le socle cristallin : - domaine à l’Ouest affecté par le mégacycle libérien ; - domaine à l’Est affecté par le mégacycle éburnéen. Ces deux domaines sont séparés par l’accident NS de Sassandra. Socle libérien du domaine Archéen Ce domaine est le plus accidenté et est limité à l’Est par la faille de Sassandra. On le trouve à l’Ouest dans la région montagneuse de Man et dans le Sud‐Ouest, de SanPedro jusqu’à Tabou. Ce domaine contient de nombreuses reliques de l’orogenèse léonienne et quelques traces insignifiantes de l’orogenèse éburnéenne. L’orogenèse libérienne est l’événement ayant le plus marqué le domaine Archéen de la dorsale de Man en Côte d’Ivoire. Les formations archéennes sont constituées de deux grands ensembles lithologiques: Un complexe de base, de nature cristalline, constituée de migmatites et de gneiss granulitiques est aussi connu sous le nom de granito‐gneiss ; Un ensemble de ceintures de roches à caractère supracrustal, constituées de quartzites à magnétites, de roches basiques à ultrabasiques, reposant en discordance sur le premier ensemble dont l’épaisseur est d’environ 150 m. A ces deux ensembles s’associent des granites et des charnockites sous forme d’intrusion dans le socle granito‐gneissique, ou sous forme de mobilisât anatectique. 7 Socle éburnéen du domaine Paléoprotérozoique Ce domaine se trouve à l’Est de la faille de Sassandra et constitue la majeure partie cristalline du pays. L’orogenèse éburnéenne (2000 Ma à 1800 Ma) est l’événement tecto‐métamorphique majeur qui a affecté les formations de la région. Sur le plan lithologique on distingue les formations birrimiennes et les granitoïdes. - Les formations birrimiennes sont représentées par des métasédiments (schistes, quartzites, conglomérats) étroitement associés à des métavulcanites (métarhyolites, andésites, basaltes, amphibolites, etc...) constituant le complexe volcano‐sédimentaire et par des formations détritiques de comblement constituées de dépôts détritiques (schistes, grauwackes, grès, arkoses et des conglomérats à ciment arkosique) plus ou moins grossiers peu déformés et localement métamorphisés. Les formations birrimiennes constituent des bandes étroites et orientées NNE‐SSW. - Les granitoïdes sont constitués : d’un socle granito‐gneissique constitué d’un ensemble de roches granitiques généralement foliées et migmatisées par endroit ; de massifs granitiques caractérisant le domaine éburnéen constitué de plusieurs générations d’intrusions granitiques. 2. Géologie de Zahakro (Toumodi) Toumodi est une région particulière car elle a connu à la fois un phénomène de volcanisme et un métamorphisme. Les roches rencontrées dans cette région sont généralement constituées de granitoïdes, de roches vertes, de roches volcanosédimentaires et des schistes (figure 5). La zone de Zahakro est une zone qui regorge des formations paléoprotérozoïques telles que la métarhyolite, la métabasite, le schiste… Des phénomènes tectonique ont affecté la zone et ont donné naissance à des structures telles que les fractures. Les affleurements ont subit une altération météorique peu poussée car nous sommes dans une zone tropicale. 8 Figure 4 : Esquisse géologique de la Côte d’Ivoire 9 Figure 5: Aperçu des formations géologiques du département de Toumodi Conclusion Partielle Le village de Zahakro constitue un patrimoine pour la ville de Toumodi car il favorise son développement économique par le tourisme. La population constituée majoritairement de baoulé est agricole et développe d’autres activités comme l’artisanat et l’élevage. Du point de vue géologique, le village situé dans la partie Centre du pays abrite les formations birrimiennes. 10 CHAPITRE III : MATERIELS ET METHODES Introduction Toute étude, quelque soit la nature, est effectuée selon des méthodes et bien évidemment du matériel conséquent. Ainsi, lors de nos travaux de terrain, des méthodes ont été appliquées et un matériel a aidé à l’exécution des méthodes. De ce fait, quels matériels avons-nous utilisés ? Et quelles méthodes ont guidée la bonne conduite des travaux ? I. MATERIELS Le matériel utilisé sur le terrain est classé par catégorie et comprend le matériel d’orientation et de repérage, le matériel de mesure, le matériel de prise de notes, le matériel de sécurité, le matériel de conditionnement, le matériel de prélèvement et divers matériels. Le matériel d’orientation et de repérage La carte géologique de la Côte d’Ivoire nous a été d’une grande utilité pour définir le contexte géologique de notre zone d’étude. A côté de cette dernière, nous avons travaillé avec la carte topographique de la région de Toumodi. Un élément primordial qu’est le GPS nous a servi pour obtenir les coordonnées des affleurements sur le terrain. Le matériel de mesure Nous avons effectué des mesures avec différents types de boussole (silva, topochais) et un clinomètre qui est intégré à la boussole topochais. On a aussi utilisé un décamètre. Le matériel de sécurité Les chaussures de terrain, les chapeaux, une boîte à pharmacie et les lunettes ont constitués l’essentiel de notre matériel de sécurité. Le matériel de prélèvement et de conditionnement Il s’agit du marteau du géologue, d’une pique-casse pour le prélèvement et de sachets plastiques et de sac pour le conditionnement. Le matériel de prise de notes et divers Tout géologue doit avoir un carnet de note pour ses travaux accompagné forcement d’un stylo ou d’un crayon. 11 A côté de tout ce matériel, on a eu besoin d’appareil photographique et d’autres accessoires particuliers. II. Figure 6 : Matériel d’orientation Figure 7: Matériel de mesure et de repérage Figure 8: Boîte à pharmacie Figure 9 : Matériel de prélèvement LES METHODES D’ETUDE Les méthodes que nous avons appliquées sur le terrain sont : la méthodologie de la prospection géologique, les méthodes de mesure de direction et de pendage. L’utilisation du GPS nécessite aussi une formation au préalable mais son utilisation était un atout pour l’exécution de nos travaux car une formation sur la manipulation du GPS nous avait été donnée avant d’aller sur le site. 1. Méthode de mesure de la direction La direction d’un plan est l’angle que fait une horizontale quelconque de ce plan avec le Nord Géographique. La mesure d’une direction se fait à l’aide de la boussole. Tout d’abord on oriente la boussole dans la direction générale des formations. Ensuite selon le type, on place la boussole de façon horizontale (le quadrant dirigé vers le ciel). La direction mesurée est donnée par la valeur numérique coïncidant avec le trait rouge de la boussole à l’Est du repère NG. La direction varie de 0 à 180°. Et on note NX° avec N : direction (Nord) et X : valeur de l’angle (Exemple : N70°). 12 NB : pour effectuer des mesures avec la boussole, il faut identifier la nature de la roche (savoir si elle comporte des minéraux ferromagnésiens ou pas). Si la roche contient des ferromagnésiens, il faut tenir la boussole à une hauteur appropriée avant toute mesure. Pour les roches felsiques, on peut carrément poser la boussole sur la roche. Il faut aussi se débarrasser de tout objet métallique. 2. Méthode de mesure du pendage Le pendage est l’inclinaison d’une structure par rapport à l’horizontal. Il se mesure à l’aide d’un clinomètre. Pour mesurer un pendage, il faut que la structure soit inclinée et qu’il y ait un plan vertical. Le clinomètre est placé de façon verticale suivant le plan. Le pendage varie de 0 à 90° et la valeur est accompagnée du sens du pendage et ce sens est fonction de la direction (Exemple : 70°NW). 3. Mesure avec le GPS Le GPS qui signifie Global Positioning System est un outil très pratique développé par les USA qui permet de déterminer les coordonnées d’un point situé sur le globe. Le GPS utilise plusieurs systèmes de coordonnées notamment le système de coordonnées géographique et le système UTM. L’utilisation du GPS est très simple. On le manipule comme un téléphone portable. Il suffit de connaitre les différentes options. Une option du GPS qui est très pratique et qui particulièrement nous impressionne est le « WAY POINT ». Enregistrer des coordonnées en way-point permet de retrouver le point quelque soit notre position sur le globe. 4. Méthodologie de la prospection géologique La prospection géologique consiste à rechercher les différents indices de minéralisation dans les roches à l’aide du marteau de géologue. Les études pétrographique et structurale sont des études menées en prospection géologique. La prospection géologique se déroule en plusieurs étapes : Travaux préliminaires Il s’agit de subdiviser la zone en plusieurs secteurs et ce pour une exécution rapide des travaux sur le terrain. Dans chaque secteur on affecte une équipe de prospection selon un plan de travail bien défini durant une période bien déterminée. Recherche des affleurements Pour la localisation rapide des affleurements, une enquête villageoise auprès des riverains est nécessaire. Lors de nos travaux, la recherche s’est faite sans enquête car la zone n’était pas étrangère à nos encadreurs. 13 Description des affleurements La description d’un affleurement se fait dans le carnet de terrain ou sur une fiche préétablie par la compagnie minière sur laquelle on note les informations suivantes : - Localisation de l’affleurement : c’est définir la position de l’affleurement à partir de ses coordonnées à l’aide du GPS. - Le mode d’affleurement : c’est la manière dont affleure la roche en surface. - L’extension de l’affleurement : c’est la grandeur de l’affleurement (grand ou petit). Elle dépend de l’appréciation de géologue et n’est pas trop importante dans la prospection. - La pétrographie et si possible la minéralogie : la pétrographie décrit les roches en présence et permet de donner un nom provisoire à la roche. Pour nommer une roche sur le terrain, il faut tenir compte de la texture, de la minéralogie et de l’origine des roches. - La géologie structurale ou tectonique : c’est l’étude des éléments structuraux (diaclases, failles,...) Prélèvements d’échantillons L’échantillonnage se fait dans la roche saine ou peu altérée dans les différents faciès pétrographiques de l’affleurement à l’aide du marteau de géologue ou d’une masse. Numérotation des échantillons Elle se fait sur plusieurs des faces de l’échantillon à l’aide d’un marqueur indélébile et suivant une séquence de numérotation déjà prédéfini lors de la subdivision de la zone en plusieurs secteurs. Conditionnement des échantillons Nous avons conditionnés nos échantillons dans des sachets en plastiques. NB : Le résultat final d’une prospection géologique est l’élaboration d’une carte ou d’une esquisse géologique. Celle-ci passe nécessairement par la réalisation d’une carte d’affleurements qui s’obtient sur du papier calque à partir des cartes topographiques et géologiques. Mais notre travail ne poursuit pas cet objectif. Conclusion partielle Une étude géologique ne se fait pas au hasard. Une préparation et un itinéraire sont à suivre. Ainsi, du matériel et des méthodes d’études sont importants. 14 CHAPITREE IV : RESULTATS ET INTERPRETATIONS Introduction Nous avons subdivisé notre zone d’étude en trois (03) sites qui sont situés sur des collines qu’ont a nommés : - Zahakro 1 ; Zahakro 2 ; Zahakro 3. Avant de rentrer dans le vif de notre sujet, nous nous permettons de donner une idée claire de ce que c’est que le métamorphisme et les particularités des roches métamorphiques. Le métamorphisme est l'ensemble des processus qui induisent des modifications minéralogiques et texturales d'une roche, à l'état solide et sous l'effet de la température, de la pression et des fluides. Le métamorphisme s'étend d'environ 200°C et la limite de fusion des roches (l'anatexie) et est une conséquence de la recristallisation des roches. On distingue : le dynamo-métamorphisme qui est dû à l'effet de la pression, Le métamorphisme de contact est dû essentiellement à l'effet de la température, Entre les deux se développe le métamorphisme régional, qui est lié à des facteurs géodynamiques. Le métamorphise transforme les roches préexistantes en roches métamorphiques avec acquisition de nouvelles textures et structures caractéristiques des roches métamorphiques. On a aussi une modification minérale et une modification chimique. I. RESULTATS DE L’ ETUDE PETROGRAPHIQUE Trois affleurements majeurs ont fait l’objet de notre étude. 1. Zahakro 1 Sur le site, nous avons un affleurement de schiste altéré. Comme le nom l’indique le schiste a une structure schisteuse et une texture lépidoblastique (observable au microscope). Les plans de schistosité sont obliques dans la direction N65°. Les minéraux de la roche ne sont pas visible à l’œil nu. Avec les coordonnées ( ° ′ , ′′ ; ° ′ , ′′ ) on peut se retrouver en un point du site. 15 Figure 10 : Schiste altéré de Zahakro 1 2. Zahakro 2 Ce site est situé au Nord du premier (Zahakro 1) à environ 300 m et les coordonnées d’un point du site sont ( ° ′ ′′ ; ° ′ ′′ ). Avec une couleur leucocrate, une texture microlitique et la présence de schistosité (indice de roche métamorphique), l’affleurement présent sur notre second site est celui d’une métarhyolite. Les plans de schistosités sont dirigés au N75°. Comme le nom l’indique, la métarhyolite provient d’une rhyolite. Ici, la rhyolite a subit un métamorphisme de faible degré (observations de terrain). La rhyolite est une roche magmatique plus précisément volcanique (présence de minéraux sous forme d’une pâte) qui s’est formé par un refroidissement rapide du magma en surface et qui est l’équivalent volcanique du granite (roche plutonique). Figure 11 : Métarhyolite de Zahakro 2 16 3. Zahakro 3 Zahakro 3 est situé à l’Ouest de Zahakro 2. Les deux sites sont très proches. Les coordonnées ( ° ′ , ′′ ; ° ′ , ′′ ) correspondent à celles d’un point du site. De couleur mélanocrate et de texture microgrenue, nous avons un affleurement de métabasite sur notre troisième site. La métabasite est composée de minéraux ferromagnésiens. Comme la métarhyolite, la métabasite est une roche magmatique (basique) qui a subie un métamorphisme de faible degré. Figure 12 : Métabasite de zahakro 3 Les roches métamorphiques sont les roches rencontrées à Zahakro. Lors des processus de mise en place de ces roches plusieurs phénomènes tectoniques ont eu lieu et ont entrainé l’apparition de structures telles que les fractures et les filons de quartz. II. RESULTATS DE L’ETUDE STRUCTURALE L’analyse structurale permet de comprendre la relation entre l’évolution structurale et les roches. Dans cette partie nous présenterons les différentes structures présentes sur le terrain et expliquerons en quelque sorte la mise en place de ces structures. Dans la zone d’étude, les fractures et les filons de quartz sont les structures fréquemment rencontrées. Les fractures rencontrées sont de deux (02) types : les fractures simples ouvertes et les fractures simples fermées. 17 Une fracture simple ouverte est une structure tectonique de type fracture qui présente une légère ouverture dans la roche affectée (figure 14). Tandis que la fracture simple fermée ne présente pas d’ouverture (figure 15). Sur les trois sites on rencontre des fractures simples et des filonnets de quartz. 1. Zahakro 1 On observe des filonnets de quartz dans lesquels deux ont les directions N55° et N105°. Cet affleurement n’est pas riche en filonnet. Des fractures sont aussi observées. On note une fracture simple ouverte de direction N160° et une fracture simple fermée de direction N165°. Figure 13 : Fractures simples ouvertes sur le schiste de Zahakro Figure 14 : Filonnet de quartz sur le schiste de Zahakro 1 18 2. Zahakro 2 Sur cet affleurement, on peut carrément voir une multitude de filons de quartz. Les métarhyolites sont fréquemment recoupées par les filons de quartz. A cet effet, l’on a noté une direction préférentielle pour indiquer une direction un peu générale des filonnets rencontrés sur cet affleurement et c’est le N70°. Les fractures simples fermées ne sont pas absentes. Nous avons noté deux directions de fractures qui sont le N40° et le N120°. Figure 15 : Fractures simples fermées à Zahakro 2 3. Zahakro 3 Les éléments structuraux rencontrés sont les fractures et les filonnets de quartz. Les fractures sont principalement simples fermées avec les directions N175° et N20°. Ces fractures sont conjuguées. On parle de fractures conjuguées lorsqu’il y a plusieurs fractures simples fermées sur un même bloc et qui s’entrecoupent. 19 Figure 16 : Fractures conjuguées ( filonnet ( ) et ) sur la métabasite de Zahakro Les filons sont beaucoup présents sur le site. Les directions de filon ne sont pas juste ici car les blocs affleurant ont été déplacés. Les roches qui contiennent les filons ne sont pas des métabasites mais des roches très altérées qui sont des métarhyolites. Sur les blocs déplacés, on remarque des filonnets de quartz en croix et d’autres entrecroisés. Figure 17 : Filonnets de quartz de Zahakro 3 20 III. INTERPRETATIONS DES RESULTATS L’étude pétrographique et structurale de la zone de Zahakro a mis en évidence différentes formations géologiques (roches) et structures (fractures et filon de quartz). Les roches rencontrées dans cette zone sont essentiellement des roches métamorphiques qui ont subis un faible métamorphisme. Ces roches témoignent de deux processus majeurs qui ont eu lieu dans la zone : - La cristallisation du magma ; La recristallisation des roches préexistantes. Le magma est un liquide silicaté de très haute température (environ 1500°C) qui provient de la fusion des roches (anatexie). La remontée du magma en surface permet la formation de roches. Au cours de la remontée du magma, les conditions de température et de pression qui règnent dans les profondeurs du globe changent très vite (c'est-à-dire la température et la pression diminuent au fur et à mesure qu’on remonte à la surface du globe). On aboutit ainsi par cristallisation (refroidissement + solidification) à la formation des roches magmatiques. Lorsque le magma cristallise en profondeur, en semi-profondeur et en surface on obtient respectivement des roches plutoniques, hypovolcaniques et volcaniques. Dans notre zone, le magma a cristallisé en surface et en semi-profondeur donnant ainsi des rhyolites (roches volcaniques) et des roches basiques à texture microgrenue (roches hypovolcaniques). Par ailleurs, l’altération météorique des roches à permise d’obtenir des sédiments qui se sont consolidés par la suite. On a donc des rhyolites et des roches basiques puis des sédiments consolidés (roches sédimentaire) qui vont évolués dans le temps. Toutes ces roches ont été soumises à l’action d’un métamorphisme régional de faible degré (qui est une conséquence de la recristallisation des roches préexistantes) modifiant systématiquement les roches originelles en donnant naissance à de nouvelles roches dites métamorphiques. Ces nouvelles roches ont la particularité de se débiter en feuillets parallèles ce qui leur confère une structure schisteuse. Les plans de schistosité dans toute la zone ont un pendage sub-vertical et suivent une direction comprise entre le N65° et le N75°. On obtient donc les roches suivantes : métarhyolite, métabasite et schiste. Nous sommes donc passés d’un type de roche (roches magmatiques et sédimentaires) à un autre type de roches (roches métamorphiques). Au cours de la formation des roches de la zone, des phénomènes tectoniques ont favorisés la formation de fractures. Le terme fracture, souvent utilisé, est un terme 21 général qui désigne toute cassure avec ou sans rejet de terrains, de roches et même de minéraux. Les fractures peuvent s’accompagner d’un déplacement visible ou pas des compartiments. Seul les fractures simples (fractures sans rejet ou sans déplacement) qui sont soit ouvertes soit fermées sont nées à la suite de ces phénomènes tectoniques qui ont eu lieu dans la zone d’étude. Ces fractures sont fonction de l’intensité des forces exercées sur les roches pour les déformer. Ainsi, on obtient une fracture simple ouverte si l’intensité de la force est peu élevée et une fracture simple fermée si l’intensité de la force est plus petite. Les filonnets de quartz quant à eux doivent leur naissance aux processus de cristallisation du magma et de recristallisation des roches préexistantes. L’altération météorique est un processus superficiel qui intervient après formation des roches et à un effet sur les roches. Elle désagrège les roches et conduit à la formation des sols qui abritent la végétation rencontrée. L’altération est un peu poussée dans cette zone et affecte la qualité des affleurements (zone tropicale). Ainsi, on remarque une grande différence entre la métarhyolite rencontrée sur le site de Zahakro 2 (figure 15) et celles observées sur le site de Zahakro 3 (figure 17). Conclusion partielle De façon générale, la zone de Zahakro regorge des roches métamorphiques qui appartiennent au paléoprotérozoïque. Ces roches ont une structure schisteuse. Les roches affleurent en dôme et sont de grande extension (selon notre appréciation). Les formations de la zone épousent une direction préférentielle et les structures observées (fractures, filons) ont un pendage identique. Ces roches doivent leur existence aux processus de cristallisation du magma et de recristallisation des roches préexistantes tandis que les structures sont liées aux phénomènes tectoniques. 22 CONCLUSION GENERALE La Côte d’Ivoire est un pays du Craton Ouest Africain. Les formations rencontrées dans le socle sont des domaines archéen et birrimien. L'altération météorique en climat intertropical est un obstacle aux bonnes qualités d'affleurement. Zahakro ne fait pas exception. Nos travaux sur le terrain ont été exécutés suivant une méthodologie bien précise et du matériel adéquat. La méthode de la prospection géologique fut incontournable. Les investigations de terrain ont permis d’avoir des résultats concrets. L’étude pétrographique révèle des affleurements de schiste, de métarhyolite et de métabasite qui sont toutes des roches métamorphiques qui ont subit un faible degré de métamorphisme. L’étude structurale met en relief la présence de fractures et de filons de quartz qui sont orientés dans des directions différentes. Les plans des schistosités observés sur les différents affleurements suivent une direction préférentielle qui varie du N65° au N75° avec un pendage subvertical dans le sens NW. Les fractures sont de type fracture simple ouverte ou de type fracture simple fermée. On rencontre généralement des filonnets en surface. Les métarhyolites sont des roches qui renferment beaucoup de filons de quartz, elles peuvent donc faire l’objet de recherche aurifère dans la zone. Ne serait-il pas nécessaire de lancer des recherches plus poussées dans cette zone pour déterminer son potentiel minier ? 23