"Détrôner l'Être ? " - Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord • Séminaire « Détrôner l’Être ? » Séminaire de recherches de philosophie du langage (LLCP/ Université de Paris 8, hébergé par la MSH Paris nord) organisé par Antonia Soulez (coord.), Université de Paris 8 Saint-Denis / MSH Paris Nord , en collaboration avec Pierre Fasula, Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Ce séminaire est destiné aux chercheurs (master, doctorat ou autres) en philosophie et ouvert aux musiciens. Nota Bene: le volet musical de ce programme apparaîtra dans les annonces ultérieures, sous le titre « de l’analytique à la pensée diagrammatique ». Quatre des conférenciers aborderont les questions que pose cette transition dans la démarche qui résulte d’une critique de l’analyticité, dans le champ de l’art et de la musique en particulier. • Résumé Il s’agira sous ce titre emprunté à H. Putnam, de l’élimination de l’ontologie au nom d’une conception analytique de la signification, mouvement inauguré au début du XXe siècle par ce qu’il est convenu d’appeler la « tradition analytique » (Frege, Wittgenstein, Carnap, Russell, Quine). Cependant, l’élimination de l’ontologie est une chose, le fait de « détrôner » l’Etre une autre. La question reste posée d’une descente de l’Etre à l’être. L’Etre « détrôné » descend de son piédestal sans disparaître pour autant. Nous nous interrogerons pour savoir ce qui a résulté du fait, écrit Quine, d’avoir « troqué l’essence contre le sens ». La confusion de la signification avec la référence a été ensuite critiquée, quoique la nécessité de sauvegarder le lien organique du langage avec le reste du monde et la science, ait fait l’objet d’une exigence constamment rappelée sous diverses formes, toujours avec l’objectif de détrôner le « réalisme » de source, dit-on parfois « platoniste ». Wittgenstein est mentionné comme celui qui a inauguré ce geste consistant à « détrôner l’Etre » qualifié d’« anti-philosophique » (Badiou). Putnam répond à cette critique émise par d’autres que Badiou, en disant que la philosophie n’est pas qu’une thérapie débouchant sur la mise en évidence de non-sens manifestes (§ 464 des Recherches philosophiques). Il reste que l’expression peut être aussi prise en bonne part. L’expression n’est pas forcément polémique, ainsi, comme le fait remarquer Jacques Bouveresse, son emploi sous la plume de Paul Valéry (à propos de Descartes, qualifié d’« anti-philosophe » !). Elle peut aussi désigner un mouvement interne à la pensée philosophique en acte, un moment de sa constitution. Que recouvre ce qualificatif ? Quels en sont les usages? Pourquoi la philosophie du langage serait-elle mieux désignée qu’une autre pour être qualifiée d’ « antiphilosophique » ? Nous trouvons-nous acculés à un « activisme sans philosophèmes » (Emerson cité par Cavell) sous prétexte que nous aurions à choisir entre multiplicité avec Etre (Badiou/Platon), ou multiplicité sans Etre (Putnam/Wittgenstein) ?. 1/2 "Détrôner l'Être ? " - Maison des Sciences de l'Homme Paris Nord • Contacts Antonia Soulez, [email protected] Pierre Fasula, [email protected] Avec le soutien de : Université Paris 8-Saint Denis, MSH Paris Nord, FMSH 2/2