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1Dans le cas de sciatique paralysante, la récupération des muscles
parésiés du membre inférieur s'ajoutera et se combinera au traitement du
tronc. Nous nous servons du fait que les muscles faibles profitent à
distance du travail des muscles plus forts, en vertu du principe de
débordement d'énergie des muscles forts vers les muscles faibles et de la
captation des unités motrices faibles par les unités motrices fortes, sujet
étudié et développé par Kabat et Levine.
Le rééducateur doit connaître ou trouver les positions où la diffusion
de l'effort des muscles forts vers les muscles parésiés se fait le mieux, ce
qui demande de l'attention et de l'imagination (il applique alors la loi de
Sherrington de co-contraction musculaire).
EXAMEN D'UN LOMBALGIQUE
Nous voici conduits àdevoir observer le lombalgique qui sera examiné de façon
globale, générale, en vue d'un traitement que nous avons dit être global: tous les niveaux
devant être corrigés àla fois, d'une part pour éviter les compensations et d'autre part pour
que ne passe pas inaperçu un élément agissant de façon directe ou indirecte sur la
statique du rachis et tout particulièrement de la région lombo-sacrée qui nous intéresse ici.
Ces fautes de statique s'accompagnent de disharmonies musculaires: contractures
d'un côté et faiblesses de l'autre. La fatigue, la station prolongée debout, ou assise, le fait
de porter ou de soulever des poids, le demi-pencher antérieur (au-dessus d'un évier trop
bas, de matériel de cuisine, de ménage, trop bas, ou d'un lavabo ... et aussi combien de
lombalgies se sont déclenchées lorsque le sujet se brossait les dents 1...) augmentent la
douleur et la rendent parfois insupportable.
Le rôle de l'arthrose laisse songeur bien souvent puisque certains malades, ayant des
radios montrant une arthrose très développée, ne souffrent pas, tandis que d'autres
souffrent beaucoup, bien que leurs radios ne présentent pas d'anomalies expliquant ce
surcroît de douleurs. Après avoir écouté et noté ({l'histoire du malade», nous devons l'exa-
miner de dos, de face, de profil.
a. - De dos: A l'aide d'un fil àplomb que nous ferons tomber àégale distance des
talons du malade, les pieds étant parallèles, nous pouvons voir comment ({se bâtit» le
malade àpartir de son polygone de sustentation (fig. 1J.
L'habitude est de prendre comme point de départ pour le fil àplomb l'apophyse
épineuse de C7. Cette manière de faire nous indique où passe la pesanteur au niveau des
corps vertébraux et des disques, et les régions appelées àsouffrir plus précocement
d'arthrose du fait de ces pressions. Cette façon d'observer est intéressante pour le
rhumatologue et pour le kinésithérapeute. Mais le kinésithérapeute doit, avant tout, voir et
comprendre comment ({se bâtit» le malade par rapport àune verticale partant du sol.
C'est ainsi que, après avoir marqué au crayon dermographique les apophyses
épineuses, depuis l'occiput jusqu'au sacrum, les épines iliaques postéro-supérieures, la
position des omoplates, une éventuelle bascule du bassin, une saillie des côtes, etc. nous
pourrons observer, mesurer et noter, outre les courbures scoliotiques (attitude ou scoliose
vraie), une chute du tronc d'un côté s'accompagnant de contractures.
Les contractures les plus fréquentes des lombalgiques se situent au niveau d'une ou
des deux masses lombaires, des trapèzes supérieurs, parfois de tous les muscles
lombaires, dorsaux, et même cervicaux, d'un côté. Nous allons souvent pouvoir observer
une rotation du bassin autour de l'axe longitudinal. Cette rotation peut s'accompagner
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