Perspective athée de la psychanalyse selon Lacan : Mythologie

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Perspective athée de la psychanalyse selon Lacan :
Mythologie Borroméenne du sinthome ?
Théologie négative du grand Autre ?
Le dernier film de Michel Gondry : « Conversation animée avec Noam
Chomsky » nous parle de la perception des objets, de la création, du monde
extérieur, de linguistique, de l’origine du langage qu’il attribue à une
mutation génétique, une phase de l’évolution darwinienne, survenue à un
moment de l’histoire et se transmettant de génération en génération. Ceci
pour donner le témoignage de l’athéisme de Chomsky qui semble pour une
fois crédible et irréfutable : « Tu es poussière et tu retourneras en poussière, il
n’y a rien d’autre à dire ». Un matérialisme athée dans toute sa pureté.
Lacan a rencontré Chomsky, partageait-t-il ses opinions ?
Quelques citations de Lacan :
« La pointe de la psychanalyse est bien l’athéisme » - l’Envers « La véritable formule de l’athéisme n’est pas que Dieu est mort c’est que
Dieu est inconscient » - les Quatre Concepts p.58 –
« La dimension véritable de l’athéisme consisterait à éliminer le fantasme du
tout-puissant » - l’Angoisse p.257
« Un athéisme véritable, le seul qui mériterait son nom, est celui qui résulterait
de la mise en question du sujet supposé savoir »
Ces citations de Lacan sont à la première lecture très théoriques. Elles ne sont
pas sans incidence sur la pratique et la conduite de la cure.
« À la fin de l’analyse, le sujet peut-il considérer son analyse terminée s’il croit
encore en Dieu ? » - L’Angoisse Dans la cure, le sujet supposé savoir c’est l’analyste qui supporte le transfert (
l’amour de l’ analysant ).L’ Inconscient ( Dieu est inconscient ) que la
psychanalyse découvre, abolit l’instrument dont elle se sert. La fin de la cure
consiste en la destitution du sujet supposé savoir. Elle ne le destitue pas de
son savoir, ceci est inclus dans la structure névrotique du sujet.
« En tant que névrosé chaque sujet est croyant, chacun croit en son dieu.
L’hystérique croit en la femme qui en saurait quelque chose de la jouissance
autre, l’obsessionnel croit en son maître qui en saurait quelque chose de son
désir. »
« Le dieu des philosophes, celui qui parle, celui qui sait, n’est pas si facile
qu’on le croit à éliminer. Là où il y a du nom du père, il y aura toujours du sujet
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supposé savoir.»
Voici donc l’athéisme de Lacan ! Comment Lacan tente de boucher le trou,
le manque, la faille qui divise le sujet, pour le faire tenir ? Un Nœud pourquoi
pas ?
La mythologie borroméenne du sinthome.
Freud considérait le symptôme comme une réaction de défense
devant la maladie, une tentative de guérison.
Lacan considère le symptôme comme la manifestation
d’une
souffrance dans l’adresse à l’autre (le cri de E. Munch) Le symptôme c’est ce
qui nous lie à l’autre. La difficulté de Lacan est de rendre compte de la
division du sujet qui a toujours bien des difficultés à choisir entre vouloir et
pouvoir, entre être et avoir. Les mythes de la psychanalyse freudienne ne lui
suffisent pas. ( Œdipe – Le père de la Horde sauvage – Moïse ). La parole, la
langue, la lalangue, est l’expression de la division du sujet : l’émanation du
sujet et de l’autre du sujet. Le symptôme est une tentative d’approche, de
lien, à l’autre, le petit autre semblable : un symptôme plein, une parole pleine
dit Lacan qui réunit les deux fonctions du langage :
- Une tentative de guérison.
- Un appel à l’autre, n’importe quel autre dans la vie quotidienne ou un
autre supposé savoir dans la demande d’analyse qui le guérira de
cette souffrance dissociante.
Voilà donc une parole faisant fonction de symptôme et nouant les trois
registres dans le nœud borroméen. Symptôme névrotique quand les trois
ronds, écritures de l’imaginaire, du symbolique et du réel, sont noués en
interdépendance et structurent les névroses hystériques, obsessionnelles et les
perversions. Symptôme psychotique quand il y a ratage du nouage. Le
nœud borroméen est une écriture topologique du sujet nommé et identifié
dans les trois registres. Le langage, la parole ne suffit pas à faire tenir le sujet à
l’attacher à lui même, il y manque en effet la jouissance.
Lisant Joyce, Lacan découvre que la pratique même de l’écriture a
permis à l’auteur de faire tenir, par la jouissance que procure l’écriture, les
trois registres imaginaire, réel, symbolique et d’éviter le développement d’un
délire psychotique. La jouissance de l’écrivain, fait ternir le nouage
borroméen. Lacan la représente et l’écrit en traçant un quatrième rond qui
enserre les trois autres et le nomme sinthôme, en référence à l’ancienne
écriture du mot symptôme et à l’admiration que Joyce avait pour Saint
Thomas d’Aquin.
L’invention du sinthome intégrerait les mythes freudiens de réalité
psychique, de complexe d’Œdipe et lacaniens des Noms du Père, équivalent
symbolique du complexe d’Œdipe. On pourrait proposer les associations :
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Totem et Tabou comme représentation imaginaire de la division du sujet –
Œdipe et les Noms du père, une représentation symbolique de l’aliénation à
un au moins-un – le Sinthome une approche du réel, du réel du trou
impossible à combler.
« Nouage donc du réel (de la voix) et du symbolique (les signifiants entendus)
dont est évacué l’imaginaire (du sens) que Joyce épingle en référence à ST.
Thomas »
« Le retour dans le réel du vide de la signification phallique, vide qui marque
la place de la chose, l’espace invivable de la jouissance que l’écriture
joycienne tente de cerner » C.Millot - Joyce et Lacan – 1987
« Lacan dénomme ce quatrième rond sinthome, qui par rapport au
symptôme, laisse à entendre la sainteté : le sinthome est donc ce qui garantit
la présence du père divinisé » Dictionnaire de psychanalyse de Vermeersch
et Chemama. Quel athéisme ? Ou !
L’œuvre de J.Joyce est un symptôme littéraire, pur produit de l’art, du savoir
faire. Au delà de l’œuvre Lacan fait de Joyce un sinthome, Lacan
s’identifiant à lui et la psychanalyse à son œuvre, faisant ainsi des analystes
des sinthomes ! La lecture de Joyce est une énigme « une énonciation qui
ignore l’énoncé » Dieu un signifiant sans signifié. « Une énigme portée à la
puissance de l’écriture » Lacan. L’énigme est telle qu’elle révèle un contraste
entre le non sens des mots associés et l’effet de sens qui surgit de la lecture.
L’imaginaire et le symbolique avalés par le réel. C’est ce qui se passe dans le
discours-écoute de l’analysant-analyste dans le transfert, ce que Lacan
appelle Jouis-sens ou Épiphanie. Cette évanescence dans le Réel de
l’inconscient de l’analysant, de l’analyste, et donc de la psychanalyse, pose
de nombreuses questions, notamment celle de la psychose comme « Chose
ultime à viser » Vivre au pied de la lettre hors sens ? Cette jouis-sens hors sens
est elle à rapprocher de la jouissance mystique ou de la jouissance autre ? Si
le Réel c’est Dieu, si l’inconscient c’est le Réel, Dieu est inconscient donc
inhérent à la structure du sujet qui de ce fait participe la divinité.
« Derrières tes pensées, mon frère, se tient un maître impérieux, un sage
inconnu. Il habite ton corps, il est ton corps. Il y a plus de raison dans ton corps
que dans la meilleure sagesse. » Nietzche – Ainsi parlait Zarathoustra C’est bien le corps plongé dans sa réalité matérielle, souffrant et jouissant qui
serait le dernier rempart contre la folie qui guette celui qui cherche dans une
course infinie la cause de son désir insaisissable.
Le sinthome est-il un mythe ? Le mythe est une fable, une succession de mots
qui font sens, c’est à dire une métaphore, une illustration d’un phénomène
inexplicable, in compréhensible et pourtant bien réel, par un récit souvent
oral puis transcrit. Ulysse est une fable et Joyce un sinthome élevé par Lacan
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à la ‘’dignité ‘’de signifiant mythique pour dire quelque chose du Réel. Trait
de génie de l’invention du quatrième rond pour certains disciples de Lacan,
des élèves qui feront du nœud une référence, oserais je dire obsessionnelle,
dans leur pratique plus exactement dans leur théorie tant les vignettes ou
correspondances concepto-cliniques sont rares, telles que les proposait
Freud avec son complexe d’Œdipe . D’autres disciples ont refusé cette
orientation topologique de la psychanalyse, quittant Lacan comme
vieillissant, malade, délirant ou faisant de la psychanalyse une nouvelle
religion.
Théologie négative du grand Autre
La théologie, c’est l’étude de Dieu; La théologie négative c’est l’étude
de ce que Dieu n’est pas. « Je suis celui qui est ou qui sera » est la définition
d’un Dieu sans attributs, un étant pur, une essence sans existence qui
transcende l’être. C’est une théologie négative. Elle peut se manifester de
deux façons : soit nier l’existence de Dieu (demande apophatique) soit faire
sans Dieu ( méthode aphairétique).
Dans « La faiblesse de croire » de Michel Cesteau on peut lire :
« Un événement est impliqué partout, mais saisi nulle part. Jésus est l’Autre. Il
ne peut être l’objet possédé » « Ce que l’on croit n’est pas vérifiable,
manipulable, réductible à un objet de connaissance dont on pourrait faire le
tour »
Maïmonide est un rabbin andalou de Cordoue du 13ème siècle,
médecin, philosophe, théologien. Il a écrit entre autres « Le guide des
égarés » et « Le traité des Pères ». Son influence a été considérable car il a
tenté de réconcilier la philosophie aristotélicienne et la tradition juive.
Sa thèse simplifiée est « que de tout il faut dégager le Réel, le Vrai par un
raisonnement logique, notamment sur la nature de Dieu créateur.
« Si Dieu s ‘est décidé à un moment déterminé, à la création, il ne faut pas en
conclure que son être ai porté en lui une puissance non réalisée et une
imperfection : la perfection de Dieu n’est qu’un homonyme de la perfection
des choses. Son action n’a qu’une communauté de noms » Autrement dit les
représentations de Dieu ne passent que par nos représentions du monde ,
une vision anthropomorphique, ou même anthropocentrique de Dieu. Ce
théologien a influencé le monde non juif tel ST. Thomas d’Aquin, dominicain (
le frère de Lacan était dominicain) « On ne peut connaître de Dieu que ce
qu’il est pour soi, non ce qu’il est en soi »
Maître Eckhart est un spirituel allemand, philosophe et théologien
dominicain lui aussi, que cite C.Soler dans une liste établie par Lacan : Moïse,
Joyce, Maître Eckhart. On pourrait y ajouter Lacan, pour autant qu’il nome La
Chose, cette vacuole au cœur du symbolique et qu’il écrit le mathème S(A )
« Ce qui est dit de Dieu est toujours imparfait, ou pire faux, bien qu’il soit
nécessaire d’apporter une parole à l’être créé, alors que ce que désigne la
parole n’est pas atteignable par les mots » Pour Maître Eckhart ce qui est
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spirituel est supérieur au matériel. Il propose un ascétisme chrétien proche du
stoïcisme .
« Une ascèse désengagée est un but, une recherche du désencombrement
de soi, se dénuder des images » on croit entendre :quitter l’imaginaire,
traverser le symbolique pour parvenir au Réel.
Lacan, dans une première lecture naïve et débutante, donne au grand
Autre une figure de Dieu. Une majuscule d’emblé barrée car il n’y pas
d’Autre de l’Autre, pas de Réel du Réel mais qui s’institue comme une
exception à la nature divisée de l’être humain : Un au moins Un, sans preuve
ni garantie. Un dieu mathématisé !
Dans les « Complexes familiaux » dès 1938 Lacan introduit une théorie de
l’altérité, en positionnant un moi idéal : image du sujet qui répond au désir de
la mère, un Idéal du moi : image construite à partir du père symbolique
porteur de la loi, préfigurant le schéma R qu’i propose dans
Le Séminaire « Le moi et la théorie de Freud dans la psychanalyse » 1954 pour
illustrer les problèmes soulevés par les échanges entre le moi et l’autre, le
langage et la parole. Pour se faire comprendre de l’autre, le petit autre
semblable, pour un échange entre deux sujets, la parole doit se fonder dans
l’existence de l’Autre, lieu de rassemblement, trésor des signifiants, là où se
constitue le sujet. « L’inconscient est le discours de l’AUTRE » « Dieu est
inconscient. »
Dans le Séminaire « La relation d’objet » Lacan met en place l’autre scène
décrite par Freud et interprétée comme le lieu de déploiement de la parole
où le désir de l’homme est le désir de l’Autre. Le sujet se demande ce que
veut l’Autre. Sur le graffe du désir, il situe le grand Autre au point de
rencontre, un point de capiton, entre la ligne de l’énoncé et la ligne de
l’énonciation , c’est là que surgit le désir que Lacan identifie au désir de
l’Autre.
Les noms de l’Autre
Dans la théorie freudienne
C’est d’abord la Mère, la mère archaïque, la mère phallique, toute puissante
sur son enfant dont dépend la vie quand elle le nourrit, la mort quand elle
s’absente. Une mère pré-oedipienne fusionnelle avec son enfant.
Puis le Père, porteur du phallus et de la loi, menaçant de la castration. Lacan
l’appellera Nom du père en référence phonétique à la prière adressée à
Dieu comme Père. Nombreux sont ceux tiennent ou briguent cette place,
Lacan mettra l’Autre au pluriel : les Noms du Père.
Enfin La Chose, Das Ding, autre nom freudien de l’Autre, une chose toujours
recherchée, mais fuyante et insaisissable, une vacuole, trou déformable et
fuyant dans la cellule.
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Dans une perspective linguistique
Le grand Autre c’est le lieu des signifiants, un ensemble qui contient tous les
signifiants sans pouvoir lui même en faire partie (l’ensemble ne peut se
contenir lui même) Lacan l’appelle l’Au moins Un, une position d’exception,
d’autant plus exceptionnelle qu’il n’a pas de signifié, pas de représentant
(comme le phallus, le nom du Père, le sinthome). Il n’est ni sujet, ni objet. C’est
une fonction opérante de la structure. Il n’y a pas de métalangage, pas de
référence originelle susceptible de garantir l’exercice ou l’expression de la
vérité.
Le lieu est aussi le trésor des signifiants, notion empruntée à Saussure :
« Si nous pouvions embrasser la somme des images verbales emmagasinées
chez tous les individus, nous toucherions le lien social qui constitue la langue.
C’est un trésor déposé par la pratique de la parole dans les sujets. » « car la
langue n’est complète dans aucun sujets, elle n’existe parfaitement que dans
la masse » Cours de linguistique générale p.30 « Une masse parlante » p.113
Ceci pourrait correspondre à un inconscient collectif que Lacan réfute pour
faire du sujet à la langue une affaire personnelle, car le signifiant c’est ce qui
représente le sujet pour un autre signifiant dans l’Autre S(A).
L’Autre, c’est le Verbe qui préexiste à la chose, qui fait que la Chose existe
parce qu’elle est nommée, un verbe créateur. « Au commencement était le
verbe , et le verbe était Dieu »
Lecture structuraliste ou topologique du grand Autre
Un autre nom de l’Autre c’est le Réel. Si le Réel fait trou dans le symbolique,
l’Autre ne fait pas trou dans le Réel, Il est le Réel. L’impossible du Réel, c’est
de mettre l’Autre dans le trou pour l’operculer. L’autre est le trou, le vide, la
vacuole, le rien impossible à faire disparaître. Un vide structurel immuable,
dépourvu de contingences temporelles, spatiales, culturelles.
Côtoyer l’Autre n’est pas sans Jouissance du corps, une jouissance Autre,
mise au centre des formules de la sexuation dans le Séminaire Encore. Lacan
lui attribue une place d’exception d’au moins un qui échappe à la
castration. Il distingue deux jouissances : la jouissance phallique dans le désir
de l’être ou de l’avoir
et la jouissance Autre, ni supplémentaire, ni
complémentaire au phallus manquant, qu’il attribue aux mystiques ou à la
Femme comme une jouissance identifiant le féminin (retour à mère
freudienne pré-oedipienne) L’Autre devient alors l’Autre sexe, c’est à dire le
lieu à partir duquel s’énonce pour chaque sujet une différence. « Et Il les fit
hommes et femmes ».
L’Autre dans la pratique de l’analyse
La place du Sujet supposé savoir, c’est la place de l’Autre qu’occupe le
psychanalyste dans une autre scène encore, dans le rapport du fauteuil au
divan. Il fait fonction ,comme tous le noms de l’Autre, de grand Autre, un
autre qui n’existe pas, qui n’existe plus après avoir beaucoup servi dans les
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années d’analyse : destitution du sujet supposé savoir, destitution du Grand
Autre en fin de cure : Voilà « la perspective athée de la psychanalyse »
Rassurant, pour les matérialistes , athées, nihilistes qui se tournent vers la
psychanalyse en quête d’une vérité ? Décevant, pour les croyants, forts de
leurs certitudes, impossibles à analyser comme le dit Lacan ?
Les chrétiens peuvent-ils dans la psychanalyse reconnaître leur Dieu ?
Autrement dit le Grand Autre lacanien est–il porteur des trois vertus
théologales : La foi, l’espérance, la charité ?
La foi, c’est croire en un Dieu unique et créateur ; Un Autre qui échappe à la
castration en position d’exception, d’au-moins-un qui a pour fonction de
nommer, de faire exister par la nomination, donc créateur. Un Autre qui est le
Réel, une place manquante que vous pouvez attribuer à tous les noms de
l’Autre : la mère, le père, le sinthome… vous avez le choix, un libre choix, dont
vous êtes responsable.
L’espérance : Espérer c’est désirer. Le désir dit Lacan c’est le désir de l’Autre,
le désir de ce que l’Autre attend de l’autre « D’un Autre à l’autre », c’est le
projet de Dieu pour sa créature. L’objet du désir est ce qui manque dans
l’Autre qui reste barré, malgré toutes les tentatives de combler l’absence par
les faux ou substituts noms de l’Autre et qui déterminent névroses et
perversions.
La charité : « Aimez vous les uns les autres » Aimer l’autre c’est transformer
l’objet en sujet d’amour, dépasser la relation imaginaire le mur d’images a-a’.
Ce franchissement n’est possible qu’avec L’Autre, la clef, le code, le mot
magique : l’amour de l’Autre, mis en œuvre dans le transfert.
Les athées peuvent-ils avec la psychanalyse ne pas trahir leur athéisme ?
Autrement dit la psychanalyse, est elle différente d’une religion ?
Le grand Autre est une construction, un opérateur logique, dans la structure
du sujet, une fonction utilitaire du langage, ni extérieur au monde, ni créateur
du monde, ni promoteur d’une morale, et c’est cela l’éthique de la
psychanalyse, sans fonction de réparation, de rédemption. Une fonction
nécessaire à l’établissement du transfert et à la destitution du sujet supposé
savoir, garantie de l’efficacité de la psychanalyse pour un sujet désaliéné
(autant que faire se peut) en fin de cure.
Lacan dans « Subversion du sujet et dialectique du désir » - Écrits p. 818 – 1958
« Les psychanalystes n’ont à répondre d’aucune vérité dernière,
spécialement ni pour, ni contre aucune religion »
Nous sommes dans l’actualité la plus brûlante !
Philippe Collinet le 14 mai 2014
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