Guide de soins et services pharmaceutiques dans les ressources

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GUIDE DES SOINS ET SERVICES PHARMACEUTIQUES
DANS LES RESSOURCES INTERMÉDIAIRES
ET LES RESSOURCES DE TYPE FAMILIAL
AVANT-PROPOS
Le système de santé québécois évolue actuellement à une vitesse extrêmement rapide, et ce pour des
raisons technologiques aussi bien que financières.
Cette évolution, que certains n'hésitent pas à qualifier de révolution, implique notamment ce qu'il est
convenu de nommer un ∗virage ambulatoire+, par lequel les durées de séjour en établissement sont
réduites, au bénéfice d'une réintégration plus rapide du patient dans son milieu de vie naturel.
Dans un tel contexte, les professionnels de la santé, les organismes et les personnes concernées doivent
redéfinir, parfois même inventer, de nouvelles modalités de prestation de services. Faire plus, plus
efficacement, dans un nouveau cadre de référence, voilà maintenant notre défi quotidien.
Cette efficience passe obligatoirement par une collaboration accrue entre tous les différents
intervenants; le présent guide est une preuve, si besoin est, que cette collaboration est déjà une réalité.
Initié par l'Association des ressources intermédiaires en hébergement du Québec (ARIHQ), il a été
réalisé par un groupe de travail multidisciplinaire, auquel notre ordre est heureux de s'associer depuis
le tout début.
Il ne me reste qu'à souhaiter que le GUIDE DES SOINS ET SERVICES PHARMACEUTIQUES DANS
LES RESSOURCES INTERMÉDIAIRES ET LES RESSOURCES DE TYPE FAMILIAL contribue à
développer et maintenir, dans ce milieu particulier, l'excellence des soins et services pharmaceutiques
dispensés aux citoyens du Québec.
Janine Matte, présidente
Ordre des pharmaciens du Québec
REMERCIEMENTS
Le développement d'un tel guide exige une somme importante de temps et d'énergie. Nous désirons
donc remercier les rédacteurs de ce guide, à savoir:
Mme Jocelyne Beaumier, Association des ressources intermédiaires en hébergement du Québec
M. Pierre Ducharme, Ordre des pharmaciens du Québec
M. Jacques Gagnon, Association des hôpitaux du Québec
Mme Francine Longpré, Association des ressources intermédiaires en hébergement du Québec
M. Fernand Normand, C.H. Régional de Lanaudière
M. Gérard Picard, C.H. Louis-H. Lafontaine
Nous remercions également Mme Aline Breton et M. Paul Martel , anciennement de l'Association des
ressources intermédiaires en hébergement du Québec, ainsi que Mme Ginette Bonami, secrétaire à la
Direction des services professionnels de l=Ordre des pharmaciens du Québec, qui a effectué tous les
travaux de secrétariat.
Approuvé par le Bureau de l=Ordre des pharmaciens
du Québec le 17 juin 1997
Dépôt légal
eme
3
trimestre 1997
Bibliothèque nationale du Québec
ISBN 2-9802504-8-1
TABLE DES MATIÈRES
INTRODUCTION ....................................................................................................................................1
SECTION 1-
LA RESSOURCE INTERMÉDIAIRE ET LA RESSOURCE DE TYPE FAMILIAL.........3
1.1
Statut légal.....................................................................................................................3
1.2
Définitions ......................................................................................................................3
1.3
Rôle social .....................................................................................................................4
1.4
Type d'organisation résidentielle ...................................................................................4
SECTION 22.1
LA CLIENTÈLE..............................................................................................................5
Le type de clientèle ........................................................................................................5
2.1.1
2.1.2
La répartition des places selon la problématique..............................................5
La répartition des places en fonction de la catégorie d'âge ..............................5
2.2
Les besoins de la clientèle.............................................................................................5
2.3
Besoins en soins et services pharmaceutiques ............................................................6
SECTION 3-
LE PHARMACIEN ........................................................................................................ .7
SECTION 4-
OBJECTIFS D=UN PROGRAMME DE SOINS ET SERVICES PHARMACEUTIQUES9
4.1
Caractéristiques générales ............................................................................................9
4.2
Objectifs cliniques..........................................................................................................9
Aspects fondamentaux: Révision des ordonnances ..................................................10
Aspects spécialisés: Monitorage pharmacothérapeutique sélectif .............................10
Aspects innovateurs: Monitorage pharmacothérapeutique intégral ............................10
4.3
Objectifs de support aux objectifs cliniques ................................................................11
4.3.1 Distribution des médicaments.........................................................................11
4.3.1.1 Médicaments prescrits .......................................................................12
4.3.1.2 Médicaments d=usage courant ..........................................................13
4.3.1.3 Médicaments d=urgence....................................................................13
4.3.2 Autres services................................................................................................13
i
SECTION 55.1
5.2
SECTION 6-
ORGANISATION DES SERVICES PHARMACEUTIQUES........................................14
Lien contractuel ...........................................................................................................14
Services offerts par le pharmacien communautaire ....................................................14
GLOSSAIRE ................................................................................................................16
RÉFÉRENCES DU GLOSSAIRE.........................................................................................................18
ANNEXE I
ii
INTRODUCTION
Après un quart de siècle de développement ayant entraîné une rigidité et un corporatisme certains, la
réforme du système de santé entreprise par le ministère de la Santé et des Services sociaux en
décembre 1990 se voulait axée sur le citoyen, à la fois usager et payeur des services, comme le disait
le ministre qui l=avait initiée.
De même, ce guide place le citoyen au centre de ses préoccupations. Utilisateur de l'environnement
que lui procure une ressource intermédiaire ou de type familial, cet usager requiert des services
appropriés à sa condition de santé; nous le décrirons à la section 2 du guide.
La ressource qui l=accueille, nécessaire étape entre le centre hospitalier et le domicile, entre la
dépendance et l'autonomie, doit offrir à la fois la protection d'une santé encore déficiente, et la capacité
d'apprentissage de l'autonomie. Devant s'adapter à une clientèle diversifiée, la ressource intermédiaire
ou de type familial présente un profil très variable, que nous préciserons dès la 1ère section du guide.
Dans la plupart des cas et de plus en plus, la médication constitue un élément essentiel, sinon unique,
de la thérapie; son importance est donc immense. Cependant, il est maintenant bien établi que la simple
disponibilité d'un médicament n'est pas synonyme d'une pharmacothérapie de qualité. S'assurer que
chaque patient reçoive le bon médicament, à la bonne dose, de la bonne façon, au bon moment, c'est
là le rôle que la société confie au pharmacien. Nous développerons ce rôle à la section 3 du guide.
La section 4 du guide présente un programme-type de soins et services pharmaceutiques en
ressource, tandis que la section 5 évoque les aspects organisationnels encadrant ce programme.
Enfin, la section 6 définit quelques termes utilisés dans ce guide ou couramment employés en
pharmacie.
Ainsi, à l=aide de ce guide, le pharmacien amené à offrir un programme de soins pharmaceutiques à une
clientèle résidant en ressource intermédiaire ou de type familial, sera mieux en mesure de planifier et de
gérer ce programme; pour sa part, le responsable de la ressource sera assuré que chacun de ses
résidants bénéficiera de soins et services pharmaceutiques de haute qualité.
Dans ce type de milieu, la collaboration entre professionnels de différentes disciplines est essentielle;
sur le terrain, elle est d=ailleurs de plus en plus fréquente. Le présent guide pourra donc se compléter,
au fil des années, de prises de position conjointes avec d=autres ordres professionnels, de façon à
assurer aux résidants des ressources, des soins et des services cohérents et continus.
1
SECTION 1-
1.1
LA RESSOURCE INTERMÉDIAIRE ET LA RESSOURCE DE TYPE FAMILIAL
Statut légal
La Loi sur les services de santé et les services sociaux (L.R.C., c. S-42), adoptée en 1991, reconnaît un
statut légal aux ressources intermédiaires et aux ressources de type familial:
∗Un établissement public identifié par la régie régionale peut recourir aux services d'une
ressource intermédiaire aux fins de la réalisation de la mission d'un centre qu'il
exploite.+(1)
∗Un établissement public identifié par la régie régionale peut recourir aux services d=une
ressource de type familial aux fins de placement d=adultes ou de personnes âgées.
(...) seul un établissement qui exploite un centre de protection de l=enfance et de la
jeunesse peut recruter et recourir aux services d=une telle ressource aux fins de
placement d=enfants.+(1)
1.2
Définitions
La même Loi définit les ressources de la façon suivante:
∗Est une ressource intermédiaire, toute ressource rattachée à un établissement public
qui, aux fins de maintenir ou d'intégrer un usager à la communauté, lui dispense par
l'entremise de cette ressource des services d'hébergement et de soutien ou d'assistance
en fonction de ses besoins.+(1)
∗Les ressources de type familial se composent des familles d=accueil et des résidences
d=accueil(1). À noter que les ressources de type familial ne peuvent accueillir plus de
neuf adultes ou enfants.+(1)
Toute ressource intermédiaire ou de type familial est donc rattachée à un établissement public par un
lien contractuel. Et dans tous les cas, elle doit être reconnue par la régie régionale. En effet, celle-ci doit
:
1
Loi sur les services de santé et les services sociaux, article 301
2
Loi sur les services de santé et les services sociaux, article 310
3
Loi sur les services de santé et les services sociaux, article 302
4
Loi sur les services de santé et les services sociaux, article 311
5
Loi sur les services de santé et les services sociaux, article 312
3
∗1o préciser les critères de reconnaissance des ressources intermédiaires ou de type
familial, les reconnaître et maintenir un fichier des ressources reconnues par type de
clientèle;+(1)
6
4
Loi sur les services de santé et les services sociaux, article 304
1.3
Rôle social
Un cadre conceptuel et financier devant régir les ressources intermédiaires a été soumis à la consultation
par le ministère de la Santé et des Services sociaux en novembre 1995. Présumant de l'adoption
éventuelle de ce cadre, puisqu'il a comme principaux points d'assise la Loi sur les services de santé et
les services sociaux, nous pouvons affirmer que les services dispensés par les ressources intermédiaires
ont pour but de ∗CONTRIBUER AU MAINTIEN, AU DÉVELOPPEMENT, OU À LA RESTAURATION DE
L=AUTONOMIE DE L=USAGER, DE MANIÈRE À LUI PERMETTRE DE DEMEURER OU
D=INTÉGRER LA COMMUNAUTÉ+(1), et d=y jouer un rôle social valorisé.
1.4
Type d'organisation résidentielle
Une ressource intermédiaire, en autant qu'elle satisfait aux conditions requises par l'établissement public
qui l'a recrutée et aux critères de reconnaissance de la régie régionale, peut revêtir des caractéristiques
particulières en regard de l'installation physique. Un inventaire complet des ressources susceptibles
d'être classées intermédiaires au sens de l'article 302 de Loi sur les services de santé et les services
sociaux, réalisé à l'automne 1993, indique qu'il y a 1 445 ressources. Les principaux types de ressources
sont la MAISON D=ACCUEIL, la RÉSIDENCE DE GROUPE, le PAVILLON, l=APPARTEMENT, et enfin
la MAISON DE CHAMBRE(1).
Comme nous l=avons vu plus haut, les ressources de type familial se répartissent en FAMILLES
D=ACCUEIL (enfants) et RÉSIDENCES D=ACCUEIL (adultes ou personnes âgées).
Il n=est pas toujours facile de préciser le type d=une ressource intermédiaire, la situation étant
actuellement en évolution rapide. Pour le pharmacien toutefois, cette distinction n=est pas d=une très
grande importance en pratique, puisque les soins et services dont il doit assurer la prestation dépendent
essentiellement du type de clientèle (cf. section 2), et non du type de ressources.
7
Cadre conceptuel et financier régissant les ressources intermédiaires, document de consultation, MSSS,
novembre 1995
8
Inventaire portant sur les ressources intermédiaires ..., rapport synthèse, MSSS, novembre 1994
5
SECTION 2- LA CLIENTÈLE
2.1
Le type de clientèle
Nous référant à l'inventaire précité(1), il est possible de voir comment se répartissent les places en
ressources intermédiaires en fonction des deux variables suivantes, la problématique présentée par les
usagers et le groupe d'âge.
2.1.1
La répartition des places selon la problématique
Les ressources inventoriées se caractérisent par l'homogénéité de leur clientèle. Autrement dit,
les usagers d'une même ressource présentent généralement une problématique similaire.
Les problématiques dominantes les plus fréquemment identifiées sont par ordre d'importance:
1.
2.
3.
les problèmes de santé mentale:
la perte d'autonomie due au vieillissement:
la déficience intellectuelle:
2.1.2
La répartition des places en fonction de la catégorie d'âge
33% des places
26% des places
15% des places
Les places en ressources intermédiaires se répartissent ainsi:
−
−
−
−
enfants (0-18 ans)
adultes (18-64 ans)
personnes âgées (65 ans et +)
mixte (adultes et personnes âgées)
15% du nombre total de places; 1 852 places
29% du nombre total de places; 3 464 places
20% du nombre total de places; 2 405 places
36% du nombre total de places; 4 371 places
Des 475 ressources et 3 464 places développées pour le groupe adultes, plus de 87% des
ressources et des places s'adressent à des usagers présentant une déficience intellectuelle ou
un problème de santé mentale.
L'on dénombre 151 ressources et 2 405 places pour les usagers de 65 ans et plus. 89% des
ressources et 92% des places disponibles s'adressent à des usagers en perte d'autonomie.
Enfin, 451 ressources, totalisant 4 371 places, reçoivent une clientèle mixte.
2.2
Les besoins de la clientèle
Les besoins des usagers, que ce soit en vertu de leur nature ou de leur intensité, déterminent les
services requis devant être offerts par la ressource intermédiaire. Ces besoins peuvent être diversifiés;
c'est le traitement qui représente le motif le plus courant avec 87% des places inventoriées. Les autres
motifs d'hébergement sont le dépannage, le répit et l'évaluation.
Des services de soutien et d'assistance, qui réfèrent à un ensemble de services de base (hygiène,
entretien ménager, alimentation, encadrement sécuritaire, etc.) et à d'autres types d'interventions reliées
à la poursuite des objectifs du plan d'intervention ou de services de l'usager, s'ajoutent donc à
l'hébergement proprement dit. La ressource intermédiaire assume chacun des services dans des
proportions variant entre 45% et 90%, sauf pour les services spécifiques.
9
6
Inventaire portant sur les ressources intermédiaires ..., rapport synthèse, MSSS, novembre 1994
L'intensité des services requis par la clientèle et dispensés par les ressources intermédiaires constitue
un bon indice de l=autonomie de la clientèle. Ici, les résultats doivent être considérés à titre indicatif de
la réalité seulement, puisque la formule utilisée n'a pas fait l'objet d'une validation rigoureuse. ∗La
mesure de l'intensité des services tient compte des quatre champs d'intervention: besoins de base,
d'intégration au milieu, de réadaptation et de services spécifiques. Chacun de ces champs contribue à
l=évaluation pour un maximum de 100 points.+(1)
Ainsi, le pointage peut varier de 0 et 400 points, ∗0+ étant la situation de l=individu parfaitement
autonome, donc ne requérant aucun service, et ∗400+ correspondant à la situation d=un individu
complètement dépendant, par exemple en centre hospitalier de soins de longue durée.
Les résultats sommaires démontrent que :
−
pour le groupe 18-64 ans, avec comme problématique la déficience intellectuelle ou la santé
mentale, l'intensité des services requis et dispensés est moindre que 200, sauf dans les
ressources de type appartement, où elle est moindre de 100;
−
pour le groupe 65 ans et plus, et donc pour les usagers présentant une perte d'autonomie,
l'intensité des services est inférieure à 100 peu importe le type d'installation;
−
pour le groupe mixte (adultes et personnes âgées), l'intensité des services est inférieure à 100,
sauf en maison d'accueil où elle est moindre de 200.
2.3
Besoins en soins et services pharmaceutiques
Nous ne disposons pas de données statistiques quant au pourcentage d'usagers utilisateurs et à la
fréquence des services pharmaceutiques dispensés. Cependant, considérant que 33% des places en
ressources intermédiaires s'adressent à des usagers ayant une problématique de santé mentale, et que
26% des places sont disponibles aux personnes vivant une perte d'autonomie due au vieillissement, nous
pouvons aisément spéculer qu'au moins 50% des usagers vivant en ressources intermédiaires requièrent
des soins et services pharmaceutiques de façon continue.
10
Inventaire portant sur les ressources intermédiaires ..., rapport synthèse, MSSS, novembre 1994
7
SECTION 3-
LE PHARMACIEN
De nombreux facteurs ont provoqué depuis quelques années une redéfinition du rôle du pharmacien.
Nous ne citerons ici que les plus significatifs de ces facteurs.
Le premier, et sans doute le plus important, demeure certainement le développement remarquable de
l'arsenal thérapeutique, qui a permis des succès cliniques prodigieux. Pour ne citer qu'un seul exemple,
la désinstitutionnalisation des patients atteints de problèmes mentaux n'aurait sans doute pas été
possible, sans la mise au point de médicaments d'une grande efficacité, grâce auxquels de nombreuses
personnes peuvent mener une vie normale au sein de la société.
Par contre, les nouveaux médicaments, plus puissants, plus spécifiques et plus coûteux, ne sont pas
dénués de contre-indications ou d'effets indésirables, et leur emploi demande une grande précision. Ceci
pose un défi constant au pharmacien.
La littérature pharmaceutique identifie en effet de multiples problèmes reliés à la pharmacothérapie
(PRP); la littérature pharmaceutique les regroupe en huit (8) classes distinctes:
PRP 1
le patient reçoit ou prend un médicament sans indication valable
PRP 2
le patient a un besoin non encore identifié d'un médicament
PRP 3
le patient reçoit un médicament inapproprié
PRP 4
le patient reçoit une dose trop faible d'un médicament
PRP 5
le patient reçoit une dose trop forte d'un médicament
PRP 6
le patient ne reçoit pas sa médication, ou ne la prend pas de façon adéquate
PRP 7
le patient présente ou risque un effet indésirable
PRP 8
le patient subit ou risque une interaction entre médicaments
Cette énumération n'est pas que théorique. Nous citerons deux exemples, parmi de nombreux autres,
pour en faire la démonstration. Ainsi, une étude menée par la Régie de l'assurance-maladie du Québec
estimait que le dossier pharmacologique de 17% de la population âgée évaluée comportait une
∗ordonnance potentiellement non appropriée+ et ce, malgré un nombre très limité de critères(1). Une
autre étude, réalisée dans un établissement hospitalier de Québec, concluait que l'occurrence d'un effet
indésirable à un médicament constituait, dans plus de 15% des cas,
11
8
Régie de l=assurance-maladie du Québec:
Rapport du Comité d=analyse de la consommation
médicamenteuse des personnes âgées. Québec, juin 1992
le motif principal d'hospitalisation des personnes âgées(1). Les études américaines vont également dans
le même sens(1).
Cette réalité a entraîné la mise au point du concept de ∗soins pharmaceutiques+, qui est maintenant
intégré à l'enseignement des sciences pharmaceutiques et à la pratique de nombreux cliniciens,
constituant ainsi un second facteur d'évolution de l=exercice de la profession.
L'approche ∗soins pharmaceutiques+ implique une intégration des diverses activités cliniques
développées par les pharmaciens au cours des années, et une responsabilisation accrue de nos
professionnels par rapport aux objectifs de la thérapie pour un patient donné. Ainsi, la prévention, la
détection et la correction systématiques des problèmes reliés à la pharmacothérapie constituent
maintenant une partie importante et essentielle de l'exercice de notre profession.
12
Grenier-Gosselin, Lise: Médicaments: Motif important d=hospitalisation des personnes âgées. Québec
Pharmacie, Vol. 38, octobre 1991, p. 535-538
13
Manasse, HR Jr.: Medication Use In An Imperfect World: Drug Misadventuring As An Issue Of Public Policy.
Am.J.Hosp.Pharm., part 1, 1989; 46: 929-44; part 2, 1989; 46; 1141-52
9
SECTION 4-
OBJECTIFS D=UN PROGRAMME DE SOINS ET SERVICES PHARMACEUTIQUES
Comme nous l=avons vu, la ressource intermédiaire ou de type familial se situe en quelque sorte à michemin entre l=établissement hospitalier et le domicile, et l=usager à mi-chemin sur la voie de
l=autonomie.
Par voie de conséquence, le pharmacien qui développe un programme de soins et services pharmaceutiques à l=intention de cette clientèle doit tenir compte de cette dualité: un tel programme doit
comporter les caractéristiques propres aux programmes offerts à toute clientèle autonome en pratique
privée, mais néanmoins conserver quelques-unes des particularités des programmes développés pour
les clientèles institutionnalisées.
Dans cette section, nous traiterons des aspects spécifiques à la clientèle visée; toutefois, le pharmacien
doit aussi accomplir ses autres fonctions professionnelles conformément à la Loi sur la pharmacie, aux
Règlements adoptés en vertu de cette Loi et aux normes de pratique professionnelle. Au besoin, il y aura
donc lieu de consulter le ∗Guide de pratique de la pharmacie+(1) et le ∗Guide des services
pharmaceutiques en centre d=hébergement et de soins de longue durée+(1).
4.1
Caractéristiques générales
Tout programme de soins et services pharmaceutiques en ressource intermédiaire doit comporter au
moins les caractéristiques que voici:
−
−
−
−
−
−
−
4.2
favoriser l=atteinte d=une pharmacothérapie optimale;
assurer la sécurité de l=usager;
respecter son besoin d=autonomie, et même contribuer à le développer;
respecter le besoin de confidentialité de l=usager, en tenant compte aussi des besoins
d=information du responsable de la ressource à cet égard;
s=adapter aux besoins de l=usager, notamment en ce qui concerne l=information sur les
médicaments qu=il consomme;
faciliter au responsable de la ressource la supervision de la prise des médicaments;
favoriser l=intégration du programme de soins et services pharmaceutiques à l=ensemble des
programmes offerts à l=usager.
Objectifs cliniques
Les objectifs cliniques sont directement orientés vers les besoins pharmacothérapeutiques des usagers.
De façon à permettre aux pharmaciens d=établir et de développer ces objectifs et aux ressources de
juger de l=adéquation des objectifs aux besoins de leurs clientèles, cette section du
guide reprend, en l=adaptant, la terminologie du guide ∗La pharmacie clinique et vous+(1). Trois (3)
∗niveaux+ de services cliniques sont ainsi établis.
Aspects fondamentaux: Révision des ordonnances
14
Ordre des pharmaciens du Québec: Guide de pratique de la pharmacie, Montréal, 1981
15
Ordre des pharmaciens du Québec: Guide des services pharmaceutiques en centre d=hébergement et de
soins de longue durée. Montréal, 1993
16
Société canadienne des pharmaciens d=hôpitaux: La pharmacie clinique et vous. Toronto, 1990
10
Ce niveau constitue la base même du programme de soins et services pharmaceutiques, et est
évidemment essentiel. Il comprend six (6) activités distinctes que tous les pharmaciens du
Québec réalisent déjà:
−
−
−
−
−
−
Ouverture et maintien du dossier-patient;
Validation légale de l=ordonnance;
Validation pharmacologique de l=ordonnance;
Exécution de l=ordonnance;
Vérification de l=ordonnance;
Inscription au dossier-patient.
La révision des ordonnances constitue en elle-même une démarche de soins pharmaceutiques.
Elle s'effectue en six (6) étapes:
−
−
−
−
−
−
Établissement de la relation de confiance avec le patient;
Obtention de l=information;
Évaluation de l=information;
Établissement du plan de soins pharmaceutiques et documentation;
Application du plan de soins;
Réévaluation du plan de soins.
Certaines de ces étapes devront être adaptées au contexte d=un patient résidant en ressource.
C=est le cas, par exemple, de l=établissement d=une relation de confiance, qui doit aussi être
établie avec le responsable de la ressource.
Aspects spécialisés: Monitorage pharmacothérapeutique sélectif
Si le niveau I permet de prévenir et de résoudre un grand nombre des problèmes reliés à la
pharmacothérapie, le monitorage sélectif permet une efficacité accrue à cet égard.
Comme son nom l=indique, le monitorage sélectif s=adresse à des usagers choisis en fonction
du niveau de risque pharmacothérapeutique qu=ils représentent: patients recevant plus de huit
médicaments ou présentant une histoire de faible observance à leurs traitements, patients
hypertendus, diabétiques, asthmatiques, etc.
Aspects innovateurs: Monitorage pharmacothérapeutique intégral
Comme son nom l=indique, le monitorage intégral s=adresse à tous les usagers, en fonction de
leurs besoins spécifiques. Il constitue le niveau supérieur d=un programme de soins
pharmaceutiques. L=atteinte de ce niveau implique, entre autres, l=obtention et l=évaluation de
paramètres tels la fonction hépatique ou rénale, l=état nutritionnel et hématologique, notamment
dans le cadre de services de pharmacocinétique clinique, de monitorage de l=effet thérapeutique
d=un médicament ou de l=atteinte des objectifs pharmacothérapeutiques pour cet usager.
11
4.3
Objectifs de support aux objectifs cliniques
Le développement de services de soutien appropriés au contexte d=une ressource intermédiaire
contribue grandement à l=atteinte des objectifs cliniques. C=est le cas notamment en ce qui concerne
la distribution proprement dite des médicaments aux patients. Il est évident que le meilleur
monitorage pharmacothérapeutique est inutile, si le patient ne reçoit pas ou ne prend pas sa médication.
D=autres services de support peuvent également être requis, par exemple une garde pharmaceutique.
4.3.1
Distribution des médicaments
La clientèle des ressources intermédiaires est extrêmement variable, comme il a été dit
précédemment (cf. section 2). En conséquence, les besoins en ce qui concerne les méthodes
de distribution des médicaments le sont également.
Dans tous les cas cependant, le pharmacien doit tenir compte du fait que le résidant ne possède
pas toujours l=autonomie nécessaire pour assurer pleinement la gestion de sa médication. En
conséquence, il doit être appuyé dans la prise de ses médicaments, de telle sorte que ceux-ci
contribuent au développement de cette autonomie, à défaut de quoi ils risquent de la restreindre.
D=autre part, le personnel de la ressource, qui constitue en quelque sorte les aidants naturels
du patient, ne possède pas habituellement la formation et l=expertise professionnelle requises
pour gérer un système de distribution de médicaments; à cet égard, leur rôle est assimilable à
celui des parents à l=égard de leurs enfants ou jeunes adolescents.
Ce système doit donc, la plupart du temps, intégrer un mécanisme de support à la prise de la
médication, conçu pour limiter et faciliter l=implication du personnel de la ressource, par exemple
lors de la surveillance de la prise des médicaments par la clientèle. Le pharmacien doit ainsi
mettre à la disposition de la ressource un recueil de procédures décrivant les méthodes
d=approvisionnement, de conservation et de distribution des médicaments qui s=y appliqueront.
Il doit également être disponible, selon les besoins, pour la formation du personnel de la
ressource et la remise d=informations aux patients ou à ce personnel. On trouvera en ANNEXE
I un exemple du contenu d=un manuel de procédures applicables en ressources intermédiaires.
Par ailleurs, les pharmaciens sont tenus de respecter les dispositions légales et réglementaires,
ainsi que les normes professionnelles qui régissent la distribution des médicaments. Ces règles
diffèrent légèrement en pratique privée et en établissement de santé, et il convient d=en tenir
compte. À titre d=exemple, le pharmacien communautaire doit recevoir et conserver l=original
des ordonnances, et non une copie.
12
Il convient également que le pharmacien prenne les dispositions nécessaires pour que la
ressource dont il dessert la clientèle puisse respecter les normes adoptées par son association
relativement à la médication(1). Ces normes sont au nombre de cinq (5):
1.
Une procédure est établie pour la distribution des médicaments, celle-ci tient compte:
des normes professionnelles en matière de distribution des médicaments;
elle est approuvée par un pharmacien;
les personnes qui distribuent les médicaments ont les compétences requises;
l'auto-médication est encouragée;
tous les médicaments sont gardés sous clé dans un endroit sec et propre.
2.
La ressource a la liste des personnes habilitées à distribuer les médicaments, ainsi que
le contenu et la date de la formation qu'ils ont reçus à cet effet.
3.
Chaque médicament est identifié (son nom, la dose, la forme, le mode d'administration,
la posologie, la quantité servie, l'horaire d'administration et la durée). De plus, les
renseignements pour sa distribution sont indiqués: le nom du résidant, la date, le
numéro de dossier.
4.
Les médicaments demandant une réfrigération sont gardés au réfrigérateur dans un
contenant fermé.
5.
Le personnel est informé des précautions à prendre et des effets indésirables possibles
des médicaments prescrits. Toute information ou réaction est alors notée au dossier.
4.3.1.1 Médicaments prescrits
Les patients ayant acquis une certaine autonomie peuvent sans doute bénéficier d=un
système traditionnel, où les médicaments sont servis en flacon multi-doses; ceci peut
d=ailleurs contribuer à favoriser l=acquisition de cette autonomie.
Cependant le pharmacien doit, autant que faire se peut, favoriser l=établissement d=un
système de distribution où les médicaments sont présentés de façon à limiter les
manipulations. Ainsi, dans la plupart des cas, l=Ordre considère que le recours à un
système de type carte-alvéolée (Manrexmd, Dispilmd ou l=équivalent) constitue la méthode
de distribution de premier choix. Moins sécuritaire, le recours au pilulier hebdomadaire
(Dosettmd) peut s=avérer utile dans certaines cas; rappelons ici que l=Ordre a émis à ce
sujet une norme de pratique, portant le n1 90.03(1).
Si la médication prescrite comporte des stupéfiants ou des drogues contrôlées, ceux-ci
doivent être conservés dans une armoire sous clef. Le pharmacien responsable des
services doit alors établir des mesures de contrôle de cette médication et procéder à une
supervision périodique de ce contrôle.
4.3.1.2 Médicaments d=usage courant
Les médicaments ∗d=usage courant+ sont ceux qui sont mis à la disposition du
responsable de la ressource, sans identification nominale, dans le but de faciliter
l=amorce de traitement de problèmes de santé simples, n=exigeant pas l=intervention
17
Beaumier, Jocelyne:
Système d'accréditation des ressources communautaires et intermédiaires d'hébergement:
e
Les normes. 3 trimestre 1995. Normes 4.1.4.1 à 4.1.4.5
18
Ordre des pharmaciens du Québec: Norme 90.03: L'utilisation du pilulier hebdomadaire. Janvier 1991
13
immédiate d=un médecin ou d=un pharmacien. La liste de ces médicaments ne peut
comprendre que des médicaments de vente libre, comme par exemple:
analgésique: acétaminophène
constipation: docusate
toux: dextrométorphan
antacide: hydroxyde de magnésium et d=aluminium
antiseptiques topiques
En même temps que ces médicaments, le pharmacien doit fournir au responsable de la
ressource les règles d=utilisation appropriées. Ceci inclut, pour chaque produit, les
indications, les contre-indications, la posologie et la durée habituelles du traitement, les
principales interactions, les effets indésirables importants, ainsi que la conduite à tenir
si les symptômes persistent. Ces règles d=utilisation doivent être révisées au moins tous
les deux ans.
4.3.1.3 Médicaments d=urgence
Certaines clientèles peuvent nécessiter la disponibilité de médicaments d=urgence.
Toutefois, de façon générale, l=absence de personnel spécialisé limite la gamme de ces
produits. En l=absence de professionnel de la santé, il ne devrait y en avoir aucun.
Le cas échéant toutefois, la variété et la quantité de médicaments d=urgence mises à
la disposition de la ressource doivent être minimes. Parmi les médicaments qui
pourraient ainsi être rendus disponibles, citons la nitroglycérine orale, certains anticonvulsivants, etc. En cas d=urgence, évidemment, ces produits devront être prescrits,
avant d=être administrés au patient, par une personne autorisée à ce faire, en particulier
s=il s=agit de médication à usage parentéral.
Le cas échéant toujours, le pharmacien établit la liste de ces produits, prépare la trousse
qui les contient, et la tient à jour. Comme pour les médicaments d=usage courant, des
règles d=utilisation doivent alors être préparées pour assurer l=utilisation adéquate de
ces médicaments.
4.3.2
Autres services
Certains autres services peuvent être nécessaires; ils devront alors être prévus et organisés au
cas par cas. Il en est ainsi, par exemple, d=un service de garde, de la participation aux équipes
interdisciplinaires, de rencontre avec les clients de la ressource, de la rédaction et de la mise à
jour de plan de soins, etc. Une visite à caractère administratif, visant par exemple à vérifier la
tenue des réserves de médicaments d=usage courant ou d=urgence, est fortement
recommandée, au moins annuellement.
14
SECTION 5-
5.1
ORGANISATION DES SERVICES PHARMACEUTIQUES
Lien contractuel
Une ressource a toujours un lien contractuel avec un établissement de santé. Ce lien n=implique pas
toutefois nécessairement la prestation de soins et services pharmaceutiques, ceci incluant la fourniture
des médicaments requis par la clientèle. En pratique, le statut de l=usager déterminera en grande partie
la façon dont l=établissement de santé choisira d=assumer ses responsabilités.
En général, dans le cas où l=usager a un statut de patient ∗admis+ (c'est-à-dire patient hospitalisé), la
prestation des soins et services pharmaceutiques sera assumée par le département de pharmacie de
l=établissement; dans le cas où l=usager a le statut de patient ∗inscrit+ (c'est-à-dire usager externe),
l=établissement confiera ces responsabilités à un pharmacien communautaire. Ceci ne modifie pas
cependant la nature des soins et services à fournir à cette clientèle, ni la qualité de ces services.
D'ailleurs, le 5 décembre 1996, le MSSS précisait ainsi le statut de certaines clientèles à l'égard du
nouveau régime d'assurance-médicaments:
∗Les personnes inscrites en ressource de type familial (RTF) ou en ressource intermédiaire (RI) seront également soumises au régime général de l'assurancemédicaments, au même titre que tout citoyen qui n'est pas hébergé par le réseau.
Quant aux personnes admises en pavillon, elles n'auront, de façon transitoire, aucune
prime ni aucune contribution à payer puisqu'elles sont considérées comme étant admises
en CHSLD, mais hébergées en pavillon.
Des travaux sont en cours visant à modifier le statut des personnes résidant dans les
pavillons pour l'harmoniser à celui des autres ressources d'hébergement. Des
changements dans le mode de calcul de leur contribution au coût d'hébergement sont
également prévus. Lorsque ces modifications seront apportées, les clientèles de ces
ressources auront à participer au coût du régime comme les autres usagers des
ressources de type familial ou intermédiaire.+(1)
Quelle que soit la modalité retenue, il est important de souligner que la ressource intermédiaire
ou de type familial, n'est pas un établissement de santé et de services sociaux au sens de la Loi.
Elle ne peut donc pas acquérir des médicaments.
5.2
Services offerts par le pharmacien communautaire
Considérant le contexte évolutif des services de santé, il est presque acquis que tous les usagers des
ressources seront éventuellement considérés comme ∗inscrits+ et non plus ∗admis+.
19
MSSS: Le régime d'assurance-médicaments et les adultes hébergés. 5 décembre 1996
15
Dans le respect de l=autonomie de l=usager, il convient que celui-ci, s=il le désire et s=il en est capable,
obtienne les soins et services pharmaceutiques du pharmacien de son choix, comme tout autre citoyen.
Cependant, dans de nombreux cas, la nécessité d=établir un système de distribution de médicaments
cohérent amènera l=établissement à confier la prestation des soins et services pharmaceutiques, dans
une ressource donnée, à un seul et même pharmacien.
Dans ces cas, il est certainement avantageux pour l=établissement de procéder par appel d=offres
auprès d=au moins deux pharmaciens, et de signer une entente avec celui dont les services
correspondent le mieux aux besoins de la clientèle. Cette entente peut être simple, et comprendre d=une
part les soins et services, et d=autre part la rémunération; celle-ci sera établie en fonction du statut de
l=usager.
Comme il est question d=appel d=offres, il importe de rappeler ici l=article 3.05.07 du Code de
déontologie des pharmaciens, qui s=énonce comme suit:
∗Un pharmacien doit s=abstenir, directement ou indirectement, d=offrir, d=accorder ou
de distribuer des rabais, cadeaux, ristournes, bonis, timbres-primes ou autres
gratifications, quelle qu=en soit la forme, lors de la vente d=un médicament autre qu=un
médicament visé à l=article 38 de la Loi sur la pharmacie.+
16
SECTION 6-
GLOSSAIRE
Une description précise des termes est indispensable pour bien en comprendre et en expliquer la portée.
Cette section du guide définit, par ordre alphabétique, plusieurs des termes utilisés dans ce guide, ainsi
qu'un certain nombre d'autres couramment utilisés dans la profession ou en établissement de santé.
6.1
Acte pharmaceutique
Toute décision ou action découlant du jugement du pharmacien visant à identifier, prévenir,
résoudre un problème, ou combler un besoin relié à la pharmacothérapie d'un patient (1).
6.2
Carte-alvéolée
Carte plastifiée ou cartonnée, de forme rectangulaire, comportant un nombre variable d=alvéoles
(par exemple 35) recevant la médication pour une heure d=administration donnée. Les alvéoles
sont habituellement scellées par procédé thermique (2).
6.3
Distribution des médicaments
Ensemble des techniques et procédures permettant, en exécution ou non d'une ordon-nance,
la préparation et l'acheminement des médicaments au chevet du bénéficiaire (3).
6.4
Dossier-patient
Dossier tenu par le pharmacien pour chaque patient pour le compte de qui il exécute une
ordonnance (4).
6.5
Effet indésirable d'un médicament
Toute réaction nocive, non recherchée, qui apparaît aux doses normalement utilisées chez
l'homme (5).
6.6
Histoire pharmacothérapeutique
Cueillette et mise à jour des éléments relatifs au profil pathologique, aux habitudes de vie et aux
habitudes de consommation des médicaments d'un patient (6).
6.7
Médicament
Toute substance ou mélange de substances pouvant être employé:
a)
au diagnostic, au traitement, à l'atténuation ou à la prévention d'une maladie, d'un
désordre, d'un état physique ou psychique anormal, ou de leurs symptômes chez
l'homme ou les animaux;
b)
en vue de restaurer, corriger ou modifier les fonctions organiques chez l'homme ou chez
les animaux (7).
17
6.8
Monitorage
Procédure de contrôle qui vise à assurer au patient une pharmacothérapie appropriée, efficace
et économique (6).
6.9
Opinion pharmaceutique
Jugement porté par un pharmacien sur la valeur d'un médicament ou d'un traitement
médicamenteux à la suite de l'analyse du dossier pharmaceutique d'un patient (6).
6.10
Ordonnance
Autorisation de fournir des médicaments donnée par une personne autorisée à prescrire par une
loi du Québec ou du Canada (7).
6.11
Pharmacien
Personne inscrite à ce titre au Tableau de l'Ordre des pharmaciens du Québec (7).
6.12
Pilulier hebdomadaire (Dosettmd)
Boîtier de plastique, de forme rectangulaire, comportant 21 ou 28 cases disposées en 7 colonnes
de 3 ou 4 rangées chacune, chaque colonne recevant la médication d=une journée (8).
6.13
Refus
Décision du pharmacien de ne pas donner suite à l'autorisation du prescripteur de fournir un
médicament dans les cas suivants:
a)
preuve de non-adhésion au traitement;
b)
incompatibilité pharmacologique:
c)
incompatibilité chimique;
d)
erreur thérapeutique;
e)
médicaments identiques utilisés couramment par le patient;
f)
fausses ordonnances ou soupçonnées telles;
g)
pour toute autre raison d'ordre professionnel ou pharmacologique (6).
6.14
Règles d=utilisation de médicaments
Règles permettant d'assurer la concordance des processus thérapeutiques avec les standards
scientifiques reconnus, afin d'optimiser l'effet des médicaments (9).
6.15
Services pharmaceutiques
Toute activité pharmaceutique de support requise par un pharmacien pour résoudre un problème
ou combler un besoin relié à la pharmacothérapie d'un patient (1).
6.16
Soins pharmaceutiques
Ensemble des actes et services que le pharmacien doit procurer à un patient, afin d'améliorer
sa qualité de vie par l'atteinte d'objectifs pharmacothérapeutiques de nature préventive, curative
ou palliative (10).
18
RÉFÉRENCES DU GLOSSAIRE
1-
Ducharme, P; Parent, M; Winslade, N. 1994
2-
Comité ∗ad hoc+ sur la rédaction de ce guide. Adapté de la référence (8)
3-
Comité A.P.E.S./Ordre des pharmaciens du Québec, 1989
4-
Règlement sur la tenue des dossiers, livres et registres par un pharmacien dans l'exercice de sa
profession. L.R.Q., chapitre P-10, article 2.01
5-
Organisation mondiale de la santé: Rapport technique No 498, 1972
6-
Ordre des pharmaciens du Québec: Définitions d'actes pharmaceutiques, décembre 1984
7-
Loi sur la pharmacie, L.R.Q., chapitre P-10, article 1
8-
Ordre des pharmaciens du Québec: Norme 90.03 sur l=utilisation du pilulier hebdomadaire, 1990
9-
Ministère des Affaires sociales: Guide administratif concernant le règlement sur l'organisation et
l'administration des établissements, juin 1985
10-
Ducharme, P; Mailhot, C; Parent, M: Adaptation de la définition de "Pharmaceutical Care"
développée par Heppler et Strand, 1994
19
ANNEXE I
EXEMPLE DES RUBRIQUES D=UN MANUEL DE PROCÉDURES DU SYSTÈME DE DISTRIBUTION
DE MÉDICAMENTS, À L=INTENTION DU PERSONNEL D=UNE RESSOURCE INTERMÉDIAIRE
(SYSTÈME DE CARTES-ALVÉOLÉES)
Section 1: Généralités
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Personnes ressources (pharmacien, personnel de soutien)
Moyens de communication (numéros de téléphone et de télécopieur)
Heures de service de la pharmacie
Services offerts
Visites des pharmaciens
Section 2: Ordonnances
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Nouvelle ordonnance
Renouvellement d=une ordonnance en vigueur
Modification d=une ordonnance en vigueur
Cessation d=une ordonnance
Section 3: Gestion des médicaments
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Ρ
Identification des cartes-alvéolées (étiquettes)
Horaire de prise des médicaments
Renouvellement mensuel des cartes-alvéolées
Disposition des cartes-alvéolées sur les supports
Médicaments hors cartes-alvéolées
Remise des médicaments aux résidants
Stupéfiants et drogues contrôlées
Hospitalisation
Congé temporaire
Médication en vente libre
Médicaments périmés
Section 4: Services pharmaceutiques cliniques
Ρ
Ρ
Ρ
Consultation avec un résidant
Communication avec un prescripteur
Informations sur les médicaments
Réf. Guide des soins et services pharmaceutiques dans les ressources intermédiaires et les ressources de type familial
1997
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