On peut citer :
- la rente publique dilapidée en rémunérations des services non rendus
- le travail effectif non ou mal rémunéré ;
- les spéculations favorisées par des positions dominantes qui excluent du marché des offres
économiquement et socialement pertinentes ;
- le détournement des fonds affectables au développement des infrastructures nationales et aux
systèmes d’éducation et de santé ;
- les régimes fiscaux qui pénalisent l’initiative économique , la création d’emploi et la recherche ;
- les systèmes éducatifs déconnectés du développement économique et de la culture de l’entreprise et
du travail ;
- le poids politique et culturel d’une bourgeoisie improductive, prédatrice et hyper-consommatrice de
produits importés ;
- l’absence de système de financement des activités économiques de base.
Le droit et le devoir de travailler sont indissolublement, pour une personne adulte, ceux de prendre une
initiative économique et ceux d’offrir ses services en échange d’une juste rémunération. Toutes les
atteintes à ce droit et à ce devoir sont destructrices de la personne humaine et de la société à la
construction de laquelle elle doit participer. L’économie sociale solidaire est celle qui se construit par la
valorisation optimale de l’ensemble des ressources humaines disponibles d’une société déterminée.
Chacun à sa place, une place pour chacun.
Une action concertée en vue de la valorisation optimale des ressources humaines disponibles dans une
société déterminée doit pouvoir prendre appui sur un certain nombre de processus en s’efforçant d’en
maîtriser le cours.
- la diversification des compétences et la hiérarchisation des niveaux de compétence ;
- la diversification des besoins et la hiérarchisation de leurs niveaux de satisfaction ;
Œuvrer à la naissance et au développement d’une économie sociale solidaire, c’est participer à la
construction :
- des personnes (leur profil de compétences, leur scénario d’insertion économique)
- des entreprises (articulés sur des besoins stables et solvables de clientèles déterminées) ;
- des métiers (servis par des organisations professionnelles efficaces et des centres de ressources
compétents) ;
- des structures d’information et de formation éducatrices de personnes capables d’une insertion
économique et sociale responsable et productive ;
- des filières économiques (suivies par des observatoires appropriés) ;
- des dynamiques locales de développement (appuyées par des organismes communautaires
autonomes) ;
- des échanges inter-régionaux (servis par des moyens modernes de communication) ;
- des modèles de coopération (basés sur le principe de l’avantage mutuel) ;
- des instances de concertation de communication et d’échanges au service de la cohérence du
processus de développement économique social et culturel ;
- d’un cadre juridique favorable à l’initiative économique respectueuse du bien commun ;
- d’institutions familiales fécondes , porteuses de vie, libérées de la peur ancestrale, éducatrice des
consciences, aptes à la transmission de patrimoines économiques et culturels aux générations
nouvelles ;
- de milieux de vie écologiquement sain et culturellement harmonieux ;
- d’un Etat de droit où les fonctions politiques sont exercées au service du bien commun par des
acteurs sociaux effectivement engagés dans de véritables relations de travail (service à
rendre/service rendu) et imprégnés des principes de l’économie sociale solidaire.
Autant de chantiers sur lesquels un militant de l’économie sociale solidaire est appelé à investir ses
compétences, sa générosité, sa volonté de participer à une évolution maîtrisée de la société favorisant le
développement de tout l’homme et de tous les hommes dans un univers de justice et de paix.
Père Christian de la Bretesche