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Résumé
La phytoremédiation s’impose depuis peu comme une alternative de décontamination
des sols accessible et soucieuse de l’environnement. Le projet présenté ici a permis de tester,
en serre, un traitement sur des sols modérément contaminés aux éléments traces (ET) (Cd, Cu,
Pb et Zn), et comportant deux niveaux de contamination organique. L’étude, imbriquée au
projet Génorem, a été réalisée à l’aide de plants de Salix purpurea et de mycorhizes Glomus
irregulare. Les objectifs étaient 1) d’étudier l’effet de la présence des mycorhizes introduites
sur le processus d’absorption des ET, ainsi que l’efficacité générale du traitement ; 2) de
déterminer l’influence des processus de transfert et de mise en solution des ET au sein de la
rhizosphère sur leur taux d’accumulation par les plantes, et 3) de mesurer l’impact des
caractéristiques des sols et de la contamination organique sur la phytoextraction. La présence
des mycorhizes inoculées n’a été perceptible ni sur l’accumulation et le transfert des ET, ni sur
la production de biomasse. Seules les concentrations solubles de Cu et de Pb se sont avérées
moins importantes dans la rhizosphère des sols inoculés que dans la matrice de sol. La
performance des plants quant à leur niveau d’accumulation s’est avérée intéressante pour le
Cd (moyennes de 2,80 à 10,1 mg/kg) et le Zn (de 54,1 à 410 mg/kg). Ces éléments se sont
accumulés surtout dans les parties aériennes des plantes, alors que le Cu et le Pb ont plutôt été
stockés dans les racines. Les concentrations solubles avaient pour la plupart augmenté entre le
début et la fin de l’expérience, et les différences entre ces concentrations et les concentrations
totales, dans la rhizosphère et la matrice, ont démontré que le temps de réponse du sol pour
fournir aux plantes les éléments biodisponibles n’était pas un facteur limitant du système dans
la plupart des cas. Les concentrations initiales totales dans les sols ont été corrélées à celles
dans les parties des plantes uniquement pour le Cu dans les tiges (R2 : 0,54) et les racines (R2 :
0,58) des saules. Les facteurs de fertilité ont permis d’expliquer une part de la variance des
concentrations (10 % du total de 25 % pour le Cd, 49 % du total de 36 % pour le Cu-aérien, et
28 % du total de 71 % pour le Cu-souterrain) et des quantités (15 % du total de 30 % pour le
Cd) accumulées. La contamination mixte (organique et inorganique) n’a pas entravé
l’extraction des ET, ni la dégradation des composés organiques.
Mots-clés : Phytoremédiation, mycorhizes, saules, sol contaminé, éléments traces