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Chapitre 5 - Indépendances et création de nouveaux États
Histoire des arts [p. 100-101]
La peinture murale du palais
du Peuple à Conakry
Atvts
1 , Cette œuvre d’art est une peinture murale, réalisée dans
le palais du Peuple à Conakry (Guinée) en 1966, soit huit ans
après la proclamation de l’indépendance de ce pays (1958).
En eet, la Guinée est devenue indépendante en refusant par
référendum d’intégrer la « Communauté », soit la nouvelle
organisation de l’Empire français accordant une large auto-
nomie aux colonies, proposée par le Général de Gaulle. Dès
lors, Sékou Touré, président de la république de la Guinée,
soutenu par la Chine communiste, se tourne vers le marxisme.
Il instaure une dictature de type socialiste.
2 , L’arme brandie par le personnage de gauche évoque la
lutte pour l’indépendance. Les chaînes brisées au pied des
trois personnages montrent la libération du peuple guinéen
de la domination française. Les traditions culturelles africaines
sont présentes dans la tenue vestimentaire des personnages,
et incarnées par l’homme au centre qui joue du djembé.
L’aspiration à la prospérité économique est représentée par
la femme, qui tient contre elle une gerbe de céréales, dans
laquelle on peut également voir un symbole d’unité.
3 , Cette œuvre glorifie la jeune nation guinéenne libérée de
la domination coloniale française. L’unité du peuple guinéen
est symbolisée par la proximité des trois personnes, deux
hommes et une femme, par leur regard dans une même direc-
tion et également par la gerbe de céréales tenue étroitement
par la jeune femme. Ensemble, ils se sont libérés de la domi-
nation française en 1958, comme le suggèrent les chaînes
brisées à leurs pieds. La flamme symbolise la liberté qui
désormais se répand sur cette nation. Cependant, la Guinée a
obtenu son indépendance de façon pacifique, contrairement
à ce que suggère l’arme brandie par l’homme de gauche. Ce
peuple nouvellement indépendant est fier de ses traditions
culturelles. Les trois personnages sont vêtus de façon tradi-
tionnelle et un homme joue du djembé. L’avenir semble heu-
reux. Le regard des trois personnages porte loin, vers le haut,
dégageant des sentiments de fierté et de confiance. La gerbe
de céréales suggère la prospérité économique.
Dossier [p. 102-103]
Après l’indépendance :
construire un État
Polmtqe
aComment l’Union indienne et l’Algérie
se construisent-elles en tant qu’États ?
L’Union indienne et l’Algérie sont des pays sous-développés,
faisant partie de ce que l’économiste et démographe Alfred
Sauvy nomme, en 1952, le « tiers monde ». Les problèmes
économiques et sociaux sont nombreux : autosusance ali-
mentaire dicile à atteindre, forte croissance démographique,
pauvreté d’une grande partie de la population. D’un point de
vue politique, l’Union indienne instaure une démocratie. En
Algérie, un régime autoritaire est mis en place, comme dans
la plupart des États nouvellement indépendants.
Ces États souhaitent sortir du sous-développement. L’Algérie
adopte une stratégie de valorisation des matières premières.
Les exportations de ressources énergétiques, agricoles ou
minières financent le développement du pays, au risque de
créer une forte dépendance. L’Inde choisit un mode de déve-
loppement autocentré. Grâce à la planification, l’État donne
la priorité à l’industrie protégée de la concurrence internatio-
nale, et à l’agriculture à partir de 1965.
Rpne u usin oslsdcmns
1 Nehru signe la Constitution de l’Inde en 1950
L’Inde instaure une démocratie de type parlementaire inspi-
rée du modèle britannique. L’État est fédéral, composé de
plusieurs États établis sur des bases linguistiques.
2 Les défis de l’Inde indépendante
Les défis de l’Inde sont de diérentes natures :
– sur le plan politique, il s’agit d’assurer la paix dans le pays ;
– sur le plan économique et social, il faut favoriser l’autosuf-
fisance alimentaire, développer l’industrie et les transports,
améliorer le bien-être de la population.
3 La nécessité du développement
L’Inde connaît une forte croissance démographique. Signe de
développement, l’espérance de vie à la naissance progresse
fortement, le taux de scolarisation progresse aussi permet-
tant le recul de l’analphabétisme. Cependant, les femmes sont
victimes de discriminations, notamment dans le domaine de
l’éducation où le pourcentage de femmes analphabètes est
plus important que celui des hommes.
4 Un État autoritaire
Les principaux leaders de l’Algérie sont Ahmed Ben Bella et Houari
Boumédiène, responsables du FLN. Ils instaurent une république
autoritaire qui s’appuie sur l’armée et dans lequel un seul parti
politique, le FLN, est autorisé. En 1965, Ben Bella qui est devenu
président de la République est renversé par un coup d’État
conduit par Boumédiène, qui devient président de la République.