Isatis N°8 ~ 164 ~ 2008
les formes de Rubus que nous pouvons rentrer ? Dois-je au contraire essayer de
nommer le maximum de taxons (en restant dans ce qui est raisonnable avec les règles
de limites fixées par les batologues modernes) ? Ou enfin, faut-il regrouper ces
micro-espèces dans des taxons plus généraux que l’on sait n’être que des écomorphes
non homogènes ? (c’est cette option qui est la plus répandue aujourd’hui dans nos
vieilles flores françaises suite aux nombreux travaux de Sudre et d’autres). Et suivant
l’option choisie, quel découpage en sections ou groupes dois-je utiliser ?
Quelle option choisir ? Pour quelle finalité ?
Vu l’état des connaissances, il me parait intéressant de pouvoir reconnaître, identifier,
classer et cartographier au moins les espèces diploïdes sexuées (celles que tout
botaniste est en mesure de considérer comme de vraies espèces) ainsi que les 2
grands groupes plutôt « homogènes » d’origine hybridogène issus de ces espèces, qui
sont :
La « section Corylifolii » : qui est constituée des ronces dont la parenté avec R.
caesius est très marquée.
Et la « section Rubus » (sans les 3 espèces sexuées généralement comprises dans
cette section : R. ulmifolius, R. canescens et R. incanescens) : qui est plutôt constituée
des autres ronces à influences fortes de la part des autres espèces sexuées.
Nous arrivons donc à dégager 6 espèces (linnéennes) et 2 groupes assez distincts
aussi bien morphologiquement que de par leurs descendances.
Cette option semble être un bon pas en avant pour que tous les botanistes
commencent à regarder les ronces de plus près. Ils n’auront en effet plus aucune
excuse par rapport à la légitimité de la notion d’espèce. C’est aussi cette option que
nous avons décidé de prendre pour l’atlas des plantes vasculaires de la Haute-
Garonne. En effet, les botanistes d’Isatis31 pourront eux aussi appréhender ce genre
en se familiarisant avec ces entités bien définies (mais certes très disparates). Nous
proposons donc à la fin de cet article, une clé de ces 6 espèces et 2 sections qui pourra
être utilisée par tous les botanistes.
Ensuite, pour ce qui est de l’étude des taxons apomictiques des sections Corylifolii et
Rubus, je pense qu’il serait bon de travailler sur le long terme pour apprendre à
reconnaître un peu mieux cette flore qui échappe souvent à toute connaissance et à
tout classement sérieux. On peut penser aux vues des différentes expériences déjà
vécues, que presque 60-80% des « espèces apomictiques » du sud de la France
doivent être nouvelles pour la science et à décrire. Il faudra donc récolter les Rubus
rencontrés. Les prochaines années, pour ceux qui auront le courage de se lancer dans
l’aventure, seront donc là pour récolter les différentes entités de Rubus présentes en
Haute-Garonne, les décrire avec les nouvelles méthodes, les comparer, les classer et